« Église d'Angleterre » : différence entre les versions

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{{Infobox Église protestante
|nom=
|image= Logo Égliseof the Church of d'AngleterreEngland.pngsvg
|taille image=
|légende=
|branche=[[AnglicanismeProtestantisme]]
|orientation=
|courant=
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|territoire=[[Angleterre]]<br />[[Galles]]<br />[[Île de Man]]<br>[[Îles anglo-normandes]]<br />[[Gibraltar]]
|leader=[[Justin Welby]]
|chef= [[Charles III (roi du Royaume-Uni)|Charles III]]
|chef=
|président=
|affiliation=[[Conseil œcuménique des Églises]]
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|fusion de=
|séparations=
|membres= 26 millions (2015)<ref>{{lien web |langue=en |titre=Home - Episcopal Journal |url=http://www.episcopalcafe.com/exactly-how-big-is-the-anglican-communion/ |site=Episcopal Journal|consulté le=30-04-2023}}.</ref>
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|site web=[http://www.churchofengland.org/ churchofengland.org]
}}
L''''Église d'Angleterre''' (en [[anglais]] : ''{{lang|en|Church of England}}'') est l’[[Église (institution)|Église]] [[anglican]]e officiellement établie en [[Angleterre]]. Sa prise de position comme Église indépendante de la [[papauté]] au {{s-|XVI}} par l'[[acte de suprématie]] de [[1534]] est à l'origine de l'[[anglicanisme]], branche du [[christianisme]] occupant à certains points de vue une position intermédiaire entre [[catholicisme]] et [[protestantisme]]. L'Église d'Angleterre est l'« Église mère » de la [[Communion anglicane]].
 
L''''Église d'Angleterre''' (en [[anglais]] : ''{{lang|en|Church of England}}'') est l’[[Église (institutionorganisation)|Église]] [[anglicanAnglicanisme|anglicane]]e officiellement établie en [[Angleterre]]. Sa prise de position comme Église indépendante de la [[Gouvernement de l'Église catholique|papauté]] au {{s-|XVI}} par l'[[acte de suprématie]] de [[1534]] est à l'origine de l'[[anglicanisme]], branche du [[christianisme]] occupant à certains points de vue une position intermédiaire entre [[catholicisme]] et [[protestantisme]]. L'Église d'Angleterre est l'« Église mère » de la [[Communion anglicane]].
L'[[archevêque de Cantorbéry]] est le primat de l'Église d'Angleterre. Cette fonction est occupée par [[Justin Welby]] depuis février [[2013]]<ref>Ed Thornton, [http://www.churchtimes.co.uk/articles/2013/8-february/news/uk/welby-becomes-archbishop-during-service-in-st-paul%E2%80%99s « Welby becomes Archbishop during service in St Paul’s »], ''Church Times'', 8 février 2013.</ref>. La reine [[Élisabeth II]] est quant à elle [[gouverneur suprême de l'Église d'Angleterre]], en tant que souverain du [[Royaume-Uni]], et porte ce titre depuis son avènement, en [[1952]].
 
L'[[archevêque de Cantorbéry]] est le primat de l'Église d'Angleterre. Cette fonction est occupée par [[Justin Welby]] depuis février [[2013]]<ref>Ed Thornton, [http://www.churchtimes.co.uk/articles/2013/8-february/news/uk/welby-becomes-archbishop-during-service-in-st-paul%E2%80%99s « Welby becomes Archbishop during service in St Paul’s »], ''Church Times'', 8 février 2013.</ref>. LaLe reineroi [[ÉlisabethCharles IIIII (roi du Royaume-Uni)|Charles III]] est quant à ellelui [[gouverneur suprême de l'Église d'Angleterre]], en tant que souverain du [[Royaume-Uni]], et porte ce titre depuis son avènement, en [[19522022]].
 
