Raffarin, Woerth, Touraine… «L’Everest» des retraites raconté par ceux qui ont réformé

Jean-Pierre Raffarin, Éric Woerth et Marisol Touraine nous racontent leur réforme des retraites et le terrain miné que constitue ce texte pour les gouvernements.

En juin 2010, Éric Woerth, fraîchement nommé ministre du Travail, défend devant le Premier ministre François Fillon et l'Assemblée nationale son projet de réforme des retraites. LP/Guy Gios
En juin 2010, Éric Woerth, fraîchement nommé ministre du Travail, défend devant le Premier ministre François Fillon et l'Assemblée nationale son projet de réforme des retraites. LP/Guy Gios

    Il en va de la réforme des retraites comme du châtiment de Sisyphe. À l’image de ce personnage de la mythologie grecque condamné à pousser éternellement un rocher vers le haut d’une montagne, les récents gouvernements successifs ont (presque) tous pris leur part de ce fardeau politico-économique. Un « Everest », selon l’expression d’Éric Woerth, aussi féru de comptes publics que d’alpinisme, artisan de la réforme de 2010.

    « C’est le genre de réforme qui ne peut se faire qu’au début du quinquennat », quand le vent de l’élection souffle encore un peu dans le dos du Président. Foi de Jean-Pierre Raffarin. Lui a été chargé dès sa nomination par Jacques Chirac, en 2002, de s’y atteler. Le principal objectif de la loi dite Fillon, alors ministre des Affaires sociales et du Travail, est l’alignement de la durée de cotisation du public sur le privé, et son allongement à 41 annuités.