« Anglicanisme » : différence entre les versions

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{{Confusion|texte=Cet article traite de la [[religion]] des anglicans. Pour les notions d'Église et d'institutions anglicanes, voir l'article [[Église d'Angleterre]].}}
{{Autre4|l'Église protestante|le rite catholique|Usage anglican}}
[[Fichier:After Hans Holbein the Younger - Portrait of Henry VIII - Google Art Project.jpg|vignette|Le roi {{noble|Henri VIII}} se sépare de Rome au {{s-|XVI}} et émancipefonde sa propre l'Église d'Angleterre.]]
[[Fichier:Prince Charles Princein ofAotearoa Wales(cropped).jpg|vignette|{{noble|Charles III (roi du Royaume-Uni)}}, roi du Royaume-Uni et [[gouverneur suprême de l'Église d'Angleterre]].]]
L’'''anglicanisme''' est une confession [[Christianisme|chrétienne]] se voulant à la fois [[Catholicisme|catholique]] et [[Églises réformées|réformée]], présente principalement au [[Royaume-Uni]], dans les pays de culture [[Anglais|anglophone]], à la fois dans les anciennes [[Empire britannique|colonies britanniques]] et sur les terres d'expatriation des [[Britanniques]] de par le monde<ref>{{Lien web|langue=en |titre = Member Churches |url = http://www.anglicancommunion.org/structures/member-churches.aspx |site = anglicancommunion.org |consulté le = 2016-01-18}}.</ref>.

Le mot « anglicanisme » fut la première fois employé au {{s|XIX}}. En dehors de l'Angleterre, les anglicans sont parfois appelés « [[Église épiscopalienne|épiscopaliens]] »<ref>Glossaire, site du Musée virtuel du protestantisme, consulté le {{date-|11Lien octobreweb 2017}}|titre=Épiscopalien [|url=https://www.museeprotestant.org/glossary/episcopalien/]. |site=Musée protestant |consulté le=2023-04-18}}</ref>, c'est le cas notamment auxdes Églises des [[Église épiscopalienne des États-Unis|États-Unis]] et enou d’[[Église épiscopalienne écossaise|Écosse]]. ; cela vient du fait que l’anglicanisme fonctionne selon un [[système épiscopal]], contrairement aux autres confessions protestantes, plutôt [[Système presbytérien synodal|presbytéro-synodales]] ou [[Congrégationalisme|congrégationalistes]].

L'origine de cette confession remonte à la décision du [[Liste des monarques d'Angleterre|roi d'Angleterre]] {{noble|Henri VIII}}, au {{s|XVI}}, de rompre avec le [[pape]] pour causes surtout [[Politique|politiquespolitique]]s etplutôt que [[Théologie|théologiques]] via l'[[acte de suprématie]] ([[1534]]).
 
La doctrine anglicane est énoncée dans les [[Trente-neuf articles]]<ref name="39 articles">{{Lien web|titre = TRENTE-NEUF ARTICLES |site = [[Encyclopædia Universalis]] |url = https://www.universalis.fr/encyclopedie/trente-neuf-articles/ |consulté le = 2016-01-20}}.</ref> (''{{Langue|en|Bill of {{XXXIX}} articles}}'') qui ont longtemps eu une valeur impérative. L'éventail entre les positions doctrinales est très large et donne lieu à de nombreuses classifications ([[Haute Église]], [[Basse Église]], ''{{Langue|en|[[broad church]]}}'', [[anglo-catholicisme]], [[anglicanisme évangélique]]…).
 
On appelle « Communion anglicane » un ensemble de plusieurs [[Église autocéphale|églisesÉglises autocéphale]]s de théologie anglicane qui s'affirment ainsi être en pleine communion (doctrinale, spirituelle, épiscopale, [[Sacrement|sacramentelle]]). La Communion anglicane mondiale représente environ {{nombre|85|millions}} de fidèles. Le gouvernement de ses églisesÉglises est confié à des [[synode]]s auxquels participent évêques, clercs et laïcs élus.
 
Parfois présentées comme une ''{{lang|la|via media}}'' (voie médiane) entre le [[catholicisme]] et le [[protestantisme]], les Églises de la Communion anglicane se disent à la fois [[Catholicisme|catholiques]] et [[Églises réformées|réformées]] : catholiques (sans être romaines) parce qu'elles se considèrent en continuité avec la [[succession apostolique]], et réformées parce qu'elles adhèrent aux principes théologiques issus de la [[Réforme protestante]], notamment la centralité des [[Saintes Écritures]] et les célébrations [[Liturgie|liturgiques]] en [[langue vernaculaire]].
 
Alors quequ'elle pendanta longtemps lamaintenu une coexistence apaisée entre deses tellescourants positions divergentes était considérée comme une spécificité de l'anglicanismedivergents, la Communion anglicane est depuis la fin du {{s|XX}} soumise à de fortsfortes tensions sur certaines questions, notamment l'[[ordination des femmes]] et la [[Homosexualité dans l'anglicanisme|position par rapport à l'homosexualité]]<ref>{{Lien web|titre = Trois évêques anglicans rejoignent l’Église catholique |url = http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Trois-eveques-anglicans-rejoignent-l-Eglise-catholique-_NG_-2011-01-16-561981 |site = [[La Croix]] |date=2011-01-16 |consulté le = 2016-01-20}}.</ref>.
 
== Étymologie ==
Le mot « anglican » provient de l'expression [[Latin médiéval|latine médiévale]] ''{{lang|la|ecclesia anglicana}}'', attestée en 1246, qui signifie « église anglaise »<ref>{{en}} {{lien|lang=en|trad=[[James Moyes}}]], "{{lang|en|Anglicanism}}", article de la {{lang|en|Catholic Encyclopedia}}, éditeur : [[D. Appleton & Company|{{lang|en|Robert Appleton Company}}]], New York, 1907, {{p.|499–500}}.</ref>. L'[[adjectif]] « anglicane » ainsi donné à l'Église d'Angleterre n'a donc pas été inventé par le roi {{noble-|Henri VIII}}. De plus, il n'est que peu utilisé au {{s-|XVI}} pour désigner cette église : dans les textes législatifs se référant à l'église établie en Angleterre, on ne se préoccupe pas de la décrire ; ''{{lang|en|Church of England}}'' est suffisant, bien que le terme « protestant » soit aussi utilisé dans les actes ayant trait à la succession des rois d'Angleterre et aux qualifications requises pour cette dignité. Dans l'[[ActeActes d'Union (1800)|Acte d'Union avec l'Irlande de 1800]], qui crée une « Église unie d'Angleterre et d'Irlande », il est spécifié qu'il s'agit d'une « église protestante épiscopale », soulignant ainsi la différence avec la constitution [[Système presbytérien synodal|presbytéro-synodale]] qui prévalait dans l’[[Église d’Écossed'Écosse]]<ref>Texte de l’''{{lang|en|Union with Ireland Act}}'' (1800), {{nobr|article 5}}.[http://www.actofunion.ac.uk/viewHansards.php?id=0123&startPage=613&finishPage=1242&institution=4&query=episcopal&picNumber=615].</ref>.
 
