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En [[agriculture]], les '''techniques culturales simplifiées''' ('''TCS''') forment une partie des techniques culturales sans labour (TCSL)<ref>{{Lien web |format=PDF |auteur=ADEME |titre=Évaluation des impacts environnementaux des
En [[agriculture]], les '''techniques culturales simplifiées''' ('''TCS''') sont des méthodes de travail limitant le travail du [[Sol (pédologie)|sol]]. Les TCS ont été initialement développées en [[Amérique du Sud]] où les méthodes classiques, importées par les colons européens, n'étaient pas adaptées aux conditions ''pédoclimatiques'' (interaction entre le climat et le sol). En effet, sous ces climats chauds et humides, le sol subit une [[Minéralisation (pédologie)|minéralisation]] très rapide de la matière organique et une intense érosion physique. Les sols travaillés mécaniquement deviennent rapidement très pauvres en matière organique et la couche arable se réduit. Les TCS ont été d'abord inventées pour remédier à cela. Cependant, il semblerait que les TCS soient adaptables à tout type d'agro-[[écosystème]], des recherches sont en cours pour améliorer ces techniques. Les TCS sont souvent une étape avant la conversion à l'[[agriculture de conservation]] et caractérisent la troisième [[révolution agricole]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Henri Regnault, Xavier Arnauld de Sartre, Catherine Regnault-Roger|titre=Les révolutions agricoles en perspective|passage=XIII|lieu=|éditeur=Éditions France Agricole|date=2012|pages totales=|isbn=9782855572246|lire en ligne=}}</ref>.
Techniques Culturales Sans Labour (TCSL) en France |url=https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/51256_ademe_tscl_partie_5.pdf |site=www.ademe.fr |date=07/2007 |consulté le=01/02/2021}}</ref> ou techniques sans labour (TSL)<ref>{{Lien web |format=PDF |auteur=RMT DévAB |titre=Cultiver sans labour en agriculture biologique |url=https://ecophytopic.fr/sites/default/files/Agronomie_Fiche3_Cultiver%20sans%20labour_MD.pdf |site=ecophytopic.fr |date=30/10/2009 |consulté le=2021-02-01}}</ref> qui sont des méthodes de travail limitant le travail du [[Sol (pédologie)|sol]] et l’autre partie étant le [[semis direct]] (SD) ou [[semis direct sous couvert]] (SDSC)<ref>{{Lien web |titre=Techniques culturales simplifiées – Dictionnaire d'agroécologie |url=https://dicoagroecologie.fr/encyclopedie/techniques-culturales-simplifiees/ |site=dicoagroecologie.fr |consulté le=2021-02-01}}</ref>.
 
En [[agriculture]], les '''techniques culturales simplifiées''' ('''TCS''') sont des méthodes de travail limitant le travail du [[Sol (pédologie)|sol]]. Les TCS ont été initialement développées en [[Amérique du Sud]] où les méthodes classiques, importées par les colons européens, n'étaient pas adaptées aux conditions ''pédoclimatiques'' (interaction entre le climat et le sol). En effet, sous ces climats chauds et humides, le sol subit une [[Minéralisation (pédologie)|minéralisation]] très rapide de la matière organique et une intense érosion physique. Les sols travaillés mécaniquement deviennent rapidement très pauvres en matière organique et la couche arable se réduit. Les TCS ont été d'abord inventées pour remédier à cela. Cependant, il semblerait que les TCS soient adaptables à tout type d'agro-[[écosystème]], des recherches sont en cours pour améliorer ces techniques. Les TCS sont souvent une étape avant la conversion à l'[[agriculture de conservation]] et caractérisent la troisième [[révolution agricole]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Henri Regnault, Xavier Arnauld de Sartre, Catherine Regnault-Roger|titre=Les révolutions agricoles en perspective|passage=XIII|lieu=Paris|éditeur=Éditions France Agricole|dateannée=2012|pages totales=189|isbnpassage=9782855572246XIII|lire en ligneisbn=978-2-85557-224-6}}</ref>.
L'origine de leur développement dans les pays européens vient de la chute des cours des céréales dans les années 90 puis de l'augmentation du prix des carburants. Ces deux facteurs ont engagé les agriculteurs à réfléchir à leur coûts de production. Ceci a conduit certains cultivateurs à supprimer un poste important en main d’œuvre et en carburant : le labour. De l'adoption de ces nouvelles techniques en a découlé des avantages agronomiques. Ces techniques agricoles permettent de valoriser la diversité des [[agroécosystème]]s en proposant des solutions adaptées aux situations locales tout en diminuant l'énergie injectée dans le système. Les couverts végétaux ont ensuite été intégrés à ces techniques culturales. L'activité biologique du sol en est favorisée. Cette démarche poussée à son maximum, l'[[agriculture de conservation]], est soutenue par la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]].
 
