« Transpiration végétale » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Transpiration}}
 
[[Image:Leaf function.jpg|vignette|Échanges au niveau d'une [[feuille (botanique)|feuille]] : la [[photosynthèse]] absorbe du gaz carbonique ({{CO2}}) et rejette de l'oxygène ({{O2}}) ; la vapeur d'eau ({{H2O}}) est rejetée essentiellement par transpiration foliaire.]]
<!-- Quel rapport entre l'image et le texte ? -->[[Image:Man-relaxing-in-the-grass 8954-480x359 (4811108310).jpg|vignette|L'apport de [[vapeur d'eau]] qui se condense sur les vêtements, couplé à la consommation de [[chaleur latente]] relative au [[changement d'état]] de l'eau (environ {{Unité|600 [[calories]]}} par gramme d'eau évaporé), permet de modifier la température dans l'herbe de quelques degrés. La transpiration y est en effet {{unité|10 fois}} plus efficace que l'évaporation du sol<ref>{{ouvrage|auteur=[[Marc-André Selosse]]|titre=L'origine du monde. Une histoire naturelle du sol à l'intention de ceux qui le piétinent|éditeur=Actes Sud Nature|date=2021|passage=59}}.</ref>.]]
[[Fichier:Transpiration Overview.svg|vignette| 1) L'eau pénètre dans les racines (passivement) ; elle est guidée vers les tissus du [[w:fr:xylème|xylème]] par la ''bande de Caspari''. Un gradient de concentration des [[soluté]]s dans le xylème conduit à un transport ultérieur passif de l'eau dans les éléments de vaisseaux de la plante. <br />2) Une fois dans le xylème, les forces d'adhérence et de cohésion<ref group="N">En raison de leur réseau pseudo-cristallin, les molécules d'eau sont très cohésives, et la tension est transmise de proche. Ce mécanisme constitue le modèle cohésion-tension.</ref> agissent sur l'eau (capillarité). Elles provoque l'adhérence des molécules aux parois des vaisseaux, et la cohésion amène les molécules à adhérer les unes aux autres, formant une colonne d'eau qui s'étend de la racine à la partie supérieure de la plante.<br />3) L'eau du xylème arrive dans le [[mésophylle]] spongieux, où elle est éventuellement exposée à l'air extérieur si les stomates sont ouverts ; l'évaporation se produit alors, créant des tensions dans la colonne d'eau, que les forces de cohésion des molécules voisines tirent vers le haut, créant une force de traction sur toute la longueur du xylème<ref>Mader, Sylvia S (2010) ''Biology, Tenth''. New York:.. McGraw Hill</ref>.]]
[[Fichier:Surface water cycle fr.svg|vignette|Représentation schématique du bilan évapotranspiration/alimentation de la nappe/ruissellement. L'[[évapotranspiration potentielle]] ET<sub>p</sub> provient de différents flux d'eau retournant vers l'atmosphère sous forme de vapeur : transpiration (64 % de l'ET<sub>p</sub>), [[interception des précipitations|interception évaporée]] (27 %), évaporation des sols (6 %) et des surfaces d'eau libre (3 %).]]
[[Image:Arabidopsis-epiderm-stomata2.jpg|vignette|[[Stomate]]s ouverts sur une feuille d'[[Arabidopsis]] par lesquels l'eau de la plante est transpirée ([[microscope électronique]]).]]
[[Image:Xerophyte.png|vignette|300px|Certaines plantes des milieux arides (dites « [[xerophyte]]s ») peuvent {{Incise|durant un certain temps}} réduire leur surface foliaire pour limiter leur transpiration en cas de [[stress hydrique (biologie)|stress hydrique]] (à gauche). <br />Quand la température diminue et que l'eau est à nouveau disponible, les feuilles se gorgent d'eau et reprennent leur forme normale (à droite);]]
[[Fichier:Hyperion trifft Kölner Dom.jpg|vignette|redresse=1.5|Les plus grands arbres actuels, les [[Séquoia sempervirent|séquoias sempervirents]] (icisur le photomontage à côtégauche, d'unpour chênele etcomparer desà droite aux tours de la [[cathédrale de Cologne]] et à un chêne), peuvent dépasser {{Unité|110 m}}. Il existe une taille maximale<ref>La taille maximale d'un séquoia sempervirent estlimitéeest limitée à 122 ou {{Unité|130 m}}. Cf {{Article|langue=en|auteur=George W. Koch, Stephen C. Sillett, Gregory M. Jennings & Stephen D. Davis |titre=The limits to tree height|périodique=Nature|date=2004|volume=428|numéro=|pages=851–854|doi=10.1038/nature02417}}.</ref>{{,}}<ref>La taille maximale d'un [[sapin de Douglas]] est limitée entre 131 et {{Unité|145 m}}. Cf {{Article|langue=en|auteur=Jean-Christophe Domec, Barbara Lachenbruch, Frederick C. Meinzer, David R. Woodruff, Jeffrey M. Warren, et Katherine A. McCulloh|titre=Maximum height in a conifer is associated with conflicting requirements for xylem design|périodique=PNAS|date=2008|volume=105|numéro=33|pages=12069-12074|doi=10.1073/pnas.0710418105}}.</ref> au-delà de laquelle la pesanteur exerce sur la sève des effets contraires à la transpiration. Dans la colonne de sève, la pression qui dépend de la hauteur diminue lorsque la taille et la {{douteux|gravité augmentent}}, et des bulles de [[cavitation]] apparaissent, entraînant le [[dépérissement]] et la mort de l'arbre.]]
La '''transpiration végétale''' est, chez les [[plante]]s, le processus continu causé par l'[[évaporation]] d'[[eau]] par les [[feuille]]s (plus de 90 % de la perte d'eau par ces organes)<ref>{{Ouvrage|auteur1=William G. Hopkins|titre=Physiologie végétale|éditeur=De Boeck Supérieur|année=2003|passage=38|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|V80eV1H-UCoC}}}}</ref>, les [[tige]]s et les [[fleur]]s (et la reprise{{référence nécessaire}} qui y correspond à partir des [[Racine (botanique)|racines]] dans le [[sol (pédologie)|sol]]).
 
