Migrants : Macron ne veut «plus personne dans les rues d'ici la fin de l'année»

En marge d'une visite d'un centre d'hébergements de réfugiés à Orléans, Emmanuel Macron s'est lancé jeudi l'objectif «zero migrants» dans les rues d'ici la fin de l'année 2017 et a annoncé l'installation de «hotspots» dès cet été en Libye.

 Emmanuel Macron s'est rendu à Orléans ce jeudi pour assister à une cérémonie de naturalisation. 
 Emmanuel Macron s'est rendu à Orléans ce jeudi pour assister à une cérémonie de naturalisation.  AFP PHOTO / POOL / Michel Euler

    Emmanuel Macron a assisté jeudi à une cérémonie de naturalisation à la préfecture d'Orléans. Il a profité d'un discours sur l'accueil des migrants pour faire une promesse : «La première bataille : loger tout le monde dignement (...) D'ici la fin de l'année, je ne veux plus personne dans les rues, dans les bois», a-t-il annoncé.

    Si le chef d'Etat souhaite l'installation d'hébergements d'urgence dans toute la France, ceux-ci ne sont pas voués à durer. «Il faut progressivement supprimer toutes les formes d'hébergement précaire. Si on améliore cet accueil, l'intégration se fait plus vite», a-t-il expliqué.

    Un traitement administratif «dès la première minute»


    La solution réside selon lui dans le traitement administratif. Dans la lignée du plan migrants présenté par le Premier ministre Edouard Philippe le 12 juillet, Emmanuel Macron a ainsi réaffirmé sa volonté d'une «réduction drastique» des délais de traitement des dossiers des migrants. Objectif : passer de 18 à 6 mois.

    «Je veux partout, dès la première minute, un traitement administratif qui permette de déterminer si on peut aller vers une demande d'asile ou non, et derrière une vraie politique de reconduite aux frontières, a poursuivi le président de la République. Notre pays a mis en place un système perdant pour tout le monde avec un traitement indigne dans les premiers mois, des délais beaucoup trop longs où les gens s'installent dans la précarité et une inefficacité complète de reconduites à la frontière».

    Des «hotspots» avec ou sans l'UE

    En parallèle, Emmanuel Macron a annoncé que la France allait«créer dès cet été en Libye des hotspots», c'est-à-dire des centres d'examen pour les candidats à l'asile. Il en existe déjà en Italie et en Grèce. Objectif : distinguer, avant le passage ultra dangereux de la mer Méditerranée, demandeurs d'asile et migrants économiques. «L'idée est de créer en Libye des hotspots afin d'éviter aux gens de prendre des risques fous, alors qu'ils ne sont pas tous éligibles à l'asile. Les gens, on va aller les chercher. Je compte le faire dès cet été avec ou sans l'Europe, a-t-il ajouté. Je veux envoyer des missions de l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) dans les hotspots italiens et je suis prêt à en envoyer en Libye», a-t-il précisé, évoquant aussi la possibilité de créer de tels centres au Niger.

    «On a entre 800.000 et un million de personnes en Libye, dans des camps, des hangars, ça ne relève même pas de l'humanité minimale», a encore dit le président, soulignant la nécessité de «stabiliser la Libye». Mardi soir, les deux chefs rivaux libyens ont promis un cessez-le-feu dans les Yvelines en présence du président Macron.

    L'installation de «hotspots» se fera semble-t-il sans l'assentiment de l'Union européenne. «Les autres pays européens sont très réticents, on essaiera de le faire avec l'Europe, mais nous la France on le fera (...) Il faut cependant que les conditions de sécurité soient réunies, aujourd'hui elles ne le sont pas», a nuancé l'Elysée, expliquant que «le but est d'assurer un pré-traitement des demandes, plutôt que de laisser les gens traverser la Méditerranée au risque de leur vie».