« Ça fonctionne sans problème » : à Rouen, le Carrefour Express accepte les règlements en bitcoins

Directeur d’une franchise Carrefour Express rue de la République à Rouen (Seine-Maritime) depuis juin, Fabien Sausset a décidé d’accepter les règlements en bitcoins. Une démarche presque militante pour cet adepte de la cryptomonnaie qui souhaite démocratiser son utilisation.

Dans son Carrefour Express de Rouen, Fabien Sausset a décidé de tout mettre en place pour accepter les paiements en bitcoins, comme le signale le sticker collé sur sa caisse. LP/Laurent Derouet
Dans son Carrefour Express de Rouen, Fabien Sausset a décidé de tout mettre en place pour accepter les paiements en bitcoins, comme le signale le sticker collé sur sa caisse. LP/Laurent Derouet

    Chez les adeptes de la cryptomonnaie, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre : à Rouen (Seine-Maritime), une épicerie Carrefour Express accepte les paiements en bitcoin. Un sticker en témoigne sur la caisse. Et si ce n’est pas le seul commerce en France à le faire, c’est en revanche le premier supermarché de l’enseigne.

    À l’origine de cette petite révolution, Fabien Sausset, directeur depuis juin de cette franchise installée rue de la République. « C’est avant tout une philosophie, plus qu’un intérêt commercial. Cela fait des années que je m’intéresse au Bitcoin, d’abord personnellement en y investissant une partie de mes économies. Et aujourd’hui professionnellement », explique celui qui a adhéré récemment à l’association Normandie Bitcoin et a commencé à accepter les règlements en cryptomonnaie il y a environ un mois.

    « Il faut bien démarrer quelque part »

    « Attention, il n’y a pas eu de ruée pour ce mode de paiement », sourit le commerçant de 39 ans. « Pour l’instant, je n’en ai eu que trois de ce type, dont un client de passage qui a filmé la scène pour la mettre sur les réseaux sociaux. Mais il faut bien démarrer quelque part », assure ce précurseur qui a bien conscience que l’image parfois sulfureuse des cryptomonnaies reste ancrée chez une bonne partie du grand public.

    S’il a franchi le pas, c’est que la technologie lui permet de le faire. Avec l’arrivée du système Lightning Network, on peut convertir instantanément l’euro en satoshi — « Sats » pour les initiés —, la plus petite unité divisible du bitcoin, ce qui offre ainsi la possibilité de régler directement ses achats courants. « Avant il fallait attendre au moins 10 minutes pour que le paiement soit validé, ce qui ne peut pas fonctionner pour une activité comme la nôtre. Il n’y avait que les plus mordus qui avaient l’impression d’être les rois du pétrole en le faisant ! »



    Aujourd’hui, un simple téléphone avec une application dédiée lui sert à encaisser ces paiements d’un nouveau genre. « J’ai pris toutes les précautions pour les intégrer à ma comptabilité », rassure Fabien Sausset. « Et aujourd’hui ça fonctionne sans problème. » Même pour un paquet de chips et un sandwich.