« Joie » : différence entre les versions
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{{à sourcer|date=juillet 2011}}
[[Fichier:JDV park.jpg|thumb|right|Joie de vivre (sculpture de Richard MacDonald, 2002).]]
La '''joie''' est une [[émotion]]
== Philosophie ==
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{{refnec|[[Cicéron]] en a une conception plus proche du sens courant : pour lui, la joie est un état de l'âme, qui, confrontée à la possession d'un bien, n'en perd pas pour autant la sérénité.}}
Dans la [[philosophie moderne]], de nouvelles conceptions de la joie apparaissent. Au {{XVIIe siècle}}, c'est le philosophe hollandais [[Baruch Spinoza|Spinoza]] qui est le grand penseur de la joie, en particulier dans son ''[[Éthique (Spinoza)|Éthique]]'' où la joie forme, avec la tristesse et le désir, l'un des trois affects fondamentaux de l'être humain<ref>''[[Éthique (Spinoza)|Éthique]]'', Troisième partie, propositions 9 à 11.</ref> : tous les autres sentiments (amour, haine, espérance, crainte, etc.) se définissent comme des formes particulières de joie ou de tristesse. La joie (''lætitia'' en latin) est définie par Spinoza comme «
{{refnec|Chez [[Gottfried Wilhelm Leibniz|Leibniz]], on trouve une distinction entre deux termes latins pouvant être traduits en français par « joie » : d'une part ''gaudium'', la jouissance paisible qui n'est soumise à aucune condition extérieure au sujet, et d'autre part ''laetitia'', le plaisir de l'âme lié à possession d'un bien (au sens de Cicéron, en fait).}}
Dans la [[philosophie contemporaine]], [[Friedrich Nietzsche|Nietzsche]] associe la joie à la capacité d'approbation de l'existence (''amor fati''), malgré son caractère tragique, comme expression de la [[volonté de puissance]] qui assume d'être joyeuse malgré les souffrances de la vie, sans se réfugier dans un bonheur illusoire (religion, idéalisme).
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Le philosophe français [[Henri Bergson]] voit dans la joie le signe d'un accomplissement, d'une réussite et d'un achèvement, ce qui, selon lui, en fait un indice du sens de l'existence humaine<ref>Bergson, ''La conscience et la vie'' (1911), in ''L'énergie spirituelle''.</ref> : en effet, toute grande joie est la conséquence d'une création - par exemple la joie de l'entrepreneur qui a fondé une entreprise qui marche, ou la joie de la mère qui a engendré et élevé son enfant, montrent qu'ils ont créé quelque chose de viable. Ainsi, le sens de la vie humaine serait la création. C'est pourquoi Bergson distingue soigneusement le plaisir, simple subterfuge de la nature pour provoquer la conservation des êtres vivants (la recherche du plaisir et la fuite du désagrément attirant ces êtres vers les actes utiles à la conservation de la vie), et la joie, qui signale quant à elle un accomplissement de la vie humaine<ref>Bergson, ''La conscience et la vie'' : « Je dis la joie, je ne dis pas le plaisir. Le plaisir n'est qu'un artifice imaginé par la nature pour obtenir de l'être vivant la conservation de la vie ; il n'indique pas la direction où la vie est lancée. Mais la joie annonce toujours que la vie a réussi, qu'elle a gagné du terrain, qu'elle a remporté une victoire : toute grande joie a un accent triomphal ».</ref>.
S'agissant du ''{{lang|de|[[Dasein]]}}'', chez [[Martin Heidegger]], on note qu'il recouvre sa liberté inaliénable en anticipant sa propre mort et la confrontation au néant qu'elle implique, à cette occasion le philosophe allemand parle de ''Joie'' dans son ouvrage [[Être et Temps]]. [[Jean-Luc Nancy]]<ref>[[Jean-Luc Nancy]] la décision d'existence- Être et Temps de Martin Heidegger collectif Questions de méthode et voies de recherche SUD 1989 page 258</ref> sur ce sujet, écrit comme commentaire que l' être sans fond qu'est le ''{{lang|de|Dasein}}'' s'expose dans l'angoisse et dans « ''la joie d'être sans fond et d'être au monde''» (voir sur ce sujet l'article [[Martin Heidegger et la question de la liberté|Heidegger et la question de la liberté]]).
[[Robert Misrahi]] actualise la philosophie de
== Religion ==
Le [[pape Paul VI]] expliquait dans l'exhortation apostolique ''Gaudete in domino'' que «
Le [[Jean-Paul II|pape Jean-Paul II]], dans l'exhortation apostolique post-synodale ''Ecclesia in Asia'' (1999), soulignait que «
Le [[François (pape)|pape François]] rappelle dans l'exhortation apostolique ''[[Evangelii gaudium]]'' que les livres de l’[[Ancien Testament]] avaient annoncé la joie du salut, qui serait devenue surabondante dans les temps messianiques. Le [[prophète]] [[Isaïe]] salue avec joie le Messie attendu : « Tu as multiplié la nation, tu as fait croître sa joie » (Is 9, 2). Le prophète Zacharie invite à acclamer le Roi qui arrive : « Exulte avec force, fille de Sion ! Crie de joie, fille de Jérusalem ! Voici que ton roi vient à toi : il est juste et victorieux » (Za 9, 9). L'évangile invite à la joie : la visite de Marie à Élisabeth fait en sorte que Jean tressaille de joie dans le sein de sa mère (Lc 1, 41). Dans son cantique, Marie proclame : « Mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur » (Lc 1, 47)<ref>[http://www.vatican.va/holy_father/francesco/apost_exhortations/documents/papa-francesco_esortazione-ap_20131124_evangelii-gaudium_fr.html#_ftnref78 Exhortation apostolique Evangelii gaudium]</ref>.
