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'''Alphonse Juin''', né le {{date de naissance|16 décembre 1888}} à [[Annaba|Bône]] ([[département de Constantine]])<ref>Actuellement [[Annaba]] ([[Algérie]]).</ref> et mort le {{date de décès|27 janvier 1967}} à [[Paris]] ([[5e arrondissement de Paris|{{5e|arrondissement}}]]), est un [[général d'armée]] élevé à la dignité de [[maréchal de France]].
 
Il futest l'un des grands chefs de l'[[Armée française de la Libération|armée de la Libération]] en 1943-1944 et il s'illustraillustre surtout à la tête du [[corps expéditionnaire français en Italie]] qui, le {{date-|13 mai 1944}}, remportaremporte la victoire du [[Bataille du Garigliano (1944)|Garigliano]], ouvrant les portes de Rome aux Alliés qui piétinaient devant le [[Bataille du Monte Cassino|mont Cassin]].
 
Il est le seul général de la [[Seconde Guerre mondiale]] à avoir été élevé à la dignité de maréchal de France de son vivant, en [[1952]]<ref>En 1952, sous la présidence de [[Vincent Auriol]], [[Jean de Lattre de Tassigny]] et [[Philippe Leclerc de Hauteclocque]] sont élevés à la dignité de maréchal de France, à titre posthume. [[Marie-Pierre Kœnig]] est élevé à la dignité de maréchal de France, à titre posthume, en 1984, sous la présidence de [[François Mitterrand]].</ref>.
 
==Biographie==
== Début de carrière ==
=== Famille ===
[[Fichier:Acte de naissance Alphonse Pierre Juin 16 décembre 1888 Bône Algérie.jpg|thumb|left|[[Acte de naissance]] du Maréchal Juin le {{Date-|16|décembre|1888}} à [[Annaba|Bône]] ([[département de Constantine]]).]]
Alphonse Pierre Juin est né le {{Date-|16|décembre|1888}} à Sainte-Anne dans la commune de [[Annaba|Bône]], ([[département de Constantine]]), chez son grand-père maternel Pascal Salini dans un milieu modeste, de Victor Pierre Juin, gendarme, d'origine vendéenne, et de Précieuse Salini, sans profession, d'origine corse<ref>[[État civil français en Algérie|Registre d'état civil de la ville de Bône (1898)]], [[Archives nationales d'outre-mer]].</ref>. « Les hommes dira-t-il une fois général, ne se livrent qu’à ceux en qui ils se reconnaissent. Mon secret c’est d’avoir été du peuple comme eux, d’avoir vécu la vie du peuple, d’en connaître toutes les souffrances. »<ref>René Chambe, Le Maréchal Juin, duc du Garigliano, Presse de la cité, 1968</ref> Fils de Victor Pierre Juin (gendarme), d'origine vendéenne, et de Précieuse Salini (sans profession), d'origine corse, il poursuit ses études au [[lycée Bugeaud|grand lycée d'Alger]]. Il réussit 7e sur 209 en 1909 au concours d’entrée de Saint-Cyr et sort major de la ''promotion de Fès'' de [[École spéciale militaire de Saint-Cyr|Saint-Cyr]] en [[1912]] « alors que dans une institution encore très imprégnée de l’esprit de caste… la condition populaire de la famille Juin n’est pas sans constituer un handicap… »<ref>Jean-Christophe Notin, Maréchal Juin, Tallandier, 2015, 716 pages.</ref>. Il est perçu par le général Elie Verrier, commandant l’école, comme un « sujet d’élite remarquablement doué sous tous les rapports , modeste avec cela . Il doit faire un officier de tout premier ordre et d’avenir.»<ref>Jean-Christophe Notin, Maréchal Juin, Tallandier, 2015, p18 716 pages</ref>. Font également partie de cette promotion, [[Antoine Béthouart]] et [[Charles de Gaulle]]<ref name="chemindememoire">{{lien brisé|url=http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/alphonse-juin-1|titre=Alphonse Juin|site=cheminsdememoire.gouv.fr}}</ref>. Juin sera d'ailleurs le seul à tutoyer le général de Gaulle lorsque celui-ci sera devenu président de la République.
 
=== Études===
Il poursuit ses études au [[lycée Bugeaud|grand lycée d'Alger]]. Il réussit 7e sur 209 en 1909 au concours d’entrée de Saint-Cyr et sort major de la ''promotion de Fès'' de [[École spéciale militaire de Saint-Cyr|Saint-Cyr]] en [[1912]] « alors que dans une institution encore très imprégnée de l’esprit de caste… la condition populaire de la famille Juin n’est pas sans constituer un handicap… »<ref>Jean-Christophe Notin, Maréchal Juin, Tallandier, 2015, 716 pages.</ref>. Il est perçu par le général Elie Verrier, commandant l’école, comme un « sujet d’élite remarquablement doué sous tous les rapports , modeste avec cela . Il doit faire un officier de tout premier ordre et d’avenir.»<ref>Jean-Christophe Notin, Maréchal Juin, Tallandier, 2015, p18 716 pages</ref>. Font également partie de cette promotion, [[Antoine Béthouart]] et [[Charles de Gaulle]]<ref name="chemindememoire">{{lien brisé|url=http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/alphonse-juin-1|titre=Alphonse Juin|site=cheminsdememoire.gouv.fr}}</ref>. Juin sera d'ailleurs le seul à tutoyer le général de Gaulle lorsque celui-ci sera devenu président de la République.
 
