« Époque de Nara » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Jeanne Delaine (discuter | contributions)
→‎Art : Peinture
Correction de l’orthographe
 
(22 versions intermédiaires par 16 utilisateurs non affichées)
Ligne 31 :
 
L'{{japonais|'''époque de Nara'''|奈良時代|Nara-jidai}}, est l'une des 14 subdivisions traditionnelles de l'[[histoire du Japon]]. Cette période se situe entre [[710]] et [[794]] (ou 784<ref>794 est la date retenue par {{harvsp|Christine Shimizu, 1998}} et
{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Dolan, Ronald E. and Worden, Robert L., ed. |lien auteur1= |directeur1= |responsabilité1= |et al.=|traducteur=|titre=Japan |sous-titre=a country study |éditeur=Washington : Headquarters, Dept. of the Army |format livre=24 cm. |année=1994 |numéro d'édition=5 |pages totales= (xxxvi, 610 p.) |format livre=24 cm. |passage=10 |isbn=0-8444-0731-3 |lire en ligne=https://archive.org/stream/japancountrystud00dola/japancountrystud00dola_djvu.txt |id=}}. Enfin Miyeko Murase (Columbia University's Department of Art History, professor) retient 784 en 1996, {{harvsp|Miyeko Murase, 1996|p=43}}, et 794 en 2000 dans le catalogue {{Ouvrage |langue= |auteur1=Miyeko Murase |auteur2=The Metropolitan Museum of Art |responsabilité2=Éditeur scientifique |et al.=oui |titre=Bridge of dreams |sous-titre=The Mary Griggs Burke Collection of Japanese Art |titre original=|éditeur=The Metropolitan Museum of Art, New York |format livre=31 cm |année=2000 |pages totales=(XIV-450 p.) |format livre=31 cm |passage=20, 24, et suivantes |isbn1isbn=0-87099-941-9 |isbn2= 0-87099-942-7 |isbn3= 0-8109-6551-8 |lire en ligne=https://archive.org/stream/BridgeofDreamsTheMaryGriggsBurkeCollectionofJapaneseArt/BridgeofDreamsTheMaryGriggsBurkeCollectionofJapaneseArt_djvu.txt |id=}}. Pour d'autres auteurs, et non des moindres, (dont {{harvsp|Souyri, 2010 |p=134}}) la période de Nara s'arrête en 784. Ces auteurs, considérant la proximité entre Nagoaka et Heian, font commencer la période de Heian en 784 et non en 794.</ref>). Elle est précédée par la [[période d'Asuka]] (du milieu du {{s-|VI}} jusqu'en 710) et suivie par l'[[époque de Heian]] (794-1185).
 
L'[[ère Tenpyō]] (ou Tempyō) (729-749), seconde période de Nara après l'[[Période Hakuhō|ère Hakuhō]] selon certains historiens d'art<ref name="Shimizu p63-69">{{harvsp|Christine Shimizu, 1998|p=63-69}}</ref>, sert, parfois, à évoquer toute la période dans le domaine artistique, car la culture a été particulièrement brillante à ce moment -là. Le Japon constitue alors un foyer culturel de première importance à côté de [[Silla (Corée)|Silla, en Corée]], et de la [[Chine]], se présentant comme un petit empire « civilisé » (selon des critères posés par l'empire chinois et auxquels le Japon adhère).
 
== Histoire et organisation politiques ==
=== Généralités ===
==== Centralisme : capitale et codes ====
Auparavant, au cours de la période d'Asuka, commence un processus de centralisation du pouvoir fondé sur le modèle chinois, avec la [[réforme de Taika]] (645). En effet, la Chine s'est enfin réunifiée sous les dynasties [[Dynastie Sui|Sui]] (581-618) puis [[Dynastie Tang|Tang]] (618-907) et redevient un modèle pour ses voisins. Par ailleurs, la diffusion du bouddhisme incite à la circulation des étudiants et des moines, qui passent ainsi sur le continent et reviennent avec des informations sur les modèles prestigieux de la Chine. Ainsi le premier grand code japonais, à la manière des codes chinois, est promulgué par l'[[Jitô|impératrice Jitô]] (reg. 686-697) ; elle tente aussi de fonder la première capitale durable, qui passe d'[[Asuka (Nara)|Asuka]] à [[Fujiwara-kyō]]. Ce processus va cumuler avec le code administratif de l'ère Taihō ([[code de Taihō]]) en 701<ref>{{harvsp|Francine Hérail (dir.), 2009|p=67 et suivantes}}</ref>, et donner naissance au {{japonais|régime des codes|律令|ritsu-ryō}}, ou ''[[ritsuryō]]''<ref>{{Chapitre|langue=fr|titre= Ritsuryō-seido|titre ouvrage=Dictionnaire historique du Japon|sous-titre= |volume=17|titre volume= Lettres R (2) et S (1)|éditeur=Librairie Kinokuniya : Maison franco-japonaise |lieu=Tokyo|année=1991|passage=21-22 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/dhjap_0000-0000_1991_dic_17_1_938_t1_0021_0000_5}}</ref>, le système politique du Japon jusqu'à la fin de l'[[époque de Heian]] (1185). Ce code, composé de dispositions pénales (''ritsu'') et de d'institutions administratives (''ryô''), mêle des traditions locales à des éléments chinois, en particulier le code des Tang<ref>{{harvsp|Danielle Elisseeff, 2001|p=49}}</ref>. Mais les structures mises en place à cette époque (bureaucratie centrale, système de répartition des rizières…) connaissent des difficultés dès l'époque de Nara.
 
