« Colloïde » : différence entre les versions

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{{À wikifier|date=septembre 2023}}[[Fichier:Milk.jpg|vignette|Le lait est une suspension colloïdale de globules gras dans l'eau.]]
 
Les '''colloïdes''' sont définis internationalement, par l'International [[Union ofinternationale Purede andchimie Appliedpure Chemistryet appliquée|IUPAC]]<ref>{{Lien web |prénom=The International Union of Pure and Applied Chemistry |nom=(IUPAC) |titre=The IUPAC Compendium of Chemical Terminology |url=https://goldbook.iupac.org/ |site=goldbook.iupac.org |consulté le=2022-07-06}}</ref>, comme des "« '''systèmes colloïdaux'''" », avec la définition suivante :
 
Le terme désigne un état de subdivision, avec des molécules ou des particules polymoléculaires dispersées dans un milieu et dont la taille, au moins dans une direction, est entre 1 nanomètre et 1 micromètre, ou avec des discontinuités à des distances de cet ordre de grandeur<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=The IUPAC Compendium of Chemical Terminology: The Gold Book|éditeur=International Union of Pure and Applied Chemistry (IUPAC)|date=2019|doi=10.1351/goldbook.|lire en ligne=https://goldbook.iupac.org/|consulté le=2022-07-06}}</ref>.
 
Un '''colloïde''' est ainsi une [[Dispersion (chimie)|dispersion]] d'une ou plusieurs substances [[Suspension (chimie)|suspendues]] dans un liquide, formant un système à deux phases séparées. Il s'agit d'un [[mélange hétérogène]] de particules dont les dimensions vont du [[nanomètre]] au [[micromètre]]<ref>Ces limites approximatives sont des ordres de grandeur.</ref>. Ces particules ont donc la taille d'une [[nanoparticule]], même si elles ne sont pas spécifiquement considérées en tant que telles. On parle de « suspension » pour un colloïde et non de « solution ».
Les [[colle]]s et les [[Gel (matériau)|gel]]s sont des colloïdes et forment des suspensions dites colloïdales.
Les suspensions colloïdales sont intermédiaires entre les [[suspension (chimie)|suspensions]] (particules de taille supérieure au micromètre) et les [[Solution (chimie)|solutions]] vraies (particules de taille inférieure au nanomètre).
 
Un '''colloïde''' peut aussi être une substance sous forme de [[liquide]] ou [[forme galénique|galénique]] [[fluide de Bingham|semi-solide]] comme certaines préparations pharmaceutiques, [[cosmétique]]s, etc. qui contiennent en suspension des particules suffisamment petites pour que le mélange soit macroscopiquement homogène.
 
La [[pectine]] ([[polysaccharide]]), certaines [[protéine]]s, telles l'[[ovalbumine]] ou la [[gélatine]], forment des suspensions colloïdales, dites macromoléculaires et permettent de fabriquer des flans et des [[gelée culinaire|gelées]]. D'autres [[glucide]]s de haut poids moléculaire, tels l'[[amidon]] ou la [[cellulose]], peuvent également former des colloïdes.
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== Définition d'un colloïde ==
Traditionnellement, le domaine colloïdal est défini à partir de quelques lois décrivant un comportement spécifique de la matière pour une échelle caractéristique de ses composants colloïdaux s'étalant du [[nanomètre]] au [[micromètre]], c'est-à-dire des échelles telles qu'en milieu liquide, l'agitation thermique est observable.
 
En effet, si on considère une particule de diamètre ''d'' et de masse m dans un solvant, on peut comparer l'unité d'énergie thermique ''k''<sub>B</sub>T à la variation d'énergie potentielle associée à la gravité si la particule se déplace en hauteur d'une altitude égale à son diamètre. D'après la définition ci-dessus, l'échelle colloïdale se caractérise par une prépondérance de l'énergie thermique par rapport à la gravité, conduisant à la relation suivante :
 
<math>\frac{k_B \text{T}}{mgd}>1</math>.
 
Pour une particule de polystyrène (densité = 1.05), on constate que la relation ci-dessus n'est vérifiée que si le diamètre de la particule d < 1 µm.
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|align="center"|[[État solide|Solide]]
|align="center"|'''Mousse solide'''<br />Exemples : [[aérogel]], [[polystyrène]] expansé, pierre [[ponce]]
| align="center" |'''[[Gel_Gel (matériau)|Gel]]'''<br />Aussi appelé émulsion solide{{Référence nécessaire|date=1 janvier 2022}}. <br />Exemple : beurre, gel hydroalcoolique
|align="center"|'''Sol solide'''<br />Aussi appelé suspension solide. <br />Exemples : [[cémentite]] dans l'acier, [[verre groseille]]
|}
 
Par [[abus de langage]], on verra souvent l'appellation ''colloïde'' désigner seulement la phase dispersée (la plus « fine »).
 
Toutefois lale tableau ci-dessus est insuffisant, parce qu'il n'envisage pas les systèmes colloïdaux à plus de deux phases. Pour décrire de tels systèmes, un "« formalisme des systèmes dispersés" » (DSF) a été introduit<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Hervé This vo|nom1=Kientza|titre=Dispersed System Formalism|éditeur=Routledge Handbooks Online|date=2021-06-09|isbn=978-1-4665-9478-4|isbn2=978-0-429-16870-3|doi=10.1201/9780429168703-32|lire en ligne=https://www.routledgehandbooks.com/doi/10.1201/9780429168703-32|consulté le=2022-07-06}}</ref>.
 