== Le rôle de la transpiration chez les végétaux ==
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== Chez les Angiospermes ==
La transpiration foliaire chez les [[Angiospermes]] se réalise à travers la cuticule (transpiration cuticulaire), mais surtout par les stomates (transpiration stomatique). Elle est plus importante au sein de ce groupe car les plantes disposent dans leurs feuilles d'un réseau de nervures quatre fois plus dense que celui des autres plantes<ref>{{Lien web |url=http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actualite-de-la-fraicheur-grace-aux-plantes-a-fleurs-25394.php|titre=De la fraîcheur grâce aux plantes à fleurs|id=|série=|auteur=Maurice Mashaal|lien auteur=|coauteurs=|date=|année=|mois=|site=|éditeur=[[Pour la Sciencescience]]|page=28 juin 2010|citation=|en ligne le=|consulté le=29 juin 2010}}</ref>.
 
Le transport de sève depuis le sol est induit par la baisse de pression hydrostatique dans les parties supérieures de la plante, elle-même due à la perte d'eau à travers les [[stomate]]s. L'eau du sol est absorbée au niveau des racines par [[osmose]], et les [[soluté]]s accompagnent la montée de l'eau dans le [[xylème]].
 
Le volume d'eau stockée dans les arbres varie en fonction de plusieurs facteurs : la taille de l'arbre, les propriétés hydrauliques spécifiques à chaque espèce, incluant l'anatomie du bois, sa densité, la tolérance à la sécheresse, le fonctionnement [[Stomate|stomatique]] selon le [[Stress hydrique (biologie)|stress hydrique]] (stratégie<ref group="N">En réponse à ce stress, les plantes adoptent une stratégie isohydrique (fermeture des stomates précocement pour limiter la transpiration) ou anisohydrique (maintien des stomates ouverts pour privilégier la photosynthèse, en
s’exposant à un risque d’accident hydraulique plus important). En cas d'[[évapotranspiration]] importante et de sécheresse [[édaphique]] marquée, les tensions dans les [[Éléments de vaisseaux|vaisseaux conducteurs]] peuvent devenir telles qu'il se produit une rupture des colonnes d’eau (phénomène de [[cavitation]]), suivie d'une [[embolie]] mais de nombreux arbres sont faiblement vulnérables à la cavitation. Cf {{en}} McDowell N, Pockman WT, Allen CD, Breshears DD, Cobb N, Kolb T, Plaut J (2008) Mechanisms of plant survival and mortality during drought: why do some plants survive while others succumb to drought? ''New Phytol'' 178:719-739.</ref> isohydrique ou anisohydrique)<ref name="Kocher"/>.
 
Les [[conifères]] et les plantes [[désert]]iques ont des structures qui limitent la transpiration, notamment des [[Pinophyta#Feuillage|aiguilles]] ou des [[Plante succulente|feuilles succulentes]].
