Marzieh Hamidi, la réfugiée afghane et championne de taekwondo qui met KO les talibans
Marzieh Hamidi, 21 ans, doit faire face à un déferlement de haine sur les réseaux sociaux après la publication, fin août, d’une vidéo contre le régime au pouvoir en Afghanistan. À l’occasion des 80 ans du Parisien, Yonathan Arfi, président du Crif, est allé à la rencontre de la sportive, qui vit désormais sous protection policière, ce mercredi à Paris.
« Je suis heureuse de les avoir énervés. » Marzieh Hamidi assume. Harcelée après avoir critiqué les talibans dans une vidéo diffusée en ligne, l’athlète afghane de taekwondo, réfugiée à Paris depuis trois ans, enchaîne les interviews avec la détermination qu’elle mettait jusque-là dans ses combats. La jeune femme, âgée de 21 ans, a fui en 2021 l’Afghanistan et son régime islamiste qui persécute les femmes. Mais le destin de Marzieh Hamidi a basculé une seconde fois ce 29 août. « Je m’en suis pris à l’équipe nationale de cricket. Son capitaine a répété que la place des femmes est dans la cuisine. J’ai dit que c’était des terroristes parce que ce sont des talibans. »
Depuis, les menaces de mort et de viol pleuvent sur le compte Instagram et le téléphone de la jeune femme. « Jusqu’à 700 appels en une nuit », se souvient-elle. Ces « fans des talibans », comme elle les désigne, la harcèlent depuis l’Afghanistan mais aussi depuis la France, l’Allemagne, les Pays-Bas… Des menaces jugées suffisamment sérieuses pour que Marzieh Hamidi doive quitter son appartement à Vincennes (Val-de-Marne), mettre entre parenthèses sa carrière sportive et accepter d’être placée sous protection policière.