==== Centralisme : capitale et codes ====
En 710, cette époque de Nara débute avec l'installation de la capitale par l'impératrice [[Genmei]] à {{japonais|Heijō-kyō|平城京||''kyō'' voulant dire « capitale »}} aujourd'hui connu sous le nom de [[Nara]], la première capitale fixe de l'archipel. Elle prend fin, lorsque l'empereur [[Kammu (empereur)|Kammu]] (reg. 782-806) déplaçe la capitale à [[Nagaoka]] (en 784) pour échapper à l'influence des {{japonais|[[Bouddhisme au Japon#Époque de Nara|six écoles de la capitale du sud]]|南都六宗|Nanto roku shū}}. Ce site est rapidement quitté au profit de {{japonais|[[Heian-kyō]]|平安京}}, future [[Kyōto]], car le lieu semblait néfaste<ref>{{harvsp|Danielle Elisseeff, 2001|p=56-57}}</ref>.
Auparavant, au cours de la période d'Asuka, commence un processus de centralisation du pouvoir fondé sur le modèle chinois, avec la [[réforme de Taika]] (645). En effet, la Chine s'est enfin réunifiée sous les dynasties [[Dynastie Sui|Sui]] (581-618) puis [[Dynastie Tang|Tang]] (618-907) et redevient un modèle pour ses voisins. Par ailleurs, la diffusion du bouddhisme incite à la circulation des étudiants et des moines, qui passent ainsi sur le continent et reviennent avec des informations sur les modèles prestigieux de la Chine. Ainsi le premier grand code japonais, à la manière des codes chinois, est promulgué par l'[[Jitô|impératrice Jitô]] (reg. 686-697) ; elle tente aussi de fonder la première capitale durable, qui passe d'[[Asuka (Nara)|Asuka]] à [[Fujiwara-kyō]]. Ce processus va cumuler avec le code administratif de l'ère Taihō ([[code de Taihō]]) en 701<ref>{{harvsp|Francine Hérail (dir.), 2009|p=67 et suivantes}}</ref>, et donner naissance au {{japonais|régime des codes|律令|ritsu-ryō}}, ou ''[[ritsuryō]]''<ref>{{Chapitre|langue=fr|titre= Ritsuryō-seido|titre ouvrage=Dictionnaire historique du Japon|sous-titre= |volume=17|titre volume= Lettres R (2) et S (1)|éditeur=Librairie Kinokuniya : Maison franco-japonaise |lieu=Tokyo|année=1991|passage=21-22 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/dhjap_0000-0000_1991_dic_17_1_938_t1_0021_0000_5}}</ref>, le système politique du Japon jusqu'à la fin de l'[[époque de Heian]] (1185). Ce code, composé de dispositions pénales (''ritsu'') et de d'institutions administratives (''ryô''), mêle des traditions locales à des éléments chinois, en particulier le code des Tang<ref>{{harvsp|Danielle Elisseeff, 2001|p=49}}</ref>. Mais les structures mises en place à cette époque (bureaucratie centrale, système de répartition des rizières…) connaissent des difficultés dès l'époque de Nara.
 
En 710, cette époque de Nara débute avec l'installation de la capitale par l'impératrice [[Genmei]] à {{japonais|Heijō-kyō|平城京||''kyō'' voulant dire « capitale »}} aujourd'hui connu sous le nom de [[Nara]], la première capitale fixe de l'archipel. Elle prend fin, lorsque l'empereur [[Kammu (empereur)|Kammu]] (reg. 782-806) déplaçedéplace la capitale à [[Nagaoka-kyō]] (en 784) pour échapper à l'influence des {{japonais|[[Bouddhisme au Japon#Époque de Nara|six écoles de la capitale du sud]]|南都六宗|Nanto roku shū}}. Ce site est rapidement quitté au profit de {{japonais|[[Heian-kyō]]|平安京}}, future [[Kyōto]], car le lieu semblait néfaste<ref>{{harvsp|Danielle Elisseeff, 2001|p=56-57}}</ref>.
==== Capitales ====
Nara / Heijō-kyō : La ville est placée à proximité de routes, et donc en un lieu plus pertinent que Fujiwara-kyô. Elle est bien plus étendue aussi, plus de trois fois. Elle couvre {{unité|4.2|km}} sur {{unité|4.7|km}}. Construite en un damier de mailles carrées, sur le modèle chinois de la ville de [[Chang'an]] (capitale des [[Dynastie Tang|Tang]])<ref>{{harvsp|Souyri, 2010 |p=138-139}}</ref>, la ville abrite le palais impérial, les résidences des fonctionnaires, les habitations des gens du peuple, deux marchés permanents<ref>{{harvsp|Francine Hérail (dir.), 2009|p=112 et suivantes}}</ref> et, rapidement, plusieurs monastères bouddhiques, soit environ {{formatnum:100000}} âmes. L'influence étouffante de puissants monastères bouddhistes poussera l'empereur [[Kammu (empereur)|Kammu]] à déplacer la capitale à Nagaoka en 784, puis à Heian ([[Kyōto]]), qui restera le lieu de résidence de l'empereur, ensuite, pendant plus de mille ans (jusqu'à la [[restauration de Meiji]], en 1868). Dans la ville nouvelle de Nara les résidences des notables doivent posséder un toit de tuiles, vert foncé ou gris bleuté, des piliers peints en rouge et des murs en blanc afin de valoriser l'image de la capitale. Mais cet espace urbain contient aussi des jardins, des champs, des rizières et même des bois.
 
