JO 2024 : le futur village commence son marathon en Seine-Saint-Denis

Edifié au cœur de la Seine-Saint-Denis, le village olympique va chambouler un large secteur, avec des expropriations et relocalisations à la clé. Tout doit être prêt début 2024.

Paris2024 Luxigon
Paris2024 Luxigon

    On le sait depuis cette semaine : les JO de 2024 débuteront le 26 juillet. Centre névralgique des Olympiades, le 93 est déjà dans les starting-blocks. Avant même la désignation de Paris, les Dyonisiens préparaient le terrain. En pole position : Plaine Commune qui abrite le Stade de France, le centre nautique et le village olympique. C'est dans ce dernier que les 17 000 athlètes pourront se reposer et reprendre des forces.

    Une course de fond débute désormais pour livrer à temps le complexe. Les 51 ha bordés par le Vieux Saint-Ouen, la Seine et l'A 86 sont promis à une profonde métamorphose (voir infographie ci-contre). « Nous allons devoir reconstruire la ville sur la ville », annonce Nicolas Ferrand, directeur général de la Solideo, l'établissement public chargé de superviser la bonne livraison des installations. « Nous devons nous assurer qu'elles seront prêtes au 1er janvier 2024 », précise-t-il.

    Mais des voix discordantes commencent à se faire entendre, notamment du côté de l'école d'ingénieurs Supméca. Un comité de vigilance s'est constitué à l'appel de militants communistes et du Parti ouvrier international (POI). Supméca, installée à Saint-Ouen, est directement impactée par la construction du village (lire page suivante). « On ne sait pas où l'on va ! Le réfectoire et l'internat de l'école vont être rasés et on ne récupérera rien avant 2025 », déplore Lionel Vaquier, syndicaliste FO Enseignement supérieur à Supméca. Les contestataires ont trouvé un relais avec Eric Coquerel, député (la France insoumise). « Je n'étais pas pour les JO. Il n'y a pas une seule édition qui n'ait pas explosé les budgets et laissé les villes hôtes exsangues. La loi olympique ne comporte aucun critère social, ni environnemental. Comment va-t-on limiter les dégâts ? » s'interroge-t-il.

    Chantier à plus d'un milliard d'euros

    Ce chantier colossal à plus de 1 Md€ ressemble à un grand puzzle qui fait se croiser investisseurs privés et puissance publique. Celle-ci y injectera 150 M€. Objectif : raser des bâtiments, exproprier des entreprises, reconvertir des activités. Le tout en moins de six ans. « Il y a un gros travail à mener, mais l'héritage que nous allons laisser est encore plus ambitieux : nous contribuerons à recoudre tout ce secteur de la Seine-Saint-Denis », assure Nicolas Ferrand.

    Plaine Commune, qui siège avec les villes hôtes au conseil d'administration de la Solideo, a un rôle stratégique. « Nous veillerons à la réversibilité du village. C'est-à-dire que le quartier issu des Jeux doit répondre à nos exigences en termes de mixité, en combinant logements, services, commerces, PME », indique Céline Daviet, directrice à Plaine Commune de la mission olympique et paralympique. Ainsi, les 17 000 chambres des athlètes seront transformées en 2 200 logements et 900 chambres d'étudiant. A noter : les berges de Seine seront accessibles au public et un mur antibruit sera posé le long de l'A 86.

    Plaine Commune a par ailleurs mis en place un comité de suivi où pourront siéger des habitants.

    LP/infographie

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