=== Pacification du Maroc===
Sous-lieutenant, Alphonse Juin est affecté au [[Protectorat français au Maroc|protectorat français du Maroc]] où, jusqu'en [[1914]], il participe aux [[Campagne du Maroc|opérations de pacification]]<ref name="chemindememoire"/>.
 
=== Première Guerre mondiale===
Lors de la [[Première Guerre mondiale]], le lieutenant Juin participe, avec les troupes marocaines, au sein de la [[Brigade de chasseurs indigènes marocains|brigade marocaine]] du général Ditte<ref>Lieutenant de la {{12e|compagnie}} du {{1er|bataillon}} du {{2e|régiment}} de marche marocain (brigade marocaine du général Ditte, {{45e|division}} d'infanterie).</ref>, aux [[Bataille de la Marne (1914)|combats de la Marne]], en {{date-|septembre 1914}}<ref name="chemindememoire"/>. Grièvement blessé en [[Champagne-Ardenne|Champagne]], en mars [[1915]], il perd définitivement l'usage de son bras droit (c'est pourquoi il saluait de la main gauche)<ref name="chemindememoire"/>. Il reste huit mois à l'hôpital, avant de retrouver le front. Nommé capitaine le {{date-|4 avril 1916}}, il combat ensuite au sein du [[1er régiment de tirailleurs marocains|{{1er|régiment}} de tirailleurs marocains]]<ref>[[René Chambe]], ''Le Maréchal Juin, duc du Garigliano'', Presse de la cité, 1968, 445{{nb p.}}, {{p.}}71.</ref>. EnAu 1921, il obtientcours de si bons résultats à l'École dela guerre, qu'il est maintenucité commequatre professeurfois stagiaire.et Ilfait sert ensuitechevalier de nouveaula en[[Légion Afriqued'honneur]] dule Nord sous les ordres du [[Hubert Lyautey{{date-|maréchal10 Lyautey]]<refdécembre name="chemindememoire"/>1914}}.
 
=== Entre-deux-guerres===
En {{date-|février 1918}}, il suit les cours d'état-major à Melun avant d'être détaché en octobre à la mission militaire française auprès de l'armée américaine et affecté au cours de perfectionnement des officiers de liaison du [[American Expeditionary Force|Corpscorps expéditionnaire américain]]. Breveté de l'[[École supérieure de guerre]] en 1921, il sert en Tunisie avant de rejoindre à la fin de l'année 1923 le Maroc, sous les ordres du [[Hubert Lyautey|maréchal Lyautey]]<ref name="chemindememoire"/>, où il participe à la [[guerre du Rif|campagne du Rif]]. À l'automne 1925, il rentre en France avec le maréchal Lyautey et travaille sous ses ordres au [[Conseil supérieur de la guerre]]. Promu chef de bataillon en 1926, il part l'année suivante rejoindre le {{7e|régiment}} de tirailleurs algériens à [[Constantine (Algérie)|Constantine]]. En 1929, il est chef du cabinet militaire du résident général au Maroc, [[Lucien Saint]], et prend une part active à la réalisation de la dernière phase du plan de pacification de l'[[Atlas (massif)|Atlas]]. Lieutenant-colonel en {{date-|mars 1932}}, il devient professeur de tactique générale à l'École supérieure de guerre en 1933 avant d'être affecté comme commandant en second au {{3e|régiment}} de zouaves à Constantine. Il prend le commandement de ce régiment le {{date-|6 mars 1935}}. En juin, il est promu colonel. En 1937, il est affecté auprès du résident général au Maroc, le [[général Noguès]], et suit parallèlement les cours du Centre des hautes études militaires.
 
Toute sa vie, Alphonse Juin entretiendra un rapport charnel avec le [[Maghreb]] : {{Citation|j'en suis de ce peuplement, et par toutes mes fibres}}<ref>''Le Maghreb en feu'', 1957, p. 126.</ref>.
 
== La= Seconde Guerre mondiale ===
=== La campagne=Campagne de France et la captivité ====
{{Article détaillé|Bataille de France}}
Promu [[général de brigade]], le {{Date-|26 décembre 1938}}, il est affecté à l'état-major du théâtre d'opérations d'Afrique du Nord. Cette affectation ne lui plait guère. L'inaction à Alger lui pesant, il demande à recevoir un commandement sur le front français. Il se voit confier le commandement de la [[15e division d'infanterie (France)|{{15e|division}} d’infanterie motorisée]], une des meilleures unités de l'armée<ref>René Chambe - Maréchal Juin duc de Garigliano : Presses de la cité p 104</ref>. Couvrant la retraite sur [[Dunkerque]], cette unité est encerclée dans la [[poche de Lille (1940)|poche de Lille]] et combat avec le groupement du [[Jean-Baptiste Molinié|général Molinié]] jusqu'à l'épuisement de ses munitions. Juin est fait prisonnier et interné à la [[forteresse de Königstein]] où il participe au groupe d'études consacré aux questions économiques et sociales<ref>{{harvsp|Paxton|2004|p=181}}.</ref>. Il est nommé [[général de division]] durant sa captivité.
 