==== Capitales ====
Ces capitales japonaises ne possèdent pas de murailles : absence de menace extérieure, et s'il y a coup d'État ou guerre civile les combats peuvent se dérouler en ville mais jamais pour la ville<ref>{{harvsp|Souyri, 2010 |p=139-140}}</ref>. Par ailleurs, des fouilles ont mis au jour des résidences privées, dont celle d'un prince. Des jardins avec étangs y peuvent accueillir des jeux, des danses et des concours poétiques, lesquels sont connus par des sources écrites. Enfin, les tablettes (ici {{formatnum:35000}} ''mokkan'') qu'on y a découvert révèlent comment la vie de ce palais est organisée. Celle-ci repose largement sur la perception d'un tribut en produits frais. Ces tributs en produits frais étaient, bien sûr, payés par le peuple, en très grande majorité, des paysans.
Nara / Heijō-kyō : La ville est placée à proximité de routes, et donc en un lieu plus pertinent que Fujiwara-kyô. Elle est bien plus étendue aussi, plus de trois fois. Elle couvre {{unité|4.2|km}} sur {{unité|4.7|km}}. Construite en un damier de mailles carrées, sur le modèle chinois de la ville de [[Chang'an]] (capitale des [[Dynastie Tang|Tang]])<ref>{{harvsp|Souyri, 2010 |p=138-139}}</ref>, la ville abrite le palais impérial, les résidences des fonctionnaires, les habitations des gens du peuple, deux marchés permanents<ref>{{harvsp|Francine Hérail (dir.), 2009|p=112 et suivantes}}</ref> et, rapidement, plusieurs monastères bouddhiques, soit environprès de {{formatnum:100000unité|200000|habitants}} âmesdont {{unité|10000}} fonctionnaires gouvernementaux<ref>{{article|langue=en|auteur=[[Ronald Toby]]|titre=Why Leave Nara?: Kammu and the Transfer of the Capital|périodique=[[Monumenta Nipponica]]|date=automne 1985|url=https://www.jstor.org/stable/2384764?seq=1#metadata_info_tab_contents}}.</ref>. L'influence étouffante de puissants monastères bouddhistes poussera l'empereur [[Kammu (empereur)|Kammu]] à déplacer la capitale à Nagaoka en 784, puis à Heian ([[Kyōto]]), qui restera le lieu de résidence de l'empereur, ensuite, pendant plus de mille ans (jusqu'à la [[restauration de Meiji]], en 1868). Dans la ville nouvelle de Nara les résidences des notables doivent posséder un toit de tuiles, vert foncé ou gris bleuté, des piliers peints en rouge et des murs en blanc afin de valoriser l'image de la capitale. Mais cet espace urbain contient aussi des jardins, des champs, des rizières et même des bois.
 
Ces capitales japonaises ne possèdent pas de murailles : absence de menace extérieure, et s'il y a coup d'État ou guerre civile les combats peuvent se dérouler en ville mais jamais pour la ville<ref>{{harvsp|Souyri, 2010 |p=139-140}}</ref>. Par ailleurs, des fouilles ont mis au jour des résidences privées, dont celle d'un prince. Des jardins avec étangs y peuvent accueillir des jeux, des danses et des concours poétiques, lesquels sont connus par des sources écrites. Enfin, les tablettes (ici {{formatnum:35000}} ''mokkan'') qu'on y a découvertdécouvertes révèlent comment la vie de ce palais est organisée. Celle-ci repose largement sur la perception d'un tribut en produits frais. Ces tributs en produits frais étaient, bien sûr, payés par le peuple, en très grande majorité, des paysans.
==== Femmes au pouvoir ====
 
==== Femmes au pouvoir ====
Ce qui caractérise le mieux la dynastie impériale est, alors, la prédominance des femmes sur le trône. En effet, le [[clan Fujiwara#Époque de Nara|clan Fujiwara à l'époque de Nara]], descendant de Kamatari, établit des liens de parenté avec la famille impériale en mariant ses filles aux princes et en les faisant accéder au pouvoir<ref name="Shimizu p77">{{harvsp|Christine Shimizu, 1988|p=77}}</ref>.
 
C'est sous le (second) règne de l'impératrice [[Kōgyoku|Saimei]], vers 660, qu'est monté un corps expéditionnaire de 170 navires, afin de venir en aide au royaume coréen de [[Baekje]] (Paekche), agressé par Silla et les Tang. Mais cette mission arrivera trop tard, Paekche étant alors trop affaibli et divisé, l'expédition est un fiasco<ref>{{harvsp|Francine Hérail (dir.), 2009|p=70-71}}</ref>. Des réfugiés coréens sont, alors, accueillis. Finalement, le Japon ne rétablit que des contacts distants avec Silla, vainqueur, mais se tourna plutôt vers la Chine dans un climat de vives tensions.
 
Cette époque voit aussi l'accession au trône de la dernière impératrice japonaise pour presque mille ans. En raison de l'influence néfaste - selon ceux qui ont écrit l'histoire ensuite - exercée par le moine Dōkyō sur l'impératrice [[Kōken|Shōtoku]] (718-770), il fut en effet décidé que plus aucune femme ne serait autorisée à monter sur le trône.
 
==== PaysansComment on écrit l'Histoire ====
En 712 et 720 sont compilés deux premières chroniques impériales, respectivement le ''[[Kojiki]]'' (histoire largement mythique qui s'adresse à la Cour) <ref>{{Lien vidéo |people=François Macé (INALCO)|date=08-06-2016 |titre=Le Kojiki est-il un texte fondamental?|émission=|chaine=[[Collège de France]] |durée=45|url=https://www.college-de-france.fr/site/jean-noel-robert/symposium-2016-06-08-10h00.htm |lieu=|consulté le=29-07-2021 |id=François Macé, 2016}} </ref>, (écrit en sino-japonais,) et le ''[[Nihon shoki |Nihon Shoki]]'', écrit en chinois pouvant être lu par des [[Chinois (nation)|chinois]] et retrace la dynastie du Yamato, précisément, jusqu'à la fin du {{s-|VII}}<ref>{{harvsp|Souyri, 2010 |p=135}}</ref>.
 
