Nicolas Bedos jugé pour agressions sexuelles et harcèlement sexuel : que lui est-il reproché ?

Nicolas Bedos jugé pour agressions sexuelles et harcèlement sexuel : que lui est-il reproché ? Le procès de Nicolas Bedos pour agressions sexuelles et harcèlement a eu lieu ce jeudi 26 septembre 2024 à Paris. Retour sur l'affaire pour laquelle le cinéaste et acteur est impliqué.

Après plus d'un an de procédure, Nicolas Bedos comparaissait devant le tribunal correctionnel de Paris ce jeudi 26 septembre 2024. Le cinéaste était jugé pour agressions sexuelles par personne en état d'ivresse manifeste et pour harcèlement sexuel dans le cadre de trois affaires distinctes qui ont été étudiées au cours de cette même audience. Jeudi en fin de soirée, le parquet a requis 12 mois de prison avec sursis pour agressions et harcèlement sexuels contre Nicolas Bedos.

Nicolas Bedos avait déjà comparu devant le tribunal de Paris pour agression sexuelle en état d'ivresse manifeste le 8 février dernier. Mais le procès avait finalement été renvoyé à ce jeudi 26 septembre au motif d'une "bonne administration de la justice" et d'un "manque de calibrage" pour examiner l'affaire.

Qu'est-il reproché à Nicolas Bedos ?

Nicolas Bedos était jugé pour agressions sexuelles par personne en état d'ivresse manifeste et pour harcèlement sexuel. Le procès portait sur trois affaires distinctes :

  • Une plainte pour agression sexuelle qui aurait eu lieu au cours d'une soirée en boîte de nuit à Paris, dans la nuit du 1er au 2 juin 2023. La plaignante, une jeune femme de 25 ans, dit avoir senti "un frottement au niveau de l'entrejambe" et l'accuse d'avoir "glissé sa main au niveau de ses parties intimes, par-dessus son pantalon".
  • Une autre femme, serveuse d'un bar parisien, accuse Nicolas Bedos d'agression sexuelle. Les faits se seraient produits en boîte de nuit, dans la nuit du 11 au 12 mai 2023. Elle a dénoncé un baiser dans le cou non consenti après avoir été attrapée de force par la taille, mais n'a pas porté plainte.
  • Une troisième femme l'accuse de harcèlement sexuel et dénonce le "comportement insistant et offensant pour lequel Nicolas Bedos s'était excusé" lors d'une soirée, entre le 14 et le 15 juin 2018. Elle n'a pas non plus porté plainte.

Deux autres femmes avaient témoignés contre le comportement de Nicolas Bedos dans une enquête de Médiapart en juillet 2023. Entendues par les enquêteurs dans le cadre d'une enquête ouverte pour viol et agressions sexuelles, elles n'ont pas débouché sur un procès et les affaires ont été classées sans suite. Ces accusations n'ont pas fait l'objet de l'audience ce jeudi 26 septembre.

Comment se défend Nicolas Bedos ?

Dans le cadre de la plainte qui l'accuse d'avoir "glissé sa main au niveau des parties intimes" de la plaignante en boîte de nuit, Nicolas Bedos a dit aux enquêteurs et lors de l'audience ne pas avoir de souvenir des faits : "Si ce geste à exister, il ne peut être qu'accidentel." Au Monde, son avocate Me Julia Minkowski disait à la sortie de la garde à vue du cinéaste : "Il ne veut pas remettre en doute la parole de la plaignante qui décrit un geste déplacé de quelques secondes par dessus son jean. Mais un tel geste, dont il n'a pas le souvenir, qui se serait produit sur la piste de danse d'une boîte de nuit, n'a pu être qu'accidentel sous l'effet de l'ébriété." Pour les faits d'agression sexuelle en état d'ivresse manifeste, Nicolas Bedos encourt cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.

Dernières mises à jour

21:58 - Les réquisitions sont tombées

FIN DU DIRECT - Le procureur a requis un an de prison ce jeudi soir contre Nicolas Bedos, assorti d'un sursis probatoire pendant deux ans avec obligation de soins.

21:21 - "Mon truc à moi, c’est la lourdeur verbale", assure Nicolas Bedos

De retour à la barre, Nicolas Bedos s'est à nouveau défendu. "Harcèlement monsieur, j’en ai vécu des harcèlements et des agressions sexuelles et je peux vous assurer qu’on n'est pas dans ce registre", a-t-il estimé. Et de renchérir : "Je vous le jure sur la tête de ma mère présente dans la salle, mon truc à moi, c’est la lourdeur verbale." Estimant vivre "avec ce démon" en lui, le réalisateur et comédien a une nouvelle fois affirmé ne pas être un agresseur sexuel et a déploré que sa carrière soit "terminée". Il a par ailleurs déclaré "ne plus avoir de ressources" et être porté à bout de bras par sa compagne. Aujourd'hui, "je vis reclus", a ajouté Nicolas Bedos. Quid de l'alcool ? "Je vois un addictologue", a-t-il souligné.

