« Jātaka » : différence entre les versions

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{{Sources à lier|date=avril 2020}}
[[Fichier:Bhutanese painted thanka of the Jataka Tales, 18th-19th Century, Phajoding Gonpa, Thimphu, Bhutan.jpg|thumb|[[Thangka]] bhoutanaisefigurant dudes Jatakascènes des Jâtaka, {{s mini-|XVIII|e}}-{{s-|XIX|e}},. Monastère Phajoding Gonpa, [[Thimphou]], [[Bhoutan]].|alt=]]
Les '''Jātakas''' (जातक) ''vies antérieures'' sont des contes et histoires sur de nombreuses vies antérieures, spécialement celles du [[bouddha]] historique [[Siddhartha Gautama|Shakyamuni]]<ref>''The Princeton dictionary of buddhism'' par Robart E. Buswell Jr et Donald S; Lopez Jr aux éditions Princeton University Press, {{ISBN|0691157863}}, page 381</ref>. Composés de 547 textes (dernière version en [[pâli]]) de longueur inégale qu'on peut regrouper en vingt-deux catégories, ils se présentent dans un ordre différent dans les [[langue vernaculaire|versions vernaculaires]] [[thaï]], [[Lao (langue)|lao]] ou [[Birman (langue)|birmane]].
Les '''Jātakas''' ({{lang-sa|जातक}}, « naissance » — [[Birman (langue)|birman]] : ''zât'' ; [[thaï]] : ''jadok, chadok'', ''chat'' ; [[Lao (langue)|lao]] : ''xat'' ; {{lang-km|ជាតក}}, ''cheadâk'' ;{{chinois|c=本生|p=běnshēng}} ou {{chinois|court=o|t=本生譚|s=本生谭|p=běnshēngtán}}, {{lang-ko|본생담}} ({{lang|ko-Hani|本生譚}}, bonsaengdam
) ; [[japonais]] : {{lang|ja|本生}} ''honjō, honjōji'' ou {{lang|ja|本生譚}} honjōtan; [[vietnamien]]: ''{{lang|vi|Bản sinh kinh}}'' ({{lang|vi-Hani|本生譚}}) ; [[mongol]] : ''chadig'') sont des contes et histoires qui narrent les nombreuses vies antérieures de [[Bouddha|bouddhas]], et spécialement celles du bouddha historique [[Siddhartha Gautama|Shakyamuni]]<ref>Robert E. Buswell Jr. et Donald S. Lopez Jr., ''The Princeton dictionary of buddhism'', Princeton, Princeton University Press, 2014{{ISBN|0691157863}}, page 381</ref>.
 
Les histoires de ce dernier forment un ensemble de 547 textes (dernière version en [[pâli]]) de longueur inégale, qu'on a regroupées en vingt-deux catégories (''nipāta'')<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Jataka, Jātaka: 22 definitions |url=https://www.wisdomlib.org/definition/jataka#theravada |site=wisdomlib.org |consulté le=19 août 2021}}</ref>. Les contes se présentent dans un ordre différent dans les [[langue vernaculaire|versions vernaculaires]] [[thaï]], [[Lao (langue)|lao]] ou [[Birman (langue)|birmane]]. Il s'agit d'un des genres les plus populaires de la littérature bouddhiste.
== Origine ==
Composés essentiellement entre le {{IIIe siècle av. J.-C.}} et le {{IIIe siècle}} {{ap JC}}, dernière période où ils sont finalement mis par écrit en [[pâli]], ils sont tirés essentiellement du ''[[Khuddaka Nikaya]]'', un recueil de textes bouddhistes lui aussi en pâli, mais issus probablement aussi de la ''Jâtakamâlâ'' - ''Guirlande des vies antérieures'' - d'Âryashûra (vers [[200]]) et du ''Chariyâpitaka'' (vers le {{Ve siècle}}).
 