=== Empereurs ===
*[[Mommu]] ([[697]]-[[707]])
*[[Gemmei]] ([[707]]-[[716]])
*[[Genshō]] ([[715]]-[[724]])
*[[Shōmu]] ([[724]]-[[749]])
*[[Kōken]] ([[749]]-[[758]])
*[[Junnin]] ([[758]]-[[764]])
*[[Kōken|Shōtoku]] ([[764]]-[[770]])
*[[Kōnin]] ([[770]]-[[781]])
*[[Kanmu|Kammu]] ([[781]]-[[806]])
 
== Aspects sociaux ==
 
[[Fichier:Sickle made in Nara period, from The Gallery of Horyuji Treasures at Tokyo National Museum.jpg|thumb|Faucille. Époque de Nara . [[Musée national de Tokyo]]]]
La diffusion des instruments aratoires en fer et une politique d'encouragement à l'agriculture permettent l'augmentation de la production, au {{s-|VIII}}<ref>{{harvsp|Souyri, 2010 |p=154}}</ref>. Bien loin de l'élite, la très grande majorité des habitants du Japon se consacre à cette époque à l'agriculture et vit, misérablement, dans des villages ou des hameaux plus ou moins dispersés. La maison semi-enterrée se trouve remplacée, progressivement, d'Ouest vers l'Est, par une maison construite sur le sol et surélevée sur des poteaux, prototype de ce qui deviendra la « maison japonaise traditionnelle »<ref>Voir la documentation (photographiée et dessinée) prise par l'architecte Bruno Taut et qui témoigne de la diversité de ces maisons traditionnelles : {{Ouvrage |langue=fr |auteur1langue originale=Bruno Tautde |lien auteur1=[[Bruno Taut]] |traducteur=Daniel Wieczorek |titre=La maison japonaise et ses habitants |titre original=Das Japanische Haus und sein Leben |lieu=Paris |éditeur=Éditions du Linteau |format livre=26 cm |année=2014 |année première édition=1937 |pages totales=349 |format livre=26 cm |isbn=978-2-910342-62-3 |lire en ligne= |id=Bruno Taut, 1937}} ; voir aussi les maisons traditionnelles de type ''[[Minka (Japon)|minka]]''.</ref>.
Paysans et notables. Par rapport à ces habitations de paysans, aux toits de chaume, les toits des notables se doivent d'être couverts de tuiles. Parmi ces notables, des « nouveaux riches », prêteurs, usuriers ou commerçants, gèrent rizières et terres récemment mises en culture. Car la riziculture continue de s'implanter sur le territoire. Mais, en raison des taxes (la fiscalité de l'État des Codes), de nombreux paysans, employés à la capitale, fuient et retournent chez eux, se déplacent d'une province à l'autre, se mettent sous la protection d'aristocrates ou de monastères.
Ligne 66 ⟶ 81 :
Les paysans tentent ainsi d'échapper aux corvées par tous les moyens, il s'ensuit que les belles routes droites qui avaient servi d'axes de communication, entre autres, aux gouverneurs et fonctionnaires, ne sont plus entretenues dès la fin du {{s-|VIII}} et elles ont pour la plupart disparu au {{s-|IX}}<ref>{{harvsp|Souyri, 2010 |p=160}}</ref>.
 
==== ShintôReligions ====
 
=== Shintô ===
La plupart des villageois pratiquent ce qui sera appelé plus tard, au {{s|XIII|e}}, le [[shintō]], basé sur le culte des ''[[Kami (divinité)|kami]]'', c'est-à-dire les forces de la nature et les esprits des ancêtres .
 
==== Échanges avec la ChineBouddhisme, Sillaarchitecture et Balhaeart bouddhique ====
Ces échanges se multiplient avec les étudiants et les moines, et touchent tous les domaines : religieux, philosophique, administratif, urbanistique, littéraire et artisanal<ref>{{harvsp|Christine Shimizu, 1998|p=77}}</ref>.
 
C'est une quinzaine d'ambassades qui sont envoyées en Chine, du {{sp-|VII|au début du|IX}}. Les plus importantes embarquant jusqu'à {{nombre|600|personnes}}<ref>{{harvsp|Souyri, 2010 |p=140}}</ref> : hauts fonctionnaires, étudiants, moines, marchands et marins. Leur séjour est très longs, parfois une vie entière. Les livres chinois arrivent avec des informations sur la vie dans la Chine des Tang, et la ville de Chang an, où l'on peut rencontrer des Indiens, des [[Sarrasins]] et peut-être même des chrétiens de [[Byzance]], plus surement des habitants des oasis de la route de la soie par le [[Désert du Taklamakan|Taklamakan]], comme [[Kucha]], [[Hotan|Khotan]] et [[Art gréco-bouddhique#Tumshuq|Tumshuq]] ainsi que des [[Sogdien]]s, convoyeurs de caravanes.
 
