Pro D2 – Saga Colomiers : De multiples chantiers mais l’envie de redécoller

Il y a un an jour pour jour, Colomiers rugby lançait son grand projet à l’horizon 2026, basé sur trois axes : performer, progresser et pérenniser. Il y avait, bien sûr, divers objectifs économiques et structurels, dont l’intégration d’un directeur sportif, l’incontournable Philippe Filiatre, pour faire une jonction encore meilleure entre association et professionnels. Pour l’équipe fanion, cela se traduisait concrètement par une qualification en phase finale systématique, avec le droit à un joker. "Le joker, on ne l’a plus, sourit le président Alain Carré aujourd’hui. Mais ça se renforce beaucoup et de plus en plus chez la concurrence. Il est certain que ce sera plus difficile. Mais mon objectif et celui de nos partenaires est la qualification."

L’avenir de Julien Sarraute en suspens

Pour le staff de Julien Sarraute, la tâche s’annonce délicate, puisque le départ de nombreux cadres a été acté. Et les remplacements n’ont pas été automatiques, la faute à un budget et une masse salariale en baisse. Le recrutement a ainsi été bien réfléchi, et les nombreux jeunes aperçus la saison dernière montent en gamme. "Avec une moyenne d’âge de 25 ans, notre effectif est le plus jeune du Pro D2 !", se targue Alain Carré. Mais celui-ci ne se contente pas de ce fait statistique et a préféré anticiper les choses en décidant d’augmenter le capital.

Bien avant le dénouement de cette entreprise, attendu entre novembre et décembre, Colomiers rugby est au centre d’une actualité importante, à savoir la fin de contrat de Julien Sarraute et son staff. Il est l’homme fort du sportif depuis le mois de décembre 2018. "On n’a pas encore abordé sa fin de contrat, si c’était sa dernière année ou pas. Il faut qu’on se fixe un délai pour discuter ensemble", explique le président. "J’estime que c’est anecdotique car ça ne va pas changer ma vision des choses, balaye l’intéressé. Je n’ai pas eu peur, à Auch, de signer dix fois un an. Au contraire, ça va apporter du défi."

Toutefois, difficile de ne pas voir dans son état d’esprit une envie de bien faire pour clore un chapitre : "J’ai préparé cette saison comme s’il m’en restait trois, avec la volonté d’intégrer les jeunes et pérenniser le club. On pérennise par la formation et les résultats. J’ai cette volonté-là. Maintenant, sur mon cas personnel, j’ai envie de vivre cette saison comme si c’était la dernière : avoir des résultats, vivre un super challenge et prendre du plaisir avec cette équipe et ce club. Que cette saison soit belle et qu’on puisse s’en souvenir. Ce n’est pas quelque chose qui me reboute, au contraire, ça me motive d’autant plus […] Ça fait huit ans que je suis là, il faut aussi apporter du peps, booster les choses."

Il est donc tout naturel que les discussions viennent rapidement sur la table dans les premiers mois de la saison. Parce que de l’avenir du manager découle forcément un peu celui du reste du staff, lui aussi en fin de contrat en juin prochain. "C’est un contexte d’autant plus important qu’il y a aussi les renouvellements ou non des contrats des joueurs", pointe Alain Carré qui rappelle que 21 joueurs voient leur bail expirer dans dix mois. "Ailleurs c’est la norme, mais ici…"

"L’équipe doit développer du vécu"

En attendant, les Columérins ont montré un bel enthousiasme lors de l’intersaison, et ce malgré les changements opérés et le fort rajeunissement du groupe. "Les recrues sont dans l’ensemble arrivées très en forme, se réjouit Julien Sarraute. Elles apportent beaucoup de qualité et de la fraîcheur." De plus, les joueurs à la Colombe ont pointé leurs axes majeurs de progression, priorités du coach originaire du Gers : "la discipline et l’efficacité en zones de marque". "Notre équipe est en construction, elle est sur la deuxième étape de son processus de mutation, résume le technicien. Et elle doit développer du vécu, une histoire commune. Apprendre de ses échecs et retenir ce qu’elle a été capable de bien faire." Un savant mélange qui permettra à Colomiers de retrouver les sommets.