== Étymologie ==
On trouve aussi de nombreux Jâtakas apocryphes écrits plus tardifs—au {{s-|XIX|e}} pour certains—mais ceux-ci sont traités comme une catégorie séparée des histoires Jâtakas « officielles » qui font partie de la littérature canonique depuis le {{s-|V|e}} au moins, comme cela est attesté par de nombreuses preuves archéologiques, et notamment des représentations en bas-relief sur les murs d'anciens temples. Certains des Jâtakas apocryphes, bien qu'écrits en pâli, montrent une appropriation directe de sources [[hindouisme|hindoues]], avec des modifications leur permettant de mieux refléter la morale bouddhique.
Le terme ''jâtaka'' signifie littéralement « ce qui a rapport à la naissance »<ref name=":2">A. Foucher, ''La vie du Bouddha: d'après les textes et les monuments de l'Inde'', Paris, J. Maisonneuve, 1993 [1949], {{ISBN|2-720-01052-9}}
 
p. 355.</ref> ou encore « nativité »<ref>{{Lien web |titre=jātaka |url=https://sanskrit.inria.fr/DICO/27.html#jaataka |site=sanskrit.inria.fr ([[Dictionnaire Héritage du Sanscrit]]) |consulté le=19 mars 2021}}</ref>, « naissance »{{Sfn|Balbir|5=2001}}{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=[[Jean Varenne]] |titre=JĀTAKA |url=https://www./encyclopedie/jataka/ |site=universalis.fr |consulté le=19 mars 2021}}</ref>. Initialement, il désigne n'importe quel récit de vie antérieure d'individu quelconque. Mais il va être plus spécialement employé pour désigner les histoires concernant le Bouddha historique. Et de là, il va désigner le recueil des 547 histoires, plus ou moins édifiantes, consacrées au Bouddha<ref name=":2" />.
=== Noms locaux ===
[[Fichier:Mingalazedi-Bagan-Myanmar-11-gje.jpg|thumb|Scène des Jatakas au [[Mingalazedi]] de [[Bagan]] (Birmanie, {{s-|XIII|e}})]]
[[Birman (langue)|birman]] : ''zât'' ; [[thaï]] : ''jadok, chadok'' ; [[Lao (langue)|lao]] : ''xat'' ; khmer : ជាតក ''cheadâk'' ; [[langue chinoise|chinois]] : ''ben sheng 本生 '' ; [[mongol]] : ''chadig'' ; [[japonais]] : ''honjô, honjôji''
 
== Contexte doctrinal et narratif ==
== Classification ==
 
=== Position canonique ===
=== Noms locauxDoctrine ===
Les Jâtakas ne sont pas considérés comme étant la parole du Bouddha (''buddhavacana''), c'est-à-dire que d'une façon générale, les bouddhistes théravadins ne leur accordent pas l'autorité des paroles du Bouddha (comme c'est le cas pour les ''suttas''), et au Sri Lanka, l'orthodoxie maintient que ce ne sont pas des [[tipitaka|écrits canoniques]]. En [[Birmanie]] et ailleurs, cependant, ils sont inclus dans le canon pâli, et font partie du [[Khuddaka Nikaya]].
Si la tradition bouddhiste a conservé les histoires des vies antérieures du Bouddha, c'est parce que la doctrine bouddhiste est étroitement liée à la [[réincarnation]] (ou [[Transmigration des âmes|transmigration]]). Chaque vie n'est qu'un instant dans le cycle des transmigrations, et chacune est marquée par la souffrance, dans un cycle qui ne connaît pas de commencement<ref group="Note">Le Bouddha déclare: « Ô mes disciples, le commencement des choses ne se laisse jamais apercevoir ». (Cité dans Foucher, 1955, empl. Kindle 146)</ref>. Après son [[Bodhi|éveil]], le Bouddha déclare : {{Citation|De naissances en naissances - Dans le cercle des existences - J'ai couru, sans paix ni trêve - Cherchant qui fait la maison. - Quelle souffrance que de naître - Et de renaître encore toujours<ref>Cité in Lévi 1996, p. 39.</ref>!}} Et le Bouddha n'y échappe pas. Avec l'éveil, il acquit la science de ses vies antérieures<ref>[[André Bareau]], ''En suivant Bouddha,'' Paris, Éditions du Félin, 2000 {{ISBN|978-2866-45364-0}} p. 49-50.</ref>{{,}}{{Sfn|Foucher|5=1955|loc=Kindle empl. 1084}}, et l'on dit que ses souvenirs remontaient à 91 ''[[Kalpa (temps)|kalpa]]'', soit 91 fois 432 millions d'années<ref>{{Ouvrage|auteur1=A. Foucher|titre=La vie du Bouddha : d'après les textes et les monuments de l'Inde|passage=27-29|lieu=Paris|éditeur=J. Maisonneuve|date=1993|pages totales=383|isbn=2-720-01052-9}}</ref>.
 