==== L'arméeArmée d'Afrique ====
Dans le contexte des pourparlers pour les [[Armée de Vichy#La collaboration militaire et les accords de Paris|accords de Paris]] négociés par [[François Darlan|Darlan]] avec l'[[Troisième Reich|Allemagne]], il est libéré le [[Seconde Guerre mondiale : juin 1941|15 juin 1941]] à la demande du [[régime de Vichy|gouvernement de Vichy]] comme d'autres officiers réputés pour leur connaissance de l'Afrique<ref>{{harvsp|Paxton|2004|p=191}}.</ref>. Précisément, il avait été repéré par [[Charles Huntziger]] qui l'avait recommandé à [[Jacques Benoist-Méchin]] alors secrétaire d'État aux rapports franco-allemands, qui l'inscrit ainsi dans le premier protocole, en tête des 961 officiers dont la France demandait la libération au titre de complément d'effectifs de son armée[[Armée d'Afrique (France)|Armée d'Afrique]]<ref>Benoist-Méchin, ''À l'épreuve du temps - tome 2 - 1940-1947'', éd. Juliard, 1988 {{ISBN|2-260-00681-7}}, page 186.</ref>.
 
Comme il est pétainiste et antigaulliste, sa nomination comme ministre de la Guerre est envisagée par Vichy<ref>{{Article|langue=fr|titre=Une biographie sévère mais passionnante du Maréchal Juin|périodique=L'Opinion|date=2015-12-24|lire en ligne=https://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/biographie-severe-passionnante-marechal-juin-93622|consulté le=2018-11-20}}</ref>. Il est finalement nommé le {{date-|16 juillet 1941}} adjoint au général commandant supérieur des troupes du Maroc<ref name="cheminsdememoire">[http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/alphonse-juin-0 Alphonse Juin] sur cheminsdememoire.gouv.fr.</ref> le [[Charles Noguès|général Noguès]]<!--{{qui}}-->, puis le {{date-|20 novembre 1941}}<ref name="cheminsdememoire"/> [[général de corps d'armée]], commandant en chef des forces d'[[Afrique du Nord]] où il remplace le [[Maxime Weygand|général Weygand]] dans ses fonctions militaires, mais non dans toutes ses fonctions de ''proconsul''<ref name="Paxton_armee_358">{{harvsp|Paxton|2004|p=358-359}}.</ref>.
 
Alphonse Juin prend ainsi une part prépondérante dans la préservation de l'Armée d'Afrique initiée par Weygand: « Forger l'esprit de revanche en préparant la remilitarisation de différents éléments de l'armée, le rappel collectif et individuel des réservistes et des appels de volontaires, le déstockage et la réparation des matériels clandestins tel est bien l'esprit impulsé par Weygand et que continuera Juin son successeur, à partir du 20 novembre 1941. » <ref>Christine Levisse-Touzé, ''L'Afrique du Nord dans la guerre, 1939-1945'', Albin Michel, 1998</ref>
 
Le {{Date-|20 [[Décembre 1941 (guerre mondiale)|décembre 1941]]}}, avec le délégué général du gouvernement de Vichy [[Fernand de Brinon]], il est convoqué à Berlin par [[Hermann Göring|Göring]]. L'historien [[Robert Paxton]] parle de cette rencontre comme d'un dialogue de sourds. Göring demande que les Français explicitent {{Citation|clairement leur intention}} de laisser l'Axe utiliser la base de [[Bizerte]] en Tunisie et accordent à [[Erwin Rommel|Rommel]], alors en [[Guerre du désert#Le renard du désert|campagne en Libye]], {{Citation|une liberté de mouvement de nature à lui faciliter la poursuite des combats, peut-être avec les Français à ses côtés}}. Juin insiste pour que les Allemands autorisent les troupes françaises à renforcer leur armement en Afrique pour mieux défendre l'empire français, particulièrement au sud de la Tunisie. Juin promet que les forces de Rommel ne seront pas retenues le long de la frontière tunisienne. En fin de compte, Göring, loin d'être satisfait indique que les demandes françaises d'augmenter l'armement de l'armée d'Afrique resteront conditionnées à la satisfaction des demandes allemandes en Tunisie<ref>{{harvsp|Paxton|2004|p=342-343}}. Paxton se réfère aux archives de l'armée allemande OKW/2012 et à celles de la délégation française auprès de la commission d'armistice DFCAA, t. V, {{p.|380}}.</ref>.
 
Juin a signifié à son ministre de la Guerre [[Eugène Marie Louis Bridoux|Bridoux]] qu'il {{Citation|ne souhaite pas entrer dans la voie vers laquelle tendent les Allemands des commissions d'Afrique du Nord et qui pourraient mener la France à la collaboration militaire}}. En Algérie personne ne doute que, dans son for intérieur, Juin n'admet pas l'occupation de la métropole par les Allemands et qu'il voudrait éviter un tel destin à l'empire. Le consul américain à [[Casablanca]] est informé des probables sentiments de Juin. {{pas clair|On}} lui dit que Juin {{Citation|ne tiendrait probablement pas sa parole}} si les Allemands envahissaient l'Afrique du Nord<ref name="Paxton_armee_358"/>.
 
