Vémars : les mules de la cocaïne travaillaient en famille

Interpellés sur l’autoroute A1, ils ont écopé de peines de prison ferme allant de dix-huit mois à cinq ans.

 La famille avait été interpellée sur l’autoroute A1, sur l’aire de Vémars.
La famille avait été interpellée sur l’autoroute A1, sur l’aire de Vémars. LP/Frédéric Naizot

    Le voyage en famille de la cocaïne, entre Cayenne (Guyane) et Amsterdam (Pays-Bas), avait pris fin sur l'aire de Vémars, sur l'autoroute A1, en juin 2016. Plus d'un an plus tard, ce jeudi, la famille originaire du Suriname a été de nouveau réunie pour répondre de trafic de cocaïne et d'importation.

    Dans la nuit du 26 au 27 juin 2016, les douanes avaient intercepté leur voiture suivie depuis Orly (Val-de-Marne). Le frère et sa sœur, âgés d'une vingtaine d'années, étaient allés chercher leur mère et son compagnon à l'aéroport, pour reprendre la direction des Pays-Bas. Mais les enquêteurs les suspectaient de transporter de la cocaïne, ce que les radiographies ont confirmé. Lisbeth avait ainsi ingéré 125 ovules contenant au total 1 800 g de cocaïne. Ceci au risque qu'un ovule éclate accidentellement et la tue. Tout comme son compagnon, Wilgo, qui emportait dans son ventre 1 200 g de drogue.

    Celui-ci a livré une explication : il a transporté la cocaïne à la demande d'un certain Saya dans le but d'éponger une dette de 5 000 ou 6 000 dollars à propos d'une voiture. Une explication semblable à celles données par d'autres « mules » déjà jugées à Pontoise, qui avaient toutes une dette à rembourser.

    Lisbeth avait, elle, tenté de tromper les enquêteurs en livrant le nom de sa fille, un stratagème repéré à la vue des photos laissant supposer les vingt ans d'écart. « Saviez-vous que votre fille pouvait alors être condamnée à votre place ? N'était-ce pas parce que vous aviez été déjà condamnée pour trafic de stupéfiants ? » lui demande la présidente. « Je ne l'ai pas fait intentionnellement », assure la prévenue, déjà condamnée aux Pays-Bas pour trafic. Le tribunal soulignant qu'il s'agissait de son 9e voyage entre le Suriname et la France, probablement dans le même but de ramener des ovules de cocaïne. « C'était pour voir mon petit copain » a assuré la prévenue.

    Au final, Lisbeth a écopé ce jeudi soir de la peine la plus lourde : 5 ans de prison ferme. Son compagnon étant condamné à 3 ans ferme. Les enfants ont été pour leur part condamnés à 18 mois de prison ferme et maintenus en détention.