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décuple selon son âge et les conditions dans lesquelles il se trouve<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Michael Allaby|titre=Encyclopedia of weather and climate|éditeur=Bukupedia|année=2007|passage=485|isbn=}}.</ref>. Une plante peut transpirer plus de cinq fois sa [[Biomasse (écologie)|biomasse]] durant une chaude journée d'été, et près de 500 fois sa biomasse finale au cours de son [[cycle végétatif]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Michel-Claude Girard, Christian Walter, Jean-Claude Rémy, Jacques Berthelin, Jean-Louis Morel|titre=Sols et environnement|éditeur=[[Éditions Dunod|Dunod]]|année=2011|passage=75|isbn=}}.</ref>.
 
Cette transpiration détermine une consommation hydrique bien plus importante que les animaux qui consomment généralement assez peu d'eau, de l'ordre du vingtième de leur poids par jour<ref>{{Ouvrage|auteur1=Sané de Parcevaux, Laurent Huber|titre=Bioclimatologie. Concepts et applications|éditeur=Editions Quae|année=2007|passage=235|isbn=}}.</ref>. Pour un [[chêne pédonculé]] de [[forêt alluviale]], la consommation moyenne est de 260 litres/ jour<ref>{{Article|langue=en|auteur=J. Cermak, J. Ulehla, J. Kucera & M. Penka|titre=Sap flow rate and transpiration dynamics in the full grown oak (Quercus robur L.) in floodplain forest exposed to seasonal floods as related to potential evapotranspiration tree dimensions|périodique=Biologia Plantarum|date=1982|volume=24|numéro=6|pages=446-460}}.</ref>. Selon différentes études, les besoins hydriques issus de 10 à 50 % de la transpiration végétale des arbres sont satisfaits par l'eau stockée dans ces végétaux ligneux, le reste étant fourni par l'eau stockée dans le sol<ref>{{en}} Phillips, N. G., M. G. Ryan, B. J. Bond, N. G. McDowell, T. M. Hinckley, & J. Cermak. 2003. Reliance on stored water increases with tree size in three species in the Pacific Northwest. Tree Physiology 23:237–245</ref>{{,}}<ref>{{en}} Meinzer, F. C., S. A. James, andet G. Goldstein. 2004. Dynamics of transpiration, sap flow and use of stored water in tropical forest canopy trees. Tree Physiology 24:901–909</ref>{{,}}<ref name="Kocher">{{en}} Kocher, P., V. Horna, and C. Leuschner. 2013. Stem water storage in five coexisting temperate broadleaved tree species: significance, temporal dynamics and dependence on tree functional traits. Tree Physiology 33:817–832</ref>. Les plantes, et plus particulièrement les arbres, perdent l'eau stockée par transpiration la journée et rechargent leur stock par l'extraction racinaire principalement la nuit<ref>{{en}} Van Emmerik, T., Steele-Dunne, S. C., Judge, J., andet van de Giesen, N. C.: Impact of Diurnal Variation in Vegetation Water Content on Radar Backscatter From Maize During Water Stress, IEEE T. Geosci. Remote Sens., 53, 3855–3869</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Nicolas Baghdadi|auteur2=[[Mehrez Zribi]]|titre=Observation des surfaces continentales par télédétection II. Hydrologie continentale|éditeur=ISTE Editions|année=2016|passage=112|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|ojBjDwAAQBAJ}}}}.</ref>.
 