L'assise territoriale de l'Église est l'Angleterre, l'[[île de Man]] ([[diocèse de Sodor et Man]]), les [[îles Anglo-Normandes]] (partie du [[diocèse de Winchester]]). Plusieurs communautés anglicanes en [[Europe]], en [[Russie]], en [[Turquie]] et au [[Maroc]] constituent le [[diocèse de Gibraltar en Europe]]. Jusqu'en [[1920]], les diocèses du [[pays de Galles]] faisaient partie de l'Église d'Angleterre ; ils ont pris depuis leur autonomie, formant l'[[Église au pays de Galles]].
 
L'Église d'Angleterre se présente comme à la fois catholique et [[Réforme anglaise|réformée]]<ref>{{en}} [http://www.cofe.anglican.org/faith/anglican/ « What it means to be an Anglican »], sur le site officiel de l'église.</ref> :
* '''Catholique''' parce qu'elle se considère comme une composante de l'[[Église (institutionorganisation)|église universelle]] de [[Jésus-Christ]], ayant conservé la tradition et la succession apostoliques. En effet, l'Église d'Angleterre possède une structure [[épiscopalÉvêque|épiscopale]]e ; elle honore les doctrines des anciens [[Pères de l'Église]], en particulier formalisées dans les [[Credo (religion)|Credo]] des [[Symbole des apôtres|apôtres]], de [[Symbole de Nicée|Nicée]] et d'[[Symbole d'Athanase|Athanase]]<ref name="cofe.anglican.org">{{en}} [http://www.cofe.anglican.org/about/churchlawlegis/canons/church.pdf Description des articles de foi].</ref>.
* '''Réformée''' parce que l'Église suit plusieurs principes doctrinaux et institutionnels de la [[Réforme protestante|Réforme]] du {{s-|XVI}}. Ils apparaissent dans les textes de référence de la foi anglicane établis sous le règne de la reine [[Élisabeth Ire (reine d'Angleterre)|Élisabeth {{Ire}}]] : le ''[[Livre de la prière commune]]'' et les ''[[Trente-neuf articles]]''<ref name="cofe.anglican.org"/>.
 
== Histoire ==
=== Les préliminaires de la rupture avec Rome ===
À la fin du [[Moyen Âge]], l'Angleterre était traversée comme le reste de l'Europe par des idées nouvelles, en rupture avec les doctrines de l’Église catholique médiévale : ainsi le mouvement des [[lollardsLollards]] qui faisait suite à la prédication de [[John Wyclif]] avait-il troublé le pays dès le {{s-|XV}}. Les lollardsLollards dénonçaient la décadence du pouvoir spirituel, et notamment les pratiques de l'[[Église catholique romaine|Église]], et plus encore du [[pape]]. Par ailleurs, l'[[humanisme]] avait également pénétré le pays et entretenait l'idée d'une [[Réforme protestante|réforme]] fondée sur la ''[[Bible]]''. Ainsi [[William Tyndale]], par la suite disciple de [[Martin Luther]], avait-il traduit en [[anglais]] le ''[[Nouveau Testament]]''. Sa traduction servira par la suite de base au ''Nouveau Testament'' de la version dite « [[Bible du roi Jacques|du roi Jacques]] » ou « autorisée »<ref>On a calculé que cette dernière version, rédigée en [[1611]] et toujours officielle, contient 80 % du [[Bible Tyndale|texte de Tyndale]].</ref>.
 
À la fin du [[Moyen Âge]], l'Angleterre était traversée comme le reste de l'Europe par des idées nouvelles, en rupture avec les doctrines de l’Église catholique médiévale : ainsi le mouvement des [[lollards]] qui faisait suite à la prédication de [[John Wyclif]] avait-il troublé le pays dès le {{s-|XV}}. Les lollards dénonçaient la décadence du pouvoir spirituel, et notamment les pratiques de l'[[Église catholique romaine|Église]], et plus encore du [[pape]]. Par ailleurs, l'[[humanisme]] avait également pénétré le pays et entretenait l'idée d'une [[Réforme protestante|réforme]] fondée sur la ''[[Bible]]''. Ainsi [[William Tyndale]], par la suite disciple de [[Martin Luther]], avait-il traduit en [[anglais]] le ''[[Nouveau Testament]]''. Sa traduction servira par la suite de base au ''Nouveau Testament'' de la version dite « [[Bible du roi Jacques|du roi Jacques]] » ou « autorisée »<ref>On a calculé que cette dernière version, rédigée en [[1611]] et toujours officielle, contient 80 % du [[Bible Tyndale|texte de Tyndale]].</ref>.
 