Le mot « anglicanisme » commence quant à lui à être utilisé au {{s-|XIX}}<ref name="ODCC">{{lang|en|The Oxford Dictionary of the Christian Church}}, sous la direction de F. L. Cross et [[Elizabeth Livingstone|E. A. Livingstone]], {{lang|en|[[Oxford University Press]]}}, USA; {{3e|édition}}, 1997, {{p.|65}}.</ref>.
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[[Fichier:Clement VII. Sebastiano del Piombo. c.1531..jpg|vignette|gauche|{{noble|Clément VII}} refuse d'accorder l'annulation demandée par {{noble|Henri VIII}}.]]
[[Fichier:Book of Common Prayer 1760.jpg|vignette|Le [[Livre de la prière commune]] en 1760.]]
Bien que les îles britanniques n'aient pas été à l'écart du bouillonnement d'idées qui agitait l'Europe au {{s-|XVI}}, que ce soit par l'intermédiaire de clercs britanniques ou au travers d'influences importées du continent<ref>{{article|langue=en |nom1={{lien|lang=en|trad=Roland Bainton|texte=Bainton}} |prénom1=Roland H. |titre=Changing Ideas and Ideals in the Sixteenth Century |traduction titre=Idées et idéaux nouveaux au {{s mini-|XVI}} siècle |périodique={{lang|en|[[The Journal of Modern History]]}} |volume=8 |numéro=4 |année=1936 |passage=417–443 |lire en ligne=http://www.jstor.org/stable/1881436. |consulté le=12 octobre 2022 }}.</ref>, la séparation entre l'Église d'Angleterre et la [[Gouvernement de l'ÉgliseCurie catholiqueromaine|papauté]] tient moins à des querelles théologiques qu'à des considérations politiques.
 
Le roi d'Angleterre, {{noble|Henri VIII}}, jusque-là soutien sans faille de la papauté, avait épousé en 1509 [[Catherine d'Aragon]]. Sans héritier mâle, et par ailleurs épris de sa maîtresse [[Anne Boleyn]], il fait parvenir au pape en 1527 une demande d'annulation de son mariage. Ayant essuyé en 1530 un refus définitif de {{noble|Clément VII}}, il se proclame l'année suivante alors « ''[[Chef suprême de l'Église d'Angleterre|Chef Suprême de l'Église et du Clergé d'Angleterre]]'' » et rompt toute relation diplomatique avec Rome.
Néanmoins, des considérations politiques se mêlent à ces affaires personnelles : le pouvoir spirituel du pape influence les sujets d'{{noble-|Henri VIII}}. {{refnec|{{noble-|Henri VIII}} voyait dans son mariage avec la veuve de son frère, le défunt prince Arthur, un mauvais présage divin, présage conforté par l'absence de descendance mâle. Ce n'est pas simplement une querelle politique, mais aussi une considération théologique complexe qui poussa {{noble-|Henri VIII}} à vouloir annuler son mariage : à cette époque, ne pas engendrer d'héritier mâle est perçu comme une punition divine, ce qui implique d'y répondre non seulement de manière politique, mais aussi de manière théologique}}. Le « divorce royal » peut alors être prononcé : dès que son union avec [[Catherine d'Aragon]] est invalidée par le nouvel [[archevêque de Cantorbéry]], [[Thomas Cranmer]], {{noble|Henri VIII}} épouse sa favorite le {{date-|23 mai 1533}}.
 
Ce n'est cependant qu'en 1559, avec le [[Règlement élisabéthain]], que la situation religieuse commence à se stabiliser en Angleterre et que l'anglicanisme prend véritablement forme, avec notamment l'introduction totale du ''[[Livre de prière commune (1549)|Livre de la prière commune]]'', qui trouve un point d'équilibre entre d'une part les tendances protestantes radicales qui s'étaient développées sous {{noble|Édouard VI}} et se trouvaient contenues dans la seconde version du ''{{lang|en|Book of Common Prayer}}'' (1552) et d'autre part le premier ''{{lang|en|Prayer Book}}'' « catholique » conservateur de 1549. En 1662, sous le règne du roi {{noble|Charles II (roi d'Angleterre)}}, une nouvelle version révisée du ''[[Livre de la prière commune|{{lang|en|Book of Common Prayer}}]]'' a été produite, acceptable pour les ecclésiastiques de la [[Haute Église]] comme pour au moins une partie des [[Puritanisme|puritains]] ; il fait toujours autorité à ce jour<ref>{{ouvrage|langue=en |nom1=Black |prénom1=Vicki K. |titre=Welcome to the Book of Common Prayer |éditeur= {{lang|en|Morehouse Publishing}} |année=2005 |lieu=[[Harrisburg]] ([[Pennsylvanie]]) |isbn=9780819221308 |passage=11,129}}.</ref>.
 
Des églises sœurs sont fondées en Écosse et en Irlande sous {{noble|Élisabeth Ire (reine d'Angleterre)}}, mais elles ne s'y imposent pas contre d'une part le [[Église d'Écosse|calvinisme écossais]] et d'autre part le [[Église catholique en Irlande|catholicisme romain irlandais]].
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=== Émergence de courants spirituels variés ===
[[Fichier:Wenceslas Hollar - Archbishop Laud (State 2).jpg|vignette|[[William Laud]], [[archevêque de Cantorbéry]] de [[1633]] à [[1640]] essaiera en vain d'uniformiser l'anglicanisme.]]
De 1633 à 1640, l'archevêque de Cantorbéry [[William Laud]] va tenter de mettre en œuvre une politique d'uniformisation religieuse. Elle est rejetée par les [[non-conformistes]], notamment par les [[Puritanisme|puritains]] qui souhaitent parachever la Réforme en Angleterre. C'est une des causes de la [[première révolution anglaise]]. À partir de la [[Restauration anglaiseStuart|restauration de la monarchie]], deux groupes se font face dans l'anglicanisme : le mouvement [[Haute Église]] qui défend la reprise d'une politique d'uniformisation et le mouvement [[Latitudinaires|latitudinaire]], dit [[Basse Église]], qui souhaite une ouverture plus large, notamment en direction des non conformistes<ref>{{en}} Kelvin Randall<!-- Wikidata : Q113832169 -->, ''{{lang|en|Evangelicals Etcetera: Conflict And Conviction In The Church Of England's Parties}}'', {{lang|en|{{lien|lang=en|trad=Ashgate Publishing}}}}, {{date-|juin 2005}}, {{p.|6-7}}.</ref>. De 1643 à 1648, le [[Parlement d'Angleterre|parlement anglais]] organise une série de rencontres à l'[[abbaye de Westminster]] afin de clarifier les questions du culte, de la doctrine, du gouvernement et de la discipline dans l'Église d'Angleterre. Parmi les fruits de cette [[assemblée de Westminster]], la confession de foi de Westminster, [[confession de foi]] réformée suivant la tradition théologique [[Calvinisme|calviniste]], est rédigée en 1646 et largement adoptée par l'[[Église d'Angleterre]], comme par l'[[Église d'Écosse]]. Elle aura une influence prépondérante sur les églises [[Presbytérianisme|presbytériennes]] à travers le monde. La confession de foi calviniste fut néanmoins déclarée invalide par le parlement après la Restauration, sous le règne de {{noble-|Charles II}} en 1660.
 