Ainsi, lorsque le {{Date-|8|novembre|1942}}, l'ensemble des officiers de l'armée d'Afrique sont surpris par le [[opération Torch|débarquement allié en Afrique du Nord]], Alphonse Juin est tiraillé entre ses sentiments anti-allemands et son sens de la discipline vis-à-vis des autorités de Vichy. N'a-t-il pas également déclaré à Bridoux en {{date-|juillet 1942}} que ses troupes {{Citation|feraient loyalement leur devoir contre tout agresseur, quel qu'il soit}} ? Par l'intermédiaire de son subordonné le commandant Dorange, Juin, qui ne se doute pas qu'un débarquement américain est imminent, est entré en contact avec le consul américain d'Alger [[Robert Murphy]] pour demander comment, en cas d'agression allemande, les [[États-Unis]] réagiraient à une demande d'aide massive de la part de la France. À cette occasion, il avertit également Murphy qu'il donnerait l'ordre à ses troupes de résister si les États-Unis attaquaient en premier, sans provocation allemande<ref name="Paxton_armee_358"/>.
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Mais ce premier cessez-le-feu concernait seulement Alger : Darlan et Juin, désormais entre les mains des Alliés, allaient refuser pendant trois jours de donner l'ordre de cessez-le-feu à leurs subordonnés d'Oran et du Maroc, où le combat sanglant entre Français et Alliés allait se poursuivre inutilement. Ce fut seulement à la suite des pressions particulièrement vigoureuses du général Clark que Juin et Darlan finirent, trois jours plus tard et sous la menace, par ordonner le cessez-le-feu à leurs subordonnés d'Oran et du Maroc.
 
Ainsi, ce même {{date rapide|8| novembre| 1942}}, à [[Oran]] et au [[Protectorat français au Maroc|Maroc]], les généraux Boisseau et [[Charles Noguès|Noguès]], subordonnés de Juin, qui n'ont pas été « neutralisés » comme à Alger, accueillent les Alliés à coups de canon. Juin ordonne aux forces françaises de maintenir {{Citation|un contact élastique, sans agressivité}}<ref name="Paxton_armee_373"/>. Dans l'après-midi du {{date-|8 novembre}}, à {{heure|17|35}}, Darlan décharge Juin de son autorité en dehors de la région d'Alger et charge [[Charles Noguès|Noguès]] de la défense du Maroc et le [[Georges Barré|général Barré]] de la défense de la [[Tunisie]]<ref name="Paxton_armee_373"/>. Juin rend compte qu'il {{Citation|s'efforcera d'exécuter les ordres du maréchal, mais qu'étant entre les mains des Américains, il ne peut que laisser l'entière initiative aux commandants des théâtres est et ouest}}<ref name="Paxton_armee_385">{{harvsp|Paxton|2004|p=385-390}}.</ref>. Le {{date-|11 novembre}}, après avoir appris, vers midi, l'[[Opération Anton|invasion de la zone libre]] par les Allemands, il fait savoir à ses subordonnés que {{Citation|dès réception du présent message, la position de neutralité vis-à-vis de l'Axe cesse}}<ref name="Paxton_armee_385"/>.
 
==== La repriseReprise des combats contre l'Allemagne ====
Juin donne enfin, le {{date-|14 novembre}}, l'ordre à l'armée de Tunisie repliée sur la [[Frontière entre l'Algérie et la Tunisie|frontière algérienne]] de faire face aux Allemands, mais son chef, le [[Georges Barré|général Barré]], attendra jusqu'au {{date-|18 novembre}} pour reprendre le combat. L'armée de Tunisie renforcée par des éléments alliés allait alors se battre, mais le coût humain pour reconquérir le [[Protectorat français de Tunisie|protectorat]] allait être très élevé.
 
Juin, sous l'autorité de [[François Darlan|Darlan]], qui s'est proclamé haut commissaire de France en Afrique, puis du [[Henri Giraud (militaire)|général Giraud]]<ref>Voir [[Situation politique en Afrique libérée (1942-1943)]].</ref>, reçoit le commandement des forces françaises [[Campagne de Tunisie|engagées en Tunisie]]. Celles-ci contribuent, au prix de lourdes pertes, à l'anéantissement des forces de l'Axe et de l'[[Deutsches Afrikakorps|Afrika Korps]] de [[Erwin Rommel|Rommel]].
 
Dans le cadre des mesures d'[[Épuration à la Libération en France#L’épuration en Algérie française|épuration]] dans l'armée, une ''Commission spéciale d'enquête de Tunisie'', présidée par le doyen de la faculté de droit d'Alger Viard, est créée le {{date-|15 août 1943}} pour établir les conditions dans lesquelles les forces armées de l'Axe ont pu pénétrer en Tunisie en [[Seconde Guerre mondiale : novembre 1942|novembre 1942]], et déterminer les responsabilités encourues par les autorités civiles et militaires au cours de ces événements. La Commission estime que Juin "est responsable en sa qualité de commandant en chef depuis le 10, de ce que les forces de l'Axe ont pu pénétrer en Tunisie sans rencontrer la moindre résistance"<ref>SHD DAT 5P2 cité par Maréchal Juin Jean-Christophe Notin Tallandier p 308</ref>. Le 11 avril 1944, alors qu'il prépare sa grande victoire du Garigliano, il fait porter à de Gaulle deux mémoires en défense, dont l'un avec sa compilation d'ordres durant cette période et l'autre qui explique la situation du moment : présence de Darlan à Alger, ingérence directe de Vichy dès le 8 au soisoir, opération Torch des alliés dont il n'a pas été prévenu (pas plus que de Gaulle qui en fut "évincé" selon l'historien [[Jean-Baptiste Duroselle]]<ref>Le général de Gaulle évincé de opération Torch Jean-Baptiste Duroselle dans Commentaire 1982/4 (numéro 20 pages 673 à 679) https://www.cairn.info/revue-commentaire-1982-4-page-673.htm?contenu=resume</ref>).
"Dans cet imbroglio, écrit-il, j'ai confiance d'avoir fait tout le possible pour entraîner dans la grande voie du salut qui lui était offerte. J'ai été le seul à le faire." Seulement quatre jours plus tard, de Gaulle lui répond: "Tu n'as rien à appréhender quant au passé."<ref>Maréchal Juin Jean-Christophe Notin Maréchal Juin Tallandier 2015 p 308 à 310</ref>
 
