Un plan antiradicalisation pour les quartiers

Un plan antiradicalisation pour les quartiers

    Un à un, ils ont raconté combien ils auraient besoin que la Maison des solidarités de Créteil (Val-de-Marne), qu'ils ont fréquentée petits et qu'ils ont vu « changer », puisse être ouverte plus tard le soir pour « participer à des activités », pour « préparer leurs examens », pour « s'isoler ». Hier soir, des jeunes du quartier du Mont-Mesly ont rencontré le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, Patrick Kanner. C'est cette structure que le ministère a choisie pour annoncer le lancement d'une expérimentation de renforcement de la présence adulte dans les quartiers.

    Cinq départements sont concernés : le Val-d'Oise (Garges, Sarcelles, Taverny, Goussainville, Bezons), la Seine-et-Marne (Le Mée, Dammarie), le Val-de-Marne (Villiers, L'Haÿ-les-Roses, Alfortville, Cachan, Orly, Créteil), les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse. Toutes ces villes se sont « portées volontaires », a précisé le ministre. Le budget : 1 M€.

    Cette présence « est un enjeu crucial dans les quartiers, notamment pour lutter contre la radicalisation », fait valoir le ministère. Qui précise que cette expérimentation se traduit « déjà » sur le terrain : fermeture de la médiathèque du Mée-sur-Seine à 20 heures au lieu de 19 heures, rencontres en pied d'immeuble jusqu'à minuit par une association à Taverny.

    Le ministre de la Ville espère débloquer plus d'1 M€

    De radicalisation, il n'aura pas été question lors de l'échange avec les jeunes. « Oui, pour ne pas les stigmatiser, expliquera ensuite Patrick Kanner. Parce qu'ils ne sont pas potentiellement parmi les 2 000 jeunes qui sont partis en Syrie. Il y a une réponse sécuritaire, avec l'état d'urgence, il faut qu'il y ait une réponse citoyenne », a-t-il expliqué. En mettant en place « un écosystème antiradical ».

    « Bien sûr que ça peut marcher, avance le directeur de la Maison des solidarités de Créteil, Abdellah Daoudi. Il ne faut pas laisser le vide s'installer. » Un million d'euros, « c'est insuffisant », reconnaît Patrick Kanner, qui espère pouvoir débloquer davantage de moyens. Car d'après lui, « ce qu'on n'investit pas aujourd'hui en termes de prévention, on le paiera plus tard en termes de fracture républicaine ».