20:47 - "Comme une proie" : la troisième femme qui accuse Nicolas Bedos de harcèlement témoigne

Conviée à la barre, la troisième femme qui dénonce un comportement inapproprié de la part de Nicolas Bedos, comportement qualifié par le parquet de harcèlement sexuel, a décrit les faits dont elle affirme avoir été victime. Des faits qui auraient eu lieu lors d'une soirée organisée chez l'acteur Gilles Lellouche. Dès leur rencontre, elle affirme que Nicolas Bedos aurait mis sa main sur son ventre qui était découvert, puisqu'elle portait un crop top. Plus tard dans la soirée, elle déclare l'avoir repoussé. Il l'aurait alors suivie jusqu'aux toilettes, où elle se serait enfermée. Une scène aurait également eu lieu dans la cuisine. Là, Nicolas Bedos lui aurait demandé s'il pouvait l'embrasser, ce qu'elle aurait refusé. À table, le réalisateur se serait assis à côté d'elle. Alors qu'elle lui demandait de boire un verre d'eau, il aurait pris une gorgée et lui aurait craché dessus. Des témoins auraient assisté à la scène. À ce moment-là, elle affirme avoir été "choquée". Après être tombé de son tabouret, Nicolas Bedos serait sorti de l'appartement. Elle aurait demandé aux autres convives de ne plus lui rouvrir et leur aurait expliqué son comportement. "Quand il m’a suivie dans les toilettes, c’était très oppressant", confie-t-elle, rapportant s'être sentie "comme une proie". "Finalement, c’est la justice qui m’a dit que j’étais victime de ces faits-là en les qualifiant de harcèlement", poursuit-elle, avant d'être interrogée : "Est-ce que vous voulez vous constituer partie civile ?" "Pour moi, ce n’est pas très clair. Je reconnais avoir été victime, mais je ne demande rien", a-t-elle répondu.

18:46 - "Nos vies ont basculé, ma vie a basculé", regrette Nicolas Bedos

À la barre ce jeudi, Nicolas Bedos a déploré les conséquences de cette affaire sur sa vie et sa carrière. "Nos vies ont basculé, ma vie a basculé", a-t-il lâché. Et alors que l'avocat de la plaignante, Me Tewfik Bouzenoune, lui demandait : "C'est vous la victime ?" Nicolas Bedos a rétorqué : "Vous faites du cinéma monsieur. Je ne peux plus travailler."

17:59 - "J'aurais préféré que ça n'existe pas" : le témoignage de la plaignante

Si trois affaires sont étudiées au tribunal correctionnel de Paris ce jeudi, une seule femme a porté plainte contre Nicolas Bedos : celle qui dénonce une agression sexuelle dans une boîte de nuit en juin 2023. Appelée pour témoigner, son discours était ponctué de larmes, notamment lorsqu'elle a dû mimer le geste qu'elle dénonce de la part du cinéaste. "Je ne pourrais pas dire combien de temps ça a duré. J'ai vu qui était cet homme, ses yeux m'ont fait peur", a-t-elle expliqué, avant d'ajouter :"Cela coûte tellement de porter plainte, je ne dors plus... J'aurais préféré que ça n'existe pas". Ecoutant son témoignage, Nicolas Bedos a toutefois continué d'affirmer qu'il n'a pas voulu lui infliger le geste qu'elle lui impute.

16:11 - "Je ne suis pas un agresseur sexuel"

Nicolas Bedos est appelé à la barre pour s'exprimer lors de son procès, qui se tient actuellement au tribunal correctionnel de Paris. Selon la journaliste de RMC Marion Dubreuil, qui propose un live-tweet du procès sur le réseau social X, le cinéaste affirme avoir "quasiment tout perdu dans cette histoire". "Je ne suis pas un agresseur sexuel", assure-t-il, reconnaissant toutefois avoir eu "un comportement intempestif avec des femmes et des hommes dans ces épisodes d’ivresse". Il reconnait ne pas se souvenir des faits que lui reprochent la plaignante, mais conteste d'avoir voulu lui toucher le sexe à travers un jean.

14:40 - Le procès de Nicolas Bedos a débuté

Le procès de Nicolas Bedos a débuté en début d'après-midi au tribunal correctionnel de Paris. Le cinéaste de 45 ans y est présent, ainsi que les trois femmes qui ont dénoncé des faits d'agressions sexuelles ou de harcèlement sexuel auprès des enquêteurs. Selon la journaliste Marion Dubreuil de RMC, l'audience a débuté par la lecture du rappel des faits. Elle précise également que "sur les bancs, la plaignante est en larmes" à la lecture de l'impact traumatique qu'a pu avoir sur elle les faits reprochés.