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REPORTAGE

«On a peur de tout»: au Liban, les explosions d'appareils de communication sèment la panique

Au Liban, à la suite d'une seconde vague d’explosions ce mercredi 18 septembre, dues à des talkies-walkies, dans les bastions du Hezbollah comme la banlieue sud de Beyrouth, la vallée de la Bekaa ou le sud du pays, le bilan des victimes s’est encore alourdi, faisant au moins une vingtaine de morts et 450 blessés. Avec cette deuxième vague d’attaques attribuées à Israël par le Hezbollah et les autorités libanaises, la psychose gagne le Liban.

Des soldats de l'armée libanaise montent la garde alors qu'une ambulance arrive après l'explosion d'un appareil dans la banlieue sud de Beyrouth, le 18 septembre 2024.
Des soldats de l'armée libanaise montent la garde alors qu'une ambulance arrive après l'explosion d'un appareil dans la banlieue sud de Beyrouth, le 18 septembre 2024. AFP - FADEL ITANI
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L'impression de vivre un cauchemar ou d'être dans un mauvais roman d’espionnage s'est répandu au Liban quand une seconde vague d’explosions d'appareils de communication a eu lieu, selon notre correspondante à Beyrouth, Sophie Guignon. « J’ai très peur, c’est dur d’essayer de rassurer ses enfants quand toi-même, tu as peur. On a peur, mais on ne sait pas de quoi, on a peur de tout. Tout autour de toi fait peur, tu rentres chez toi, tu as peur, tu sors, tu as peur. Il n’y a pas de sécurité », s'inquiète Hoda, Beyrouthine et mère de deux enfants.

À proximité de l’un des hôpitaux de la capitale qui accueille des blessés de ces attaques, Mona, qui gère un café, fume nerveusement un narguilé en regardant son téléphone d’un air perplexe. « Je n’ose plus tenir mon téléphone dans mes mains. Avant, je le posais à côté de moi pour dormir, mais maintenant, je n’ose plus. Et à part ça, j’ai acheté un billet d’avion. Je veux partir. Je ne reste plus ici. Maintenant, j'ai peur de tout », confie Mona. Si les vols sont maintenus, elle partira pour la Turquie.

Face au risque d’escalade, le ministère des Affaires étrangères demande aux ressortissants français de ne pas se rendre au Liban.

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« Nous devons être les uns aux côtés des autres »

Devant l’hôpital universitaire Mont-Liban, en lisière de Beyrouth, des familles attendent des nouvelles de leurs proches blessés dans l’attaque de mardi. Des femmes ont les yeux rougis. Une soixantaine de patients, pour la plupart membres du Hezbollah, sont hospitalisés, note notre correspondante à Beyrouth, Laure Stephan.

« Beaucoup d’attaques sont au niveau des yeux. Quand un œil est vraiment blessé, quand il est traumatisé, il est irrécupérable. C’est ignoble ce qui se passe. Avec la spirale de violence à laquelle on assiste, on se demande bien quelle sera la prochaine étape. C’est inacceptable », dénonce le docteur Elie Gharios, directeur médical.

Les attaques des deux derniers jours ont provoqué un afflux massif de blessés vers les hôpitaux. Des Libanais y répondent présents pour donner leur sang. « Nous devons être les uns aux côtés des autres, laisser la politique de côté, considérer l’humain, laisser de côté nos différends. Si nous ne sommes pas solidaires entre nous, de qui attendre cette solidarité ? Je ne suis pas médecin, je suis juste une personne. Le minimum que je puisse faire est de donner mon sang. Quand j’ai appris les attaques, j’ai été stupéfaite. C’est une guerre, une guerre électronique, dangereuse », témoigne Dima Awad.

Les attaques ravivent le sentiment de vulnérabilité parmi les Libanais, diffus depuis le début de la guerre à Gaza et des affrontements à la frontière libano-israélienne liés à ce conflit.

01:06

La banlieue sud reste soudée derrière Hezbollah malgré la peur

Laure Stephan

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