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Les crimes commis en 1944 en Italie, spécifiquement au Latium et en Toscane, sont des viols en masse et homicides commis sur les populations civiles par des éléments de l'armée d'Afrique qui servaient sous les ordres du général Juin lors de la bataille de Monte Cassino, en Italie. Ils sont surnommés en Italie les « marocchinate » (littéralement « maroquinades », en référence à l'origine marocaine de nombreux soldats du corps expéditionnaire français en Italie). Jugeant suspecte la vigueur de la réaction italienne, Juin dénoncera dans une lettre adressée le 22 juillet 1944 au général Clark une {{Citation|manoeuvre habilement orchestrée dont le but est de discréditer les troupes françaises et de jeter partout une ombre sur la page de gloire qu'elles ont ouverte en Italie}}<ref>Julie Le Gac, ''Vaincre sans gloire, le corps expéditionnaire français en Italie'', Les Belles Lettres, ministère de la Défense-DMPA, 2013, {{p.|428}}</ref>.
 
Après cette bataille, Juin repousse les Allemands de la tête de pont sur le fleuve [[Garigliano]]<ref>A Paris, le [[Pont du Garigliano]], enjambant la Seine entre les 15e et 16e arrondissements, fut inauguré sous ce nom le 24 avril 1967, peu après la mort de Juin. ''Discours du [[René Chambe|général Chambe]] à l'inauguration du Pont du Garigliano. A Paris, le 24 avril 1967.''</ref> et descend dans la plaine avec ses troupes. Il prend une part active dans l'[[Libération de Rome|offensive sur Rome]], bien que lui-même eût préféré rechercher une bataille d'anéantissement des Allemands plus à l'Est. Il libère dans les premiers jours de juin les faubourgs orientaux de la Ville éternelle et entre dans la capitale aux côtés de Clark. Puis, Juin prend [[Sienne]]. En [[Seconde Guerre mondiale : juillet 1944|juillet]], appelé à Alger comme chef d'état-major de la Défense nationale, il transmet le commandement de ses troupes au [[Jean de Lattre de Tassigny|général de Lattre]], qui les conduira durant le [[débarquement de Provence]]. En tant que chef d'état-major (il le restera jusqu'en 1947), il est en communication avec de Gaulle et avec le Quartier général des forces alliées en Europe ([[Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force]] ou SHAEF) bien que le [[Marie-Pierre Kœnig|général Koenig]] soit le principal représentant français au SHAEF. Le {{date|25|août|1944}}, il entre aux côtés du général de Gaulle dans [[Libération de Paris|Paris libéré]]<ref name="chemindememoire"/>.
 
À l'été [[1945]], le général Juin a l'intention de venir témoigner au [[Philippe Pétain#Procès et condamnation|procès du maréchal Pétain]], sous réserve de l'autorisation du [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]]. Il se voit dans l'impossibilité de le faire, ce dernier l'ayant envoyé intentionnellement en mission en Allemagne. Il adresse un témoignage écrit en faveur du maréchal à [[Jacques Isorni|maître Isorni]] alors que les avocats avaient souhaité sa déposition orale<ref>{{lien_web|titre=Les grands procès|auteur=Daniel Amson,Jean-Gaston Moore,Charles Amson|url=https://books.google.fr/books?id=Y-UICwAAQBAJ&pg=PT401&dq=Les+grands+proc%C3%A8s+%22d%C3%A9position+du+g%C3%A9n%C3%A9ral+Juin%22&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwigkrXhqcLlAhUB8hQKHa5CCQ4Q6AEIKTAA#v=onepage&q=Les%20grands%20proc%C3%A8s%20%22d%C3%A9position%20du%20g%C3%A9n%C3%A9ral%20Juin%22&f=false}}</ref>.
 
=== Juin dans l'aprèsAprès-guerre ===
==== Résident général de la France au Maroc ====
Au printemps 1947, dans la foulée du [[discours de Tanger]] du sultan du Maroc [[Mohammed V (roi du Maroc)|Sidi Mohammed]], le gouvernement français choisit ce pied-noir d'origine pour remplacer le [[Résident général de France au Maroc|Résidentrésident général]] Eirik-Labonne, qui vient d'être limogé pour faiblesse. Chargé de mettre le sultan au pas, y compris en employant la manière forte, il s'oppose au sultan et au parti nationaliste, notamment en s'appuyant sur [[Thami El Glaoui]], pacha de [[Marrakech]], qu'il laisse marcher vers Rabat à la tête de cavaliers berbères dans un geste de défi au sultan. Il menace même de destituer Sidi Mohammed mais le ministre des Affaires étrangères [[Robert Schuman]] s'oppose à une telle éventualité <ref>Michel Catala, ''La France, l'Espagne et l'indépendance du Maroc, 1951-1958'', Les Indes Savantes, 2015, p. 15-17.</ref>. En septembre 1951, il est remplacé par le général [[Augustin Guillaume|Guillaume]], commandant en chef des forces françaises en Allemagne, qu'il impose au gouvernement, menaçant de démissionner de sa nouvelle fonction de commandant en chef du secteur Centre-Europe de l'Otan si le gouvernement n'obtempère pas<ref>Catala (2015) p. 24.</ref>. Guillaume poursuivra la même politique que Juin — intransigeante et peu respectueuse des instructions du gouvernement — et placera ce dernier devant le fait accompli en destituant d'autorité Sidi Mohammed en août 1953<ref>Catala (2015) p. 31, 64.</ref>.
 
