Mercato : pourquoi le PSG n’a pas imaginé recruter Adrien Rabiot

En passe de s’engager pour deux saisons avec l’OM, le milieu de terrain n’a jamais eu l’envie de revenir dans son club formateur avec lequel l’histoire s’était mal terminée. De Nasser Al-Khelaïfi au joueur en passant par sa famille, personne n’a oublié le conflit qui les a opposés lors de la saison 2019.

Adrien Rabiot, sous les couleurs du PSG face à l'OM, en février 2016. Manuel Blondeau / Icon Sport
Adrien Rabiot, sous les couleurs du PSG face à l'OM, en février 2016. Manuel Blondeau / Icon Sport

    De son propre aveu, il espérait que son « avenir serait réglé avant l’Euro. » Deux mois après l’élimination des Bleus face à l’Espagne en demi-finale (1-2, le 9 juillet), Adrien Rabiot va s’engager mardi en milieu de journée pour deux ans avec l’Olympique de Marseille. Un choix étonnant, d’autant plus que l’international français ‚qui arrive libre après la fin de son contrat à la Juventus, a eu de nombreux courtisans durant l’été comme l’AC Milan ou West Ham mais également un intérêt de Manchester United ou une proposition financière difficilement refusable en Arabie saoudite. Tout ça mais pas le PSG ? Entre les deux, il n’y a jamais eu de volonté réciproque de se retrouver.

    1. Son profil ne correspond pas aux attentes de Luis Enrique

    Luis Enrique est un homme pointilleux et quand il décrit le profil technique qu’il souhaite pour renforcer son effectif, sa direction sportive a souvent entre les mains des informations précises. Avant le mercato d’été, le technicien espagnol avait souhaité voir arriver au milieu de terrain un joueur aux qualités techniques fortes, capable de faire le jeu devant la défense ou comme relayeur, d’avoir du volume et s’était opposé à avoir un grand gabarit.

    Il a eu Joao Neves, la priorité des priorités. Loin du profil voulu, Adrien Rabiot n’a jamais fait partie de la liste des éléments ciblés par le Paris Saint-Germain. Contrairement à ce que certaines rumeurs publiées sur les réseaux sociaux ont pu laisser entendre. Il n’y a d’ailleurs jamais eu aucun contact entre le club de la capitale et le clan du joueur.

    2. Rabiot ne voulait pas revenir

    Formé au Paris et parti avec perte et fracas il y a cinq ans, le titi de 29 ans n’a jamais souhaité revenir dans la capitale. « C’est vrai que depuis que je suis parti à la Juventus, je pense que chaque été on associe mon nom au PSG. C’est très flatteur d’une part. Après, ça reste quand même compliqué quand on sait comment ça s’est terminé », avouait Rabiot en mars dernier lors d’une conférence de presse à Clairefontaine. « Bien sûr, comme je l’ai déjà dit, dans le football il ne faut fermer aucune porte. Mais ce ne sera pas ma priorité en tout cas. »

    S’il y conserve des attaches, des amis et sa maison familiale près de Saint-Germain-en-Laye, Rabiot n’a pas oublié l’épisode de sa dernière saison 2018-2019. Refusant de prolonger son contrat avec le PSG, il avait été mis à l’écart en décembre, renvoyé en réserve et mis à pied à titre conservatoire pour « faute grave » en mars. Ce traitement, déjà, difficile a été agrémenté par d’autres épisodes difficilement oubliables. En effet, le milieu de terrain et sa mère, qui est aussi sa conseillère, ont été visés par une campagne de dénigrements et d’insultes organisés par le club. Ça ne donne pas vraiment envie de revenir.

    le PSG le sait et comme Luis Enrique ne veut compter que sur des joueurs hypermotivés à l’idée de porter le maillot parisien, il n’y avait aucune cahnce que les deux parties se rencontrent.

    3. Nasser Al-Khelaïfi ne lui a pas pardonné

    Avant Kylian Mbappé parti au mois de juin au Real Madrid, Adrien Rabiot est le premier joueur à avoir tenu tête au champion de France et à son président Nasser Al-Khelaïfi pour ne pas prolonger son contrat et partir libre à l’issue de la saison 2019. Cela a valu six mois de mise à l’écart au joueur de décembre 2018 à juin 2019. Connu pour avoir la dent dure, le président parisien n’a pas oublié ce conflit et dans son entourage, on s’évertue à démentir chaque année l’idée d’un retour.

    En effet, NAK garde en mémoire le départ libre du numéro 14 des Bleus mais également les sorties médiatiques à charge de sa maman qui avait accusé le Qatariens d’avoir pris, concernant son fils, « une décision totalement injuste. Tout le monde le sait. Et en faisant cela, il a instillé un poison dans son équipe, qui a fait son œuvre ces cinq derniers mois. Il a lui-même morcelé son équipe parce qu’il a oublié la dimension humaine justement. » Dans ce contexte et au vu de la rancune tenace des deux parties, il semblait très improbable de voir le patron du PSG décrocher son téléphone pour faire revenir l’ancien Turinois.