Yvelines : le street art prend ses quartiers à Mantes-la-Jolie

Dix artistes professionnels du Collectif Art Osons ont peint une fresque géante de 75 m2 sur les murs du stade nautique.

 Mantes-la-Jolie, ce vendredi. Dans le cadre du projet « Graff ton équipement » une œuvre géante a été réalisée sur les façades du stade nautique, situé sur les bords de Seine.
Mantes-la-Jolie, ce vendredi. Dans le cadre du projet « Graff ton équipement » une œuvre géante a été réalisée sur les façades du stade nautique, situé sur les bords de Seine. LP/Yves Fossey

    Le stade nautique Didier Simon de Mantes-la-Jolie a pris des couleurs en ce mois d'août. Le site, devenu terrain de jeu pour les street artistes, est même complètement transformé. On y découvre des mammifères marins, des poissons tropicaux ou encore des algues, le tout signé par une dizaine de graffeurs professionnels du Collectif Art Osons, implanté à Cergy-Pontoise (Val-d'Oise). Ce vendredi, ils donnaient la touche finale à leur œuvre.

    Cette fresque géante s'étend sur plus de 75 m2. Le stade nautique étant situé en bord de Seine à proximité du bassin d'aviron, les artistes avaient à imaginer sur le thème du milieu aquatique. Mais aussi à faire un clin d'œil au Tour de France cycliste dont le départ de la dernière étape vers les Champs-Elysées sera donné à cet endroit le 20 septembre prochain.

    Un défi technique à relever

    Équipés de bombes de peinture et munis de masques spécifiques, ils ont accompli une performance exceptionnelle. Ils ont du même grimper sur une échelle ou un échafaudage pour atteindre les parties hautes des façades. « Nous avons en premier lieu travaillé une esquisse sur ordinateur, raconte Maxime le directeur artistique. Le plus compliqué était de peindre parfaitement les murs qui sont recouverts de tôles ondulées. Nous avons effectué régulièrement des ajustements ».

    Mantes-la-Jolie ce vendredi. Cétacés, poissons tropicaux ou encore algues marines ont été peints sur les façades de l’équipement. LP/Yves Fossey
    Mantes-la-Jolie ce vendredi. Cétacés, poissons tropicaux ou encore algues marines ont été peints sur les façades de l’équipement. LP/Yves Fossey LP/Yves Fossey

    Pas facile non plus d'intégrer un cycliste dans un milieu marin. Pour réussir la pirouette, les artistes ont dû se creuser la tête. « Nous avons créé un effet de surprise puisque le cycliste qui est sur son vélo est doté d'un masque de plongée et d'un tuba ».

    Défi relevé. L'œuvre a été réalisée en seulement une semaine. « C'est notre plus gros chantier post-confinement, explique Bastien l'un des participants. Nous avons choisi de faire une œuvre collective afin de permettre à plusieurs artistes professionnels d'en profiter parce qu'ils ont été privés de leur art et de revenus pendant plus de trois mois ».

    Des professionnels privés d'activité depuis plusieurs mois

    Le collectif a été créé il y a près de dix ans. « Nous avons pour beaucoup commencé par des graffitis sur les murs de bâtiments abandonnés ou sur les voitures de la SNCF mais aujourd'hui c'est devenu notre métier », indique l'un des artistes. Ils ont déjà exprimé leur talent sur des murs d'immeubles à Cergy (Val-d'Oise) ou encore Conflans-Sainte-Honorine.

    Cette fois-ci pour le stade nautique, l'association a répondu à un appel à projet lancé en mai dernier par la communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise (GPS&O) dans le cadre de l'opération « Graff ton équipement ». « L'objectif est de favoriser le développement les arts graphiques urbains, explique l'agglomération. Cette œuvre à ciel ouvert est visible de tous, l'endroit qui accueille des compétitions d'aviron peut devenir maintenant un lieu de visite. Face à la fresque le spectateur pénètre dans un univers mêlant monde aquatique et terrestre ».

    Mantes-la-Jolie ce vendredi. Karl Olive (DVD) maire de Poissy et vice président de l’agglomération a échangé avec les artistes du Collectif Art Osons. LP/Yves Fossey
    Mantes-la-Jolie ce vendredi. Karl Olive (DVD) maire de Poissy et vice président de l’agglomération a échangé avec les artistes du Collectif Art Osons. LP/Yves Fossey LP/Yves Fossey

    « Le résultat est exceptionnel, s'enthousiasme Karl Olive (DVD) le maire de Poissy et vice-président délégué aux équipements et projets sportifs et culturels qui s'est rendu sur place ce vendredi afin de découvrir l'œuvre et échanger avec les artistes. Selon lui, ce type de réalisation peut être un moyen pour lutter contre les graffitis sauvages qui sont peints sur différents équipements. « Le street art est respecté par les tagueurs », estime-t-il.

    Le coût de cette réalisation s'élève à 23 000 euros. Une initiative similaire verra le jour à la fin de l'année dans le centre-ville de Mantes-la-Jolie. La communauté urbaine, qui regroupe 73 communes de la vallée de la Seine pour un total de 405 000 habitants, avait déjà mené une première opération l'an dernier avec d'autres artistes sur des bâtiments de Gargenville, Meulan et Breuil-Bois-Robert. Pas question d'arrêter un dispositif qui fonctionne. L'agglomération prévoit de lancer un nouvel appel à projet au mois de septembre auprès des communes intéressées par la réalisation d'une œuvre de street art sur l'un de leurs équipements.