Disparition de Lina Des cordes avec l'ADN de l'adolescente et de Samuel Gonin retrouvées dans le coffre du véhicule

La conférence de presse vient de prendre fin. C'est la fin de ce direct, merci de l'avoir suivi  !

Le lieutenant-colonel Jean-François De Decker, commandant de la section de recherches de Strasbourg, revient sur les importants moyens mis en place pour tenter de retrouver Lina : équipes cynophiles, moyens aériens, plongeurs avec sonars et drones, techniciens en identification criminelle... soit une centaine de personnels engagés au début des investigations. Une cellule nationale d'enquête dédiée a par la suite mobilisé vingt gendarmes à temps plein.

« Les enquêteurs ont travaillé avec méthode, de manière exhaustive et avec une vision élargie et avec l'appui de l'IRCGN, du SCRC (Service central du renseignement criminel), explique le lieutenant-colonel Jean-François De Decker.

400 auditions, plus de 300 véhicules analysés

« Une centaine de signalements ont été recensés, 400 auditions ont été menées et plus de 300 véhicules ont été analysés, plus de 6000 pièces de procédure, plus de 20.000 km² couverts en vidéo », complète-t-il.

Y-a-t-il eu intervention de complices ? « En l'état de l'enquête, il n'existe aucun élément en faveur de l'intervention de tierces personnes », assure le procureur.

« Deux autres ADN, un masculin et un féminin, ont été retrouvés dans le véhicule. Ils correspondent à des personnes que Samuel Gonin a rencontrées dans le centre de la France postérieurement à la disparition de Lina ».

« Qu'est-il venu faire là ? En l'état des investigations, cette question demeure sans réponse. Aucune trace d'un lien ou contact entre Samuel Gonin et Lina, l'entourage de Lina, un habitant du secteur. Il n'y a aucune trace d'un passage antérieur de Samuel Gonin dans le secteur. »

Le véhicule repéré sur les lieux de la disparition de Lina

Le jour des faits, la Ford Puma part à 4h49 d'Audincourt. A 5h50, elle est au sud de Montbéliard sur une aire d'autoroute. Le véhicule franchit la frontière allemande puis est repéré sur les lieux de la disparition de Lina à 11h20 et 11h26.

« Est-ce qu'une arme a pu être utilisée  ? Aucun indice en faveur de l'usage d'une arme à feu », indique le procureur. « Des couteaux de cuisine ont été retrouvés dans la voiture mais pas de trace de sang et il vivait dans sa voiture en grand désordre ».

« Au moment du refus d'obtempérer à Narbonne le 6 janvier 2024, aucun lien n'est encore fait avec la disparition de Lina, ce qui explique que les éléments saisis dans le véhicule n'ont pas éveillé les soupçons à ce stade. »

« Samuel Gonin a tout fait pour se rendre indétectable : il n'a utilisé aucune ligne téléphonique entre août et décembre 2023, il a pris soin de désactiver le GPS de la Ford Puma. Son identification a été possible grâce au système de traçage embarqué, à l'issue d'un travail de police technique et scientifique remarquable »

« Pourquoi le véhicule de Samuel Gonin n'a-t-il été identifié qu'en juin 2024 ? Les images de la vidéo provenant de la caméra installée rue des Princes à Plaine ont permis de recenser treize marques de véhicules différentes. Il a été procédé à des vérifications sur 260 véhicules. Les enquêteurs n'avaient aucun élément au départ, ils ont exploré de multiples pistes, toutes aussi plausibles les unes que les autres. »

« L'examen psychiatrique de Samuel Gonin fait état de plusieurs hospitalisations en psychiatrie mais aucune maladie psychiatrique n'a été mise en évidence ».

L'été 2023, ajoute le procureur, « semble marquer une rupture dans son parcours ». « Il quitte sa famille, consomme du cannabis et de la cocaïne, parfois sous forme de crack, mène une vie d'errance ». 

Tout tend « à démontrer l'implication de Samuel Gonin » dans la disparition de Lina, indique ensuite le procureur.

Par ailleurs, ajoute-t-il, « le suicide de Samuel Gonin ne fait aucun doute. Il a laissé des écrits avant d'attenter à sa vie, mais aucun ne fait référence à la disparition de Lina », précise Alexandre Chevrier. « Au moment de son suicide, il n'était pas au courant que la Ford Puma avait fait l'objet d'une saisie pour analyse ».

« Les résultats des expertises sont tombés le 26 juillet. »

Alexandre Chevrier, procureur de la République de Strasbourg par intérim, prend la parole pour débuter la conférence de presse. « Beaucoup de choses ont été dites, écrites, certaines exactes, d'autres inexactes ou parcellaires. Il est opportun, à ce stade des investigations, de faire un point aussi complet que possible sur les éléments objectifs de cette affaire, afin d'éviter la propagation d'informations inexactes », explique-t-il en introduction.

Depuis le rebondissement du 26 juillet et la découverte du profil génétique de l'adolescente dans un véhicule, de nombreuses fouilles ont eu lieu dans l'Est de la France, dans les Vosges et en Haute-Saône, sans résultat. 

Le dernier rebondissement dans cette affaire date du 26 juillet, au moment de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. On apprenait alors dans un communiqué de la procureure de la République de Strasbourg que le « profil génétique » de l'adolescente avait été identifié dans un véhicule volé.

L’enquête s’orientait alors vers un suspect potentiel, un homme de 43 ans, Samuel Gonin, retrouvé pendu à son domicile le 10 juillet à Besançon.

Lina, 15 ans, n'a plus donné signe de vie depuis samedi 23 septembre 2023, il y a presque un an. Elle devait marcher depuis son hameau de Champenay (commune de Plaine) jusqu’à la gare de Saint-Blaise-la-Roche (Bas-Rhin) pour rejoindre son petit ami à Strasbourg. La jeune fille n’était pas montée dans le train.