À Mantes-la-Jolie, un chauffeur bloqué par un camion-benne tire dans la tête de l’éboueur

La victime, très choquée, a été légèrement blessée à la joue. L’auteur du coup de feu a été interpellé et placé en garde à vue. Mardi, il avait menacé de mort l’équipage en service avant de passer à l’acte quelques minutes plus tard avec un pistolet à grenaille.

Les éboueurs sont quotidiennement confrontés aux menaces verbales d'automobilistes impatients. (Illustration) DR/Vincent Isore/IP3
Les éboueurs sont quotidiennement confrontés aux menaces verbales d'automobilistes impatients. (Illustration) DR/Vincent Isore/IP3

    Une altercation banale qui a bien failli tourner au drame. L’impatience d’un habitant de Mantes-la-Jolie (Yvelines) a entraîné la plus grosse frayeur d’un ripeur, un agent de collecte de déchets de la société Sotrema, dirigée par la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO). Du jamais-vu pour cette entreprise vieille de plus de 45 ans.

    Comme révélé par nos confrères de Mantes Actu, ce mardi matin, vers 7h15 alors qu’une équipe de 3 éboueurs ramasse les poubelles dans la rue Émile Réaubourg, à proximité du lycée Jean-Rostand, un automobiliste pressé sort de chez lui. Immobilisé derrière le camion-benne, il s’énerve auprès des employés en service et le ton monte rapidement.

    « Il aurait dit’'je vais te fumer’’ à l’un des éboueurs, puis il est remonté chez lui, il a pris une arme, il est descendu et il a tiré, indique le maire (DVD) Raphaël Cognet. C’est du délire total ! On est sur quelqu’un qui passe de la frustration normale quand on est ralenti et pressé, à aller chercher un pistolet et tirer. La cause est d’une banalité affligeante. »

    La balle n’était pas létale mais les éboueurs restent choqués

    L’arme en question est un pistolet à grenaille, selon une source proche du dossier. Ce type de calibre est souvent utilisé pour tirer des petites billes d’acier sur les pigeons. L’éboueur, visé à la tête, s’en sort avec une légère blessure sur le côté droit.

    Il est d’ailleurs resté conscient tout le temps de l’intervention. Ressorti de l’hôpital de Mantes-la-Jolie dans l’après-midi avec un simple pansement, il a pu être entendu par les enquêteurs dans la foulée. Les médecins lui ont octroyé quelques jours d’incapacité totale de travail (ITT) pour lui permettre de se remettre du choc émotionnel. S’il avait pris le projectile dans l’œil ou l’oreille, ou s’il s’était agi d’une balle réelle, les conséquences auraient pu être bien plus graves.

    Quoi qu’il en soit, un tel acte reste particulièrement choquant. L’auteur du coup de feu a été interpellé sur les lieux de l’agression et placé en garde à vue. Il ne semblait pas sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants selon les premiers éléments recueillis. Une enquête est ouverte et confiée au commissariat de Mantes-la-Jolie.

    « Nous avons quotidiennement des altercations mais ça ne va jamais au-delà, rapporte Sébastien Lavancier, le président de l’entreprise Sotrema, également conseiller communautaire de GPSEO et maire de Follainville-Dennemont. C’est déjà un métier pénible, on a souvent des gens qui menacent de rouler sur les ripeurs et on a déjà eu des accidents. Mais là, la personne est allée chercher une arme ! L’équipage et la victime sont tous très choqués. »

    La collecte des déchets devrait reprendre normalement ce mercredi.