=== Henri VIII ===
Ces mouvements protestataires ou novateurs d'avant la [[Réforme protestante|Réforme]] trouvèrent en [[Henri VIII]], le [[RoiListe d’Angleterredes monarques d'Angleterre|roi d']][[Angleterre]], un appui inattendu et capital. Ce prince, à l'origine destiné à une carrière ecclésiastique, avait reçu une formation [[théologie|théologique]]. Au début de son règne, il défendait la conservation de sept [[sacrement]]s contre la théologie de [[Martin Luther]], ce qui conduisit le pape à lui conférer le titre de « Défenseur de la Foi ». Avec son [[Lord grand chancelier|lord chancelier]] [[Thomas More]], il s'opposa aussi avec vigueur à la traduction de la [[Bible]] de [[William Tyndale]].
 
Ces mouvements protestataires ou novateurs d'avant la [[Réforme protestante|Réforme]] trouvèrent en [[Henri VIII]], le [[Roi d’Angleterre|roi d']][[Angleterre]], un appui inattendu et capital. Ce prince, à l'origine destiné à une carrière ecclésiastique, avait reçu une formation [[théologie|théologique]]. Au début de son règne, il défendait la conservation de sept [[sacrement]]s contre la théologie de [[Martin Luther]], ce qui conduisit le pape à lui conférer le titre de « Défenseur de la Foi ». Avec son [[lord chancelier]] [[Thomas More]], il s'opposa aussi avec vigueur à la traduction de la [[Bible]] de [[William Tyndale]].
 
=== La rupture avec la papauté ===
 
Le motif de rupture avec la [[Gouvernement de l'Église catholique romaine|papauté]] fut le désir du roi [[Henri VIII d'Angleterre|Henri VIII]] de divorcer de [[Catherine d'Aragon]] pour épouser [[Anne Boleyn]]. Le [[pape]] [[Clément VII (pape)|Clément VII]] refusa d'annuler le premier mariage du roi. En [[1531]], le roi rompt les liens avec le pape, ce qui fut l'origine de l'indépendance de l'Église anglicane.
 
En [[1534]], Henri VIII fait rédiger l'[[Acte de suprématie]] qui fait du roi et de ses successeurs « le chef unique et suprême de l'Église d'Angleterre ».
 
En [[1539]], le ''Bill'' ou ''[[Acte des six articles|Acte des Six Articles]]'' organise l'Église anglicane, en 1549 [[Thomas Cranmer]] publie le [[Livre de prière commune (1549)|Livre de la prière commune de 1549]] qui rejette les doctrines catholiques de la transsubstantiation et du sacrifice de la messe<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Diarmaid|nom1=MacCulloch|titre=Thomas Cranmer: A Life|lieu=Londres|éditeur=Yale University Press|année=1996|passage=412, 414|isbn=9780300226577}}</ref>, et en [[1562]], [[Élisabeth Ire d'Angleterre|Élisabeth {{Ire}}]] fit promulguer la confession de foi de l’Église.
 
Lorsque l'anglicanisme devint la religion officielle, les catholiques furent à leur tour persécutés et privés de certains de leurs droits. Les [[quarante martyrs d'Angleterre et de Galles]] rappellent les noms des victimes anticatholiques.de l’anticatholicisme
 
Pendant son règne (1553-1558), [[Marie Ire (reine d'Angleterre)|Marie {{Ire}}]], fille d'Henri VIII, tenta en vain de restaurer le catholicisme.
 