== Origine et développement ==
== Avantages ==
L'origine de leur développement dans les pays européens vient de la chute des cours des céréales dans les [[années 901990]] puis de l'[[Cours du pétrole|augmentation du prix des carburants pétroliers]]. Ces deux facteurs ont engagé les agriculteurs à réfléchir à leurleurs coûts de production. Ceci a conduit certains cultivateurs à supprimer un poste important en main d’œuvre et en carburant : le labour. De l'adoption de ces nouvelles techniques en a découlé des avantages [[agronomie|agronomiques]]. Ces techniques agricoles permettent de valoriser la diversité des [[agroécosystème]]s en proposant des solutions adaptées aux situations locales tout en diminuant l'énergie injectée dans le système. Les [[Couvert végétal|couverts végétaux]] ont ensuite été intégrés à ces techniques culturales. L'[[sol (pédologie)|activité biologique du sol]] ([[Biomasse (écologie)|biomasse]]) en est favorisée. Cette démarche poussée à son maximum, l'[[agriculture de conservation]], est soutenue par la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]] (FAO).
 
== Intérêts ==
 
Le non-labour présente des avantages [[agronomie|agronomiques]] et économiques. En outre, les TCS amènent les agriculteurs à repenser le sol comme un substrat vivant aux « équilibres fragiles » et non pas comme un simple support. Les agriculteurs trouvent souvent de la satisfaction dans cette démarche.
 
=== AvantagesIntérêts agronomiques ===
La principale remise en cause a été celle du labour. Le labour profond, inventé sous des climats tempérés, détruit l'[[humus]], les [[complexe argilo-humique|complexes argilo-humiques]], favorise lela [[Lixiviation (agriculture)|lixiviation]] (appelé à tort [[lessivage]]) des sols et peut rendre stériles des terrains entiers. Parfois on parle de « non-labour » (ou « culture sans labour ») pour désigner ces techniques (techniques culturales sans labour ou TCSL). On s'est aperçu que si le labour améliore les rendements au départ, en revanche son efficacité diminue peu à peu et il devient alors nécessaire de labourer de plus en plus profond. Le labour a pour conséquence d'augmenter l'[[érosion]] et de faire chuter les taux de [[matière organique]] du sol. Les TCS, comme les techniques utilisant le [[bois raméal fragmenté]] (BRF), proposent de sortir de ce [[cercle vicieux]].
 
Les TCS préconisent de laisser dans les champs les débris végétaux, [[Chaume (agriculture)|chaume]]s et [[paille]]s, pour limiter l'[[érosion]] des sols. Cela favorise le développement de la [[microfaunemacrofaune]] et notamment les [[ver de terre|vers de terre]], qui ameublissent la terre à la place de l'agriculteur. Un travail superficiel du sol avant le [[Semis (agriculture)|semis]] sera, selon les cas, plus ou moins nécessaire. Cela peut aller d'une préparation très sommaire juste sur la ligne de semis, le [[semis direct]], jusqu'à un [[déchaumage]] complet sur l'intégralité de la surface. Ces techniques évitent d'exporter les éléments minéraux nutritifs contenus dans les pailles et contribuent à la durabilité du système.
 
Les TCS limitent lela lessivageLixiviation, la [[battance]] et l'[[asphyxie]] des sols, néfaste au développement des racines des plantes et limitant la faune microbienne<ref>{{lien web| url=https://www.vitisphere.com/actualite-69556-lasphyxie-racinaire-n233faste-au-fonctionnement-des-sols.html| titre=L'asphyxie racinaire néfaste au fonctionnement des sols| auteur=Nathalie Ptit| en ligne le=4 mai 2006| site=Vitisphere}}</ref> et pour cette raison font partie des « [[bonnes pratiques agricoles]] » dans les milieux fragiles. L'intérêt, de ce point de vue, est moins ressenti dans les régions traditionnelles de labour, où les phénomènes érosifs sont pourtant souvent non négligeables<ref>Cf travaux et mesures de François Derancourt, de la Chambre d'Agriculture du Pas-de-Calais, Arras, France.</ref>. L'eau ruisselle moins et les [[nappes phréatiques]] se rechargent donc mieux, il est arrivé de voir un retour au fonctionnement de sources asséchées après la mise en place de TCS.
 
