« C’est un cataclysme » : après les récoltes désastreuses, les agriculteurs d’Île-de-France sont KO

    Olivier Flé, agriculteur dans le nord de la Seine-et-Marne, a perdu un quart du rendement espéré à cause des mois de pluie qui se sont succédé depuis la fin de l’automne 2023. Lui, qui a repris la ferme familiale en 2008, confie n’avoir jamais connu un contexte aussi critique.

    Fresnes-sur-Marne (Seine-et-Marne), mercredi 18 septembre. Cette année, Olivier Flé, qui cultive notamment du sarrasin, estime avoir perdu 800 euros par hectare. Soit 176 000 euros non encaissés. LP/M.B.-L.
    Fresnes-sur-Marne (Seine-et-Marne), mercredi 18 septembre. Cette année, Olivier Flé, qui cultive notamment du sarrasin, estime avoir perdu 800 euros par hectare. Soit 176 000 euros non encaissés. LP/M.B.-L.

    Quand Olivier Flé a entendu, la semaine dernière ses copains agriculteurs lâcher « Je vais dire à mon fils de ne pas prendre la relève », cet exploitant du nord de la Seine-et-Marne a réalisé « l’ampleur de la catastrophe ». « Dans notre métier, l’héritage familial est très important. Je n’avais jamais entendu ça avant. C’est dur à encaisser de la part de fermes qui marchaient bien », s’assombrit le quadragénaire, dont les traits tirés trahissent l’inquiétude, devant ses hectares de sarrasin cultivés à Fresnes-sur-Marne (Seine-et-Marne).

    À cause des averses diluviennes du printemps, après un hiver pluvieux en continu, il a perdu 25 % de son chiffre d’affaires. Depuis onze mois, les pluies sont supérieures à la normale dans tout le pays, et l’Île-de-France n’a pas été épargnée. Environ 10 % du blé n’a pas pu être semé et celui qui l’a été a manqué de lumière. Les agriculteurs franciliens ont perdu en moyenne 35 % de rendement toutes cultures céréalières confondues. Normalement, la production de blé atteint les 8,2 tonnes à l’hectare. Là, elle ne s’élève qu’à 5,8 tonnes, ce qui représente presque 50 % de pertes financières selon les syndicats.