== Doctrine et liturgie ==
 
{{article détaillé|Anglicanisme}}
 
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* l'[[anglo-catholicisme]], succédant en grande partie au mouvement [[Haute Église]] historique, est marqué par une doctrine sacramentelle et une liturgie qui se rapprochent du catholicisme romain ;
* l'[[évangélisme]] d'inspiration [[calviniste]], aussi appelé [[Basse Église]], met plus l'accent sur la prédication ;
* le courant [[protestantisme libéral|libéral]] (''[[Broad church|Broad Church]]'' - « église large ») qui critique la notion de tradition et qui se veut très ouvert ausur le plan théologique comme ausur le plan liturgique.
Chacun d'eux forme toujours une composante importante de cette église, même si ces courants s'interpénètrent en partie et se déclinent en une grande variété d'attitudes individuelles en matière de doctrine et de liturgie.
 
[[Fichier:ASBcover.jpg|vignette|''Alternative Service Book'', 1980.]]
 
Il y a ainsi des divergences quant au nombre et la nature des [[sacrement]]s, ou quant à l'existence et aux modalités de la présence du Christ dans l'[[eucharistie]]{{refsou}}.
 
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=== L'ordination de femmes prêtres et évêques ===
 
Les premières ordinations de femmes au [[Diacre (christianisme)|diaconat]] ont lieu dès [[1987]]. Depuis [[1994]], l'[[ordination des femmes]] à la prêtrise est effective. Lors de son adoption par le synode général, cette mesure a été accompagnée de provisions particulières pour les paroisses qui y sont opposées en conscience. À leur demande, ces paroisses peuvent bénéficier de l'accompagnement pastoral et [[sacrement|sacramentel]] d'un [[visiteur épiscopal provincial]] (ou « évêque volant »), tout en restant sous la juridiction de l'évêque territorialement compétent<ref>{{en}} [http://www.ebbsfleet.org.uk/actofsynod93.htm ''Episcopal Ministry Act of Synod 1993''] sur le site de l'{{lien|lang=en|trad=Bishop of Ebbsfleet|fr=Évêque d'Ebbsfleet|texte=évêque d'Ebbsfleet}}.</ref>.
 
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Le {{date|20 novembre 2012}}, la question des provisions à prévoir pour les membres de l'Église qui ne reconnaissent pas le sacerdoce des femmes provoque ''in extremis'' l'échec de la proposition d'accès des femmes à l'épiscopat. Malgré le vote favorable des deux chambres ecclésiastiques du synode général, la proposition n'atteint pas la majorité des deux tiers dans l'assemblée des [[laïc]]s<ref>Thierry Portes, [http://www.lefigaro.fr/international/2012/11/20/01003-20121120ARTFIG00424-l-eglise-anglicane-se-divise-sur-les-femmes-eveques.php « Le non des laïcs anglicans aux femmes évêques »], ''[[Le Figaro]]'', 20 novembre 2012.</ref>. [[Justin Welby]], qui vient d'être nommé archevêque de Cantorbéry, assure que l'Église aura néanmoins des femmes évêques<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20121122.OBS0260/l-eglise-d-angleterre-finira-par-accepter-des-femmes-eveques.html « L'Église d'Angleterre finira par accepter des femmes évêques »], ''[[Nouvel Observateur]]'', 22 novembre 2012.</ref>.
 
En novembre [[2013]], le synode valide cette fois-ci à une écrasante majorité l'ordination de femmes évêques. Le projet est entériné en 2014. Il doit encore être formellement validé par la reine et le [[Parlement du Royaume-Uni|Parlement]]. Les premières femmes évêques devant être ordonnées à partir de [[2015]]<ref>« Église anglicane : le principe de femmes évêques validé », ''[[Le Figaro]]'', jeudi 21 novembre 2013, pagep. 10.</ref>{{,}}<ref>Chloé Bianchi, [http://www.lefigaro.fr/international/2014/07/14/01003-20140714ARTFIG00192-l-eglise-anglicane-d-angleterre-vote-l-ordination-de-femmes-eveques.php « L'Angleterre dit oui à l'ordination des femmes évêques »], ''[[Le Figaro]]'', mardi 15 juillet 2014, pagep. 6.</ref>.
 
