« On se serait cru dans l’après covid » : à Créteil, le Racing 92 a joué dans une triste ambiance

Le club des Hauts-de-Seine s’est imposé ce samedi contre Clermont (33-20) devant une assistance maigrichonne de 4000 spectateurs environ au stade Dominique-Duvauchelle de Créteil, sa « nouvelle maison ».

Le Racing s'est imposé contre Clermont à Créteil, devant des tribunes clairsemées. AFP/Geoffroy Van der Hasselt
Le Racing s'est imposé contre Clermont à Créteil, devant des tribunes clairsemées. AFP/Geoffroy Van der Hasselt

    Une trentaine de kilomètres mais un bond dans le temps. Dix ans ? Vingt ans ? Trente ans ? Ce samedi après-midi à Créteil, sous un soleil discret, le Racing a redonné des couleurs d’antan au rugby en délaissant sa salle ultra-moderne de Paris La Défense Arena, en pleine restructuration après la parenthèse olympique. Une carcasse métallique ouverte aux quatre vents, une petite chambrée de 4000 âmes environ : cette délocalisation au stade Dominique-Duvauchelle avait tout d’un voyage dans le passé. « Cela m’a rappelé mes débuts à Colombes, sourit Henry Chavancy, qui fêtait son 400e match avec le Racing. J’ai commencé il y a dix-huit ans en Pro D 2 contre Aurillac et il ne devait pas y avoir plus de 300 spectateurs. »

    Son club de toujours s’est imposé non sans mal contre Clermont (33-20) dans une ambiance étrange, presque silencieuse. « Une ambiance, quelle ambiance ? Il n’y en avait pas, a fustigé Christophe Urios, le manager des Auvergnats en colère surtout contre la passivité de ses joueurs. C’était vraiment curieux. On se serait cru dans l’après covid. Le terrain était très lourd en plus… » Les débats sont en effet longtemps restés soporifiques sous les yeux de l’ancien Premier ministre Jean Castex, aujourd’hui PDG de la RATP, amateur de rugby depuis toujours et l’une des rares personnalités présentes à Créteil.

    « C’était très triste »

    « C’était très triste, souligne Frédéric Michalak, l’entraîneur des trois-quarts du Racing. Il y avait nos familles, nos amis, nos supporters mais il a fallu s’acclimater. On a mis du temps. » Il faudra s’y habituer car Créteil sera la nouvelle maison du club des Hauts-de-Seine pour les deux prochaines rencontres à domicile contre La Rochelle, le 28 septembre, et Toulon le 12 ou 13 octobre. Lassés des délocalisations non concluantes à Auxerre, au Havre ou à Lens, les dirigeants ciel et blanc ont sauté sur l’occasion qui se présentait dans le Val-de-Marne.

    « On accepte ça, car cela nous permet d’avoir une enceinte extraordinaire le reste du temps, reprend Henry Chavancy. Ce n’est peut-être pas le plus beau de France mais ce stade vétuste comme l’était Colombes, a une âme. » A ses côtés, son coéquipier le 3e ligne sud-africain Hacjivah Dayimani, qui effectue ses premiers pas dans l’Hexagone, semble s’en contenter. « En Afrique du Sud, des fois je joue sur du sable, rarement sur de l’herbe en tout cas, glisse-t-il. J’ai juste trouvé la pelouse un peu lourde, le terrain gras, j’ai eu des crampes sur la fin. »

    Il y avait d’autres sourires aussi dans les tribunes. « Je ne regrette pas d’être venue », confie Brigitte, qui a suivi son mari depuis Neuilly-Plaisance en Seine-Saint-Denis. Le couple de quinquagénaires supporte les Ciel et Blanc depuis peu et cette découverte lui a plu. « Je ne connaissais pas mais franchement, je préfère ce stade à Paris La Défense Arena, insiste le mari Jean-Baptiste. J’aime quand il y a une vraie pelouse, quand c’est ouvert comme ça. Cela fait plus rugby pour moi. »