== État des connaissances sur les colloïdes ==
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Certains colloïdes ([[mucilage]]s fongiques ou végétaux, [[mucus]] animaux, colloïdes sécrétés par des bactéries...) jouent un rôle important dans le transport (alors dit ''bio-colloïdal'') de certaines substances, notamment de [[Élément-trace métallique|métaux lourds]] présents dans l'eau ou les sols<ref name=Guine2006/>.
Ils sont aussi impliqués dans certains phénomènes de [[biosorption]] de tout ou partie de ces substances par certains organismes, par exemple lors de phénomènes de [[biolixiviation]] de métaux ou radionucléides. La compréhension de ces phénomènes pourrait avoir un intérêt médical, vétérinaire et en termes de [[bioremédiation]] de sols pollués (et [[sédiment]]s)<ref name=Guine2006>Guiné V (2006) ''Approche expérimentale et théorique de la réactivité de surface et de la mobilité des colloïdes bactériens en milieu poreux: impact sur le transfert accéléré de métaux lourds et intérêt pour la bio-dépollution des sols'' (Thèse de doctorat, Grenoble, INPG) ([http://www.theses.fr/2006INPG0059 résumé])</ref>.
 
=== En physique ===
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==== Déstabiliser une dispersion colloïdale ([[floculation]]) ====
Lorsque les particules s'[[Agrégat atomique|agrègent]] à cause des interactions interparticulaires, on parle de dispersion instable. Certaines applications (traitement des eaux usées, [[épitaxie]] de cristal colloïdal) demandent de provoquer une telle floculation. On peut y parvenir suivant différentdifférents procédés :
* Suppression de la barrière électrostatique qui empêche l'agrégation via l'ajout de sel ou la modification du pH. Ces méthodes neutralisent ou « écrantent » les charges portées par les particules. Celles-ci se rapprochent alors à portée des forces de Van der Waals qui les coagulent entre elles.
* Ajout d'un polymère chargé de façon opposée aux particules ce qui lui permet de former des ponts entre elles. Par exemple des particules de silice ou d'argile chargées négativement peuvent floculer par l'addition d'un polymère chargé positivement.
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L’analyse visuelle reste aujourd’hui le test le plus utilisé. L’échantillon est placé dans un contenant transparent et observé à l’œil nu à intervalle de temps régulier. Le temps de mesure est directement lié à l’application et il peut être de quelques minutes (vinaigrette) à plusieurs mois ou années (crème cosmétique). Si les observations visuelles mettent en évidence une variation de l’homogénéité (changement de couleur, séparation de phase, migration…) supérieur à un niveau acceptable, alors le produit est jugé comme instable et devra être reformulé ou soumis à un changement du procédé de fabrication.
 
Le rapport technique TR 13097 : "« ''Guidelines for the characterization of dispersion stability'' » résume l’ensemble des techniques disponibles pour suivre la stabilité physique des systèmes dispersés.
 
Ce document présente :
*  les mécanismes de déstabilisation : variation de taille de particule, migration, inversion de phase{{etc.}} ;
*  les outils de caractérisation (observation visuelle, diffusion de lumière résolue spatialement, acoustique et électroacoustique{{etc.}}) ;
*  les méthodes d’accélération de la déstabilisation (accélération thermique par élévation de la température, mécanique par inclinaison, vibration ou centrifugation) ;
*  la prédiction de la stabilité.
 
Le rapport technique insiste sur l’intérêt d’analyser l’échantillon avec des techniques non destructives et présente les limites des méthodes d’accélérations. Puisque les émulsions sont instables du point de vue thermodynamique et que les impératifs industriels de productivité et de renouvellement des gammes impose des temps de tests courts, il convient de choisir une méthode d'accélération qui permette d'influer sur les mécanismes naturels inhérents de déstabilisation pour gagner du temps. On peut citer l'effet boycott (inclinaison) qui permet de générer des mouvements de convection et de déstabilisation pour accélérer la séparation des phases sans apport d'énergie externe. L'observation visuelle par stockage sur une étagère est la plus utilisée, mais ne permet pas de satisfaire aux exigences modernes de production. Pour pallier cela, la littérature rapporte l'usage d'une température de stockage élevée pour accélérer la démixtion, mais là encore, l'augmentation d'entropie du système génère des mécanismes qui n'auraient pas eu lieu sous un stockage classique (Coalescence - Inversion de phase) et rend la corrélation des résultats difficile. Le savoir-faire d'un formulateur pour répondre aux exigences modernes consiste à combiner différentes techniques rapides et faciles à mettre en œuvre sans modifications de l'échantillon pour effectuer un balayage des candidats et sélectionner rapidement la recette ou le moyen de dispersion le plus efficace. La combinaison et l'application d'un barème de scores à la suite de plusieurs méthodes de tests comme le stockage à plusieurs températures + inclinaison + vibration + centrifugation donne la
meilleure méthode de sélection dans un temps réduit.'''
séparation des phases sans apport d'énergie externe. L'observation visuelle par stockage sur une étagère est la plus utilisée, mais ne permet pas de satisfaire aux exigences modernes de production. Pour pallier cela, la littérature rapporte l'usage d'une température de stockage élevée pour accélérer la démixtion, mais là encore, l'augmentation d'entropie du système génère des mécanismes qui n'auraient pas eu lieu sous un stockage classique (Coalescence - Inversion de phase...) et rend la corrélation des résultats difficile. Le savoir faire d'un formulateur pour répondre aux exigences modernes consiste à combiner différentes techniques rapides et faciles à mettre en œuvre sans modifications de l'échantillon pour effectuer un balayage des candidats et sélectionner rapidement la recette ou le moyen de dispersion le plus efficace. '''La combinaison et l'application d'un barème de scores à la suite de plusieurs méthodes de tests comme le stockage à plusieurs
températures + inclinaison + vibration + centrifugation donne la
meilleure méthode de sélection dans un temps réduit.'''
 
== Méthodes d’accélération pour la prédiction de la durée de vie ==
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