Au cours du {{s-|XVIII}} et dans la première moitié du {{s-|XIX}}, l'anglicanisme connaît une phase d'intense [[Réveil chrétien|réveil religieux]], qui voit l'émergence de l'[[évangélisme]] anglican mais aussi la fondation du [[méthodisme]]. À l'opposé, avec le [[mouvement d'Oxford]] une part des anglicans [[Haute Église]] se tourne vers une remise en valeur de la tradition apostolique et forme un nouveau mouvement, le [[tractarianismemouvement d'Oxford]] (ou ''tractarianisme'') qui devient ensuite l'[[anglo-catholicisme]].
 
Enfin, dans la lignée du [[protestantisme libéral]] naissant, émerge un mouvement qui se dénomme {{lang|en|[[Broad church]]}}<ref>{{en}} Kelvin Randall<!-- Wikidata : Q113832169 -->, ''{{lang|en|Evangelicals Etcetera: Conflict And Conviction In The Church Of England's Parties}}'', {{lang|en|{{lien|lang=en|trad=Ashgate Publishing}}}}, {{date-|juin 2005}}, {{p.|10}}.</ref>.
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=== La première cathédrale anglicane en dehors des îles britanniques ===
C'est au Canada, plus précisément dans la ville de Québec, que la première cathédrale anglicane en dehors des îles britanniques a été édifiée. Consacrée en 1804, il s'agit du premier édifice construit en dehors des îles britanniques afin d'être utilisé comme cathédrale anglicane. Deux officiers britanniques ont dessiné les plans de l'édifice<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1={{lien|lang=en|trad=Colin Buchanan (bishop)|fr=[[Colin Buchanan (évêque)|texte=Colin Buchanan}}]] |titre=Historical Dictionary of Anglicanism |éditeur=<!-- serait-ce chez « Scarecrow Press » comme pour l’édition de 2006 ? cf. article de l’auteur sur WP:EN --> |année=2015 |pages totales=760 |passage=120 |isbn=978-1-4422-5016-1 |lire en ligne=https://books.google.ca/books?id=mFCbCgAAQBAJ&pg=PA120&q=the+first+Anglican+cathedral+outside+the+British+Isles+UK+history}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |lang=en |titre=Holy Trinity AN — Éditions Sylvain Harvey |url=https://www.editionssylvainharvey.com/holy-trinity-an |site=[[Éditions Sylvain Harvey]]<!-- Wikidata : Q115411024 --> |consulté le=27-07-2020}}.</ref>.
 
== Organisation des Églises et de la communion anglicane ==
Selon la {{Lien|lang=en|trad=List of Christian denominations by number of members|fr=Listeliste des dénominations chrétiennes par nombre de fidèles}}, la confession anglicane regrouperait, en 2001, {{nombre|110|millions de croyants}}, toutes dénominations confondues.
 
=== Un fonctionnement synodal ===
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L'unité de référence est le [[diocèse]], dirigé par un [[évêque]] nommé et contrôlé par un [[synode]] général.
 
Il comprend différentes [[paroisse]]s organisées en [[Doyenné (christianisme)|doyennés]]. Chaque paroisse est prise en charge par un [[Pasteur chrétien(christianisme)|prêtre]] (en anglais ''{{lang|en|priest}}''), sous la responsabilité de l'évêque.
 
Une différence importante avec l'Église catholique romaine est qu'à tous les niveaux à partir du doyenné, le gouvernement de l'Église est confié à des [[synode]]s auxquels participent clercs et laïcs élus : synode de doyenné, synode diocésain, et enfin, le synode général qui concerne l'ensemble de la province. Ce dernier est tricaméral, avec une chambre des évêques, une chambre des clercs et une chambre des laïcs (exception faite de l'[[Église épiscopalienne des États-Unis]], possédant deux chambres : la chambre des évêques et la chambre des députés - diacres, prêtres, laïcs). Suivant la nature des questions traitées, différents types de majorité sont requis, voire l'accord de l'évêque dirigeant le diocèse<ref name= "str">{{en}} Voir par exemple la description de l'organisation de [http://www.cofe.anglican.org/about/cofeorg/ l'Église d'Angleterre].</ref>.
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=== La Communion anglicane ===
[[Fichier:Anglican Communion corrected.png|gauche|vignette|La Communion anglicane dans le monde, instrument d'unité entre les anglicans.]]
La "Communion anglicane" estdésigne l'ensemble des Églises anglicanes et épiscopaliennes (on dit « provinces ») en communion avec l'[[archevêque de Cantorbéry]], présente dans {{nombre|165|pays}} et comptant environ {{nombre|85|millions}} de membres<ref>Passé de {{nombre|47|millions}} en 1970 à {{nombre|85|millions}} en 2010, les églises anglicanes pourraient compter {{nombre|165|millions}} de fidèles vers 2050, dont 50 au Nigéria et 38 en Ouganda ; {{cf.}} {{Ouvrage|langue=en |prénom1=David |nom1=Goodhew |titre=Growth and Decline in the Anglican Communion |sous-titre=1980 to the Present |passage=Pt64-78 |éditeur=[[Routledge]] |année=2016 |isbn=978-1-317-12441-2 |lire en ligne=https://books.google.be/books?id=js6iDQAAQBAJ&pg=PT64 |consulté le=2021-08-19}}.</ref>. La Communion anglicane, tout comme l'Église orthodoxe, est une communion d'Églises [[Église autocéphale|autocéphales]], mais néanmoins interdépendantes. Bien que plusieurs églises anglicanes existent à travers le monde, comme c'est le cas pour l'Église catholique romaine (présente en France, en Espagne, etc.), ou encore pour l'Église orthodoxe (présente en Russie, en Serbie{{etc.}}), il ne s'agit que d'une seule Église. Elles sont rassemblées dans la Communion anglicane<ref>{{Lien web|lang=en |titre = Anglican Communion Home Page |url = http://www.anglicancommunion.org/ |site = anglicancommunion.org |consulté le = 2016-01-18}}.</ref>, au sein de laquelle l'[[Église d'Angleterre]]<ref>{{Lien web|langue = en |date = |titre = Church of England |url = https://churchofengland.org |site = [[Église d'Angleterre|churchofengland.org]] }}.</ref> et son primat, l'[[archevêque de Cantorbéry]]<ref>{{Lien web|lang=en |titre = The Archbishop of Canterbury |url = http://www.archbishopofcanterbury.org/ |site = [[Archevêque de Cantorbéry|archbishopofcanterbury.org]] |consulté le = 2016-01-18}}.</ref>, ne jouissent que d'une primauté d'honneur. Ces Églises sont en pleine communion (doctrinale, spirituelle, épiscopale, [[Sacrement|sacramentelle]]).
 
