Epandage de pesticides : à Villepreux, « on se pose des questions sur l’air qu’on respire »

Thierry Essling, le 1er adjoint, a écrit à la ministre de la transition écologique suite à la polémique née en Bretagne.

 Villepreux, ce jeudi. La ville compte 65 % de terres agricoles. Certaines parcelles jouxtent les habitations.
Villepreux, ce jeudi. La ville compte 65 % de terres agricoles. Certaines parcelles jouxtent les habitations. LP/S.B.

    La mairie de Villepreux n'ira pas au bras de fer. Mais après l'annulation, mardi, par le tribunal administratif de l'arrêté « anti-pesticide » pris par le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine), la ville, « agro-urbaine » a également souhaité se manifester auprès de l'Etat par le biais d'un courrier envoyé dès le lendemain à la ministre de la transition écologique, Elisabeth Borne. Une lettre dans laquelle la municipalité réclame notamment « des normes nécessaires à la protection de nos concitoyens contre la toxicité des produits phytopharmaceutiques ».

    « On a été sensibles à ces histoires d'arrêtés municipaux (NDLR : comme au Perray-en-Yvelines) qui visent à établir des périmètres de sécurité », explique Thierry Essling, le premier adjoint, signataire de la lettre au nom du maire, Stéphane Mirambeau (LREM), actuellement en retrait. « Sur le fond, c'est très intéressant, reprend-il. On estime que le débat mérite d'être ouvert. Mais on n'a pas voulu s'associer sur la forme car on sait que cela n'est pas de la compétence des communes. On n'est pas là pour faire les lois, mais le job, c'est d'alerter ». Car selon l'élu, « il y a aujourd'hui une inquiétude légitime de la population ».

    Les produits phytosanitaires bannis depuis 2015

    Avenue des Prés-Vendôme, on est aux premières loges, avec les parcelles agricoles qui jouxtent les allées pavillonnaires. « C'est un vrai sujet, estime une riveraine. Ici, on vit au milieu des champs et on voit les agriculteurs travailler toute l'année. Bien sûr qu'on se pose des questions sur l'air qu'on respire ». Un peu plus bas, chemin de la cavée où se croisent joggeurs et promeneur, un autre habitant reconnaît que « cela ne sent pas trop, même lors des épandages ». Mais l'homme, qui vit à Villepreux « depuis 40 ans » le confie : il n'est « pas tranquille quand il y pense ».

    Thierry Essling l'assure toutefois : « Il n'est pas question de jeter l'opprobre sur les agriculteurs ». L'élu explique ainsi avoir écrit aux cultivateurs de maïs, de colza, ou de blé ainsi que quelques maraîchers, dans l'idée de mettre en place une charte « de bonnes pratiques ». Laquelle « concerne aussi les habitants, ceux qui par exemple continuent à utiliser des produits dans leur jardin alors que la collectivité a décidé d'abandonner les traitements ». La ville de Villepreux a en effet banni les produits phytosanitaires depuis 2015, précédant ainsi la législation. Au début de l'année, elle s'était également engagée contre les substances chimiques à risque en signant la charte « Villes & Territoires sans perturbateurs endocriniens ».