==== Commandant en chef du secteur Centre-Europe de l'OTAN (1953-1956) ====
Au printemps 1947, dans la foulée du [[discours de Tanger]] du sultan du Maroc [[Mohammed V (roi du Maroc)|Sidi Mohammed]], le gouvernement français choisit ce pied-noir d'origine pour remplacer le [[Résident général de France au Maroc|Résident général]] Eirik-Labonne, qui vient d'être limogé pour faiblesse. Chargé de mettre le sultan au pas, y compris en employant la manière forte, il s'oppose au sultan et au parti nationaliste, notamment en s'appuyant sur [[Thami El Glaoui]], pacha de [[Marrakech]], qu'il laisse marcher vers Rabat à la tête de cavaliers berbères dans un geste de défi au sultan. Il menace même de destituer Sidi Mohammed mais le ministre des Affaires étrangères [[Robert Schuman]] s'oppose à une telle éventualité <ref>Michel Catala, ''La France, l'Espagne et l'indépendance du Maroc, 1951-1958'', Les Indes Savantes, 2015, p. 15-17.</ref>. En septembre 1951, il est remplacé par le général [[Augustin Guillaume|Guillaume]], commandant en chef des forces françaises en Allemagne, qu'il impose au gouvernement, menaçant de démissionner de sa nouvelle fonction de commandant en chef du secteur Centre-Europe de l'Otan si le gouvernement n'obtempère pas<ref>Catala (2015) p. 24.</ref>. Guillaume poursuivra la même politique que Juin — intransigeante et peu respectueuse des instructions du gouvernement — et placera ce dernier devant le fait accompli en destituant d'autorité Sidi Mohammed en août 1953<ref>Catala (2015) p. 31, 64.</ref>.
 
=== Commandant en chef du secteur Centre-Europe de l'OTAN ===
[[Fichier:Maarschalk Juin op Ministerie van Oorlog en Hasselman Staf, Bestanddeelnr 905-3733 (cropped).jpg|vignette|Le [[Maréchal de France|maréchal]] Juin en 1952.]]Durant ces années, il est sollicité par les gouvernements successifs qui aimeraient le voir revenir en Europe notamment pour exercer le commandement des forces terrestres de la nouvelle [[Traité de Bruxelles (1948)|Union occidentale]], propositions qu'il refuse.
 
De 1951 à 1956, il est commandant en chef du secteur Centre-Europe de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|Organisation atlantique Nord]] (OTAN, dont le commandant suprême est le général [[Dwight David Eisenhower|Eisenhower]]). En [[mars 1952]], alors qu'il s'est toujours tenu à l'écart de la politique, il critique ouvertement le fonctionnement du régime, notamment pour ce qui concerne la question du réarmement. Peu de temps après, il commet un autre éclat en réclamant le [[Philippe Pétain#Après la guerre : controverses, mémoire et histoire|transfert des cendres de Pétain]] à [[Douaumont]]. Ses déclarations provoquent des frictions avec les gouvernements en place, mais Juin se garde de tout aventurisme politique.
 
Le {{Date-|14|juillet|1952}}, il reçoit le bâton de [[maréchal de France]]<ref>{{Lien web|url=http://www.musee-armee.fr/fileadmin/user_upload/Documents/Support-Visite-Fiches-Objets/Fiches-seconde-guerre/MA_fiche-objet_batons-marechaux.pdf|titre=Les bâtons de maréchaux de la Seconde Guerre mondiale|éditeur=Musée de l'Armée|consulté le=18 février 2013}}.</ref>{{,}}<ref>Décret du 7 mai 1952, paru au JO du 8 mai, page 4713.</ref> sous l'impulsion de son ami le [[René Chambe|général Chambe]], et par l'entremise du gendre de celui-ci, [[Guy Jarrosson]], député du Rhône<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[René Chambe]]|titre=Le Maréchal Juin, duc du Garigliano|éditeur=Presses de la Cité ; Plon|date=1968 ; 1983|isbn=}}</ref>. Le {{Date-|20|novembre|1952}}, il est élu à l'[[Académie française]] où il est reçu en {{date-|juin 1953}}. Il [[Liste des membres de l'Académie française#Fauteuil 4|succède]] à [[Jean Tharaud]] et, fait unique dans les annales de l'institution, il critique son aîné [[François Mauriac]] pour ses prises de position au sujet du Maroc.
 
D'août 1953 à septembre 1956, il est commandant en chef Centre-Europe (CINCCENT) et prend le [[Allied Joint Force Command Brunssum#Histoire|commandement des Forces alliées en Centre-Europe (AFCENT)]] de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] (dont le [[Liste des commandants suprêmes des forces alliées en Europe|commandant suprême]] est le général général [[Matthew Ridgway|Ridgeway]] successeur d'[[Dwight David Eisenhower|Eisenhower]]).
 
En mars 1954, il condamne le [[Communauté européenne de défense|projet d'Armée européenne]] sans prévenir le gouvernement dont il est officiellement le conseiller militaire. Le Conseil des ministres décide alors de lui retirer la vice-présidence du [[Conseil de Défense et de Sécurité nationale|Conseil supérieur de la Défense nationale]] et de ne plus lui soumettre pour avis les nominations des officiers généraux<ref>[[Jacques Fauvet]], ''La IVe République'', Fayard 1959 {{p.|335}}</ref>.
 
