Espace : les Etats-Unis pourraient privatiser la Station spatiale internationale

En cause, le coût de ce programme, pour peu d’avancées scientifiques.

 ARCHIVE. Le cargo Dragon de SpaceX à l’approche de la Station spatiale internationale.
ARCHIVE. Le cargo Dragon de SpaceX à l’approche de la Station spatiale internationale. AFP/Nasa

    C'est au moment où la phase d'assemblage arrive à son terme que les doutes pourraient se concrétiser. Selon le Washington Post, qui a eu accès à une note de la Nasa, la Maison Blanche ne voudrait plus financer la Station spatiale internationale (ISS). Et pour se désengager de ce coûteux programme, elle serait prête à privatiser sa partie de la station spatiale.

    Pour une fois, Donald Trump ne semble pas en cause, l'idée aurait germé il y a bien longtemps. Depuis la présidence de George W. Bush (2001-2009), la Nasa a commencé à sous-traiter certaines opérations, en premier lieu les vols de ravitaillement qui sont désormais effectués par SpaceX et Orbital ATK. Tendance qui s'est accentuée sous le mandat de Barack Obama.

    « La décision de mettre fin au soutien fédéral direct pour l'ISS en 2025 ne signifie pas que la plateforme elle-même sera retirée de l'orbite à ce moment-là - il est possible que l'industrie puisse continuer à faire fonctionner certains éléments ou capacités de l'ISS dans le cadre d'une future plateforme commerciale », peut-on lire dans un document interne de la Nasa dont le quotidien a eu connaissance.

    «Assurer la présence et l'accès continus des humains à l'orbite terrestre basse»

    « La Nasa va développer ses partenariats internationaux et commerciaux sur les sept prochaines années pour assurer la présence et l'accès continus des humains à l'orbite terrestre basse », poursuit le document. Le gouvernement américain va provisionner dans son budget 2019, qu'il doit dévoiler lundi, 150 M$ « pour rendre possible le développement et la maturation d'entités et de capacités commerciales qui vont s'assurer que ceux qui prendront le relais de l'ISS […] sont opérationnels » en temps et en heure. Mais cette somme n'est destinée qu'à assurer la transition.

    L'ISS, station spatiale placée en orbite terrestre basse, est pilotée par l'agence spatiale américaine et développée conjointement avec l'agence spatiale russe. Quatorze autres nations y participent : le Canada, le Brésil, le Japon et onze Etats européens. Les spationautes qui s'y relaient, pour des missions de trois à six mois, étaient chargés jusqu'ici de l'assemblage des modules de la station et de recherches scientifiques, mais les travaux d'assemblage touchent à leur fin en 2018, et les scientifiques, outre des travaux d'entretien, pourront pleinement se concentrer à la recherche. Les détracteurs de ce projet estiment, de longue date, que les investissements réalisés n'ont pas été compensés par les avancées scientifiques dans l'univers spatial. Les Etats-Unis ont déjà dépensé 98 Mds$ (environ 80 Mds€) dans le programme. En 2014, Barack Obama l'avait prolongé, sans le financer à partir de 2020.