« Siddhartha Gautama » : différence entre les versions

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Il est né à [[Lumbini|Lumbinî]], dans l'actuel [[Népal]]<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=mondial|prénom1=UNESCO Centre du patrimoine|titre=Lumbini, lieu de naissance du Bouddha|url=http://whc.unesco.org/fr/list/666|site=whc.unesco.org|consulté le=2018-03-13}}</ref>, sur la route de [[Kapilavastu]], la capitale du clan familial, dans l’actuel [[Terraï|Teraï]] népalais<ref name=k/>, de [[Māyā (reine)|Māyādevī]] et [[Shuddhodana|Śuddhodana]], souverain des [[Shakya (clan)|Śākyas]] appartenant à la caste des [[Kshatriya|kṣatriyas]] guerriers et administrateurs, et fut actif dans les États de [[Kosala]] et [[Magadha]] au nord-est de l’[[Inde]] actuelle.
 
Il aurait vécu à peu prèsenviron quatre-vingts ans, mais les traditions ne s'accordent pas sur les dates exactes de sa vie, que les recherches modernes tendent à situer de plus en plus tard : vers [[Années 620 av. J.-C.|623]]-[[Années 540 av. J.-C.|543 av. J.-C.]] selon la tradition [[Theravāda|theravada]], vers [[Années 560 av. J.-C.|563]]-[[483 av. J.-C.]] selon la majorité des spécialistes du début du {{s|XX}}<ref>{{Ouvrage
|auteur1=Akira Hirakawa
|auteur2=Paul Groner
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Selon la tradition, pendant les quarante-cinq années restantes de sa vie, le Bouddha voyage dans la plaine gangétique du centre de l'[[Inde]] (la région du [[Gange]] et de ses affluents), enseignant son savoir à une grande variété de personnes.
 
=== DoctrineLa etmort disciplinedu Bouddha ===
[[Fichier:EndAscetism.JPG|vignette|Le partage des reliques du Bouddha, art [[gréco-bouddhisme|gréco-bouddhique]] du [[Gandhara]], {{sp-|II|-|III}} ; Zenyōmitsu-ji, [[Setagaya]].]]
 
Le Bouddha mourut, selon la tradition, à quatre-vingts ans près de la localité de [[Kusinâgar]]<ref name=BT2/>. Il expira en méditant, couché sur le côté droit, souriant : on considéra qu'il avait atteint le ''[[parinirvāṇa]]'', la volontaire extinction du soi<ref name=BT2/> complète et définitive. Le Bouddha n'aurait pas souhaité fonder une religion<ref name=BT2/>. Après sa mort s'exprimèrent des divergences d'opinions qui, en l'espace de huit siècles, aboutirent à des écoles très différentes<ref name=BT2/>.
 
Selon le ''[[Mahāparinibbāṇa Sutta]]'', les derniers mots du Bouddha furent : {{citation|À présent, moines, je vous exhorte : il est dans la nature de toute chose conditionnée de se désagréger — alors, faites tout votre possible, inlassablement, en étant à tout moment pleinement attentifs, présents et conscients<ref>{{Lien web|titre = bouddhisme: mahaparinibbana sutta traduction jeanne schut|url = http://www.dhammadelaforet.org/sommaire/sutta_tipaka/txt/mahaparinibbana_js.html|site = www.dhammadelaforet.org|consulté le = 2015-08-19}}</ref>.}}
 
Selon ce même [[sutra]], son corps fut incinéré mais huit des princes les plus puissants se disputèrent la possession des [[sarira]], ses reliques saintes. Une solution de compromis fut trouvée : les cendres furent réparties en huit tas égaux et ramenées par ces huit seigneurs dans leurs royaumes où ils firent construire huit [[stūpa]]s pour abriter ces reliques. Une légende ultérieure veut que l'empereur [[Ashoka]] retrouva ces stūpas et répartit les cendres dans 84 000 reliquaires, les seuls stūpas datant de l'époque de cet empereur étant ceux de [[Sanchi]] et de [[Bharhut]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Charles Emmanuel Deuzeune|titre=La Mort et ses rites|éditeur=Le plein des sens|année=2003|passage=249-251|isbn=}}</ref>.
 
== Doctrine et discipline ==
 
Le Bouddha aurait décrit ses enseignements par l'expression ''dharma vinaya'', ce qui peut être traduit par « doctrine et discipline ». Cela revient à dire que ses principaux enseignements ont consisté à fournir un socle doctrinal et un code de conduite pour la communauté qui se forme autour de lui, posant les bases du Bouddhisme{{sfn|Lopez, Jr.|2001|p=106}}.
 
=== Sources ===
Le Bouddha aurait décrit ses enseignements par l'expression ''dharma vinaya'', ce qui peut être traduit par « doctrine et discipline ». Cela revient à dire que ses principaux enseignements ont consisté à fournir un socle doctrinal et un code de conduite pour la communauté qui se forme autour de lui{{sfn|Lopez, Jr.|2001|p=106}}.
 