=== ÉtudesNarration ===
Plus tard, le Bouddha va raconter à ses disciples ses souvenirs de vies antérieures et ceux-ci vont à leur tour les transmettre.
 
=== Place dans le canon bouddhique ===
Les Jâtakas ne sont toutefois pas considérés comme étant la parole du Bouddha (''buddhavacana''), c'est-à-dire que d'une façon générale, les bouddhistes théravadins ne leur accordent pas l'autorité des paroles du Bouddha (comme c'est le cas pour les ''suttas''), et au Sri Lanka, l'orthodoxie maintient que ce ne sont pas des [[tipitaka|écrits canoniques]]. En [[Birmanie]] et ailleurs, cependant, ils sont inclus dans le canon pâli, et font partie du [[Khuddaka Nikaya]].
 
Quoi que l'on pense de leur orthodoxie, ces contes sont parmi les textes les plus populaires de la littérature bouddhique. Ils ont par ailleurs eu une influence certaine sur les récits et contes populaires ultérieurs.
 
== Origine ==
Composés essentiellement entre le {{IIIe siècle av. J.-C.}} et le {{IIIe siècle}} {{ap JCsap|III}}, dernière période où ils sont finalement mis par écrit en [[pâli]], ils sont tirés essentiellement du ''[[Khuddaka Nikaya]]'', un recueil de textes bouddhistes lui aussi en pâli, mais issus probablement aussi de la ''Jâtakamâlâ'' - ''Guirlande des vies antérieures'' - d'Âryashûra (vers [[200]]) et du ''Chariyâpitaka'' (vers le {{Ve siècle}}).
 
On trouve aussi de nombreuxLes Jâtakas apocryphes écrits plus tardifs—au {{s-|XIX|e}} pour certains—mais ceux-ci sont traités comme une catégorie séparée des histoires Jâtakas « officielles » qui font partie de la littérature canonique depuis le {{s-|V|e}} au moins, comme cela est attesté par de nombreuses preuves archéologiques, et notamment des représentations en bas-relief sur les murs d'anciens temples. CertainsLa version sri-lankaise de l'anthologie théravada (''le Jātakaṭṭathā, «'' Commentaire des JâtakasJâtaka ») recense 547 histoires, mais on trouve des contes dans bien d'autres sources{{Sfn|Strong|5=2001|p=15}}, par exemple, dans des apocryphes plus tardifs — datant du {{s-|XIX|e}} pour certains . Toutefois, ceux-ci sont traités comme une catégorie séparée des Jâtakas « officielles », et certains d'entre eux, bien qu'écrits en pâli, montrent une appropriation directe de sources [[hindouisme|hindoues]], avec des modifications leur permettant de mieux refléter la morale bouddhique.
 
== Les jâtaka dans la littérature ==
Les chercheurs ont reconnu il y a déjà longtemps que certains Jâtaka présentent des ressemblances avec des [[Fable|fables]] de la littérature classique occidentale qui ont voyagé dans le temps et dans l'espace, comme celles d'[[Ésope]]{{Sfn|Strong|5=2001|p=15-16}}. Le [[Bouddhologie|bouddhologue]] John Strong relève différents exemples de circulation{{Sfn|Strong|5=2001|p=16}}: le ''Sīhaccama jâtaka''<ref>{{En}}« Jataka 189: Sīhacamma-jātaka », sur wisdomlib.org {{Lire en ligne|lien=https://www.wisdomlib.org/buddhism/book/jataka-tales-english/d/doc80352.html|consulté le=19 mars 2021}}</ref> (« l'âne dans la peau du lion ») présente des parallèles dans la Grèce antique, l'Europe médiévale, le Proche Orient, la Chine et l'Inde. Le jâtaka qui narre les aventures du [[bodhisattva]]<ref group="Note">Dans ses vies antérieures, le Bouddha a souvent été un bodhisattva.</ref> qui était un voleur malin se retrouve dans le conte égyptien du ''Trésor du roi [[Rhampsinit]]'' que raconte [[Hérodote]] (livre II, n° 121). [[Gaston Paris]] a d'ailleurs retrouvé dix-neuf variantes de ce récit, en quatorze langues différentes<ref>{{Article |auteur1=Gaston Paris |titre=Le conte du trésor du roi Rhampsinite. Etude de [[Mythographe|mythographie]] comparée II |périodique=Revue de l'histoire des religions
Vol. 55 (), pp. |volume=55 |date=1907 |lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/23662092 |consulté le=19 mars 2021 |pages=267 }}</ref>. Ou encore le conte du roi Dasaratha<ref>{{En}}« Jataka 461: Dasaratha-jātaka » sur wisdomlib.org {{Lire en ligne|lien=https://www.wisdomlib.org/buddhism/book/jataka-tales-english/d/doc80635.html|consulté le=19 mars 2021}}</ref> est une reprise d'un épisode de la célèbre [[épopée]] hindoue du ''[[Ramayana]].'' De manière étonnante, note Strong, dans le jâtaka, le bodhisattva est identifié à [[Rāma|Râma]], et sa future épouse, [[Yaśodharā|Yashodharâ]] est identifiée avec [[Sītā|Sîtâ]], la femme de Râma. On retrouve aussi le ''Kacchapa Jātaka'' (N° 215) dans la fable [[La Tortue et les Deux Canards]] de La Fontaine, .
 
