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{{ébauche|bouddhisme|personnalité japonaise}}
{{japonais|'''Shinran''' |親鸞}} (ou {{japonais|'''Zenshin '''|善信) (||[[Kyōto]], [[1173]] – id., [[12631262]])}} est le fondateur de l'école [[Foi (bouddhisme)|bouddhique]] japonaise [[Jōdo-Shinshū]] (« École véritable de la [[Terre pure]] »), le courant qui compte aujourd'hui le plus de fidèles Japon<ref name=":0">{{En}} Damien Keown, ''A Dictionary of Buddhism'', Oxford, Oxford University Press, 2003{{ISBN|978-0-192-80062-6}}, p. 261-262.</ref>. Il s'est donné lui-même le surnom de "{{japonais|« Tondu-l'imbécile" (Gutoku »|愚禿)|Gutoku}}. L'[[empereur Meiji]] lui a conféré le titre posthume de "{{japonais|« Grand Maître qui a vu la vérité" (Kenshin Daishi »|見眞大師)|Kenshin daishi}}.
 
== Biographie ==
'''Shinran''' 親鸞 (ou Zenshin 善信) ([[Kyōto]], [[1173]] – id., [[1263]]) est le fondateur de l'école bouddhique japonaise [[Jōdo-Shinshū]] (« École véritable de la Terre pure »). Il s'est donné lui-même le surnom de "Tondu-l'imbécile" (Gutoku 愚禿). L'[[empereur Meiji]] lui a conféré le titre posthume de "Grand Maître qui a vu la vérité" (Kenshin Daishi 見眞大師).
Son père était un petit fonctionnaire gouvernemental. Il semble que sa famille ait connu la disgrâce à cause des agissements de son grand-père, ce qui laissait à Shinran peu de chance de faire une belle carrière<ref name=":0" />. Il se peut que ce soit la raison qui l'ait poussé à entrer dans les ordres monastiques à l'âge de neuf ans, après le décès de ses parents<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Robert E. Buswell Jr. & Donald S. Lopez Jr.|titre=The Princeton Dictionary of Buddhism|passage=807-808|lieu=Princeton|éditeur=Princeton University Press|date=2014|pages totales=xxxii - 1265|isbn=978-0-691-15786-3}}</ref>.
 
=== De la vie monastique à l'état laïc ===
== Bibliographie ==
Il entame alors ses études au [[Mont Hiei|Hieizan]] (Mont Hiei), où il pratique assidûment le « [[Nianfo|''nembutsu'']] perpétuel » au cours de retraites de quatre-vingt-dix jours qui consistent en [[Circumambulation|circumambulations]] autour de la statue du [[bouddha]] [[Amitābha|Amitabha]] tout en récitant sans cesse le nembutsu<ref name=":1" />.
*Ducor, Jérôme : '' Shinran, Un réformateur bouddhiste dans le Japon médiéval'' (col. Le maître et le disciple); Gollion, Infolio Editions, 2008 (ISBN 978-2-88474-926-8).
 
En 1201, il quitte le Mont Hiei pour devenir le disciple de [[Hōnen|Hônen]], un moine influent qui prônait fortement le nembutsu et qui fondera l'école du [[Jōdo shū|Jôdo-shû]] (École de la Terre pure)<ref name=":1" />, et il reste à ses côtés jusqu'en 1207, date à laquelle tous deux sont envoyés en exil hors de la capitale [[Kyoto]], dans des lieux différents et les deux hommes ne se reverront plus<ref name=":0" />. Le gouvernement défroquera Shinran, et il ne rentrera en grâce que quatre ans plus tard, Avec cet exil, Shinran ne reverra plus Hônen<ref name=":1" />.
== Liens externes ==
* [http://www.pitaka.ch/indxshin.htm Jodo-Shinshu]
 
Cet exil sera un événement central dans la vie de Shinran<ref name=":0" />. Il a alors 35 ans, et depuis l'âge de neuf ans, il n'a rien connu d'autre que la vie monastique. Étant défroqué, il est libéré du contrôle et des règles du gouvernement, sans avoir pour autant choisi la vie de [[laïc]]. Il appellera son nouveau mode de vie ''hisô hizoku'', « ni moine ni laïc », une formule qui deviendra célèbre<ref name=":1" />. Il va également se marier et avoir une famille — sa femme, Eshinni écrira plus tard des lettres importantes sur la pratique de la Terre pure —, et ce mariage aura une grande influence dans le mouvement que Shiran créera : son école est la seule dont l'autorité repose sur une lignée directe de son fondateur<ref name=":0" />.
{{Portail|Bouddhisme|Japon}}
 
=== Au Kantô: développement de la doctrine ===
En 1211, le gouvernement gracie Shinran. Il part en 1214 s'installer dans la [[Région du Kantō|région du Kantô]]<ref name=":1" /> et il y vit une expérience spirituelle majeure qui va orienter toute sa conception du bouddhisme : il comprend qu'il n'est pas nécessaire de répéter sans cesse les [[Sutra|soutras]] de la Terre pure, et qu'''une seule'' récitation du nembutsu faite avec une [[Foi (bouddhisme)|foi]] véritable suffit pour être sauvé et délivré de la souffrance (''[[dukkha]]'')<ref name=":0" />. Il rédigera en 1224 son ouvrage majeur, ''Kyôgôshinshô'' (« Enseignement, pratique, foi et réalisation ») et ne cessera, trente ans durant, de le retravailler et d'en affiner le contenu<ref name=":0" />.
 
