Six choses à avoir en tête sur la migraine

    Une personne sur six en souffre en France. La migraine peut s’avérer sans gravité, et ses symptômes demeurer passagers, mais devenir très handicapante au quotidien.

    Invalidante, reconnue par l'OMS, traitements, complémentaires santé... 6 choses à savoir sur la migraine. tommaso79
    Invalidante, reconnue par l'OMS, traitements, complémentaires santé... 6 choses à savoir sur la migraine. tommaso79

    Contenu en partenariat avec L'OBSERVATOIRE SANTÉ PRO BTP

    par Elodie Chermann

    1. La migraine peut être sans gravité… ou invalidante

    Douleurs à la tête, au visage et au cou, vertiges, nausées, sensibilité aux odeurs et à la lumière, parfois même difficulté à parler. Tel est le quotidien de Virginie, 33 ans, depuis une douzaine d’années. « C’est très handicapant car cela me cloue au lit et m’oblige à arrêter toute activité », explique-t-elle. Au point qu’elle a fini par être déclarée invalide. De passagère, la maladie peut devenir envahissante chez certaines personnes et conduire jusqu’au handicap.

    2. Reconnue par l’OMS

    Comme 8 à 10 millions de personnes en France, Virginie souffre de la migraine. « Une maladie d’origine neurologique et génétique reconnue par l’Organisation mondiale de la santé comme la deuxième pathologie la plus invalidante au monde chez les moins de 50 ans », explique le Dr Christian Lucas, chef de service au centre d’évaluation et de traitement de la douleur du CHU de Lille et président de la société française d’étude des migraines et céphalées.

    3. Sans aura...

    Il existe deux principaux types de migraines. La plus fréquente est celle dite « sans aura ». Elle se caractérise par une céphalée (mal de tête) modérée à sévère, de type pulsatile - comme si on sentait les battements du cœur dans la tête - qui se manifeste d’un seul côté du crâne et a tendance à augmenter à l’effort.



    Sans traitement efficace, la crise dure de 4 à 72 heures. Elle s’accompagne d’au moins un des signes suivants : une gêne au bruit ou à la lumière et/ou des nausées et vomissements. « Pour pouvoir vraiment parler de migraine, il faut que le patient ait connu au moins cinq crises de maux de tête », précise le Dr Lucas.

    4. ... Ou avec aura

    Chez 20 à 30% des migraineux, la céphalée est précédée ou accompagnée de signes neurologiques appelés « aura ». Il peut s’agir de troubles visuels (points lumineux, taches colorées, perception déformée des objets, vision floue…) ou sensitifs (picotements des doigts ou des lèvres), mais aussi de problèmes de langage (difficulté à trouver le mot juste, sensation de manque de vocabulaire) ou de troubles de l’équilibre.

    5. Des soins qui évoluent mais…

    Les premiers symptômes commencent à apparaître ? On n’attend surtout pas pour agir. Prenez tout de suite un anti-inflammatoire ou un triptan (médicaments spécifiques). En revanche, mieux vaut éviter le paracétamol, qui n’est efficace que pour les crises légères.

    « Une nouvelle catégorie de médicaments donne par ailleurs des résultats très encourageants auprès des patients ayant au moins 8 jours de migraine par mois et en échec d’au moins deux traitements de fond classiques : les anticorps monoclonaux anti-CGRP », indique le Dr Christian Lucas. « Ils s’administrent par piqûre sous cutanée une fois par mois. »



    Ancien technicien imprimerie, Benjamin, 36 ans, a fait le test. Sa vie a littéralement changé. « Fini le crâne brûlant H24 et les nausées qui n’en finissent jamais », témoigne-t-il. « Avec le temps, mon corps s’est mis à réclamer beaucoup moins de café, de triptans et d’anti-inflammatoires, qui me faisaient mal au ventre. Il ne me réclame plus non plus le bonnet anti-migraine avec glaçons sur la tête. » Seul hic : chaque injection coûte entre 240 et 300€ et le traitement n’est pas remboursé en France. « Nous passons à côté d’une formidable innovation thérapeutique pour les migraineux », s’insurge le Dr Christian Lucas.

    6. Pourquoi pas des aides complémentaires

    A côté des thérapeutiques conventionnelles, certaines techniques qui favorisent le lâcher-prise peuvent contribuer à améliorer l’état des malades. Il ne s’agit pas pour autant de négliger le suivi médical. C’est le cas notamment de l’acupuncture, de la sophrologie ou de l’hypnose. Responsable d’une consultation de migraines à l’hôpital de Pau, le Dr Jean-Pierre Chaudot propose, depuis la fin 2020, un programme d’éducation thérapeutique unique en France. Le but ? Expliquer aux intéressés comment gérer les débuts de crise. Près de 200 migraineux participent à ce nouveau dispositif.