Comparées à ces échanges intenses, le Japon n'entretient que des relations plutôt lointaines avec [[Silla (Corée)|Silla]]. Cependant, la montée en puissance de [[Balhae]] (actuelle [[Mandchourie]]), ancien territoire allié au Japon contre Silla, précisément au Nord de Silla, a déstabilisé les relations entre le Japon et Silla. Balhae ([[Histoire de la Corée#Parhae|Parhae]]) a envoyé sa première mission en 728 à Nara, qui l'a accueillie en tant qu'État successeur de [[Koguryo ]] (Goguryeo) , avec lequel le Japon s'était allié jusqu'à ce que Silla ait unifié les [[Trois Royaumes de Corée]]. De ces liens avec Balhae, le Japon retire des fourrures, des plantes médicinales, du miel, du ''[[kombu]]'', ainsi que des livres chinois et des informations. Lors des ambassades de Silla, de nombreux échanges de produits de luxe coréens ont été importés par l'élite japonaise<ref>{{harvsp|Souyri, 2010|p=141-142}}</ref>.
 
Parmi les nombreuses traditions importées du continent à cette époque, citons: le thé (dont l'usage se développera plus tard), la consommation de haricots fermentés, à l'état pâteux (''[[tofu ]]'') ou semi-liquide (''[[miso]]''), les [[clepsydre]]s, installées au palais, et qui manifestaient le contrôle du souverain sur le temps, et enfin, le jeu de ''[[Go (jeu)|go]]'' et le ''[[sugoroku]]'' ainsi que la plupart des instruments de musique - flûtes, cythare ''[[jetygen]]''<ref>Cythare ''[[jetygen]]'' au principe, comme le ''[[guzheng]]'', du ''[[koto]]'' au Japon.</ref> et luths (d'Asie-centrale), cithare (''[[guzheng]]'' chinois), orgues à bouche (''[[sheng]]'' chinois, ''saenghwang'' coréen) - qui furent importés de Corée, de Chine, mais aussi d'Asie-centrale ou d'Asie du Sud-Est<ref>{{harvsp|Francine Hérail (dir.), 2009|p=114-115}}</ref>.
 
==== Bouddhisme, architecture et art bouddhique ====
<gallery>
Fichier:Toshodai-ji, kondouGolden Hall 01.jpg|''[[Bâtiment principal (Bouddhisme japonais)|kondo]]'' du [[Toshodai-ji]] (v. 770-780). Nara<ref>{{harvsp|Gilles Béguin, 2009|p=354}}, fig. 18, 19, 20.</ref>.
Fichier:Toshodaiji Nara Nara pref37s3s4140.jpg|Jeu de [[Console (architecture)|consoles]] sur la travée de la façade. Toshodai-ji
Fichier:Toshodaiji Nara Nara pref17n4592.jpg|Vue des [[entrait]]s et des ''kaerumata''<ref>Un ''kaerumata'', également "cuisse de grenouille" ou "entrejambe de grenouille", est un élément de l'architecture japonaise traditionnelle. Sa fonction semble correspondre à notre console, afin de soulager la charge à l'extrémité de l'entrait d'une ferme.</ref>, travée de la façade. Toshodai-ji<ref>{{harvsp|Christine Shimizu, 1998|p=84}}</ref>.
Fichier:Statues of Avalokiteshvara, Shakyamuni and Gautama Buddhas in one of Tōdai-ji temple complex halls. Nara, Nara Prefecture, Kansai Region, Japan.jpg|[[Vairocana|Birushana Butsu]], centre, et [[Avalokiteśvara|Senju Kannon]], à g. Intérieur du ''kondo'', Toshodaiji. [[laque#Sculptures japonaises en bois laqué et laque sec|Laques sèches]], v. 750-800<ref>{{harvsp|Christine Shimizu, 1998|p=96}}. Senju Kannon: [[Avalokiteśvara]] à onze têtes. </ref>
Fichier:Jianzhen (Tōshōdai-ji, 3).jpg|Portrait du moine Ganjin. Laque sèche, H. {{unité|80.5|cm}} ; v. 763. [[Tōshōdai-ji]]
Fichier:Todaiji Monaster Fukuken-saku Kannon of Hokke-do. Todai-ji.jpg|alt=Statue de Fuku-kensaku Kannon, au centre, sur un haut piédestal, entouré de rayons dorés. Deux statues blanches sereines de par et d’autre, de taille deux fois moindre: les devas. |Fukūken-saku Kannon, laque sèche, or, H {{unité|3.64|m}}, et deux [[deva (divinité)|deva]]s, argile crue. Fin {{8e|s}}. [[Hokke-dō]], [[Tōdai-ji]]<ref>Le Bodhisattva Fukuken-saku (ou -jaku), une forme d'[[Avalokiteśvara]] vénérée depuis le {{s-|6|e}} au Japon, correspond à l'Indien [[Amoghapasha Lokeshvara|Amoghapāśa]]. Décrit dans un texte de 709, il se présente sous diverses formes, la plus commune à quatre bras. Avec son attribut caractéristique, le nœud coulant, il met en œuvre son vœu de sauver tous les êtres. À ses côtés, Bon-ten ([[Brahman]]) et Taishaku-ten (l'empereur du ciel), deux des douze devas. Ref. :[https://www.kyohaku.go.jp/eng/syuzou/meihin/butsuga/item05_09.html].</ref>
</gallery>
Ligne 91 ⟶ 98 :
Prolongeant la première vague du [[bouddhisme]] sur l'archipel, de nombreux temples d'État (''[[kokubunji]]'') sont fondés dans les provinces. Le bouddhisme se manifeste sous les formes des [[six écoles de la Capitale du Sud]]<ref>Damien Keown, ''A Dictionary of Buddhism'', Oxford University Press {{ISBN|9780192800626}}, {{p.|187}}.</ref>. Le clergé est chargé de prier pour la paix et la prospérité du pays et de la maison impériale. Ainsi, tant son recrutement que ses lieux d'implantations sont contrôlés par le pouvoir. Celui-ci autorise donc ces six écoles, en provenance de Chine : les écoles [[Sanron]], [[Jojitsu]], [[Hossô]], [[Kusha (bouddhisme)|Kusha]], [[Kegon]], et l'école [[Ritsu]].
 