Le Bouddha n'a laissé aucun écrit, il s'est toujours exprimé sous forme orale à un auditoire hétéroclite, l'écriture n'étant probablement pas utilisée en Inde au {{-s|V|e}} Ce sont donc ses disciples qui se sont chargés de transmettre ses enseignements doctrinaux et ses prescriptions disciplinaires, avant de commencer à le coucher par écrit. Cela ne fut pas une mince affaire : la tradition bouddhiste rapporte la tenue de pas moins de trois « conciles », dont un qui a lieu tout juste un an après la mort du Bouddha, pour organiser et transmettre l'héritage spirituel du maître{{sfn|Becker|2016|p=50-51}}. Concrètement, au sortir de cette période de formation du corpus bouddhiste, la doctrine se trouve dans les écrits appelés ''[[sutra]]'', et la discipline monastique dans ceux appelés ''[[vinaya]]'' ; on y adjoint un troisième ensemble de textes qui ne découle pas directement des enseignements du Bouddha, mais de commentaires de sa doctrine, appelé ''[[abhidharma]]''{{sfn|Lopez, Jr.|2001|p=106}}. Il en est résulté un corpus de textes fondamentaux désigné par l'expression de « [[Trois corbeilles]] », reconnus comme valides par toutes les traditions bouddhistes, même si elles se divisent quant à la fixation de leur contenu et leur portée{{sfn|Becker|2016|p=50-51}}.
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Dans ces conditions, il est difficile de déterminer dans quelle mesure ces sources permettent d'approcher l'enseignement de Bouddha : certains estiment qu'il a été rapporté sans grands changements et que le contenu des textes les plus anciens peut permettre d'approcher l'enseignement authentique de Bouddha, alors que d'autres au contraire estiment qu'il a été altéré et reflète plus la pensée des générations postérieures au Bouddha que celle du maître dont elles se revendiquent<ref name=holt12/>.
 
==== La doctrine du Bouddha ====
 
[[Fichier:Bodnath, Katmandu in 1996.jpg|vignette|Temple de [[Bodnath]] à [[Katmandou]] (Népal).]]
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Les récits qui le concernent, s'ils sont fiables, semblent révéler d'évidents talents dans l'art du discours et de l'enseignement, notamment une grande capacité à s'adapter à son auditoire{{sfn|Harvey|1993|p=59-62}}. L'efficacité de son premier sermon et des Quatre nobles vérités a notamment été mise en avant{{sfn|Becker|2016|p=49-50}}, en particulier sa structure de type médical, diagnostiquant d'abord la maladie, puis identifiant sa cause, déterminant ensuite si elle est guérissable, avant de proposer le remède{{sfn|Harvey|1993|p=82}}.
 
==== La formation de la communauté bouddhiste ====
 
Le Bouddha fonde la communauté des moines et des nonnes bouddhistes (''[[Sangha (bouddhisme)|saṅgha]]''), à laquelle il incombe de perpétuer ses enseignements après sa disparition.
 
Concrètement une personne devient un moine (sanskrit ''bhikṣu'', pali ''bhikku'', « mendiant ») quand il accepte de suivre le Bouddha lorsque celui-ci lui dit « Viens, moine »{{sfn|Lopez, Jr.|2001|p=145}}. Les textes bouddhistes désignent les disciples du Bouddha par le terme ''śrāvaka'', littéralement « auditeur »{{sfn|Buswell, Jr.|Lopez, Jr.|2014|p=850}}. Ces disciples sont également souvent des ''[[arhat]]''s, « méritants », êtres qui ont atteint l'Éveil, statut qui constitue l'objectif à atteindre dans les écoles du bouddhisme ancien{{sfn|Buswell, Jr.|Lopez, Jr.|2014|p=62}}. Divers récits relatent le moment de leur Éveil, qui survient généralement à l'écoute d'un discours du Bouddha : les cinq ascètes qui deviennent ses premiers disciples après le sermon de Bénarès l'atteignent après avoir écouté le second sermon, [[Shariputra]] en écoutant le Bouddha converser avec un autre moine, alors qu'il évente son maître, et [[Ananda]] durant la nuit qui suit la mort du Bouddha{{sfn|Lopez, Jr.|2001|p=206}}. Dans les traditions mahayana en revanche, la place des ''śrāvaka'' et des ''arhats'' est reléguée à un rang secondaire au profit de celle des [[bodhisattva]]s, à qui sont réservés les enseignements plus élevés de la deuxième et de la troisième mises en branle de la roue du dharma{{sfn|Lopez, Jr.|2001|p=113}}.
 