On le voit le canevas de certains contes a inspiré des auteurs tant en Orient qu'en Occident, et il est probable que ces histoires ont circulé via les routes commerciales et les expéditions militaires. Pour l'Europe, outre Ésope, on peut encore mentionner [[William Shakespeare|Shakespeare]] dans ''Comme il vous plaira'' et dans ''Le Marchand de Venise'', [[Geoffrey Chaucer|Chaucer]] dans le [[Le Conte du vendeur d'indulgences|''Conte du vendeur d'indulgences'']], [[Rudyard Kipling|Kipling]] dans « L'Ankus du roi » (dans le ''[[Le Livre de la jungle|Second Livre de la Jungle]]''), ainsi que dans [[Les Mille et Une Nuits|Les Mille et une Nuits]] ou encore chez les [[Tragédie grecque|tragiques grecs]] (entre autres dans ''[[Hippolyte (Euripide)|Hippolyte]]'', d'[[Euripide]])<ref>Rafe Martin, « Past Lives: Entering the Buddhist Imagination », in ''Storytelling, Self, Society'', Vol. 6, No. 3 (September-December 2010), pp. 212-222. V. p. 214 {{Lire en ligne|lien=https://www.jstor.org/stable/41949134|consulté le=10 décembre 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{En}} Nora Crook, ''Kipling's Myths of Love and Death,'' London, Macmillan & Co., 1989, p. 114. {{Lire en ligne|lien=http://www.kiplingsociety.co.uk/rg_ankus1.htm|consulté le=10 décembre 2020}}</ref>.
[[Fichier:Mingalazedi-Bagan-Myanmar-11-gje.jpg|thumb|Scène des Jatakas au [[Mingalazedi]] de [[Bagan]] (Birmanie, {{s-|XIII|e}})]]
== Classification ==
=== Classification par ressemblance ===
[[Fichier:Meister des Mahâjanaka Jâtaka 001.jpg|thumb|300px|JatakaJâtaka 539 : le roi Mahâjanaka décideannonce deà renoncersa mère, qui se tient derrière lui, qu'il renonce à la vie mondaine... [[Ajanta]], [[Vihara]] 1, mur nord. Vers 475-500.|alt=]]
On peut classer les classerjâtakas par ressemblance et les regrouper ainsi dans les catégories suivantes :
* les fables ne mettant en scène que des animaux. Dans celles-ci le futur Bouddha est incarné dans le corps d'un animal tel qu'un [[poisson]], un [[oiseau]], un [[buffle]], un [[singe]], un [[éléphant]]... Ces Jâtakas sont les sources de certaines fables d'[[Ésope]] et de [[Jean de La Fontaine|La Fontaine]] ;
* des contes mêlant des animaux vertueux dans lesquels s'incarne le bodhisattva et des humains, oiseleurs, chasseurs, cuisiniers... avec lesquels ils sont en relation ;
* d'autres contes mêlant des humains dans lesquels s'incarne le bodhisattva en relation avec des animaux ;
* des contes humoristiques sans véritable valeur moralisatrice ;
* des récits dans lesquels le [[bodhisattva]] est confronté auxà des femmes, présentées sous un jour peu flatteur ;
* des récits dans lesquels le bodhisattva s'incarne en femme ;
* desrécits récitsdans lesquels le bodhisattva est en relation avec des gens de différentes [[Système de castes en Inde|castes]], des: les [[brâhmane]]s (brāhmaṇa, ब्राह्मण); desles [[kshatriya]]s (kṣatriya, क्षत्रिय), roirois, princes et guerriers; desles [[vaishya]]s (vaiśya, वैश्य), artisans et commerçants; desles [[shudra]]s, hommes de basse casteserviteurs ;
* des [[Apologue|apologues]] montrant le chemin de la perfection.
 
