Les Soulèvements de la Terre affirment que « l’Élysée a bien cherché » à les contacter pour participer au débat

Alors que le président de la République a démenti ce samedi matin avoir voulu inviter les Soulèvements de la Terre au débat sur l’agriculture, le collectif affirme avoir été contacté par des membres du cabinet de Gabriel Attal et de Pascal Canfin.

    Parole contre parole. « L’Élysée, par l’intermédiaire des cabinets de Pascal Canfin et Gabriel Attal, a bien cherché à contacter des membres des Soulèvements de la Terre afin de nous inviter à ce débat », a déclaré le collectif dans un communiqué publié ce samedi. « De toute évidence, nous ne nous serions jamais livrés à une telle mascarade qui n’a d’autre objectif que d’éteindre la rébellion agricole en cours », peut-on également lire.

    Cette clarification intervient quelques heures après la prise de parole d’Emmanuel Macron depuis le Salon de l’agriculture. Ce samedi matin, au cœur d’un accueil agressif au Salon de l’agriculture qu’il devait inaugurer, Emmanuel Macron a tenté de ramener le calme dans les débats. Difficultés, forces, promesses, axes d’amélioration, le chef de l’État a pris la parole devant les journalistes dès 9h15, s’exprimant longuement. Après vingt minutes de déclarations, lui a été posée la question des Soulèvements de la Terre, un collectif qui s’oppose avec véhémence au modèle agricole industriel, qui aurait été convié à participer au grand débat que le président voulait orchestrer ce samedi porte de Versailles.

    « Je n’ai jamais songé à initier » une invitation aux Soulèvements de la Terre, « c’est n’importe quoi », s’est insurgé le président de la République. « Toute cette histoire m’a mis en colère à un point que vous ne pouvez pas imaginer ! » Parce qu’il est du côté « du calme » et « qu’il n’y a pas de violence dans la République », il a donc « dément (i) totalement cette information ». Et de rappeler, en preuve de sa bonne foi, qu’il est le « président de la République qui a assumé de faire passer en Conseil des ministres la dissolution des Soulèvement de la Terre » après les affrontements à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) lors d’un rassemblement géant contre les « méga bassines » agricoles. Cette dissolution a été refusée par le Conseil d’État au mois de novembre.

    « Contrairement à ce que cherche à faire croire la propagande du gouvernement, nous n’avons jamais « attaqué de fermes », nous avons ciblé des infrastructures du complexe agro-industriel », a répondu le groupe militant dans son communiqué.

    Jeudi, la FNSEA, le syndicat agricole majoritaire, et les Jeunes agriculteurs, son pendant auprès de la jeune génération, avaient claqué la porte du grand débat qu’ils avaient pourtant demandé, au motif de cette invitation au collectif qualifié d’« écoterroriste » par Gérald Darmanin. Malgré les démentis, il est établi que les conseillers du président avaient bien cité à plusieurs reprises les Soulèvements dans le programme présenté à la presse pour ce samedi. Une « erreur faite lors de l’entretien avec la presse en amont de l’événement », a tenté de déminer l’Élysée vendredi.



    « Il y a eu une erreur qui a été faite quand ce groupement a été cité, mais c’est faux, a appuyé ce samedi le président quand la question lui a été reposée. Il y a eu la volonté d’organiser un débat avec toutes les parties prenantes, avec les distributeurs, avec la grande distribution, avec les industries agroalimentaires et avec les organisations qui sont dans les conseils, c’est-à-dire les organisations qui ont pignon sur rue, qui sont pacifiques et qu’on retrouve dans les conseils Ecophyto, etc. », a-t-il dit, citant WWF et Greenpeace, mais pas les Soulèvements de la terre. « Les organisations qui pratiquent la menace, qui détruisent : jamais », a dit Emmanuel Macron.