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«La Voix du Lac» avec Natalie Portman, dans le feu de l’émancipation

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Adaptation du roman de Laura Lippman, la production Apple TV+ explore les trajectoires d’une femme juive et d’une femme noire dans le Baltimore des années 60, dans un trop-plein plaisant à la subtilité fragile.
publié le 25 juillet 2024 à 18h25

Un corps dans l’eau, la voix off de la défunte qui s’élève pour commenter l’action, le titre original de la série en écho à Raymond Chandler (Lady in the Lake, soit «la Dame du Lac», là où le titre français la Voix du lac évoque un quotidien de presse régionale)… Cette adaptation du roman de Laura Lippman arrive emballée comme un film noir mais nous sort le schéma Desperate Housewives. Dans le Baltimore des années 60, on suit deux trajectoires parallèles d’épouses en crise : il y a Maddie Schwartz (Natalie Portman), mère de famille juive qui plaque tout pour renouer avec sa vocation délaissée de journaliste d’investigation ; en face, Cléo Sherwood (Moses Ingram), mannequin et barmaid, est tiraillée entre ses désirs de militantisme pour la cause afro-américaine et le joug de son patron, parrain local du jeu clandestin. Deux envies d’émancipation lestées par la misogynie et le racisme ambiants, mises en miroir et vite en collision.

Echappatoire à un destin tout tracé

Chose frappante, la Voix du lac ajoute une pierre à Natalie Portman comme genre en soi : l’actrice, ici star et productrice de sa première série télé, cumule souvent dans ses films une aura facile de séduction innocente ainsi que les fractures et dédoublemen

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