=== Le ''Mahânipâta'' ===
[[Fichier:COLLECTIE TROPENMUSEUM Reliëf Maitrabala-jataka 1, Borobudur TMnr 60042605.jpg|thumb|''Maitrabala-jataka'' au [[Templetemple de Borobudur]] (Indonésie, {{s mini-|VIII|e}}-{{s-|IX|e}})|alt=]]
Le '''Mahânipâta''' (« Grande section ») est le nom collectifsous donnélequel auxsont rassemblés les dix derniers jâtakajâtakas (du numéro 538 au 547) : ''Mûgapakkha'' (538)''Jâtaka'', ''Mahâjanaka J.'' (539), ''SâmaSuvannasâma J.'' (540), ''NimiNemirajâ'' (541)''J.'', ''Khandahâla'' (542)''J.'', ''Bhûridatta'' (543)''J.,'' ''Mahânâradakassapa'' (544)''J.'', ''Vidhurapandita J.'' (545), ''Mahâ-Ummagga J.'' (546), ''Vessantara JâtakaJ.'' (547)Il s'agit donc des dix dernières incarnations du Bouddha.
 
Cette section occupe une place de premier rang dans l'ensemble des Jâtakas<ref name=":0" />. Elle est particulièrement populaire dans plusieurs pays de l'[[Asie du Sud-Est]] comme la Birmanie, la Thaïlande, le Cambodge et le Laos<ref name=":1">Claude Pascalis, « Maṇimekhalā en Indochine », in ''Revue des arts asiatiques'', Vol. 7, No. 2 (1931-1932), pp. 81-92 (v. p. 84) {{Lire en ligne|lien=https://www.jstor.org/stable/43474803|consulté le=10 décembre 2020}}</ref>. Ces jâtakas y sont très volontiers écoutées, et ils ont inspiré nombre de représentations picturales qui ornent les [[Pagode|pagodes]]<ref name=":1" />. On les retrouve aussi dans la littérature, le théâtre, la danse, et jusque dans un certain nombre de proverbes<ref name=":0" />.
== Références ==
 
[[Nalini Balbir]] relève aussi que ces dix histoires ont été progressivement associées aux dix perfections du bouddhisme (''[[paramita]]'')<ref name=":0">Nalini Balbir, « Préface » in ''Les Dix Grandes Vies antérieures du Bouddha'', L'Asiathèque, 2018, p. 11-14. (v. Bibliographie)</ref>. En effet, la tradition a vu dans chacune de ces dix incarnations l'illustration de l'une de ces paramitas. C'est ainsi que l'on a ''Mûgapakkha'' qui incarne le renoncement, ''Mahâjanaka'' le courage, ''Suvannasâma'' la compassion, ''Nemirajâ'' la foi résolue, ''Khandahâla'' la sagesse, ''Bhûridatta'' la conduite morale, ''Mahânâradakassapa'' la patience, ''Vidhurapandita'' l'équanimité, ''Mahâ-Ummagga'' l'honnêteté, ''Vessantara'' le don<ref group="Note">C'est ainsi que dans la traduction du Mahânipâta intitulé ''Les Dix Grandes Vies antérieures du Bouddha'', (L'Asiathèque, 2018; v. Bibliographie), le nom de chacun de ces personnages est accompagné par la précision liée à sa perfection. On a ainsi le bodhisattva du renoncement, le bodisattva du courage, etc.).</ref>.
 