Quoi qu'il en soit la tradition bouddhiste a retenu l'existence de plusieurs disciples éminents du Bouddha, qui ont une grande place dans les écrits de cette religion. Par le passé un groupe de dix principaux disciples du Bouddha était distingué, constitué par ceux qui ont été les plus proches du maître durant sa dernière vie terrestre (et qui l'ont également croisé durant leurs vies antérieures). Ils ont chacun une spécificité. L'ordre de préséance peut varier, mais les trois plus importants sont [[Mahakashyapa]], spécialiste de l'ascèse, [[Shariputra]], spécialiste de la sagesse, et [[Ananda]], cousin germain du Bouddha, celui qui garde en mémoire les paroles du Bouddha, et auquel on attribue la rédaction des sutras. Ce groupe comprend aussi [[Moggallana|Maudglyayana]], qui est le premier dans la maîtrise des pouvoirs surnaturels, [[Upāli]] qui est le spécialiste de la discipline, et [[Rahula]], le fils du Bouddha, patron des novices{{sfn|Frédéric|1992|p=95-98}}. Les groupes constitués par les ''arhat''s, dans lesquels ont retrouve les précédents, sont plus divers, et ont une importance notable dans le Bouddhisme de l'Est, et aussi au Tibet. Leur nombre se serait élevé à 500, ce qui est une manière de dire qu'ils sont très nombreux. Avec le temps la tradition a retenu un groupe de [[seize arhats]] auxquels le Bouddha aurait demandé de rester dans le monde jusqu'à la dernière vie du futur Bouddha, [[Maitreya]]. De nombreuses histoires sont attachées à [[Pindolabharadrāja]], particulièrement vénéré au Japon. Rahula et [[Nagasena]] font également partie de ce groupe{{sfn|Frédéric|1992|p=98-104}}{{,}}{{sfn|Lopez, Jr.|2001|p=62}}.
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Les enseignements du Bouddha attirent aussi à lui des laïcs, qui n'intègrent pas la communauté monastique. Les récits évoquent surtout ceux qui deviennent ses mécènes, par exemple des femmes riches qui fournissent à Bouddha et aux moines de quoi se nourrir et se vêtir, des lieux où se loger, des remèdes médicaux. Il leur professe plutôt de se comporter en épouses et mères dévouées au sein de leur foyer, afin de bénéficier d'une renaissance favorable{{sfn|Lopez, Jr.|2001|p=161}}. Les protecteurs les plus éminents du Bouddha sont de rang royal, le plus important étant [[Bimbisara]], le souverain du puissant royaume de [[Magadha]], qui offre un lieu de retraite au Bouddha pour des saisons des pluies, puis fait ériger pas moins de dix-huit monastères dans sa capitale [[Rajagriha]] et ses environs{{sfn|Lopez, Jr.|2001|p=179}}.
 
=== Vies antérieures ===
=== La mort du Bouddha ===
[[Fichier:EndAscetism.JPG|vignette|Le partage des reliques du Bouddha, art [[gréco-bouddhisme|gréco-bouddhique]] du [[Gandhara]], {{sp-|II|-|III}} ; Zenyōmitsu-ji, [[Setagaya]].]]
 
Le Bouddha mourut, selon la tradition, à quatre-vingts ans près de la localité de [[Kusinâgar]]<ref name=BT2/>. Il expira en méditant, couché sur le côté droit, souriant : on considéra qu'il avait atteint le ''[[parinirvāṇa]]'', la volontaire extinction du soi<ref name=BT2/> complète et définitive. Le Bouddha n'aurait pas souhaité fonder une religion<ref name=BT2/>. Après sa mort s'exprimèrent des divergences d'opinions qui, en l'espace de huit siècles, aboutirent à des écoles très différentes<ref name=BT2/>.
 
Selon le ''[[Mahāparinibbāṇa Sutta]]'', les derniers mots du Bouddha furent : {{citation|À présent, moines, je vous exhorte : il est dans la nature de toute chose conditionnée de se désagréger — alors, faites tout votre possible, inlassablement, en étant à tout moment pleinement attentifs, présents et conscients<ref>{{Lien web|titre = bouddhisme: mahaparinibbana sutta traduction jeanne schut|url = http://www.dhammadelaforet.org/sommaire/sutta_tipaka/txt/mahaparinibbana_js.html|site = www.dhammadelaforet.org|consulté le = 2015-08-19}}</ref>.}}
 
Selon ce même [[sutra]], son corps fut incinéré mais huit des princes les plus puissants se disputèrent la possession des [[sarira]], ses reliques saintes. Une solution de compromis fut trouvée : les cendres furent réparties en huit tas égaux et ramenées par ces huit seigneurs dans leurs royaumes où ils firent construire huit [[stūpa]]s pour abriter ces reliques. Une légende ultérieure veut que l'empereur [[Ashoka]] retrouva ces stūpas et répartit les cendres dans 84 000 reliquaires, les seuls stūpas datant de l'époque de cet empereur étant ceux de [[Sanchi]] et de [[Bharhut]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Charles Emmanuel Deuzeune|titre=La Mort et ses rites|éditeur=Le plein des sens|année=2003|passage=249-251|isbn=}}</ref>.
 
=== Vies antérieures ===
{{Article détaillé|Jātaka}}
 
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