Face aux champions asiatiques, Ilyas Chraibi et Traïan Beaujard représenteront la France en robotique mobile à WorldSkills Lyon 2024
[Jeunes champions de l’industrie 4/5] Du 10 au 15 septembre se tiendra à Lyon la compétition mondiale des métiers WorldSkills. Parmi les 1400 jeunes candidats venus de 65 pays et régions, Ilyas Chraibi, 18 ans, et Traïan Beaujard, 21 ans, représentent la France dans l’épreuve de robotique mobile.
Le duo est complémentaire, l'un finissant les phrases démarrées par l'autre. Ilyas Chraibi (18 ans) vient tout juste de décrocher son bac généraliste, spécialités maths et sciences de l’ingénieur, à Dax (Landes). «J’ai toujours bricolé, réparé des objets, appris seul. Des professeurs de STI2D à qui j’avais demandé de l’aide m’ont poussé vers la compétition WorldSkills», raconte un des plus jeunes candidats français à la compétition de Lyon 2024. Dans l’équipe qui se présente en robotique mobile, il apporte la compétence assemblage du robot et électronique. A la rentrée, Ilyas entre en classe prépa PTSI (physique, technologie et sciences de l’ingénieur), en spécialité robotique. «J’étais déjà parti pour faire une école d’ingénieurs, détaille-t-il, mais il y a beaucoup de théorie, au lycée général, faire de la robotique m’a redonné goût aux études.»
Traïan Beaujard (21 ans), lui, vient de terminer son BTS Systèmes numériques, informatique et réseaux. Il gère plutôt la partie logiciel du robot. Entre son bac généraliste, spécialités maths et littérature anglaise, et son entrée en BTS, il s’était mis à son compte, découragé par une dernière année de lycée suivie à distance, pendant le Covid. Passionné de programmation, il proposait ses services en informatique à des commerçants et indépendants. «Cette année de césure m’a donné envie de reprendre des études, et la compétition WorldSkills, que j’ai préparée pendant mon BTS, encore plus. Elle pousse à l’excellence, je suis prêt pour l’école d’ingénieurs.» A la rentrée, Traïan entre à l’Université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM).
Sortir de sa zone de confort
Deux très belles trajectoires, que les deux candidats aiment partager. «Au lycée, j’ai initié plein de jeunes à la robotique en leur montrant mon robot, pour les inciter à aller en école d’ingénieurs, raconte Ilyas. Car malheureusement, beaucoup de lycéens de la spécialité sciences de l’ingénieur ne la conservent pas en terminale, on n’était que deux dans ma promo.» Traïan, lui, met en avant le «métier d’avenir» qu'est la robotique. Une spécialisation qu’il a découverte sur le tard. «Au début, j’étais perdu, je ne savais plus quoi faire professionnellement. Il ne faut pas avoir peur de tester, il faut prendre toutes les opportunités, demander de l’aide, et en tout cas ne pas rester retranché», conseille-t-il. On devine un battant, qui «aime surpasser des défis et sortir de (sa) zone de confort», confirme-t-il. Ce qu'il a fait en se formant à la robotique à côté de ses études, pour WorldSkills.
A Lyon, l’épreuve de robotique mobile, qui comporte huit modules, durera quatre jours, dont deux jours de finale. «On appuiera sur le bouton start, et notre robot devra se déplacer en autonomie, cueillir des fruits ensuite déposés dans un panier, récupérer et planter des graines», résume Ilyas. Lors de leur entraînement, les deux jeunes ont modélisé le robot en 3D, l’ont assemblé avec du matériel basique (et un distributeur de bonbons motorisé pour simuler la plantation automatique des graines), et l’ont testé. Pour gagner en compétences, durant son BTS, Traïan a passé six mois de stage dans un château viticole qui utilise des robots de transport de paniers.
Les semaines de préparation physique et mentale proposées à l’équipe de France des métiers réunie en un seul lieu les ont beaucoup marqués. «Je suis le bébé de l’équipe, cette expérience me permet de mûrir, c’est incroyable», s’enthousiasme Ilyas, Italien arrivé il y a six ans en France et parfaitement francophone. «On sent de la bienveillance, de la passion, on est entouré de personnes ultra motivées», conclut Traïan, des étoiles dans les yeux. Ces deux-là sont bien partis, même si la concurrence sera rude, à Lyon, 23 pays se présentant à l'épreuve de robotique mobile. Elle a toujours vu les trois mêmes pays, Chine, Japon et Corée du Sud, se partager le podium.
SUR LE MÊME SUJET
Le baromètre des investissements industriels en France
AbonnésNouvelles usines, agrandissement de sites industriels existants, projets liés à la décarbonation… Retrouvez dans notre baromètre exclusif toutes les opérations classées par région, par secteur industriel, par date d’annonce et de livraison.
Je découvre