==== Emprise géographique et diversité de statuts ====
{{Article détaillé|Liste des provinces ecclésiastiques anglicanes}}
La Communion anglicane compte {{nombre|40|provinces}} ecclésiastiques qui sont autant d'églises interdépendantes. On y trouve :
 
* les églises historiques des îles britanniques ([[Église d'Angleterre|Angleterre]], [[Église au Payspays de Galles|Pays de Galles]], [[Église épiscopalienne écossaise|Écosse]], et [[Église d'Irlande|Irlande]], cette dernière correspondant à toute l'île) ;
* des églises coïncidant avec le territoire d'un État (comme au Canada, ou en Ouganda) ;
* mais aussi des églises couvrant le territoire de plusieurs nations (comme l'[[Église de la Province de l'océan Indien]] ou celle de la Province d'Afrique centrale).
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[[Fichier:Justin Welby.jpg|vignette|L’[[archevêque de Cantorbéry]] possède une forme de [[primauté d’honneur]] au sein de la Communion Anglicane.]]
 
L'[[archevêque de Cantorbéry]] est nommé par une commission royale, les résultats étant ensuite présentés au premier ministre du [[Royaume-Uni]] agissant au nom du monarque, qui est ''{{lang|la|ex officio}}'' le [[Gouverneur suprême de l'Église d'Angleterre|gouverneur de l’Église d'Angleterre]]<ref name= "str" />.
==== L'archevêque de Cantorbéry ====
{{article détaillé|Archevêque de Cantorbéry}}
L'archevêque de Cantorbéry est nommé par une commission royale, les résultats étant ensuite présentés au premier ministre du [[Royaume-Uni]] agissant au nom du monarque, qui est ''{{lang|la|ex officio}}'' le [[Gouverneur suprême de l'Église d'Angleterre|gouverneur de l’Église d'Angleterre]]<ref name= "str" />.
 
Pour des raisons historiques, l'[[archevêque de Cantorbéry]] possède une forme de primauté d'honneur sur les autres évêques anglicans (''{{lang|la|Primus inter pares}}''). Il n'exerce pour autant aucun pouvoir sur les églises sœurs de la Communion anglicane. Il est considéré comme le chef spirituel de la Communion anglicane et le garant de son unité (en précisant néanmoins que dans les faits, tant pour les anglicans que pour les orthodoxes, aucun homme/femme ne peut assumer le rôle de « garant de l'unité » ; seul le Saint-Esprit est le garant de l'unité visible et spirituelle du Corps du Christ qu'est l'Église). Depuis le {{date-|21 mars 2013}}, c'est l'ancien évêque de Durham, [[Justin Welby]], qui occupe cette fonction.
 
Pour des raisons historiques, l'[[archevêque de Cantorbéry]] possède une forme de primauté d'honneur sur les autres évêques anglicans (''{{lang|la|Primus inter pares}}''). Il n'exerce pour autant aucun pouvoir sur les églises sœurs de la Communion anglicane. Il est considéré comme le chef spirituel de la Communion anglicane et le garant de son unité (en précisant néanmoins que dans les faits, tant pour les anglicans que pour les orthodoxes, aucun homme/femme ne peut assumer le rôle de « garant de l'unité » ; seul le Saint-Esprit est le garant de l'unité visible et spirituelle du Corps du Christ qu'est l'Église). Depuis le {{date-|21 mars 2013}}, c'est l'ancien évêque de Durham, [[Justin Welby]], qui occupe cette fonction.
Jusqu'au {{s-|XX}}, les archevêques de Cantorbéry occupaient leur fonction jusqu'à leur décès. Depuis, il est devenu habituel qu'ils se retirent, parfois en suivant la limite d'âge de {{nombre|72|ans}} commune aux évêques anglicans, parfois même auparavant. Les interventions des anciens archevêques de Cantorbéry, comme [[George Carey]] depuis 2003, ont souvent un certain impact dans le monde anglican. Elles sont aussi parfois critiquées comme mettant le titulaire actuel de la fonction en porte à faux<ref>{{lien brisé|lang=en |url=http://www.timesonline.co.uk/tol/news/uk/article706041.ece |titre=Open letter to Lord Carey of Clifton |site=[[timesonline.co.uk]]<!-- |date=? --> }}.</ref>.
 
Jusqu'au {{s-|XX}}, les archevêques de Cantorbéry occupaient leur fonction jusqu'à leur décès. Depuis, il est devenu habituel qu'ils se retirent, parfois en suivant la limite d'âge de {{nombre|72|ans}} commune aux évêques anglicans, parfois même auparavant. Les interventions des anciens archevêques de Cantorbéry, comme [[George Carey]] depuis 2003, ont souvent un certain impact dans le monde anglican. Elles sont aussi parfois critiquées comme mettant le titulaire actuel de la fonction en porte -à -faux<ref>{{lien brisé|lang=en |url=http://www.timesonline.co.uk/tol/news/uk/article706041.ece |titre=Open letter to Lord Carey of Clifton |site=[[timesonline.co.uk]]<!-- |date=? --> }}.</ref>.
 
=== Les instruments d'unité ===
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=== L'Anglican Use Society ===
Le rôle de cette organisation catholique est de soutenir l'[[Ordinariat personnel Notre-Dame-de-Walsingham|Ordinariat anglican]], d'[[évangéliser]] et de promouvoir l'[[promouvoirUsage anglican]] au sein de l'anglicanisme[[Église catholique]]<ref>{{lien web|langue=en |titre=About Us {{!}} ACSociety |url=http://www.acsociety.org/our-school |site={{lang|en|ACSociety}} |consulté le=27-07-2020}}.</ref>.
 