En 1954, il cautionne la [[Pierre Mendes France#Les questions coloniales|politique libérale de Mendès France en Tunisie]], notamment quand il accompagne le président du conseil lors du [[discours de Carthage]] prononcé le 31 juillet 1954 sur le sol tunisien. Mais au cours de l'année 1955, il s'oppose à l'[[Histoire du Maroc#De l'idée d'indépendance à l'indépendance réelle|indépendance du Maroc]].
 
Le général [[Jean Valluy]] lui succède en 1956 au poste de commandant en chef du secteur Centre-Europe de l'OTAN.
==== Activités associatives ====
 
==== Activités associatives ====
De 1954 à sa mort, il est président du Comité de patronage de la ''[[Revue Défense nationale]]''.
 
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=== La question algérienne ===
 
==== Relations avec le général de Gaulle ====
[[Fichier:Generaal Jouhand, Bestanddeelnr 913-6939.jpg|vignette|Le maréchal Juin le 26 mars 1962.]]
Sa conception du patriotisme l'éloigne du général de Gaulle à qui il signifie son désaccord sur la question algérienne lors d'une entrevue orageuse à l'Élysée, le {{Date-|11 septembre 1960}}<ref>{{Article |auteur1=Jean Planchais |titre=Le général de Gaulle s'est rendu au Val-de-Grâce pour s'incliner devant le corps du vainqueur du Garigliano |périodique=Le Monde |date=28 janvier 1967 |lire en ligne= }}</ref>. Pour autant, il ne soutient ni ne participe au [[putsch des généraux]] en {{Date-|avril 1961}}. Mais son refus de suivre ce qu'il estime être une politique d'abandon incompatible avec la loi et l'honneur lui vaut une mise à l'écart totale de la vie publique par son ex-camarade de promotion entre 1910 et 1912 au sein de l' Ecole Spéciale militaire de [[École spéciale militaire de Saint-Cyr|Saint-Cyr]]. Ainsi est-il démis de sa place de droit {{information douteuse|(du fait de son titre de maréchal)}} au Conseil supérieur de la Défense nationale, cela par une décision du chef de l'État. Le maréchal Juin est également écarté de toute manifestation commémorative des deux guerres mondiales et privé des prérogatives et avantages dus à son rang (bureau, secrétaire, voiture, chauffeur, etc.).
 
==== Témoignage au « procès des barricades » ====
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=== Obsèques ===
Le maréchal Juin eûta droit à des [[obsèques nationales]] et à une inhumation aux [[Hôtel des Invalides|Invalides]]. Le général de Gaulle vintvient saluer au Val de Grâce la chapelle ardente qui y avaita été dressée et où pendant près de quatre jours sa dépouille avait reçureçoit l'hommage de la foule.
 
Le {{date-|29 janvier 1967}}, après une messe en l’[[Hôtel des Invalides#La double église|église Saint-Louis-des-Invalides]] en présence de ses hommes, les anciens d’Italie, un dernier hommage lui futest rendu à Notre-Dame en présence du chef de l’État, du chef du gouvernement. Puis le cercueil du maréchal futest posé sur une prolonge d’artillerie tirée par {{nobr|huit chevaux}}. Il y eût uneUne procession avecde {{nb|50000 personnes}} qui traversatraverse la capitale de la rue de Rivoli aux Invalides en passant par la Concorde, les Champs-Élysées et le pont Alexandre-III<ref>{{Article
|auteur1=Le Monde
|titre=Des milliers de Parisiens ont assisté aux funérailles nationales du maréchal Juin
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}}.</ref>.
 
[[André Maurois]], directeur de l’Académie lui renditrend hommage au nom de l'[[Académie française]] le jeudi {{date-|2 février 1967}} {{citation|Le peuple de Paris, le gouvernement, l’Église et l’armée ont fait hier au Maréchal Juin des funérailles dignes d’un héros. Pour l’Académie française, ce deuil est intime et douloureux. Nous admirions le chef de guerre ; nous aimions le confrère et l’ami. Sa simplicité, sa bonté nous avaient conquis...Ce grand soldat, quand il le voulait, devenait un écrivain. Mais nous l’avions élu surtout parce que l’armée française lui devait d’avoir retrouvé sa plus vieille amie : la victoire…}}<ref>{{Lien web
|url=https://www.academie-francaise.fr/allocution-lors-du-deces-du-marechal-alphonse-juin
|titre=Allocution lors du décès du maréchal Alphonse Juin
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}}.</ref>.
 
==États Carrièrede militaireservice ==
* 1910-1912 : [[École spéciale militaire de Saint-Cyr|École militaire de Saint-Cyr]] (promotion de Fès) ;
* {{Date-|1|avril|1914}} : lieutenant ;
Ligne 181 ⟶ 189 :
Alphonse Juin a été élu à l'[[Académie française]] le {{date-|20 novembre 1952}}, au [[liste des académiciens par fauteuil#Fauteuil 4|fauteuil 4]], succédant à [[Jean Tharaud]]. Sa réception officielle sous la coupole a lieu le {{date-|25 juin 1953}}. Il était également membre de l'[[Académie des sciences d'outre-mer|Académie des sciences coloniales]] et membre de l'[[Académie de Stanislas]]<ref>{{fr}} {{Lien web|url=http://cths.fr/an/prosopo.php?id=104452|titre=JUIN Alphonse|site=le site du Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS)|consulté le=25 octobre 2013}}.</ref>.
 