Les TCS accompagnés d'un « [[paillis]] » (ou mélange) des résidus végétaux et de la terre et d'un enfouissement de ce paillis favorisent la lutte contre les [[mycotoxine]]s en recréant dans le sol une vie microbienne riche. Le sol redevient un [[écosystème]] vivant et riche en matière organique ([[humus]]).
 
Les TCS agrandissent également les « fenêtres [[Météorologie|météorologiques]] » : son temps de travail n'étant pas occupé par le labour, l'agriculteur a plus de sécurité pour réaliser son travail dans les conditions optimales.
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Les rendements en année de croisière peuvent être équivalents à un système conventionnel.
 
Les TCS permettrepermettent d'améliorer la structure du sol principalement par l'action plus importante des vers de terre. (TCS Guide d'agriculture intégrée)
 
=== AvantagesIntérêts économiques ===
Les TCS nécessitent moins de [[Machinisme agricole|matériel agricole]], donc moins de [[capital|capitaux]] et d'énergie. Le [[prix de l'énergie]] s'annonçant comme durablement à la hausse, réfléchir dès aujourd'hui à en faire des économies semble être la voie du bon sens.
 
L'intérêt économique est directement quantitatif : le non-labour s'accompagne presque toujours de réduction de temps de traction et de main-d’œuvre.
 
Pour diminuer les charges de mécanisation et de main-d’œuvre, deux solutions sont envisageables :
* diminuer l'investissement en matériel : la notion de risque est à prendre en considération à ce niveau. En effet, plus l'investissement en matériel est élevé, plus le [[retour sur investissement]] doit être haut ; ainsi, le risque de ne pas parvenir à ce retour est important.
* répartir les investissements sur une plus grande surface : l'augmentation de la surface travaillée améliore la répartition des charges de mécanisation et de main-d’œuvre.
 
== InconvénientsLimites ==
Le non-labour présente aussi des inconvénients qui peuvent souvent être maîtrisés par une bonne connaissance des techniques agronomiques.
 
=== InconvénientsLimites agronomiques ===
La formation d'un « ''[[paillis]]'' » (mélange de terre et de débris végétaux) favorise les [[Parasitisme|parasites]] et les maladies des plantes si le paillis est constitué à une mauvaise période ou enfoui superficiellement. En effet, le labour n'est pas seulement une technique de préparation du sol pour l'enracinement du [[Semis (agriculture)|semis]], il joue surtout un rôle dans les contrôles des [[adventice]]s (mauvaises herbes). Le non-labour se traduit parfois par une [[surconsommation]] de [[désherbant]] et [[limace|limacide]] si l'agriculteur ne possède pas une excellente maîtrise des techniques de traitements phytosanitaires, mais des techniques de semis sur couvert de la culture antérieure existent qui permettent d'éviter le [[désherbage (agriculture)|désherbage]] chimique.
 
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Il y a aussi une concentration des matières [[wikt:phytotoxicité|phytotoxiques]] pour les cultures en surface, notamment les [[sulfonylurée]]s pour les [[colza]]s et la napropamide pour les légumes. Le problème est tel que les cultures ne lèvent pas. Le labour envoie les matières phytotoxiques dans le fond du sillon et ne dérange donc pas la future culture mise en place.
 
=== InconvénientsLimites économiques ===
Ils découlent essentiellement des coûts de maîtrise des adventices et des parasites (notamment les [[Limace|limaces]]). Si l'agriculteur est ignorant des dernières technologies agricoles, les coûts de produits phytosanitaires peuvent devenir prohibitifs ou le rendement peut en souffrir.
 
== GestionTechnologies desdu adventicesTCS ==
 
=== LutteGestion chimiquedes adventices ===
L'émergence des TCS est en partie liée à la baisse du prix de certaines herbicides. Cependant, le [[Paillis|mulch]] de surface et d'accroissement de l'activité biologique en techniques de non labour, diminuent l'efficacité des herbicides racinaires. Ces considérations tendent donc à privilégier l'utilisation de produits foliaires. La rémanence des matières actives fixées sur les résidus de récolte ou sur le sol peut aussi poser des problèmes. Le choix des produits, la dose appliquée, et le moment de l'intervention doivent être judicieusement pensés pour limiter ce problème.
 