== Doctrine ==
=== Statut et rôle du clergé ===
[[Fichier:Rt rev barbara harris102x135.jpg|vignette|Barbara Harris, première femme évêque anglican (1980).]]
Les Églises anglicanes ont conservé les trois ministères de l'Église primitive, à savoir : [[Diacre (christianisme)|diaconat]], [[Prêtre anglican|prêtrise]] et [[Évêque|épiscopat]]. Suivant en cela l'usage des autres [[églises protestantes]] et orthodoxe, l'anglicanisme ne connaît pas le [[célibat sacerdotal]] : à la différence de la règle en vigueur dans l'[[Église catholique romaine]], tous les ecclésiastiques ont le droit de se marier et d'avoir des enfants, que ce soit avant ou après leur [[Ordre (sacrement)|ordination]]. Certains, notamment parmi ceux de tendance [[Anglo-catholicisme|anglo-catholique]], choisissent cependant de vivre leur ministère en s'engageant au célibat<ref>{{en}} Conférence de [[David Hope (baron Hope de Thornes)|David Hope]] (alors évêque anglican de Londres) : [http://www.clerus.org/clerus/dati/2000-10/11-999999/12en.html {{lang|en|The Anglican Communion and priestly celibacy}}].</ref>.
 
Dans la plupart des églises anglicanes, il est aussi possible pour des [[Ministères féminins dans le christianisme|femmes d'être ordonnées prêtres]] et même [[évêques]] dans quinze des Églises de la Communion anglicane - aux États-Unis, en Écosse, au Canada ou en Nouvelle-Zélande notamment<ref>''Les futures femmes évêques anglaises sèment le trouble dans l'Église'', in ''[[TopChrétien|Top Chrétien]]'' d'après [[Belga]], {{date-|09/07/2008}}.</ref>. Le [[Synode|Synode Général]] de [[York]] en {{date|juillet 2008}} a décidé par vote d'étendre cette capacité à l'Angleterre<ref name="article en ligne">''L'Église anglicane [d'Angleterre] approuve le principe de l'ordination des femmes évêques'', in ''[[Le Monde]]'' d'après les agences [[Agence France-Presse|AFP]] et [[Associated Press|AP]], le {{date-|08/07/2008}}, [https://www.lemonde.fr/europe/article/2008/07/08/l-eglise-anglicane-approuve-le-principe-de-l-ordination-des-femmes-eveques_1067488_3214.html article en ligne].<!-- à wikifier via un modèle dédié ? --></ref>. Mais cette proposition a finalement été rejetée lors du vote du {{date-|20 novembre 2012}}<ref>Thierry Portes, [http://www.lefigaro.fr/international/2012/11/20/01003-20121120ARTFIG00424-l-eglise-anglicane-se-divise-sur-les-femmes-eveques.php Le non des laïcs anglicans aux femmes évêques], [[Le Figaro]], {{date-|20 novembre 2012}}.</ref>. Elle est finalement acceptée lors du synode général de l'Église d'Angleterre, le {{date-|13 juillet 2014}}, ouvrant désormais le ministère épiscopal aux femmes. Cette mesure du synode a été ratifiée par le Parlement, signée par la Reine, et validée de nouveau par le synode général, réuni le {{date-|17 novembre 2014}}. Ainsi, le {{date-|26 janvier 2015}} est consacrée évêque Libby Lane, première femme (devenue depuis évêque de Derby).
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C'est pourquoi une grande variété de positions doctrinales coexistent concernant l'Eucharistie. Certains anglicans considèrent l'Eucharistie comme un simple mémorial, d'autres adhèrent à une forme plus ou moins forte de présence réelle du Christ dans le pain et le vin, sachant que les Trente-Neuf articles<ref name="39 articles" /> repoussent explicitement la doctrine de la [[transsubstantiation]], mais la plupart souscrivent à la présence spirituelle - [[Présence réelle#Enjeux théologiques|présence en elle-même bien réelle]] comme le soulignent volontiers les théologiens calvinistes<ref name="EP36">Édouard Pache, La Cène selon Calvin, article de la Revue de théologie et de philosophie, {{24e|année}} (1936), {{nobr|cahier 101}} [http://doi.org/10.5169/seals-380300].</ref>.
 
Le dimanche (et même en semaine), on célèbre l’[[eucharistie]], selon la même structure que dans les autres Églises traditionnelles. Selon la tradition de l’[[Église catholique romaine|Église]] primitive, les fidèles communient sous les deux espèces{{RefsouRéférence souhaitée}}.
 
=== Liturgie ===
[[Fichier:Book of commonCommon prayerPrayer, 1549 (2).jpg|vignette|redresse=0.8|''{{lang|en|The [[Book of Common Prayer]]}}'' (1549).]]
La Communion anglicane ne possède pas de liturgie uniforme, cependant le ''Livre de la prière commune'' sert de référence commune. Depuis sa [[Livre de prière commune (1549)|première édition en 1549]] (une première version de 1544 était moins marquée par la Réforme), sous la présidence de l'archevêque de Cantorbéry [[Thomas Cranmer]], il a subi de nombreuses révisions (notamment en 1559 et 1662), traductions et adaptations locales par les églises-sœurs.
 
Fait intéressant pour les francophones membres du Commonwealth ou encore représentants d’anciennes colonies anglaises, le ''Livre de la prière commune'' a été traduit en français en 1662 par le [[Jersey|Jersiais]] Jean Le Vavasseur.
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Sous l'influence du [[mouvement liturgique]], l'Église d'Angleterre a introduit en 1980 un concurrent au ''Livre de la prière commune'', l’''{{lang|en|Alternative Service Book}}'' dont l'usage s'est rapidement répandu dans les paroisses, avant d'être lui-même remplacé à partir de 2000 par une série de livres intitulés ''{{lang|en|Common Worship}}''.
 
Des organisations anglicanes comme la ''{{lang|en|Prayer Book Society}}''<ref>{{Site officiel|en}} [|https://www.pbs.org.uk Site officiel]}} de la ''{{lang|en|Prayer Book Society}}'', au Royaume-Uni.</ref> promeuvent au contraire le maintien des livres liturgiques traditionnels, et prônent également le maintien de la doctrine anglicane originelle. Ils déplorent la marginalisation du ''{{lang|en|Book of Common Prayer}}'' de 1662 et tentent d'y donner accès au plus grand nombre.
 