== Notes et références ==
=== TraductionsNotes ===
<references group="Note" />
 
=== Références ===
{{Références}}
 
== Bibliographie ==
{{Légende plume}}
 
=== Traductions ===
 
* ''Choix de Jâtaka, extraits des Vies antérieures du Bouddha'', traduit du pâli par Ginette Terral-Martini, Gallimard, coll. « [[Connaissance de l'Orient]] », 1958.
*{{Ouvrage|titre=Les vies antérieures du Bouddha d'après les textes et les monuments de l'Inde. Choix de contes présentés par [[Alfred Foucher|A. Foucher]] et illustrés par [[Jeannine Auboyer]]|lieu=Paris|éditeur=PUF|date=1955|pages totales=370|id=Foucher 1995|plume=oui}}
* ''Cinq cents contes et apologues, extraits du Tripitaka chinois'', traduits en français par [[EdouardÉdouard Chavannes]], Librairie Ernest Leroux, 1910-1911-1934 (première édition), Adrien Maisonneuve, 1962. ([https://www.chineancienne.fr/traductions/cinq-cents-contes-et-apologues/ Télécharger] - consulté le 20 avril 2020.)
*{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=pi|champ libre=Présentation et traduction de Jean-Pierre Osier|titre=Le « Vessantara Jataka », ou l'avant dernière incarnation du Bouddha Gotama. Une épopée bouddhique|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions du Cerf]]|année=2010|pages totales=240|isbn=978-2-204-08982-1}}
*{{Ouvrage|langue=fr|traducteur=Kim Vu dinh|langue originale=pi|auteur1=|titre=Contes des vies antérieures du Bouddha|lieu=Paris|éditeur=Points|collection=Points sagesses|année=2014|pages totales=160|isbn=978-2-7578-2611-9}}
*{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=|traducteur=et adapté du thaï par Wanee Pooput et Annick D'Hont|préface=de Nalini Balbir|titre=Les Dix Grandes Vies antérieures du Bouddha (d'après la version du « Thotsachat » du moine Mahâ Kim Hongladarom)|passage=|lieu=Paris|éditeur=L'Asiathèque|année=2018|date=|pages totales=731|isbn=978-2-36057-126-0|lire en ligne=|présentation en ligne=https://journals.openedition.org/moussons/5104|plume=oui}}
*{{en}} ''The Jâtaka or Stories of the Buddha's Former Births'', E. B. Cowell (Ed.) et al. (Traductions), 6 vol., [[Cambridge University Press]], 1895-1907. Traduction intégrale des 547 jataka. {{Lire en ligne|lien=https://www.sacred-texts.com/bud/j1/index.htm|consulté le=19 avril 2020}}
* {{En}}''NidânaBuddhist birth-kathâ''stories: (descriptionJataka des vies passées du Bouddha attribuée à [[Buddhaghosa]])tales.'' ''The commentarial introduction entitled'' Nidanakatha.Nidāna-Kathā: The story of the lineage'', (Translated from V. Fausböll's ed. of the Pali text by T. W. Rhys Davids, new and revised edition by Mrs Rhys Davids), London G. [[Routledge]], 1878. [{{Lire en ligne|lien=https://archive.org/details/buddhistbirth00daviuoft/page/n5/mode/2up|consulté Buddhistle=10 birth-stories:décembre Jataka tales].2020}}
*{{Ouvrage|langue=en|traducteur=du pali et introduction par Naomi Appleton et Sarah Shaw|langue originale=|titre=The Ten Great Birth Stories of the Buddha: The Mahanipata of the Jatakatthavanonoana|volume=I+II|lieu=Chiang Mai (TH)|éditeur=Silkworm Books|date=2015|pages totales=xxvi, 663|isbn=978-6-162-15113-2|isbn2=6-162-15113-1}}
 