À titre d'illustration, un grand chêne en zone tropicale peut évapotranspirer {{Unité|1000 litres}} d'eau par jour (soit une tonne)<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=David Lee|titre=Nature's Fabric|sous-titre=Leaves in Science and Culture|éditeur=[[University of Chicago Press]]|année=2017|passage=79|isbn=}}.</ref>. En zone tempérée et s'il ne manque pas d'eau, un hectare de hêtre (''[[Fagus sylvatica]]'') émet dans l'atmosphère environ {{unité|25|tonnes}} de vapeur d'eau par jour durant une saison de végétation, ce qui représente une transpiration de {{unité|250|kg}} d'eau par jour pour chaque arbre. Cela explique le rôle joué par les grandes formations végétales, notamment les forêts sur le cycle de l'eau et sur le [[climat]]. Un hectare de forêt tropicale humide en [[Évapotranspiration|évapotranspire]] bien plus encore ({{unité|1530|mm}} ± 7 % selon les bassins, en [[Guyane]], sous une [[pluviométrie]] de {{unité/2|2000|à=4000|mm}} selon la mesure faite par le bilan hydrologique<ref>Roche MA (1982) ''[http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_4/hydrologie/02762.pdf Évapotranspiration réelle (ETR) de la forêt amazonienne en Guyane]''. Orstom Serie Hydrologie, 19, 37-44 (PDF, 8 pages).</ref>; résultats proches de ceux de Madec obtenus avec la méthode de Thornthwaite en 1963<ref>Madec H (1963) ''L’[[évapotranspiration potentielle]] et le bilan de l’eau en Guyane, d’après les méthodes de Thornthwaite''. Météo nat., Cayenne, 12 p.</ref>).
 
== Le besoin en eau liée à la transpiration ==
Le besoin en eau des plantes représente 50 à 80 % de l'eau issue des [[précipitations]]. Pour une [[Forêt tempérée|forêt]] des [[régions tempérées]], ce besoin correspond à 30 tonnes d'eau par hectare chaque jour (soit une lame d'eau de {{Unité|3 mm/ha}}). Pour un besoin de {{Unité|200 jours/an}} avec des feuilles (absence de flux de sève en automne et en hiver), cela corrrespondcorrespond à {{Unité|600 mm}} de pluie par an. Or, les [[météorologue]]s relèvent en moyenne une [[pluviométrie]] de 500 à 1500 mm/an selon les régions françaises marquées par un excès ou un déficit pluviométrique par rapport aux besoins en eau des forêts. Ce déficit dans le sud méditerranéen est un facteur, avec la température, qui explique le développement de [[Formation végétale|formations]] [[Xérophyte|xérophytiques]] (maigre couverture végétale, [[forêts, terres boisées et broussailles méditerranéennes]])<ref>{{Lien webouvrage|urlauteur=https://isyeb.mnhn.fr/fr/agenda/la[[Marc-chronique-du-vivant-les-plantes-et-leau-6750André Selosse]]|titre=LachroniquePetites duhistoires vivantnaturelles. LesChroniques plantesdu et l'eauvivant|auteuréditeur=[[Marc-AndréActes SelosseSud|Actes Sud Nature]]|date=9 septembre 20202021|sitepassage=[[mnhn.fr]]18}}</ref>.
 
== Les facteurs influençant la transpiration ==
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* [[Évapotranspiration]]
* [[Écohydrologie]]
* [[Glossaire de botanique]]
* [[Potomètre]]
* [[Transport de l'eau dans les plantes]]
 
=== Lien externe ===