==== Lutte mécaniquechimique ====
L'émergence des TCS est en partie liée à la baisse du prix de certainescertains herbicides. Cependant, le [[Paillis|mulch]] de surface et d'accroissement de l'activité biologique en techniques de non labour, diminuent l'efficacité des herbicides racinaires. Ces considérations tendent donc à privilégier l'utilisation de produits foliaires. La rémanence des matières actives fixées sur les résidus de récolte ou sur le sol peut aussi poser des problèmes. Le choix des produits, la dose appliquée, et le moment de l'intervention doivent être judicieusement pensés pour limiter ce problème.
Les jeunes adventices annuelles sont détruites par faux semis lors d'un [[déchaumage]] superficiel. Il est préférable d'intervenir rapidement après récolte, pour bénéficier de l'humidité résiduelle du sol, et maximiser les chances de repousses d'adventices. À l'inverse, la destruction des vivaces passe par un travail profond, pour remonter les plantes en surface et favoriser leur élimination par [[dessiccation]] en conditions sèches. Que ce soit dans l'une ou l'autre des situations, des passages répétés diminuent le stock semencier du sol. Il est important en TCS d'avoir des rotations adaptées qui évitent le développement d'une flore adventice spécifique et qui permettent d'intervenir chimiquement dans les parcelles.
 
==== Lutte mécanique ====
== Conclusion ==
Les jeunes adventices annuelles sont détruites par [[faux semis]] lors d'un [[déchaumage]] superficiel. Il est préférable d'intervenir rapidement après récolte, pour bénéficier de l'humidité résiduelle du sol, et maximiser les chances de repousses d'adventices. À l'inverse, la destruction des vivaces passe par un travail profond, pour remonter les plantes en surface et favoriser leur élimination par [[dessiccation]] en conditions sèches. Que ce soit dans l'une ou l'autre des situations, des passages répétés diminuent le stock semencier du sol. Il est important en TCS d'avoir des rotations adaptées qui évitent le développement d'une flore adventice spécifique et qui permettent d'intervenir chimiquement dans les parcelles.
 
== Approches du TCS ==
Les approches du TCS sont les voies et moyens de soutien qui aident à introduire, mettre en œuvre, adapter et appliquer des technologies de TCS au champ.
 
== Synthèse ==
Certains agriculteurs, refusant l'utilisation de produits chimiques, associent [[agriculture intégrée]] et TCS.
 
En remettant en cause l'outil le plus symbolique de l'agriculture développée en [[Asie]] et [[Europe]], les TCS ont réalisé une vraie révolution dans les pays aux [[écosystèmes]] fragiles comme les pays tropicaux. Dans les pays à [[climat tempéré]], le labour reste une technique appréciée, mais les TCS trouvent un écho favorable notamment pour leur intérêt économique et pédologique. Il semble que ces techniques ont un vrai potentiel et qu'elles vont se développer dans les années à venir.
 
== Notes et références ==
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== Voir aussi ==
 
=== Bibliographie ===
*Revue [http://agriculture-de-conservation.com/-La-Revue-TCS-.html TCS Techniques culturales simplifiées], conçue et animée par des agronomes et spécialistes français et étrangers de l’agriculture de conservation.
*Revue TCS Techniques culturales simplifiées (KUHN)
*Revue TCS Techniques culturales simplifiées Guide d'agriculture intégrée Impacts environnementaux des techniques culturales sans labour en France
 
=== Articles connexes ===
* [[Agriculture de conservation]]
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* [[Agriculture durable]]
* [[Masanobu Fukuoka]]
* [[Bois raméal fragmenté|BRF]], technique comparable du bois raméal fragmenté
* [[Strip-till]]
 
=== Bibliographie===
*Revue [http://agriculture-de-conservation.com/-La-Revue-TCS-.html TCS Techniques culturales simplifiées], conçue et animée par des agronomes et spécialistes français et étrangers de l’agriculture de conservation.
*Revue TCS Techniques culturales simplifiées (KUHN)
*Revue TCS Techniques culturales simplifiées Guide d'agriculture intégrée Impacts environnementaux des techniques culturales sans labour en France
 
=== Liens externes ===
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; Web
 
* {{lien web |titre=Le portail des agricultures écologiques |url=http://www.agriculture-de-conservation.com |site=A2C le site de l'agriculture de… |consulté le=20-05-2024}}
* http://www.fao.org/ag/ca/fr/index.html