Certains sanctuaires, de la [[période d'Asuka]], où le [[clan Soga]] dominait, sont déplacés à Nara, comme le [[Yakushiji]] en 718<ref>{{harvsp|Gilles Béguin, 2009 |p=354}}</ref>. D'autres y sont fondés. L'architecture, en particulier les grands temples comme le Tôdai-ji ou le Tôshodai-ji, est construite à partir des techniques chinoises, comme le ''goudong'' chinois, ici ''kaerumata'', un jeu de console à trois jambes courbes et têtes correspondantes<ref>Consoles : voir [[architecture chinoise#La permanence d’un modèle modulable et sa dispersion. Le toit chinois et sa charpente|architecture chinoise / charpente]].</ref>. Le [[Toshodaiji]] constitue, avec son ''[[Bâtiment principal (Bouddhisme japonais)|kondo]]'' (probablement après 770), le plus vaste édifice subsistant de cette époque. Son imposante colonnade est unique au Japon<ref>{{harvsp|Miyeko Murase, 1996|p=61}}</ref>. Dans un grand élan de foi, et pour soulager les douleurs de son peuple l'empereur [[Shōmu]] entreprend une réalisation qui va s'avérer contre-productivecontreproductive, la réalisation d'un Bouddha géant, l'image de [[Vairocana]], le Bouddha absolu. En 752, a lieu la cérémonie d'ouverture des yeux de ce Grand Bouddha Vairocana dans le grand hall du Tôdai-ji<ref>Cette statue existe encore mais non dans son état originel : {{harvsp|Francine Hérail (dir.), 2009|p=121}}. La statue du Grand Bouddha a été refaite à plusieurs reprises pour diverses raisons, notamment les dégâts causés par des séismes. Les mains actuelles de la statue datent de l'[[époque Azuchi Momoyama]] (1568-1615) et la tête de l'[[époque d'Edo]] (1615-1867).</ref>. Cette immense statue, de {{unité|16|m}} de haut avec le socle, la plus grande statue en bronze du monde et la plus lourde ({{unité|500|tonnes}}), coûte très cher. Elle alourdit les corvées qui pèsent sur la paysannerie et aggrave leur misère. Mais pour l'image du pays et de l'empereur, c'est aussi l'occasion d'une cérémonie à dimension internationale, avec la participation de {{nombre|10000|personnes}}, dont de nombreux moines venus des pays voisins. L'évènement fait du ''tennô'' une figure importante au sein de cette religion universelle<ref>{{harvsp|Souyri, 2010 |p=150-151}}</ref>.
 
La sculpture en [[laque#Sculptures japonaises en bois laqué et laque sec|laque sèche creuse et en bois laqué et peint]]<ref>{{harvsp|Christine Shimizu, 1988|p=54-64}}</ref> a été préservée, en particulier dans le bâtiment du Shôsô-in, au sein du monastère du [[Tōdai-ji]]. La laque était, à cette époque, le matériauxmatériau, très précieux, préféré par les moines et leurs protecteurs. Le procédé de laque sèche creuse ne se retrouve quasiment qu'à cette époque. Les sculptures réalisées dans cette technique sont très rares dans le monde. Pour 127 statues religieuses à Nara, fin du {{s-|VIII}}, 76 sont en argile, 43 en laque sèche et 8 en bronze. Selon Christine Shimizu, « les ensembles les plus importants de sculpture en laque sèche creuse immortalisent l'âge d'or de l'époque de Nara »<ref>{{harvsp|Christine Shimizu, 1988 |p=59}}</ref>.
<gallery>
Fichier:Triad of Yakushi Nyorai.JPG|Triade de [[Bhaishajyaguru|Yakushi Nyorai]]. Bronze doré; H. Yakushi Nyorai: image suivante, Bodhisattva: H. {{unité|3.18|m}}. Début {{VIIIe|s}} ? [[Yakushi-ji]], Nara<ref>{{harvsp|Gilles Béguin, 2009|p=353}} : Yakushi Nyorai, le bouddha de médecine trône entre deux bodhisattva, l'un solaire, Nikkô [[Bodhisattva|Bosatsu]] ([[Suryaprabha |Sûryaprabha]]) l'autre lunaire, Gakkô Bosatsu ([[Candraprabha (bouddhisme) |Candraprabha]]). Le style des visages emprunte à l'art des [[Dynastie Sui|Sui]], mais le drapé, le naturalisme de la musculature et la monumentalité (la mise en valeur de la taille des sculptures) doivent beaucoup à l'art des Tang.</ref>
Fichier:Yakushiji-1999-2.jpg|[[Bhaishajyaguru|Yakushi Nyorai]], début {{s-|VIII}} ? Bronze doré; H. {{unité|2.55|m}}. Salle principale [[Yakushi-ji]], Nara<ref>{{harvsp|Gilles Béguin, 2009|p=353}}, {{harvsp|Miyeko Murase, 1996|p=46 (et 42)}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Christine Shimizu, 1998 |p=87}}</ref>
Fichier:Basara 12 Heavenly Generals ShinYakushiji.JPG|Général du Yakushi Nyorai. Argile crue, {{s-|VIII}}. Salle principale [[Yakushi-ji]], Nara<ref>{{harvsp|Gilles Béguin, 2009|p=357}}</ref>
Ligne 102 ⟶ 109 :
</gallery>
 
== Échanges avec la Chine, Silla et Balhae ==
==== Comment on écrit l'Histoire ====
Ces échanges se multiplient avec les étudiants et les moines, et touchent tous les domaines : religieux, philosophique, administratif, urbanistique, littéraire et artisanal<ref>{{harvsp|Christine Shimizu, 1998|p=77}}</ref>.
En 712 et 720 sont compilés deux premières chroniques impériales, respectivement le ''[[Kojiki]]'' (histoire largement mythique qui s'adresse à la Cour) écrit en sino-japonais, et le ''[[Nihon shoki |Nihon Shoki]]'', écrit en chinois pouvant être lu par des [[Chinois (nation)|chinois]] et retrace la dynastie du Yamato, précisément, jusqu'à la fin du {{s-|VII}}<ref>{{harvsp|Souyri, 2010 |p=135}}</ref>.
 
