Yvelines : à Chapet, même Violette, 98 ans, a voté

    Dans ce grand village proche des Mureaux, la participation est l’une des plus fortes du département. Et c’est le cas depuis des années.

    Chapet, dimanche midi. 70 ans séparent Manon, ici en photo, de Violette, la doyenne de 98 ans qui a voté ce matin dans ce village où l'abstention demeure faible.
    Chapet, dimanche midi. 70 ans séparent Manon, ici en photo, de Violette, la doyenne de 98 ans qui a voté ce matin dans ce village où l'abstention demeure faible.

      « Citoyenne, je vous félicite ! » Derrière l’urne, Benoît de Laurens, le maire (SE) de Chapet n’hésite pas à applaudir les électeurs qui se sont déplacés ce dimanche aux urnes. L’élu est plutôt fier : ce grand village a voté à 42,5 % la semaine dernière, soit 10 points de plus que la moyenne nationale. Le contraste est saisissant avec Les Mureaux, la ville voisine que Chapet domine géographiquement et civiquement. Seuls 20 % des électeurs des Mureaux se sont déplacés.



      Alors Benoît de Laurens ne cache pas son plaisir quand il accueille ses habitants avec un mot pour l’un, une taquinerie pour l’autre. « Ici, nous n’avons qu’un bureau de vote. C’est très bête mais je pense que ça joue, glisse-t-il entre deux votants. Les gens en profitent pour se retrouver, croiser du monde, papoter. »

      Le projet de déviation de la D154 motive les électeurs

      Il cite, épaté, Violette, 98 ans. La doyenne a déposé son bulletin dans l’urne dans la matinée. « Elle est de toutes les élections depuis 1945. Quel bel exemple », lance l’édile. Soixante-dix ans la séparent de Manon, venue remplir son devoir. La jeune femme vient « parce que c’est normal », mais comprend l’abstention, notamment parmi les jeunes. « Quand j’en parle avec des amis, je réalise que personne n’a capté ces élections ! Pour que la jeunesse se sente concernée, il faudrait faciliter le vote électronique et améliorer la communication. Les reportages et les appels au vote à la télé, c’est bien, mais les jeunes ne regardent plus le JT de 20 heures ! »

      L’aisance financière des quelque 1 300 résidents joue aussi pour ce gros bourg où les CSP + sont fortement représentés. Gabriel et Anne-Lise, 43 ans et 35 ans, sont venus avec leur petite fille. Pour eux, c’est un devoir civique : « On l’a toujours fait, c’est important, même si nous n’avons pas d’engouement particulier », dit ce couple, qui avoue aussi faire son choix par rapport au dossier dont tout le monde parle ici : la déviation de la RD154. La municipalité et de nombreux habitants sont opposés à ce projet qui pourrait accroître la circulation dans certaines rues. « Nous sommes propriétaires de parcelles de forêts où doit passer cette route, nous sommes directement concernés », ajoute Anne-Lise. « Il ne faut pas chercher plus loin : personne n’en veut et tout le monde veut le faire savoir », abonde une assesseur croisée devant le foyer rural.