==Décorations==
=== Décorations françaises ===
* {{Déco Médaille militaire}} (7 novembre 1945)
(Nota : la médaille militaire se porte en avant la LHLégion d'honneur pour les officiers généraux ayant commandé au front, attention selon Lala Grande Chancellerie aucun texte officiel n'existe et il s'agit d'une simple habitude) ;
* {{Déco GCLH}} (08/05/1945), chevalier (10/12/14), officier (28/12/24), commandeur (01/10/40), grand officier (25/06/44)
* {{Déco Croix de guerre 1914-1918, palme d'argent}} avec 1 palme et 2 étoiles en argent et 1 étoile en bronze
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* {{Déco Médaille coloniale}} avec agrafes « Maroc » « Tunisie ».
 
=== Décorations étrangères ===
(dans l'ordre alphabétique des pays)
* {{Déco Grand cordon de l'ordre de Léopold}} (Belgique)
Ligne 200 ⟶ 209 :
* {{Déco Ordre de la Croix de Grunwald 1C}} (Pologne) <ref>le 16 juillet 1946 [http://isap.sejm.gov.pl/DetailsServlet?id=WMP19470270188 ''Monitor Polski'', 1947, {{n°|27}}, pos. 188].</ref>
* {{Déco MHOB}} (Royaume-Uni)
* {{Déco Grand-croix de l'Ordre du Nichan Iftikhar}} [(Tunisie).
 
== Hommages ==
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* un boulevard de [[Cagnes-sur-Mer]] ;
* le monument de l'Armée d'Afrique à [[Chambéry]] : le bas-relief en bronze, œuvre de [[Roland Irolla]], y représente le maréchal Juin ;
* une avenue à [[Compiègne]] ;
* une avenue à Dole ;
* une avenue à [[Fontenay-le-Comte]] ;
Ligne 247 ⟶ 257 :
*une place au [[Le Vigan (Gard)|Vigan]].
*une école à [[Zoufftgen]] (Moselle).
* une avenue à Valence (Drôme) ;
*une avenue au Lavandou (avec un buste de taille modeste)
*la caserne du groupement de gendarmerie départementale de la Haute-Saône à [[Vesoul]]
En [[1958]], le maréchal pose pour son buste réalisé par le sculpteur Boulogne (1926-1992) et dont le plâtre original est conservé au musée du Plâtre / aux musées réunis de [[Cormeilles-en-Parisis]].
 
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*[[René Chambe]], ''L'homme du Garigliano'', La Revue des Deux Mondes, {{date-|15 février 1967}}.
*[[René Chambe]], ''La bataille du Garigliano, Partie 1 & Partie 2'', La Revue des Deux Mondes, {{date-|1 mai 1952}} & {{date-|15 mai 1952}}.
 
=== Vidéographie ===
 
* ''Frères d'armes - Alphonse Juin'', série ''[[Frères d'armes (série française)|Frères d'armes]]'', film-portrait raconté par [[Jean-Pierre Bacri]], co-réalisé par [[Pascal Blanchard (historien)|Pascal Blanchard]] et [[Rachid Bouchareb]], 2016, 2 minutes. {{Voir en ligne|lien=https://www.youtube.com/watch?v=tNGpdVkuChU&pp=ygUTYWNoYWMgYWxwaG9uc2UganVpbg%3D%3D}}
 
== Notes et références ==
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* [http://vinny03.perso.neuf.fr/gg/leshistos/1rmtm.htm Historique du {{1er|régiment}} de tirailleurs marocains 1914-1918], par Alphonse Juin.
 
{{Palette|{{Palette Succession/Académie française|avant=[[Jean Tharaud]]|Numéro=4|Période=1952-1967|après=[[Pierre Emmanuel]]
{{Palette
}}|{{Palette Succession/Composition Académie française|avant=[[Jean Tharaud]]|Numéro=4|Période=1952-1967|après=[[Pierre Emmanuel]]
}}
|{{Palette Composition Académie française
|jour=election
|date=20 novembre 1952
Ligne 393 ⟶ 407 :
|date36=1952|membre36=André François-Poncet
|date37=1952|membre37=Alphonse Juin
}}|{{Palette Composition Académie française
}}
|{{Palette Composition Académie française
|jour=deces
|date=27 janvier 1967
Ligne 479 ⟶ 492 :
|date39=1966|membre39=Pierre-Henri Simon
|date40=1966|membre40=Maurice Druon
}}|Chef d'État-Major des armées (France)|Résident général de France au Maroc}}
}}
|Chef d'État-Major des armées (France)
}}
{{Portail|Seconde Guerre mondiale|Académie française|Armée française}}
 
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[[Catégorie:Général français du XXe siècle]]
[[Catégorie:Chef militaire français de la Seconde Guerre mondiale]]
[[Catégorie:Militaire du corps expéditionnaire français en Italie]]
[[Catégorie:Personnalité ayant eu des obsèques nationales en France]]
[[Catégorie:Résident général de France au Maroc]]
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[[Catégorie:Titulaire de la croix de guerre 1939-1945]]
[[Catégorie:Titulaire de la croix de guerre belge 1940-1945]]
[[Catégorie:TitulaireRécipiendaire de la médaille militaire en tant qu'officier général français]]
[[Catégorie:Titulaire de la croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs]]
[[Catégorie:Titulaire de la médaille interalliée 1914-1918]]
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