Reconfinement en Ile-de-France : «Nous devons nous tenir prêts», prévient Jean Castex

Le Premier ministre a souligné ce vendredi la gravité de la situation sanitaire en Ile-de-France, mais n’a pas prononcé le mot confinement. Un scénario que le gouvernement espère encore éviter.

 Au sommet de l’Etat, on continue d’estimer qu’un reconfinement est «évitable» en Ile-de-France... pour le moment.
Au sommet de l’Etat, on continue d’estimer qu’un reconfinement est «évitable» en Ile-de-France... pour le moment. LP/Olivier Corsan

    Depuis la Pitié-Salpêtrière, Jean Castex dresse lui-même le constat : la situation est « extrêmement tendue » dans les hôpitaux franciliens. « Nous suivons la situation au jour le jour pour nous tenir prêts, à tout moment, à prendre les mesures que celle-ci appelle », prévient le Premier ministre, également attendu ce samedi dans une clinique privée de Seine-Saint-Denis. Même si, ce vendredi soir, aucun Conseil de défense n'était programmé pour ce week-end, le chef du gouvernement le répète, insiste : « Nous devons nous tenir prêts à prendre toutes les mesures que la situation appellerait. »

    Jamais, il ne prononce le mot de confinement. Mais celui-ci est dans tous les esprits. « Quand on a un couvre-feu à 18 heures, c'est quoi la différence avec un confinement? Les magasins, les écoles, les week-ends… » développe un ministre en écho.

    Le «coût» d'un confinement

    Au sommet de l'Etat, on continuait pourtant d'estimer ce vendredi qu'un tel scénario est « évitable » en Ile-de-France. « Il y a encore quelques marges de manœuvre, elles sont très étroites, explique-t-on dans l'entourage du Premier ministre. Tout dépend de la progression des arrivées en réanimation, il faut que ça stagne ou que ça baisse. » Comme le dit un cadre de la majorité, « le trou de souris s'est rétréci ». Mais avec en tête le « coût » d'un confinement en matière de « dégâts psychologique, mentaux, sociaux », l'exécutif s'en tient, comme le souligne un conseiller gouvernemental, à sa ligne, « pousser au maximum pour que ça tienne ».

    Pour cela, il mise sur l'organisation des évacuations sanitaires, la déprogrammation des opérations, la coopération public-privé et la vaccination, qui va se poursuivre en Ile-de-France durant le week-end avec 48 centres ambulatoires et 14 nouveaux centres dédiés ouverts ce samedi et ce dimanche, l'apport de 25 000 doses supplémentaires.

    Et si tour de vis il y a? L'Ile-de-France serait-elle soumise à un confinement le week-end, comme dans les Alpes-Maritimes, à Dunkerque et dans le Pas-de-Calais? A un confinement strict sept jours sur sept?

    « Par définition, toutes les options sont sur la table. Il faut encore trois à quatre jours pour constater l'évolution du taux d'incidence et le rythme des entrées en réanimation. A Nice, le confinement le week-end, cumulé à un couvre-feu à 18 heures, c'est moins 20% sur l'incidence, ça marche bien, fait-on valoir au ministère de la Santé. La question que l'on sera amené à se poser comme à chaque fois, c'est : est-ce que ce serait suffisant ou pas pour l'Ile-de-France ? »