=== Organisation de la communauté ===
Dès lors, il donne un enseignement aux masses de fidèles centré sur la confiance dans le Bouddha [[Amitābha|Amida]], et la récitation du nembutsu avec sincérité, foi, et en aspirant à renaître dans la Terre pure<ref name=":0" />. Il fonde des communautés locales pour répandre son enseignement et sa doctrine, très souvent dans des maisons privées qui vont jouer le rôle de ''nembutsu dôjô'' ou salles de récitation du nom de Bouddha. Cependant, il n'a pas de disciples au sens formel du terme, et ne prétend pas détenir un savoir particulier. Il ne développe donc aucune hiérarchie, et créée ainsi le mouvement le plus égalitaire qui ait jamais existé dans le bouddhisme de l'[[Asie de l'Est]]<ref name=":0" />.
 
Toutefois, cette organisation lâche et décentralisée va se retourner en partie contre Shinran quand il quitte le Kantô pour retourner à Kyoto<ref name=":0" />. Car c'était sa personne qui maintenait ensemble ces différentes congrégations autonomes. Après son départ, des tensions apparurent, certaines personnalités voulant prendre la commande du mouvement et se montrant autoritaires. Par ailleurs, dans une expérience qui lui fut très douloureuse, Shinran fut amené à désavouer son propre fils, Zenran. Celui-ci affirmait détenir des enseignements secrets que son père lui aurait donnés, et prétendait être ainsi dans une véritable relation de disciple à maître avec son père, relation dont Shinran n'avait jamais voulue<ref name=":0" />.
 
Shinran mourut peu après ces événements, à l'âge de 89 ans<ref name=":0" />.
 
=== Note ===
On relèvera que la première biographie de Shinran a été écrite par son petit-fils Kakunyo (1270-1351). Des versions illustrées de sa vie apparurent au Japon, d'abord sous forme de rouleau à main, puis de rouleaux suspendus<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The Illustrated Life of Shinran (Shinran shōnin eden) 17th–18th century |url=https://www.metmuseum.org/art/collection/search/76115 |site=metmuseum.org |consulté le=10 juin 2022}}</ref>. Ceux-ci étaient exposés dans le temple à l'occasion de la commémoration annuelle de la mort de Shinran. Le public présent pouvait ainsi voir sa vie, et en même temps entendre son histoire récitée à haute voix par un moine, un genre de spectacle qui était connu sous le nom d'''[[etoki]]'' (« explication par l'image »).
[[Fichier:親鸞上人絵伝-The Illustrated Life of Shinran (Shinran shōnin eden) MET 2010 366a-d O1.jpg|centré|vignette|700x700px|Quatre panneaux narrant de la vie de Shinran ({{Sp-|XVII|-|XVIII}}, artiste inconnu. L'œuvre se lit chronologiquement, de droite à gauche et de bas en haut. ([[Metropolitan Museum of Art|Metropolitan Museum]], New York).]]
 
== Notes et références ==
{{Références}}
 
== Voir aussi ==
 
=== Bibliographie ===
 
=== Traductions ===
 
* {{Ouvrage|auteur1=Shinran|champ libre=textes choisis, introduits, traduits et annotés par [[Jean Eracle]]|titre=Sur le vrai Bouddhisme de la Terre Pure|lieu=Paris|éditeur=Seuil|collection=Sagesses|date=1994|pages totales=135|isbn=978-2-020-22753-7}}
* {{Ouvrage|auteur1=Shinran, Seikaku, Hônen, Genshin|titre=Le Tannishô: le bouddhisme de la Terre pure selon Shinran et ses prédécesseurs. Cinq textes traduits du japonais par [[Jérôme Ducor]]|lieu=Paris|éditeur=Cerf|collection=Patrimoines — Orientalisme|date=2011|pages totales=160|isbn=978-2-204-09378-1}}
 
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Shinran Shonin|traducteur=Hisao Inagaki|titre=Kyōgyōshinshō: On Teaching, Practice, Faith, and Enlightenment,|lieu=Berkeley|éditeur=Numata Center for Buddhist Translation and Research|date=2003|pages totales=452|isbn=1-886-43916-8|lire en ligne=www.bdk.or.jp/document/dgtl-dl/dBET_T2646_Kyogyoshinsho_2003.pdf|consulté le=10 juin 2022}}
 
