Ces élus critiquent le recensement de population de l'Insee

Ces élus critiquent le recensement de population de l'Insee

    Le 31 décembre dernier, comme chaque année, les collectivités du département ont reçu de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) un courrier indiquant la nouvelle population légale de chaque commune. Une missive qui ne fait pas que des heureux. « Les termes laissent entendre qu'il s'agit du nombre réel d'habitant mais le mode de calcul est sciemment faux », tempête Bernard Tailly, le maire (Dvd) de Frépillon. Comme lui, nombreux sont les élus à s'insurger quant au mode de calcul appliqué par l'Insee.Un débat récurrent depuis 2002 et la modification de la loi relative à la démocratie de proximité, d'autant plus prégnant aujourd'hui, en ces temps de disette budgétaires. « La population réelle d'une commune ne lui est affectée que la troisième année après le recensement », regrette Bernard Tailly.En effet, les chiffres de population légale utilisent les enquêtes de recensement qui ont eu lieu au cours des cinq dernières années (2011-2015 pour les populations légales de 2016). Mais ces chiffres de la population légale ont des conséquences importantes, notamment dans le calcul de la dotation globale de fonctionnement (DGF) versée par l'Etat. « Ã? Frépillon, le recensement de février 2015 a dénombré 3 310 habitants, il nous en est compté 3 047 pour 2016 soit un écart de 8,63 % », dénonce le maire qui estime la perte de dotation pour sa commune à 112 000 â?¬. « Pendant ce temps les enfants nouveaux arrivés sur la commune ont nécessité un poste supplémentaire d'ATSEM à l'école maternelle et déjeunent au restaurant scolaire », note l'élu.Même constat à Cormeilles-en-Parisis. Lors de ses vÅ?ux, le maire (LR) Yannick Boëdec a critiqué « Un institut que l'on dénomme Insee, qui depuis deux ans s'obstine à considérer que Cormeilles n'augmente pas en population, voire, serait en baisse, malgré la livraison de 300 logements ». Pour le président de la nouvelle agglomération du Val Parisis, la ville doit cependant se préparer à une augmentation sensible des effectifs de ses établissements scolaires. « Il y a une différence entre une méthode de calcul statistique et une méthode de calcul classique. C'est un peu comme si en politique, on considérait les sondages comme référence pour désigner le score aux élections », a-t-il argué.Côté Insee, on invoque l'efficacité de la méthode. « Nous procédons à des estimations de populations qui garantissent une égalité de traitement entre les communes sur la base de méthodes en place depuis en 2006, explique-t-on à l'institut. Elles n'ont pas été remises en cause depuis cette date. Nous sommes obligés de donner cette date de référence car une période quinquennale nous est nécessaire pour élaborer les résultats sur l'ensemble des réponses des ménages ».Un combat de longue date pour le maire de Pontoise

    Philippe Houillon, ici lors de l'emménagement de la première des 360 familles de gendarmes arrivées sur la ville en 2015. (LP/C.L) Selon les chiffres de l'Insee, la population de Pontoise est en baisse. Elle serait ainsi passée de 29 885 personnes à 29 826. Une diminution irréelle qui exaspère Philippe Houillon. Celui-ci a même évoqué le problème lors de ses vÅ?ux à la population, le 8 janvier dernier. « En 2015, on a ouvert six nouvelles classes maternelles et cinq élémentaires, plusieurs centaines de nouveaux logements ont été livrés mais la population baisse, a regretté l'élu, prenant notamment l'exemple des 360 familles de gendarmes désormais installées dans la ZAC Bossut. Cela heurte l'équité et le bon sens mais de cela aussi il faut bien s'accommoder. » Il y a bien entendu un décalage, car l'Insee prend en compte les chiffres de 2014. « Nous sommes loin du compte », regrette Philippe Houillon, qui estime le nombre d'habitants « entre 33 000 et 34 000 ». Bien entendu, ce différentiel entraîne une baisse des dotations de l'état, calculées en fonction de la population, alors que la ville doit réaliser des investissements pour l'arrivée des futurs habitants des programmes en construction.L'élu a donc décidé d'écrire à la direction générale de l'Insee pour exprimer son « mécontentement ». Mais ce n'est pas la première fois que l'élu entame une telle démarche. Par le passé, il avait déjà écrit à l'institut. Des représentants s'étaient déplacés à Pontoise, sans pour autant remettre en cause le calcul.