Coronavirus : Dwight Pieters, bientôt 100 victoires, nous raconte la Suède

    Favori du Quinté + de ce mardi avec le trotteur Mellby Drake, qu’il drive pour le compte de son patron, Robert Bergh, le Belge Dwight Pieters évoque sa situation professionnelle et celle des courses suédoises qui n’ont jamais cessé depuis le début de la crise du Covid-19.

     Cordemais (Loire-Atlantique), le 19 avril 2017. Dwight Pieters après sa première victoire dans un Quinté + avec Berry Félin.
    Cordemais (Loire-Atlantique), le 19 avril 2017. Dwight Pieters après sa première victoire dans un Quinté + avec Berry Félin. SCOOPDYGA/DESBRIEL Valentin

    Il a commencé sa carrière dans son pays d'origine, la Belgique, est passé par la France, où il a gagné 64 courses dont deux Quinté + (avec Berry Félin le 19 avril 2017 à Cordemais, puis au sulky d' Aimée de Pervenche le 21 décembre de la même année à Cabourg) et travaille depuis treize mois en Suède. Âgé de 30 ans, Dwight Pieters a fait sa place au sein de l'une des plus grandes écuries de trotteurs du pays, celle de Robert Bergh. Le fait qu'il se trouve au sulky de Mellby Drake (8 ans), ce mardi soir sur l'hippodrome de Jägersro, n'est pas le fruit du hasard.

    « Je suis arrivé ici (en Suède) aux alentours du 20 mars 2019, explique le driver qui compte 95 victoires et espère bien atteindre la barre des cent succès sous peu. Je m'occupe principalement des poulains âgés de 2 ans dans l'écurie, mais le patron me fait aussi confiance pour driver. J'ai gagné treize courses en Suède. »

    Mellby Drake pour s'approcher des 100

    Handicapé de 40 mètres au départ du Quinté + de ce mardi, le Belge n'en escompte pas moins une très belle performance de la part de son partenaire Mellby Drake, lequel gagna à Vincennes en décembre 2018 : « C'est sûr qu'il faut rendre 40 mètres, mais les chevaux qui partent 20 ou 40 mètres devant nous sont nettement moins bons, constate le pilote. Si certains ont gagné 20 000 euros depuis le début de leur carrière, le mien a passé la barre des 200 000 euros de gains… »

    À noter que cette épreuve est réservée à des drivers possédant des licences d'apprentis ou d'amateurs qui ne doivent pas avoir couru 80 fois en 2019 pour avoir le droit de s'aligner au départ cette cinquième course (réunion 1, 19 h 52) : « Les Suédois organisent de plus en plus de courses de ce genre pour permettre à certains drivers de courir plus. Moi, par exemple, je suis apprenti ici. Je pourrais gagner cent courses par an, que cela ne changerait rien pour ma licence. C'est pour cela qu'ils proposent des courses comme celle-ci. »

    En France, les apprentis gardent ce statut jusqu'à leur cinquantième succès et bascule ensuite automatiquement dans le rang des professionnels.

    Installé au « Berghcamp »

    Robert Bergh entraîne ses chevaux à deux endroits en Suède. À Bergsåker, près de Sundsvall, plutôt dans le nord du pays, et à Hajom, au sud-est de Göteborg, donc dans le Sud. « C'est là que le patron se trouve la plupart du temps, apprend Dwight Pieters. L'écurie est située à environ 45 minutes de Göteborg et il y a 115 chevaux à entraîner. Je m'occupe principalement des vingt-cinq poulains qui sont là en attendant que vingt autres arrivent. Cela fait cinq ans que Robert Bergh est installé sur ce qu'il appelle le « Berghcamp ». Il essaie de se rendre deux fois par mois dans son écurie du Nord, où il y a 45 chevaux environ. L'opposition est plus faible là-bas, donc les chevaux un peu plus limités en profitent. »

    Dwight Pieters cité après un succès :

    La Suède est un ovni en Europe puisque l'activité hippique n'a cessé depuis le début de la crise du coronavirus. Exit le confinement à la française, les Suédois courent à huis clos et ont réussi à garder leur activité en marche. « À Göteborg, par exemple, la grande ville qui se trouve non loin de chez nous, les magasins sont ouverts, témoigne Dwight Pieters. On peut vivre comme on veut, mais Robert Bergh nous a demandé de ne pas jouer avec le feu. J'ai l'impression que c'est ce respectent les Suédois en général. Sur les hippodromes, il n'y a ni test, ni masque, mais du gel hydroalcoolique pour se laver les mains à peu près partout où on en a besoin. On va aux courses avec un minimum de personnel comme cela a été demandé et les jockeys, par exemple, sont tenus de se changer dans leur voiture. Contrôlés lors de chaque jour de courses, ceux-ci « ne soufflent plus dans le ballon » pour limiter la proximité entre plusieurs personnes. Il n'y a plus de cérémonies de remise de prix pour les vainqueurs. Aussi, les professionnels respectent une bonne distance de sécurité avec le journaliste qui fait les interviews pour la télé. »

    Il côtoie quelques cadors

    Au sein de l'une des plus prestigieuses écuries de Suède, Dwight Pieters côtoie forcément certains des meilleurs trotteurs du pays. Il cite quelques noms à retenir pour les turfistes français : « Parmi les 3 ans, Mr Mah Can est un très bon poulain qui vient de gagner deux fois avec la manière. C'est un fils de Maharajah qui devrait courir samedi. Je vous conseille aussi de retenir Foreign Rain, Mary Am, qui se trouve dans le Nord en ce moment, ou Emirate, qui court ce mardi soir. C'est pas mal. Chez les 4 ans, Hail Mary et Power font partie des bons chevaux de l'écurie qui devraient être dirigés vers le Derby. »

    Mais ce mardi soir, les regards des Français seront tournés vers Mellby Drake… et Dwight Pieters.