=== La question de l'homosexualité pour les membres du clergé ===
 
{{Article détaillé|Homosexualité dans l'anglicanisme#Église d'Angleterre}}
 
La question de l'[[homosexualité]] supposée de certains membres du [[clergé]] est portée sur la place publique avec éclat en [[1995]], à la suite d'une campagne de chantage au ''[[coming out]]'' organisée par [[Peter Tatchell]] et le groupe [[OutRage!]]. Celle-ci tourne court lorsque l'[[évêque de Londres]], [[David Hope (baron Hope de Thornes)|David Hope]], divulgue publiquement la lettre reçue et répond avec un courage salué par de nombreux observateurs<ref>[http://www.lexpress.fr/informations/le-gay-qui-rend-albion-folle_603801.html « Le gay qui rend Albion folle »], ''[[L'Express]]'', 6 mars 1995.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Andrew Brown, [https://www.independent.co.uk/news/bishop-forced-to-speak-out-by-gay-group-1611136.html « Bishop forced to speak out by gay group »], ''[[The Independent]]'', 14 mars 1995.</ref>{{,}}<ref name="Braid">{{en}} Mary Braid, [https://www.independent.co.uk/news/bishop-in-outing-row-goes-to-york-goes-to-york-1615273.html « Bishop in `outing' row goes to York »], ''The Independent'', 12 avril 1995.</ref>.
 
Depuis l'introduction des ''{{lien|trad=Civil partnership in the United Kingdom|fr=civil partnerships}}'' (forme d'union réservée aux homosexuels) dans la loi civile en [[2004]], se pose la question de la compatibilité de ce type d'engagement avec le sacerdoce. Les évêques décident de n'autoriser les membres du clergé à contracter un ''civil partnership'' que s'ils s'engagent à rester abstinents. Cette mesure ne s'étend pas à l'ordination sacerdotale, qui fait l'objet d'un [[moratoire]] jusqu'en {{date-|janvier 2013}}. À cette date, la mesure d'interdiction est levée. Mais il est demandé aux impétrants, comme pour les prêtres, de s'engager à rester abstinents. La mesure, jugée peu praticable, se heurte à de fortes critiques lors de sa promulgation<ref>{{en}} [https://www.bbc.co.uk/news/uk-20914799 « CofE drops opposition to gay bishops in civil partnerships »], ''BBC News'', 4 janvier 2013.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [https://www.bbc.co.uk/news/uk-20918806 « Mixed response to CofE decision to allow gay bishops »], ''BBC News'', 5 janvier 2013.</ref>.
 
== Mode d'organisation ==
 
[[Fichier:Dioceses of Church of England.svg|thumb|right|Les deux provinces et les 42 diocèses de l'Église d'Angleterre. Les parties grisées relèvent de la juridiction d'autres églises.]]
[[Image:Diocese of Gibraltar in Europe.png|thumb|left|Les différents archidiaconés du diocèse d'Europe.]]
L'église d'Angleterre est constituée de deux [[province ecclésiastique|provinces ecclésiastiques]], la [[province de Cantorbéry]] et la [[province d'York]], se répartissant les 42 [[diocèse]]s s'étendant sur tout le territoire anglais…anglais et européen, puisqu'on notera que toute l'[[Europe continentale]] ne constitue à elle seule qu'un diocèse (dit « [[Diocèse de Gibraltar en Europe|de Gibraltar en Europe]] ») dépendant directement de la province de Cantorbéry, et n'est pas organisée en Églises autonomes.
 