Parallèlement, certaines paroisses anglo-catholiques utilisent des traductions du [[missel romain]] convenablement adaptées : ce sont le missel anglais et le missel anglican. Certaines liturgies anglo-catholiques sont très proches de la forme actuelle du [[rite romain]], ou de sa [[Rite tridentin|forme tridentine]]), voire du [[rite de Sarum]] antérieur à la Réforme.
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=== Tradition musicale anglicane ===
==== Histoire de la musique d'église anglicane ====
* Dans les {{nobr|années 1530}}, après la séparation d'avec l’Église catholique, la liturgie latine fut remplacée par des textes et des prières en anglais. [[Thomas Cranmer]] introduisit le ''{{lang|en|[[Livre de la prière commune]] (Book of Common Prayer]]}})'' en 1549<ref>{{Ouvrage|lang=en |prénom1=F |nom1=Proctor |prénom2=W.H. |nom2=Frere |titre=A New History of the book of Common Prayer |éditeur=[[Macmillan Publishers|Macmillan]] |année=1905 |isbn= |passage=31}}.</ref>{{,}}<ref name="hoch">{{Ouvrage|langue=en |prénom1=Matthew |nom1=Hoch |titre=Welcome to Church Music & The Hymnal 1982 |éditeur={{lang|en|Church Publishing, Inc.}}<!-- s’agit-il de {{lien|lang=fr|trad=Church House Publishing}} ? --> |année=2015 |pages totales=2–11 |isbn=978-0-8192-2942-7 |lire en ligne=https://books.google.co.uk/books?id=44MQBgAAQBAJ&lpg=PA2&dq=anglican%20church%20music%20worldwide%20anglican%20communion&pg=PA3#v=onepage&q&f=false |consulté le=23 août 2017}}.</ref>. Ces changements se répercutèrent sur la musique religieuse, et les chants traditionnels latins furent d'abord chantés en anglais. Il s'ensuivit une période de grande créativité et la [[Maison Tudor#Période Tudor|période Tudor]] produisit une abondance de musique destinée aux services religieux anglicans.
* Pendant le règne d'{{noble|Élisabeth Ire (reine d'Angleterre)}}, les musiciens de la {{lang|en|[[Chapel Royal]]}} furent sollicités pour démontrer que la nouvelle religion, le protestantisme, n'avait rien à envier à l'ancienne, le catholicisme, en termes de magnificence et de grandeur ; parmi eux, on a retenu les noms de [[Thomas Tallis]], de [[Robert Parsons]] et de [[William Byrd (compositeur)|William Byrd]]<ref name="unger">{{Ouvrage|langue=en |prénom1=Melvin P. |nom1=Unger<!-- Wikidata : Q93245352 --> |titre=Historical dictionary of choral music |lieu=Lanham, Md. |éditeur={{lang|en|[[Scarecrow Press]]}} |année=2010 |pages totales=584 |isbn=978-0-8108-7392-6 |lire en ligne=https://books.google.co.uk/books?id=SvD9Ou7wdccC&lpg=PA115&dq=chapel%20royal%20reformation%20music%20in%20English&pg=PA116#v=onepage&q&f=false |consulté le=3 septembre 2016 |passage=116}}.</ref>{{,}}<ref name="williamson">{{Ouvrage|lang=en |prénom1=Magnus |nom1=Williamson |titre=Commentary : Robert Parsons (d.1572), The First Service : Magnificat and Nunc dimittis |lieu=Oxford |éditeur={{lang|en|[[Oxford University Press]]}}, pour la {{lang|en|Church Music Society}} |année=2003 |isbn=978-0-19-395380-2 |isbn10=0193953803 |lire en ligne=http://www.church-music.org.uk/commentaries/Parsons-commentary.pdf |consulté le=5 septembre 2016}}.</ref>.
* Lors de la [[Première révolution anglaise|guerre civile anglaise]], l'influence des [[Puritanisme|puritains]] devint prédominante dans l’Église d'Angleterre. La musique d'église adopta alors un style plus simple. Sous la [[Restauration anglaise|RestaurationStuart]] (à partir de 1660), la musique baroque anglaise fut introduite dans les services religieux, avec des accompagnements par des instruments à cordes et à vent. Fin {{s-|XVII}}, le compositeur [[Henry Purcell]], qui fut organiste à la fois de la {{lang|en|Chapel Royal}} et de {{lang|en|l'[[Abbaye de Westminster Abbey]]}}, écrivit de nombreux hymnes et musiques d'accompagnement des services religieux.
* Pendant l'[[époque georgienne]], [[Georg Friedrich Haendel]] fut un compositeur de première importance (et resté de confession luthérienne), à l'origine de tout un répertoire d'hymnes et de cantiques, bien qu'il n'ait jamais tenu de poste dans l'église<ref name="hoch" />.
* Vers 1839, un renouveau de la musique chorale survint en Angleterre, en partie alimentée par le [[Mouvement d'Oxford]], qui voulait que l'église anglicane revienne à des pratiques liturgiques issues du catholicisme (voir paragraphe ci-après). Parmi les compositeurs actifs à cette époque, on trouve [[Samuel Sebastian Wesley]], [[Charles Villiers Stanford]]. Le répertoire anglican actuel a conservé bon nombre des œuvres grandioses pour chœur et orgue dues aux musiciens de la fin du {{s-|XIX}} et du début du {{s-|XX}} tels que [[Thomas Attwood Walmisley]], [[Charles Wood (compositeur)|Charles Wood]], Thomas Tertius Noble, Basil Harwood et [[George Dyson]].
 