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== Culture ==
[[Image:Hymne joie 01.png|thumb|right|Mesures de l'[[Ode à la joie|Hymne à la joie]] de [[Ludwig van Beethoven|Beethoven]].]]
La joie est un thème de l'Évangile et a été mise de l'avant dans les
La joie a migré du vocabulaire religieux vers la littérature au tournant du {{s-|XX|e}}<ref>Voir: ALBÉRÈS, R. M., ''L'Aventure intellectuelle du {{s-|XX|e}} - Panorama des littératures européennes'', Paris, Albin Michel, (1949), 1959, {{p.
L'écrivain et poète allemand [[Friedrich von Schiller|Schiller]] a écrit une célèbre [[Ode à la joie]] en 1785. Certaines sections en sont reprises dans les parties chantées du quatrième et dernier [[mouvement (
éducatif »).</ref>.
[[La Joie|La joie]] est un roman de l'auteur français [[Georges Bernanos]]. Il y développe le lien qui existe pour l'héroïne entre cette "joie" qui l'habite - bien distincte de l'excitation, l'euphorie ou l'enthousiasme qui souvent portent ce nom - et la pureté de son cœur simple et ouvert à Dieu aussi bien qu'à la présence des autres.
Y a de la Joie! est le titre d'un spectacle en espace public (type dispositif participatif) créé par les artistes France Everard et Andreas Christou au sein de la Compagnie Arts Nomades en Belgique. Ce dispositif se présente sous forme d'une file d'attente vers la joie. Concernant la pédagogie, Snyders a naguère montré le rôle de la joie, et, plus récemment, [[Hugues Lethierry]] et ses collaborateurs ont montré de manière générale l'importance de l'humour et du rire dans l'apprentissage<ref> Collectif Svoirs en rire ( 3 tomes ) , De Boeck et Murir de rire (2 tomes )E.P.U , 2015 </ref>.
== Citations ==
* « La joie est un affect par lequel l'esprit passe à une perfection plus grande » ([[Baruch Spinoza|Spinoza]] ''Éthique'', III, XI, scolie)
* « Le mot le plus adéquat pour désigner l'expérience du bonheur est le mot « joie ». La joie est le secret du bonheur, la seule « vraie richesse », comme dit Giono. Est heureux l'homme qui vit la joie au cœur, qui éprouve la bonté de la vie, qui en savoure pleinement le goût, seconde après seconde. La joie est l'atome du bonheur. Le triomphe de la vie. La source de l'amour. La joie est donc l'unique critère de l'éthique. (...) La joie n'est autre que le sentiment qui s'épanouit lorsque nous vivons en accord avec notre nature, avec la nature entière en nous et hors de nous. (...) Elle est le lien qui nous libère en nous reliant à tous. » (Bruno Giuliani, ''L'amour de la sagesse'')
* « La joie qui a besoin d'une cause, ce n'est pas de la joie, mais du plaisir. » ([[Gustav Meyrink]], ''La nuit de Walpurgis'')
== Bibliographie ==
*{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Lionel|nom1=Astesiano|titre=Joie et liberté chez Bergson et Spinoza|éditeur=CNRS Éditions|collection=CNRS Philosophie|date=2016|isbn=978-2-271-14252-8|lire en ligne=https://books.openedition.org/editionscnrs/52900|consulté le=2024-01-16}}.
*[[Jean-Louis Chrétien]], ''La joie spacieuse. Essai sur la dilatation'', Paris, Éd. de Minuit, 2007.
* [[Charles Pépin]], ''La Joie'', Allary, 2015<ref>« La joie et autres plaisirs minuscules », article journal ''Le Figaro'', du 12 février 2015.</ref>{{,}}<ref>« Charles Pépin: "La joie est une émotion folle et éphémère" », [http://www.lexpress.fr/culture/livre/charles-pepin-la-joie-est-une-emotion-folle-et-ephemere_1653236.html article magazine ''L'Express''
* [[Frédéric Lenoir]], ''La Puissance de la Joie'' (2015), Fayard.
* [[Bruno Giuliani]], ''L'éveil de la Joie, du plaisir à la béatitude'' (2015), Almora.
*{{Ouvrage|prénom1=Carla|nom1=Bergman|prénom2=Nick|nom2=Montgomery|prénom3=Juliette|nom3=Rousseau|titre=Joie militante: construire des luttes en prise avec leurs mondes|éditeur=Éditions du commun|date=2021|isbn=979-10-95630-37-1|consulté le=2024-01-16}}
== Références ==
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[[Catégorie:Émotion]]
[[Catégorie:Concept philosophique]]
[[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]]
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