=== Études ===
 
*{{Chapitre|langue=en|auteur1=Naomi Appleton|titre chapitre=The Buddha as storyteller: The dialogical setting of Jtaka stories|auteurs ouvrage=Laurie Patton & Brian Black (Eds.)|titre ouvrage=Dialogue in Early South Asian Religions: Hindu, Buddhist and Jain Traditions|lieu=London|éditeur=Routledge|année=2016|pages totales=277|isbn=978-1-409-44012-3|lire en ligne=https://www.research.ed.ac.uk/portal/files/19324333/Buddha_as_Storyteller_AFV.pdf|consulté le=2020-12-10|passage=99-112}}
*{{Chapitre|langue=|auteur1=[[Nicole Balbir]]|titre chapitre=Jâtaka pâli|auteurs ouvrage=[[Pierre-Sylvain Filliozat]]|titre ouvrage=Dictionnaire des littératures de l'Inde|lieu=Paris|éditeur=PUF|collection=Quadrige|année=2001|année première édition=1994|pages totales=379|isbn=978-2-130-52135-8|lire en ligne=|passage=343-344|id=Balbir 2001|plume=oui}}
*{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Bernard Faure (universitaire)|Bernard Faure]]|titre=Les mille et une vies du Bouddha|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]]|année=2018|pages totales=423|passage=165-198 et passim|isbn=978-2-02-117591-2|plume=oui}}
*{{Ouvrage|auteur1=[[Louis Frédéric]]|titre=Le Nouveau Dictionnaire de la civilisation indienne|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Robert Laffont|Bouquins]]|date=2018 (Édition revue et augmentée)|isbn=978-2-221-21496-1}}
*{{Ouvrage|langue=en|auteur1=John S. Strong|titre=The Buddha. A Short Biography|passage=15-19; 26-32; 34-35|lieu=Oxford|éditeur=Oneworld Publications|date=2001|pages totales=203|isbn=1-851-68256-2|lire en ligne=|id=Strong 2001|plume=oui}}
*{{Chapitre|auteur1=[[Sylvain Lévi]]|titre chapitre=Les Jâtaka, étapes du Bouddha sur la voie des transmigrations (1905)|titre ouvrage=Mémorial Sylvain Lévi|lieu=Delhi|éditeur=Motilal Banarsidass|année=1996|année première édition=1937 [Institut de civilisation indienne]|isbn=8-120-81343-X|lire en ligne=https://books.google.ch/books?id=_vcWQ6K-598C&pg=PA435&hl=fr&source=gbs_selected_pages&cad=3#v=onepage&q&f=false|passage=39-60}}
 
== Voir aussi ==
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* ''[[Pañchatantra]]''
* [[Jean de La Fontaine|La Fontaine]]
*[[Avadana]]
 
=== Liens externes ===
{{Commons-inline|category:Jataka|Les Jatakas}}
{{Autres projets|wikiversity=Contes de Jataka}}
* {{Commons-inline|category:Jataka|Les Jatakas}}
 
* {{En}} Accès aux 547 jâtaka dans la traduction de Cowelle et Chalmers (1895). {{Lire en ligne|lien=https://www.wisdomlib.org/buddhism/book/jataka-tales-english|consulté le=19 avril 2020}}
== Bibliographie ==
=== Traductions ===
* ''Choix de Jâtaka, extraits des Vies antérieures du Bouddha'', traduit du pâli par Ginette Terral-Martini, Gallimard, 1958.
* ''Cinq cents contes et apologues, extraits du Tripitaka chinois'', traduits en français par [[Edouard Chavannes]], Librairie Ernest Leroux, 1910-1911-1934 (première édition), Adrien Maisonneuve, 1962.
* {{en}} ''The Jâtaka or Stories of the Buddha's Former Births'', E. B. Cowell, 6 volumes, Cambridge University Press, 1895-1907 [http://ia700303.us.archive.org/14/items/jatakaorstorieso01cowe/jatakaorstorieso01cowe_bw.pdf Vol.1/ 20.8 MB] [http://ia600300.us.archive.org/17/items/jatakaorstorieso02cowe/jatakaorstorieso02cowe_bw.pdf Vol2 / 18.2 MB] [http://ia700309.us.archive.org/9/items/jatakaorstorieso03cowe/jatakaorstorieso03cowe_bw.pdf Vol. 3 / 17 MB] [http://ia700309.us.archive.org/9/items/jatakaorstorieso03cowe/jatakaorstorieso03cowe_bw.pdf Vol. 6 / 18.9 MB]. Les 6 vol. trad. R. Chalmers, édi. E. B. Cowell ''The Jataka tales'', 1895 [https://www.wisdomlib.org/buddhism/book/jataka-tales-english]
 
=== Études ===
* ''Nidâna-kathâ'' (description des vies passées du Bouddha attribuée à [[Buddhaghosa]]). ''The commentarial introduction entitled Nidanakatha. The story of the lineage'', Translated from V. Fausböll's ed. of the Pali text by T. W. Rhys Davids, new and revised edition by Mrs Rhys Davids, London G. Routledge, 1878. [https://archive.org/details/buddhistbirth00daviuoft Buddhist birth-stories: Jataka tales].
* {{Source Frédéric}}
* [[Alfred Foucher]], ''Les vies antérieures du Bouddha, d'après les textes et les monuments de l'Inde'', Paris, PUF, 1955.
 
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