C'est une quinzaine d'ambassades qui sont envoyées en Chine, du {{sp-|VII|au début du|IX}}. Les plus importantes embarquant jusqu'à {{nombre|600|personnes}}<ref>{{harvsp|Souyri, 2010 |p=140}}</ref> : hauts fonctionnaires, étudiants, moines, marchands et marins. Leur séjour est très longslong, parfois une vie entière. Les livres chinois arrivent avec des informations sur la vie dans la Chine des Tang, et la ville de Chang an, où l'on peut rencontrer des Indiens, des [[Sarrasins]] et peut-être même des chrétiens de [[Byzance]], plus surement des habitants des oasis de la route de la soie par le [[Désert du Taklamakan|Taklamakan]], comme [[Kucha]], [[Hotan|Khotan]] et [[Art gréco-bouddhique#Tumshuq|Tumshuq]] ainsi que des [[Sogdien]]s, convoyeurs de caravanes.
=== Empereurs ===
 
*[[Mommu]] ([[697]]-[[707]])
Comparées à ces échanges intenses, le Japon n'entretient que des relations plutôt lointaines avec [[Silla (Corée)|Silla]]. Cependant, la montée en puissance de [[Balhae]] (actuelle [[Mandchourie]]), ancien territoire allié au Japon contre Silla, précisément au Nord de Silla, a déstabilisé les relations entre le Japon et Silla. Balhae ([[Histoire de la Corée#Parhae|Parhae]]) a envoyé sa première mission en 728 à Nara, qui l'a accueillie en tant qu'État successeur de [[Koguryo ]] (Goguryeo) , avec lequel le Japon s'était allié jusqu'à ce que Silla ait unifié les [[Trois Royaumes de Corée]]. De ces liens avec Balhae, le Japon retire des fourrures, des plantes médicinales, du miel, du ''[[kombu]]'', ainsi que des livres chinois et des informations. Lors des ambassades de Silla, de nombreux échanges de produits de luxe coréens ont été importés par l'élite japonaise<ref>{{harvsp|Souyri, 2010|p=141-142}}</ref>.
*[[Gemmei]] ([[707]]-[[716]])
 
*[[Genshō]] ([[715]]-[[724]])
Parmi les nombreuses traditions importées du continent à cette époque, citons: le thé (dont l'usage se développera plus tard), la consommation de haricots fermentés, à l'état pâteux (''[[tofu ]]'') ou semi-liquide (''[[miso]]''), les [[clepsydre]]s, installées au palais, et qui manifestaient le contrôle du souverain sur le temps, et enfin, le jeu de ''[[Go (jeu)|go]]'' et le ''[[sugoroku]]'' ainsi que la plupart des instruments de musique - flûtes, cythare ''[[jetygen]]''<ref>Cythare ''[[jetygen]]'' au principe, comme le ''[[guzheng]]'', du ''[[koto]]'' au Japon.</ref> et luths (d'Asie- centrale), cithare (''[[guzheng]]'' chinois), orgues à bouche (''[[sheng]]'' chinois, ''saenghwang'' coréen) - qui furent importés de Corée, de Chine, mais aussi d'Asie-centrale ou d'Asie du Sud-Est<ref>{{harvsp|Francine Hérail (dir.), 2009|p=114-115}}</ref>.
*[[Shōmu]] ([[724]]-[[749]])
*[[Kōken]] ([[749]]-[[758]])
*[[Junnin]] ([[758]]-[[764]])
*[[Kōken|Shōtoku]] ([[764]]-[[770]])
*[[Kōnin]] ([[770]]-[[781]])
*[[Kanmu|Kammu]] ([[781]]-[[806]])
 
== Art ==
Ligne 145 ⟶ 147 :
Fichier:Epoca nara, maschere per gigaku, shishiko, VIII sec.JPG|Masque de [[gigaku]], Shishiko. {{s-|VIII}}. Bois de [[paulownia]], laque, couleurs ; H. {{unité|27.5|cm}}. [[Musée national des arts asiatiques-Guimet|Musée Guimet]]
</gallery>
La technique de laque sèche est,a dansété laemployée partie consacrée à l'art bouddhique, illustrée parpour la statue d'Asura, un des protecteurs du Bouddha, commandé par l'[[impératrice Kōmyō]] pour le temple du Kofukuji. Une armature en bois est réalisée afin d'être habillée d'argile modelée, pour donner la forme globale de la statue<ref>{{harvsp|Christine Shimizu, 1988 |p=57}}</ref>. On va recouvrir l'ensemble sur toute sa hauteur de couches de chanvre imbibées de laque liquide, avec un temps de séchage intermédiaire entre chaque couche. Ceci formera une coque rigide et solide de la même forme que l'argile modelée.
 