==== Chant traditionnel de type grégorien<ref>Ce paragraphe a été transféré de l'article [[chant grégorien]].</ref> ====
* Le premier livre de chant anglican ''{{lang|en|The Book of Common Praier noted}}'', publié en 1550, est dû à un compositeur important à l'époque, John Merbecke<ref>{{en}}https://books.google.fr/books?id=ezVH2h6PKUcC&pg=PA39 {{p.|39-43}}.</ref>, qui y a mêlémêle des chants issus du [[Chant grégorien|répertoire grégorien]] età ses propres œuvres. IlLe adoptaitmusicien adopte des [[Syllabique|chants syllabiques]], tels ceux de [[Martin Luther]], mais conserve la notation musicale restait en [[neume]]s. Les mélodies de chant grégorien y sont reconnaissables, mais dénaturées, par exemple ce ''<!-- {{lang|la| ou autre code langue ? -->Sursum corda'' (version anglicane, en anglais, 1550) {{écouter en ligne|lien=https://www.youtube.com/watch?v=GRFn3DsZR5Y}}
* À la suite des révisions successives du ''{{lang|en|Book of Common Prayer}}'', le recueil de chants de Merbecke futest abandonné. Puis, au {{s-|XVII}}, l'usage du [[plain-chant]] disparutdisparaît complètement sous l'influence des anglicans de tendance [[Calvinisme|calviniste]]<ref name="plain">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Raymond F. Glover |titre=The Hymnal 1982 Companion |éditeur= |année=1990 |pages totales=2949 |passage=177 |isbn=978-0-89869-143-6 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=la_H-7231NAC&pg=PA177}}.<!-- Bot: Description à recycler : p. 177-193 --></ref>.
* Dans les {{nobr|années 1840}}, l'ancienne tradition oubliée futest redécouverte par le [[mouvement d'Oxford]] et: c'est ainsi que le livre de Merbecke et ses chants issus du chant grégorien furentsont réintroduits dans la liturgie anglicane. Toutefois, la plupart des diocèses chantaientchantent ces hymnes avec l'un [[Accompagnement (musique)|accompagnement]] à l'[[orgue]] ou l'une [[Harmonisation (écriture musicale)|harmonisation]] à {{nombre|4|quatre voix}}, à la place du [[Monodie|chant monodique]]. Ce— ce dernier étaitétant trop simpliste pour queêtre accepté par les fidèles l'acceptent<ref name="plain" />.
* Dans la deuxième moitié du {{s-|XIX}}, la restauration du chant grégorien authentique par les moines de l'[[abbaye Saint-Pierre de Solesmes]] contribua à améliorer le répertoire du [[chant liturgique]] anglican. En Angleterre, une « Association du plain-chant et de la musique médiévale » fut fondée en 1888 afin de promouvoir les études et les publications dans ce domaine<ref>{{en}}http://www.plainsong.org.uk<!-- à wikifier : ajouter titre, etc. -->.</ref>{{Référence non conforme}}{{,}}<ref>{{en}}La revue semestrielle de cette association paraît toujours, publiée par les [[Cambridge University Press|Presse universitaire de Cambridge]] [http://journals.cambridge.org/action/displayJournal?jid=PMM].</ref>. Aux [[États-Unis]], le pasteur Charles Winfred Douglas († 1944) continua jusqu'à son décès à publier un grand nombre d’œuvres en plain-chant inspirés de la réforme de Solesmes de sorte que la pratique du plain-chant en Amérique devint plus fréquente qu'en Angleterre<ref name="plain" />{{,}}<ref>{{en}} http://anglicanhistory.org/music/douglas/list.html<!-- à wikifier : ajouter titre, etc. -->.</ref>{{Référence non conforme}}{{,}}<ref>Ses publications, en notation contemporaine mais aussi en neumes, notamment sa préface du [[graduel]] publié en 1933, témoignent de sa compétence [http://anglicanhistory.org/music/douglas/kyrial1933.pdf {{pdf}}]. {{en}}http://www.cyberhymnal.org/bio/d/o/douglas_cw.htm<!-- à wikifier : ajouter titre, etc. -->.</ref>{{Référence non conforme}}.
* Évolution récente : l'[[œcuménisme]] a ouvert une nouvelle porte. Ainsi, le chœur de l'église ''{{lang|en|Christ Church St Laurence}}'' à [[Sydney]] exécute, lors des cultes dominicaux, des chants grégoriens ainsi que des [[polyphonie]]s en latin, sous la direction de Neil McEwan ([[université de Sydney]])<ref>{{en}}http://www.ccsl.org.au/music-calendar/<!-- à wikifier : ajouter titre, etc. -->.</ref>{{Référence non conforme}}, spécialiste du chant grégorien<ref>Neil McEwan, ''{{lang|en|Interpretative signs and letters in gregorian chant}}'' dans les ''[[Études grégoriennes]]'', {{nobr romains|tome XXXIII}}, {{p.|107-147}}, [[Abbaye Saint-Pierre de Solesmes]], Solesmes 2005.</ref>.
 
=== Œcuménisme et accords d'intercommunion ===
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Après les [[conversations de Malines]] des {{nobr|années 1920}} qui sont restées sans lendemain, le dialogue a repris depuis 1967 avec l'Église catholique romaine dans le cadre de la [[Commission internationale anglicane-catholique romaine]]. Ce dialogue a été favorisé par les premiers contacts entre les papes et archevêques de Cantorbéry et la publication du décret sur l'œcuménisme {{lang|la|[[Unitatis Redintegratio]]}} lors du concile œcuménique {{lnobr rom|IIe concile œcuménique du Vatican|Vatican II}}. Il y est en effet affirmé que « Parmi celles qui gardent en partie les traditions et les structures catholiques, la Communion anglicane occupe une place particulière »<ref name="Vatican">{{lien web|langue=fr |titre=Décret sur l'œcuménisme Unitatis Redintegratio |url=http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_decree_19641121_unitatis-redintegratio_fr.html |éditeur=[[Saint-Siège]] |date=2002-01-25 |consulté le=2011-09-04}}.</ref>.
 
Les Églises anglicanes se disent à la fois [[Catholicisme|catholiques]] et [[Églises réformées|réformées]], et l'anglicanisme a souvent été présenté comme une ''{{lang|la|via media}}'' entre le catholicisme romain et le protestantisme. Elles se présentent comme des Églises catholiques non romaines, parce qu'elles se veulent en continuité avec la [[Tradition (christianisme)|Tradition]] (ainsi la [[Patristique et patrologie|patristique]] est très développée dans le monde anglican) et affirment avoir conservé la [[succession apostolique]]. L'Église orthodoxe<ref>[http://eglise-orthodoxe-de-france.fr/vagans_mgr_jean.htm L'Église orthodoxe et la conception de l'épiscopat], {{Mgr|Jean}} (Eugraph Kovalevsky), évêque de Saint-Denis, Présence Orthodoxe {{n°|4-2001}}.</ref> du patriarcat œcuménique de Constantinople a reconnu la validité de la succession apostolique en 1922 ; cependant, d'autres patriarcats, comme celui de Russie, ne sauraitsauraient reconnaître une quelconque succession apostolique, en outre par le fait de l'ordination épiscopale de femme, depuis {{date-|janvier 2015}}. L'Église catholique romaine ne leur reconnaît pas cette qualité : ainsi par la [[lettre apostolique]] ''[[apostolicae curae]]'' le pape {{noble|Léon XIII}} déclare en 1896 « nulles et sans valeur » les ordinations anglicanes (doctrine confirmée par le motu proprio ''{{lang|la|[[Ad Tuendamtuendam Fidemfidem]]}}'' en 1998). Les archevêques de Cantorbéry et d'York ont donné leur réponse dans ''{{lang|la|[[Saepiusapostolicae curae|saepius officio]]}}''. Pour autant, lors du [[IIe concile œcuménique du Vatican|concile {{nobr romromains|Vatican II}}]] est affirmée la {{Citation|place particulière}} des Anglicans, {{Citation|qui gardent en partie les traditions et les structures catholiques}}.
 
