Égalité salariale dans le football : les Américaines solidaires des Canadiennes

    Les joueuses du Canada sont remontées contre leur fédération à cause d’un budget en forte baisse. Lors de la SheBelieves Cup, leurs voisines américaines, pionnières dans la lutte pour l’égalité salariale, leur ont apporté leur soutien.

    Des pancartes de soutien aux joueuses canadiennes ont fleuri dans les tribunes... Reuters
    Des pancartes de soutien aux joueuses canadiennes ont fleuri dans les tribunes... Reuters

    Les Américaines, doubles championnes du monde, ont battu (2-0) les Canadiennes, jeudi en ouverture de la SheBelieves Cup, non sans afficher avant le match leur solidarité avec elles dans leur combat contre les inégalités salariales femmes-hommes.

    Accablées par les « coupures importantes » dans le budget 2023, les joueuses du Canada avaient annoncé samedi dernier se mettre en grève, avant d’y renoncer le lendemain, sous la menace d’une action judiciaire à leur encontre par la Fédération, pouvant entraîner des sanctions financières.

    Alors c’est en « signe de protestation » que les championnes olympiques en titre ont fini par jouer à Orlando (Floride) ce match préparatoire au Mondial en Australie et en Nouvelle-Zélande (20 juillet-20 août). Pour ce faire, elles sont entrées sur la pelouse avec un t-shirt violet - une couleur associée à l’égalité des sexes - avec inscrit les mots « trop c’est trop », par-dessus leur maillot national.

    Et après les hymnes, les Américaines se sont jointes aux Canadiennes pour former un cercle au centre du terrain, en signe de soutien. Il faut dire que les joueuses de l’Oncle Sam s’y connaissent en la matière. En 2016, plusieurs internationales US, emmenées par la star et Ballon d’or 2019 Megan Rapinoe, avaient déposé une plainte fédérale pour discrimination salariale, expliquant être moins payées que les joueurs masculins alors qu’elles génèrent plus de revenus pour la Fédération américaine.

    Les deux parties avaient trouvé en février 2022 un accord de 22 millions de dollars (20,7 millions d’euros) pour résoudre leur différend. En mai 2022, la sélection féminine avait obtenu une égalité salariale entre les femmes et les hommes en sélection, mais également des primes équivalentes et un partage des revenus commerciaux.

    Sur le terrain, les Américaines se sont montrées moins solidaires… Alex Morgan, honorée avant le coup d’envoi pour ses désormais 200 sélections, a offert une passe décisive à Mallory Swanson, pour l’ouverture du score.

    Cette dernière s’est offert un doublé, après avoir intercepté une mauvaise passe de Vanessa Gilles (34e), sans que les Canadiennes n’aient de franches possibilités de revenir au score par la suite.

    Dans l’autre match du jour, les Brésiliennes ont pris le meilleur sur les Japonaises, grâce à leur star Marta.

    La sextuple meilleure joueuse de l’année faisait son retour à la compétition après presque un an d’absence due à une rupture du ligament croisé antérieur d’un genou. Remplaçante, la joueuse de 36 ans a fait son entrée en jeu à la 68e minute, libérant dans la foulée son équipe, en inscrivant son 58e but en 133 sélections.