Une fois toutes ces opérations réalisées, une ouverture sera pratiquée à l'arrière de la statue pour retirer l'argile, ne conservant que la coque et l'armature en bois. Le chanvre ayant séché, la structure reste stable. L'ouverture est ensuite recousue de fils de chanvre, et l'ensemble de la statue est recouvert d'une dernière couche de laque et d'argile, ce qui va permettre de retravailler le modelé final de la statue. Les détails, comme les doigts sont constitués d'une armature de fil de fer enveloppée de cordelettes et de tissus de chanvre et mis en forme à l'aide d'un mélange de sciure de bois et de laque, le ''kosuko''. Une fois l'ensemble durci, ce mélange peut servir de couche d'apprêt pour les couleurs et la dorure. Cette technique permet des statues très légères et unune grandgrande souplesse de modelé.
 
=== Architecture et urbanisme ===
Ligne 159 ⟶ 161 :
 
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Danielle Elisseeff]] |lien auteur1titre=DanielleHistoire Elisseeffdu Japon |sous-titre=Histoireentre duChine Japonet Pacifique/ |éditeur=[[Éditions du Rocher]] |année=2001 |pages totales=231 |format livre=24 x 15 x 2 cm |année=2001|pages totales=231 |passage=49-57 |isbn=978-2268040967 |lire en ligne=2-268-04096-7 |id=Danielle Elisseeff, 2001}}.
* {{Ouvrage|langue= fr | prénom1= Francine| nom1= Hérail |lien auteur1 =Francine Hérail | directeur1 = oui |prénom2 = Guillaume |nom2 = Carré | prénom3 = Jean| nom3 = Esmain | prénom4 = François | nom4 = Macé | prénom5 = Pierre | nom5 = Souyri | titre = Histoire du Japon : |sous-titre=Des origines à nos jours | lieu=Paris|éditeur = Editions Hermann | lieu = Paris | année = 2009 | pages totales = 1413 |passage=111-128 (voir aussi 59-110) |isbn = 978-2705666408 2-7056-6640-8| id =Francine Hérail (dir.), 2009 }}.
* {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |auteur1=Miyeko Murase |titre=L'Art du Japon |sous-titrelieu=Paris |éditeur=Éditions LGF - Livre de Poche |collection=La Pochothèque |lieu= |année=1996 |pages totales=414 |format livre=19 cm. |passage=43-67 |isbn=2-253-13054-0 |id=Miyeko Murase, 1996 }}.
* {{Ouvrage|langue = fr | nom1 = Pierre François Souyri|lien auteur1=Pierre François Souyri | titre = Nouvelle Histoire du Japon | lieu=Paris|éditeur =[[Éditions Perrin | lieu= Paris Perrin]]|année = 2010 |pages totales = 627 |passage=134-160 |isbn = 978-2262022464 2-262-02246-4| id=Souyri, 2010 }}.
* {{Ouvrage|langue=fr |auteur1=Christine Shimizu |titre=L'Art japonais |lieu=Paris|éditeur=Flammarion[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|collection=Vieux Fonds Art|année=1998|pages totales=495|format livre=28 x 24 x 3 cm env. |année=1998 |pages totales=495 |passage=77-107 |isbn=2-08-012251-7 |id=Christine Shimizu, 1998}}, et {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Shimizu, Christine |titre=L'Art japonais |format livrelieu=21 x 18 x 2 cm env.Paris |éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]] |collection=Tout l'art, Histoire |année=2001 |pages totales=448 |format livre=21 x 18 x 2 cm env. |isbn=2-08-013701-8 |id=Christine Shimizu, 2001 }}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1= Christine |nom1= Shimizu |titre= ''Urushi'' : Les laques du Japon |lieu=Fribourg|éditeur=[[Groupe Flammarion |lieu= Fribourg Flammarion]]|année= 1988|pages totales=297|format livre= 34 cm.|passage=50-77 |isbn= 2-08-012088-3 |id=Christine Shimizu, 1988 |pages totales=297}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Gilles |nom1= Béguin|titre=L'art bouddhique|lieu=Paris|éditeur=[[CNRS Éditions|CNRS éditions|lieu=Paris]]|année=2009|pages totales=415 |isbn=978-2-271-06812-5|id=Gilles Béguin, 2009}}{{Commentaire biblio| commentaire=Le Japon de l'époque de Nara fait l'objet d'une partie, p. 354-359}}.
* {{Ouvragechapitre| langue=en |prénom1=Karl F.Ross |nom1=FridayBender |directeur1 titre=oui Emperor, Aristocracy, and the ''Ritsuryō'' State: Court Politics in Nara|titre auteurs ouvrage=Japan EmergingKarl F. Friday (dir.) |sous-titre ouvrage=Japan Emerging: Premodern History to 1850|éditeur=Routledge|lieu=New York et Londres|année=2012|isbn passage=9780813344836 |id=EME111-121}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Laurent|nom1= Nespoulous|prénom2= Pierre-François|nom2= Souyri |titre= Le Japon |sous-titre= Des chasseurs-cueilleurs à Heian, -36 000 à l'an mille |éditeur=Belin|collection=Mondes anciens|lieu=Paris|année= 2023}}
 
=== Articles connexes ===
* [[Chronologie du Japon]]
* [[Histoire du Japon]]
* [[Histoire de la cuisine japonaise#Époque de Nara (710–794710-794) |Histoire de la cuisine japonaise à l'époque de Nara]]
 
{{Palette|Empereurs du Japon|Histoire du Japon}}
Ligne 180 ⟶ 183 :
[[Catégorie:Japon au VIIIe siècle]]
[[Catégorie:Histoire du bouddhisme]]
[[Catégorie:Nara]]
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/wiki/Époque_de_Nara ».