=== Études en français ===
 
*Ducor, {{Ouvrage|auteur1=[[Jérôme : '' Ducor]]|titre=Shinran, Un réformateur bouddhiste dans le Japon médiéval''|lieu=Gollion (col. CH)|éditeur=Infolio|collection=Le maître et le disciple); Gollion, Infolio Editions, |date=2008|pages (ISBN totales=206|isbn=978-2-88474-926-8).}}
* [[Jérôme Ducor]], « Compte rendu de : Kanamatsu Kenryô, ''Le Naturel, un classique du bouddhisme Shin'', suivi d'un commentaire par Reza Shah-Kazemi, préface de Francoise Bonardel (Paris, L'Harmattan, 2011) »; ''Les cahiers bouddhiques'', no. 8 (Paris, Institut d'Études Bouddhiques, 2015), p. 123-131 (ISSN 1777-926X) {{Lire en ligne|lien=https://archive-ouverte.unige.ch/unige:112859|consulté le=20 janvier 2024}}
*{{Ouvrage|auteur1=Kenryô KANAMATSU|traducteur=de l'anglais par Ghislain Chetan|préface=de [[Françoise Bonardel]]|titre=Le naturel : un classique du bouddhisme Shin (Suivi d'un commentaire de Reza Shah-Kazemi)|lieu=Paris|éditeur=L'Harmattan|date=2011|pages totales=124|isbn=978-2-296-13070-8|présentation en ligne=https://archive-ouverte.unige.ch/unige:112859}}
*{{Ouvrage|auteur1=[[Dennis Gira]]|titre=Le sens de la conversion dans l'enseignement de Shinran|lieu=Paris|éditeur=Maisonneuve & Larose|date=1985|pages totales=xx + 272|présentation en ligne=https://www.persee.fr/doc/rhr_0035-1423_1986_num_203_3_2630}}
*{{Ouvrage|langue=|auteur1=Émile Steinilber-Oberlin|lien auteur1=Émile Steinilber-Oberlin|champ libre=|titre=Le bouddhisme japonais|lieu=Paris|éditeur=Sully|date=|réimpression=|pages totales=266|numéro chapitre=10|titre chapitre=École Shinshû|isbn=978-2-354-32315-8|année première édition=1930, sous le titre ''Les sectes bouddhiques japonaises. Histoire, doctrines philosophiques, textes, les sanctuaires'', Paris, [[Georges Crès|G. Crès]]|année=2018|passage=201-240|commentaire=Trad. angl. : ''The Buddhist Sects of Japan'', New York - London, [[Routledge]], 2013, 320 p. {{ISBN|978-0-415-85097-1}}}}
 
=== Études en anglais ===
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Alfred Bloom|titre=The Essential Shinran: A Buddhist Path of True Entrusting|éditeur=World Wisdom|date=2007|pages totales=328|isbn=978-1-933-31621-5}}
* (en) Jérôme Ducor, ''Shinran and Pure Land Buddhism''''';''' San Francisco, Jodo Shinshu International Office, 2021; 188 pp., Bibliography (ISBN: 978-0-9997118-2-8).
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[James C. Dobbins]]|titre=Jodo Shinshu: Shin Buddhism in Medieval Japan|lieu=Bloomington (IL)|éditeur=Indiana University Press|date=1989|pages totales=264|isbn=978-0-824-85905-3}}
 
=== Autour de Shinran ===
* [[Hyakuzō Kurata]]. ''Le prêtre et ses disciples'' (traduit du japonais par [[Kuni Matsuo]] et [[Émile Steinilber-Oberlin]], Paris, Reider, 1932. (réf. SUDOC : [http://www.sudoc.abes.fr/cbs/xslt/DB=2.1//SRCH?IKT=12&TRM=048196908 048196908]); trad. en angl. par Glenn W. Shaw, ''The Priest and his disciples'' Tokyo, Hokuseido, 1922, v + 246 p. {{Lire en ligne|lien=https://archive.org/details/cu31924023331659/page/n5/mode/2up|consulté le=20 janvier 2024}}{{Commentaire biblio|Cette pièce qui se base sur le ''Tannisho'' fut un grand succès et contribua grandement à la notoriété de Shinran au Japon dans les années 1920 (Ducor, 2008, p. 99).}}
 
=== Articles connexes ===
* [[Terre pure]]
* [[Biographie illustrée du moine Shinran]]
 
=== Liens externes ===
* [http://www.pitaka.ch/indxshin.htm Jodo-Shinshu]
* [https://web.archive.org/web/20131125223637/http://shinranworks.com/sitemap.htm The Collected Works of Shinran]
* {{Autorité}}
{{Portail|Bouddhisme|histoire du Japon}}
 
[[Catégorie:Moine bouddhique japonais]]
[[Catégorie:Bouddhisme de la Terre pure]]
[[Catégorie:Naissance en 1173]]
[[Catégorie:Décès en 1263]]
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