==== Relations avec le luthéranisme ====
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=== L'attraction du catholicisme ===
{{article détaillé|Anglicanorum Coetibuscoetibus}}
Au {{s-|XIX}}, la proximité doctrinale entre une partie des anglicans adeptes du [[mouvement d'Oxford]] et l'Église catholique a provoqué un certain nombre de conversions, à l'image de [[John Henry Newman]] et de [[Henry Edward Manning]].
 
Avec l'évolution doctrinale de l'anglicanisme à la fin du {{s-|XX}} et au début du {{s-|XXI}}, de nouvelles conversions ont lieu. La spectaculaire conversion de l'ancien Premier ministre [[Tony Blair]], ou des évêques anglicans de Londres, de Chichester et auxiliaire de Newcastle, ou encore, fin 2019, de Gavin Ashenden, évêque anglican et ancien aumônier de la reine Élisabeth<ref>[{{Lien web |langue=fr |titre=Ancien aumônier de la reine Élisabeth, il se convertit au catholicisme |url=https://fr.aleteia.org/2019/12/19/ancien-aumonier-de-la-reine-elisabeth-il-se-convertit-au-christianisme/ Voir|site=Aleteia ici]<!|date=2019-12-19 à wikifier : ajouter titre, etc.|consulté le=2024-01->.20}}</ref>{{Référence non conforme}} sont, de leur propre aveu, très majoritairement consécutives aux divisions sur le mariage homosexuel, l'ordination des femmes et des homosexuels en tant que prêtres au sein de l'Église d'Angleterre.
 
Le {{date-|9 novembre 2009}}, le Vatican a publié une Constitution apostolique, signée par {{noble-|Benoît XVI}} le {{date-|4 novembre}} précédent, intitulée ''{{lang|la|[[Anglicanorum Coetibus]]}}'' (« Des groupes d'anglicans »). Elle prévoit que les prêtres anglicans qui se rallieraient à Rome bénéficieront d'un ordinariat personnel leur permettant de conserver leurs traditions, notamment liturgiques, au sein de l'Église catholique.
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== Notes et références ==
{{références nombreuses|taille=3024}}
 
== Voir aussi ==
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=== Bibliographie ===
* {{en}} {{lien|lang=en|trad=Colin Buchanan (bishop)|fr=[[Colin Buchanan (évêque)|texte=Buchanan}}]], C. O. (2006). ''{{lang|en|Historical dictionary of Anglicanism}}''. {{lang|en|Historical dictionaries of religions, philosophies, and movements, {{nobr|no. 62}}}}. Lanham, Md: {{lang|en|[[Scarecrow Press]]}} {{OCLC|60971744}}.
* {{en}} Ward, K. (2006). ''{{lang|en|A history of global Anglicanism}}''. Cambridge, UK: {{lang|en|[[Cambridge University Press]]}} {{OCLC|70764829}}.
* {{Ouvrage|languelang=en |prénom1=Peter F.Stephen |nom1=Anson[[Stephen Neill|lien auteur1=Peter AnsonNeill]] |titre=The Call to the Cloister : Religious Communities and kindred bodies in the Anglican CommunionAnglicanism |éditeur=[[Society for Promoting Christian Knowledge|SPCK]] |année=1955 |isbn=}}.
* {{Ouvrage|lang=en |prénom1=Stephen |nom1={{lien|lang=en|trad=Stephen Neill|texte=Neill}} |titre=Anglicanism |éditeur= |année= |isbn=}}.
* {{Ouvrage|langue=en |prénom1=Edward |nom1=Norman |lien auteur1=Edward Norman |titre=Anglican Difficulties |sous-titre=A New Syllabus of Errors |éditeur={{lang|en|Morehouse}} |année=2004 |isbn=}}.
* {{Ouvrage|langue=en |prénom1=William L. |nom1=Sachs<!-- Wikidata : Q115288570 --> |titre=The Transformation of Anglicanism |sous-titre=From State Church to Global Community |éditeur={{lang|en|[[Cambridge University Press]]}} |année=1993 |isbn=}}.
* {{Ouvrage|langue=en |auteurs=Sykes, Stephen, John Booty et Jonathan Knight, (eds.) |titre=The Study of Anglicanism |lieu=Minneapolis |éditeur=[[Augsburg Fortress|{{lang|en|Fortress Press}}]] |année= |isbn=}}.
* {{en}} [[William Temple (archevêque)|William Temple]], ''{{lang|en|Doctrine in the Church of England}}''.
* {{Ouvrage|langue=en |prénom1=William Henry |nom1={{lien|lang=en|trad=William Griffith Thomas|texte=Griffith Thomas}} |titre=The Principles of Theology : An Introduction to the Thirty-Nine Articles |lieu=Londres |éditeur={{lang|en|[[Longmans, Green & Co]]}}<!-- Wikidata : Q105069773 --> |année=1930 |isbn=}}.
* {{fr}} Rémy Bethmont<!-- s’agit-il de Wikidata : Q101416552 ou d’un homonyme ? -->, ''L'anglicanisme. Un modèle pour le christianisme à venir ?'', {{lang|la|[[Labor et Fides]]}}, 2010, {{nb p.|253}}
* {{fr}} Jean-Paul Moreau, ''L'anglicanisme : ses origines, ses conflits : du schisme d'{{noble-|Henri VIII}} à la bataille de la Boyne'', [[Éditions L'Harmattan|L’Harmattan]], Paris, Budapest, Kinshasa, 2006, {{nb p.|257}} {{ISBN|2-296-01652-9}}.
* {{fr}} Hervé Picton<!-- Wikidata : Q113812361 -->, ''Histoire de l'Église d'Angleterre'', [[Éditions Ellipses|Ellipses]], 2006, {{nb p.|158}} {{ISBN|2-7298-2746-3}}.
* {{fr}} Louis-J. Rataboul, ''L'anglicanisme'', [[Presses universitaires de France]], {{coll.|[[Que sais-je ?]]}}, 1982, {{nb p.|127}} {{ISBN|2-13-037488-3}}.
* {{fr}} {{lien|lang=en|trad=[[Stephen Neill}}]], ''L'anglicanisme et la communion anglicane'', [[Éditions du Seuil|Seuil]], 1961, {{nb p.|421}}
 
=== Articles connexes ===
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* [[Mouvement anglican continué]] ({{nobr|années 1970}})
* [[Homosexualité dans l'anglicanisme]]
* [[MinistèreOrdination féminindes femmes dans le christianisme]]
* {{Lien|lang=en|trad=List of Anglican bishops who converted to Roman Catholicism|fr=Liste des évêques anglicans convertis au catholicisme}}
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