Le Japon lève l’embargo sur des technologies-clés de puces contre la Corée du Sud
Le gouvernement japonais annonce la levée des restrictions d’exportation vers la Corée du Sud de certaines technologies-clés dans la production de puces et d'écrans plats. Un geste d’apaisement qui fait tomber un obstacle majeur à la création de l’alliance Chip 4 voulue par les Etats-Unis pour contrer la Chine dans les semi-conducteurs.
Le Japon lève les restrictions d’exportation de certaines technologies-clés de production de puces et écrans plats vers la Corée du Sud. La décision est annoncée par le ministère japonais de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (METI) en préambule du sommet, le jeudi 16 mars, à Tokyo, entre le président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, et le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, le premier du genre depuis 2014. Elle s’inscrit dans la démarche d’apaisement entamée par le leader sud-coréen envers son voisin nippon. Séoul retire, en contrepartie, sa plainte déposée contre Tokyo à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en septembre 2019.
L’embargo japonais a été décrété en juillet 2019 en représailles à la décision d’un tribunal sud-coréen demandant aux industriels nippons d’indemniser les travailleurs forcés pendant la période d’occupation de péninsule coréenne par l’Empire du Soleil levant. Il concerne trois matériaux et gaz critiques dans la production de semi-conducteurs et écrans plats : résines photosensibles, fluorures d’hydrogène et polyimides fluorés. Or selon la Korea Trade Association, la Corée du Sud dépendait du Japon à 92% dans les résines photosensibles, à 44% dans les fluorures d’hydrogène et à 94% dans les polyimides fluorés. Ces restrictions ont soulevé de grandes inquiétudes sur la pérennité de trois champions sud-coréens, Samsung, SK hynix et LG, qui jouent un rôle central dans la chaîne logistique mondiale des puces et écrans plats.
Une bonne nouvelle pour les Etats-Unis
Pour les Etats-Unis, cet apaisement entre deux alliés stratégiques en Asie constitue une bonne nouvelle. Il fait tomber un obstacle majeur au projet d’alliance Chip 4 qu’ils veulent bâtir avec le Japon, la Corée du Sud et Taïwan dans les semi-conducteurs pour contrer le plan de développement de la Chine dans le secteur. Jusqu’ici, la Corée du Sud se montrait particulièrement réticente à adhérer à l’idée, en raison de ses contentieux avec le Japon.
La Corée du Sud se targue d’avoir battu le Japon dans les semi-conducteurs, les écrans plats ou encore les téléviseurs. Mais le pays du matin calme reste dépendant de son voisin régional dans les équipements de production, les matériaux, les gaz et autres produits chimiques indispensables à la fabrication de puces et écrans plats.
