« Jalousie (psychanalyse) » : différence entre les versions

▲== Chez Freud==

▲La forme normale de jalousie est inhérente à la rivalité œdipienne et est abordée par [[Sigmund Freud|Freud]] dès les ''[[Études sur l'hystérie]]'' et ''[[L'Interprétation du rêve|L'interprétation des rêves]]'' (rêve de la belle bouchère<ref>S. Freud S., (1900) L’interprétation des rêves, Paris, PUF, 1967, {{p.| 517}}.</ref>). Plus tard, Freud repère des aspects pathologiques de la jalousie chez un cas de [[paranoïa]], le [[Président Schreber]] (1911). Ce n'est qu'en 1922 qu'il étudie différentes formes de la jalousie, normale, projetée et délirante dans son texte "Sur quelques mécanismes névrotiques dans la jalousie, la paranoïa et la jalousie".<br>

▲Suivant Françoise Coblence et [[Jean-Luc Donnet]], {{cita|la jalousie, au même titre que le deuil, appartient aux états d’affects normaux, et son absence correspond à un refoulement intense qui la rend d’autant plus agissante dans la vie d’âme}}<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Françoise|nom1=Coblence|prénom2=Jean-Luc|nom2=Donnet|titre=Argument : « Sur quelques mécanismes névrotiques dans la jalousie, la paranoïa et l'homosexualité »|périodique=Revue française de psychanalyse|volume=75|numéro=3|date=2011-07-01|issn=0035-2942|doi=10.3917/rfp.753.0645|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2011-3-page-645.htm|consulté le=2018-04-02|pages=645–648}}</ref>. Ils soulignent que selon Freud les trois couches sont ainsi stratifiées et que la jalousie délirante comprend toujours aussi les deux précédentes :

▲*la jalousie normale enracinée dans l’infantile œdipien {{cita|est faite de deuil, de douleur à la perte supposée, d’atteinte narcissique, de colère contre le rival avec, souvent, une pointe d’autoaccusation.}} Elle est potentiellement vécue bisexuellement, comportant l'amour pour le rival et l'identification à l'infidèle ;

▲Le délire de jalousie, (avec le délire d'érotomanie et délire de revendication), est une des trois formes des délires passionnels décrits par [[Gaëtan Gatian de Clérambault|Clérambault]]. {{cita|Le tiers introduit entre les partenaires est un rival, et c'est sur son image que se projettent ressentiment et haine accumulés par les frustrations dont a souffert ou souffre le délirant jaloux}}<ref>Ey Henri, Bernard P., Brisset Ch., Manuel de psychiatrie, Masson, 1989, p. 451.</ref>. Freud développe en 1911 à propos du cas Schreber la thèse selon laquelle la paranoïa est une défense contre la motion homosexuelle {{cita|moi (un homme), je l'aime (lui un homme)}}<ref>Freud S., 1911, Le président Schreber, in Cinq psychanalyses, PUF, 1985, p. 308</ref>. Il reprend cette formule en 1922 pour théoriser la jalousie délirante "je ne l'aime pas, c'est elle qui l'aime". Le désir d'infidélité est projeté et en même temps s'adresse vers le tiers introduit entre les partenaires, tiers du même sexe. Selon Lacan, dans cette clinique de l'imaginaire, le pacte symbolique fait défaut, il s'agit d'une relation du moi en miroir où le tiers, ou le signifiant primordial nécessaire pour acceder à la signifiance phallique, est exclu<ref> Dictionnaire de la Psychanalyse, Roland Chemama, Bernard Vandermersch, Larousse, 2009, pp. 289-290.</ref>.

▲Le psychanalyste [[Daniel Lagache]] dans son livre sur ''La jalousie amoureuse'', propose de comprendre la jalousie « comme un mode relationnel caractérisé par des mécanismes qui lui sont propres » alors que le degrè de pathologie dépend de l'organisation psychique dans laquelle le mécanisme prend place. Trois éléments participent à la constitution de l'amour jaloux: l'avidité insatiable, la passivité et un engagement total. La passion amoureuse qui en résulte serait le prototype d'un mode relationnel fusionnel visant à récréer la relation duelle primitive.<ref> Lagache D., La jalousie amoureuse, Paris, PUF, 1981.</ref>

▲==Notes et références ==

▲{{Références|taille=|groupe=}}