Chacune des deux provinces est administrée par un [[archevêque]] métropolitain : [[archevêque de Cantorbéry|celui de Cantorbéry]] et [[archevêque d'York|celui d'York]] sont tous deux « [[Primatie|primat]] d'Angleterre », mais l'archevêque de Cantorbéry dispose d'une certaine préséance sur celui d'York, par le fait qu'il est titré « Primat de {{souligner|toute}} l'Angleterre ».
Ligne 122 ⟶ 117 :
 
Depuis 2014, l'église est constituée de 42 diocèses, tous avec une [[cathédrale]], avec une exception ; le diocèse anglican de Leeds, qui fut créé en 2014 avec l'amalgamation de trois anciens diocèses, et donc il possède trois cathédrales qui fonctionnent comme cocathédrales.
{{article détaillé|Liste des diocèses de l'Église d'Angleterre}}
 
L'La hiérarchie des circonscriptions territoriales dans l'Église d'Angleterre (et aussi dans le reste de l'anglicanisme) est Diocèse - [[Archidiaconé]] - [[Doyenné (christianisme)|Doyenné]] - Paroisse.
 
== Aujourd'hui ==
 
En Angleterre, à la suite d'une importante immigration en provenance de pays catholiques comme la [[Pologne]]<ref name="Gledhill">Ruth Gledhill, [http://www.timesonline.co.uk/tol/news/article1386939.ece « Catholics set to pass Anglicans as leading UK church »], ''Times online'', 15 février 2007.</ref>, le nombre d'anglicans pratiquants serait désormais inférieur au nombre de catholiques pratiquants<ref>En moyenne, à la messe dominicale, environ de {{formatnum:850000}} fidèles contre {{formatnum:862000}} d'après ''Christian Research'' cité par Jonathan Petre, cf. ''infra''.</ref>, ce que conteste l'Église anglicane<ref>Jonathan Petre, [https://www.telegraph.co.uk/news/uknews/1573549/Anglicans-England-is-not-a-Catholic-nation.html « Anglicans: England is not a Catholic nation »], ''Telegraph.co.uk'', 24 décembre 2008.</ref>.
 
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Outre les différences théologiques, une distinction organisationnelle importante au sein de l'anglicanisme l'ordination des femmes comme [[Prêtre anglican|prêtres anglicans]] et le mariage des prêtres.
 
Le {{date|20 octobre 2009}}, une annonce conjointe des responsables anglais des deux Églises catholique et anglicane a indiqué que l'Église catholique préparait un statut particulier pour les anglicans souhaitant la rejoindre, qui permettait notamment à ceux-ci de conserver une certaine spécificité au sein de l'Église romaine, notamment leur spiritualité et leur liturgie anglicanes. La conférence de presse s'est tenue sous l'égide de l'[[ArchevêqueListe des archevêques de Westminster|archevêque catholique de Westminster]], et du {{Dr}} [[Rowan Williams]], [[Primatie|primat]] de l'Église d'Angleterre. La constitution apostolique ''[[Anglicanorum Coetibus|Anglicanorum Cœtibus]]'' est publiée le [[9 novembre]] suivant (signée le [[4 novembre|4]]), qui prévoit la création d'ordinariats particuliers<ref>Voir le [http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/apost_constitutions/documents/hf_ben-xvi_apc_20091104_anglicanorum-coetibus_fr.html texte].</ref>. Le premier ordinariat d'Angleterre et du pays de Galles est érigé le {{date|15 janvier 2011}} sous le nom d'[[Ordinariat personnel de Notre-Dame de Walsingham]]. Fait exceptionnel, trois évêques anglicans sont concernés et ont reçu l'ordination de [[prêtre catholique|prêtres catholiques]]<ref>Voir le site d'info [http://visnews-en.blogspot.com/2011/01/erection-of-personal-ordinariate-for.html du Vatican].</ref>.
 
== Confusion avec l’« Église en Angleterre » ==
Il ne faut pas confondre l'« Église d'Angleterre » (''Church of England''), église officielle du Royaume d'Angleterre, avec l'« Église en Angleterre » (''Church in England''), qui désigne l'Église catholique anglaise et galloise ([[Église catholique en Angleterre et au pays de Galles]]).
 
