Montmagny : aux assises des mineurs pour avoir braqué le propriétaire d’un Range Rover

Deux jeunes sont accusés d’avoir commis un vol avec agression sur commande, en 2016. Deux autres jeunes de l’équipe doivent être jugés par le tribunal pour enfant qui statuera en matière criminelle.

 Illustration. La victime, âgée de 65 ans, avait été rouée de coups à son domicile de Montmagny. Le commanditaire présumé est suspecté de trafic de véhicules vers l’Afrique.
Illustration. La victime, âgée de 65 ans, avait été rouée de coups à son domicile de Montmagny. Le commanditaire présumé est suspecté de trafic de véhicules vers l’Afrique. DR

    Le propriétaire d'un Range Rover Evoque avait été repéré puis braqué à son domicile. La cour d'assises des mineurs juge cette semaine deux jeunes accusés d'avoir commis les faits sur commande en 2016. Deux autres jeunes de l'équipe, qui n'avaient alors pas 16 ans à l'époque, doivent être jugés par le tribunal pour enfant qui statuera en matière criminelle.

    Sur le banc des parties civiles, un homme marqué pour toujours par l'agression du 9 janvier 2016. Agé de 65 ans, il passe seul la soirée à son domicile de Montmagny quand on sonne à la porte. Il est 21h30, il est mis en joue par un braqueur armé d'un fusil à crosse et canon sciés. Il tente de refermer la porte, sans succès. Jeté au sol il reçoit un coup de poing, un coup de crosse dans un genou. Ses braqueurs, « un peu affolés et stressé » selon lui, s'emparent des clés de son Range Rover Evoque. D'autres fouillent la maison, dérobant deux appareils photo anciens Minox, un ordinateur.

    La voiture sera retrouvée à Sarcelles le 13 janvier par les policiers, qui décident de la surveiller. Un homme s'apprête à l'ouvrir avant d'être interpellé. J., 45 ans, apparaîtra ensuite comme le probable acheteur pour 2 500 $ (un peu plus de 2 000 €). Il est jugé pour recel. Quatre des cinq braqueurs présumés seront ensuite identifiés par les enquêteurs de la sûreté départementale, puis interpellés.

    Une commande d'un « grand de Saint-Denis »

    A l'audience, ce mercredi, les deux jeunes jugés aux assises ont reconnu les faits. I. admet ainsi avoir agi « sur commande » et avoir délivré le coup de poing. « J'avoue que ce n'était pas agréable ce qu'on a fait. Je présente mes excuses. C'était un peu agité quand on est entré. C'est parti comme ça. » Il est moins précis quand il s'agit d'aborder le cinquième homme, qui serait le commanditaire selon lui. « Je ne peux pas vous dire son identité », dit-il à la cour, admettant pourtant le connaître, donnant son seul surnom, « Chacal ». B. reconnaît lui aussi avoir agi sur commande, mais d'un « grand de Saint-Denis ». Il admet être l'homme armé du fusil mais conteste avoir tenu un rôle central. Quand au cinquième : « Je ne le connais pas. »

    L'acheteur, lui, conteste le recel. Un personnage intriguant dont les téléphones contenaient notamment deux photos de Range Rover Evoque volés et la trace de communications avec le Congo, où il est question de faire partir en bateau des véhicules, de préparer des plaques… « Avez-vous participé à un trafic de véhicules volés à destination de l'Afrique ? » lui demande le président. « Non » répond l'accusé, pour une fois laconique, après avoir multiplié les digressions. L'enquête n'a pas permis d'aller au-delà des soupçons.

    Le procès se déroule jusqu'à vendredi prochain. Les deux accusés du braquage ainsi qu'un troisième jeune devront aussi répondre de l'agression d'un couple de Cubains à Montmagny, 15 jours plus tard. Avec ce même fusil à canon scié.