== Liens avec l'esclavage colonial ==
{{Article connexe|Traite négrière occidentale|Réparations pour esclavage}}
Les liens entre l'esclavage et l'Église d'Angleterre remontent à 1704, lorsque la [[Anne (reine de Grande-Bretagne)|Reine Anne]] crée un fonds pour compléter les revenus du clergé appauvri. Celui-ci a massivement investi dans la [[Compagnie de la mer du Sud]] qui détenait le monopole sur le transport d'esclaves. Entre 1714 et 1739, elle aurait transporté {{Unité|34000|captifs}} lors d'au moins 96 voyages<ref name=":4">{{Lien web |langue=fr|auteur=Jérémie Lanche |auteur2=Laura Kalmus |titre=Esclavage : au Royaume-Uni, l'Église se repend |url=https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-club-des-correspondants/esclavage-au-royaume-uni-l-eglise-se-repend-et-en-suisse-un-rapport-s-interesse-au-travail-force_6416263.html |site=Franceinfo |date=2024-03-25 |consulté le=2024-03-26}}</ref>.
 
En 2023, en reconnaissance de cette implication, l'Église d'Angleterre lance un programme pour investir dans la recherche et soutenir les communautés qui ont été affectées par la [[traite négrière occidentale]]. La somme allouée s'élève à 100 millions de livres, soit près de 120 millions d'euros, étalée sur une période de neuf ans, pour dédommager les communautés victimes de l'esclavage. Le programme vise notamment à soutenir les entrepreneurs, les éducateurs et les historiens les plus brillants<ref name=":4" />.
 
Un rapport interne, publié le 4 mars 2024, recommande d'augmenter ce fonds à 1,2 milliard d'euros, soit 10 fois plus que la somme initiale. Il souligne notamment l'ampleur des dégâts et du désavantage racial découlant de l'esclavage en Afrique. Selon Rosemarie Mallette, évêque à Croydon en charge du rapport : {{citation|Nous avons instauré un système de racisme, où les gens étaient jugés par leur couleur et étaient considérés comme inférieurs à ce système, ce qui se perpétue aujourd'hui dans les communautés touchées}}<ref name=":4" />.
 
== Notes et références ==
Ligne 145 ⟶ 148 :
 
== Voir aussi ==
 
=== Bibliographie ===
 
* Hervé Picton, ''Histoire de l'Église d'Angleterre'', Ellipses, 2006, 158 p. {{ISBN|2-7298-2746-3}}
 
=== Articles connexes ===
* [[Anglicanisme]] (Communion anglicane]])
 
* ''[[Anglicanorum coetibus]]'' (2009)
* [[Anglicanisme]]
* [[Arminianisme dans l'Église d'Angleterre]]
* [[Communion anglicane]]
* [[Communion de Porvoo]]
* [[Laudianisme]]
* [[Mouvement d'Oxford]]
* [[SuccessionOrdre de lasuccession couronneau trône britannique]]
* ''[[Anglicanorum Coetibus|Anglicanorum Cœtibus]]''
* [[Succession de la couronne britannique]]
 
=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* {{en}} [http://www.cofe.anglican.org/ Site officiel de l'Église d'Angleterre].
* {{fr}} [http://www.museeprotestant.org/notice/le-protestantisme-en-angleterre-au-xvie-siecle-la-rupture-avec-rome/ Le protestantisme en Angleterre au {{XVIe}} siècle (la rupture avec Rome)], notice publiée sur le [[musée virtuel du protestantisme]].
{{Liens|site officiel=-}}
 
{{Palette|Communion anglicane}}
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{{DEFAULTSORT:Eglise d'Angleterre}}
[[Catégorie:Christianisme en Angleterre]]
[[Catégorie:Province ecclésiastique anglicane|Angleterre]]
[[Catégorie:Histoire religieuse du Royaume-Uni]]
[[Catégorie:Église d'Angleterre| ]]
[[Catégorie:Province ecclésiastique anglicane|Angleterre]]
[[Catégorie:Christianisme en Angleterre]]
* [[Catégorie:Anglicanisme]]