« Dynastie Tang » : différence entre les versions

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Les origines de la dynastie Tang remontent à la période de l'effondrement de la dynastie des [[Wei du Nord]], quand un groupe de guerriers aux origines « barbares » ([[Xianbei]], [[Xiongnu]])<ref>Sur l'importance de l'héritage des Xianbei chez les premiers Tang : {{en}} S. Chen, ''Multicultural China in the Early Middle Ages'', Philadelphie, 2012, {{p.}}4-38.</ref> issus des garnisons frontalières du nord s'installa à [[Chang'an]], sous la direction de leurs chefs, le clan Yuwen, qui fonda la dynastie des [[Zhou du Nord]], laquelle plaça le Nord de la Chine et le Sichuan sous sa domination. C'est dans ce même groupe, qui se mêla également d'éléments turcs et se sinisa rapidement (ce qui se voit notamment par l'adoption de noms chinois par plusieurs d'entre eux), que se trouvait le fondateur de la [[dynastie Sui]], l'empereur Wendi (581-604), qui renversa les Zhou du Nord. En 589, quand il soumit l'empereur de la dynastie méridionale des [[dynastie Chen|Chen]], il parvint à réunifier la Chine, phénomène inédit depuis l'effondrement des Jin occidentaux en 317. Plus largement, c'est la longue période de division politique de la Chine depuis la chute des Han entre 184 et 220 qui s'achevait. Wendi entreprit d'importantes réformes, poursuivies par son fils et successeur Yangdi (604-617), passé à la postérité comme l'initiateur de la construction du Grand Canal et comme un personnage trop ambitieux et dépensier. Une situation politique encore instable, aggravée par ses échecs militaires en Corée contre le royaume de [[Koguryo]] et contre les [[Tujue|Turcs]], ouvrit la voie en 613 à un soulèvement conduit par l'élite guerrière de l'empire, issue de l'oligarchie militaire des Zhou du Nord, parmi lesquels triompha le général responsable de la garnison de Taiyuan ([[Shanxi]]), Li Yuan. Avec son prestige et son expérience militaire, il monta une rébellion avec ses fils Li Shimin et Li Jiancheng et également sa fille la princesse [[Zhao de Pingyang]], qui rassembla et commanda sa propre armée{{sfn|Adshead|2004|p=40}}. En 617, Li Yuan, paré du titre de « Prince de Tang », occupa la capitale [[Chang'an]] et devint régent du jeune empereur [[Sui Gong]], reléguant l'empereur Yang à la fonction d'''[[Empereur retiré (titre)|empereur retiré]]''. Le 18 juin 618, l'empereur Yang fut assassiné par son général [[Yuwen Huaji]]. Li Yuan se proclama alors empereur d'une nouvelle dynastie, les Tang. Il est connu sous le nom de Gaozu (618-626), son nom de temple (employé pour les empereurs Tang de préférence au nom posthume qui sert habituellement à désigner les monarques chinois). Il fallut encore quelques années à ses fils pour soumettre les généraux rivaux, tout en achetant au prix fort la paix avec les Turcs{{sfn|Graff|2000|p=78}}{{,}}{{sfn|Adshead|2004|p=38-41}}{{,}}{{sfn|Gernet|2005|p=301-302}}{{,}}{{sfn|Lewis|2009|p=31-33}}.
 
L'empire ne fut pacifié qu'en 628. Entretemps, Li Shimin s'était affirmé comme le plus grand chef de guerre de l'époque et avait éliminé ses frères puis renversé son père en 626, pour prendre lui-même le pouvoir. Il est passé à la postérité sous le nom impérial de [[Tang Taizong|Taizong]] (626-649), et est souvent considéré comme le véritable fondateur de la dynastie Tang{{sfn|Adshead|2004|p=42}}. Les Turcs se déchiraient au même moment, et leur empire se scinda en deux tandis que plusieurs révoltes accrurent leur affaiblissement. Taizong parvint ainsi à leur infliger plusieurs défaites qui aboutirent à leur soumission entre 630 et 642. Dans ce laps de temps, il avait entrepris d'importantes réformes administratives continuant celles des Sui : réorganisation des provinces, de la justice, de l'armée, réformes agraire, fiscale, etc. Ses dernières années furent cependant marquées par des difficultés croissantes : nouvel échec militaire en Corée, tensions avec les hauts dignitaires, tandis qu'une grande partie de son empire restait hors de son contrôle, soumise à des potentats locaux, et que sa base restait surtout Chang'an et sa région, qui étaient déjà le cœur de l'empire des [[Zhou du Nord]] et des Sui{{sfn|Lewis|2009|p=33-34}}.
 
==== Wu Zetian et la période de gouvernement des femmes ====
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[[Fichier:China-742 topo-en.png|vignette|upright=1.3|gauche|Les provinces de l'empire chinois au milieu du règne de [[Tang Xuanzong|Xuanzong]], vers 742.]]
 
La première partie du règne de [[Tang Xuanzong|Xuanzong]], l'ère Kaiyuan (713-741), est traditionnellement considérée comme l'apogée de la dynastie Tang, à la suite de la mise à l'écart des femmes des affaires politiques. Dans les faits, la première décennie de son règne n'apporte pas de grands bouleversements par rapport aux années précédentes, puisque le personnel politique dominant reste celui qui avait été promu par [[Wu Zetian]] et les impératrices et princesses suivantes, dont on reconnaissait pourtant la trop grande importance numérique, conséquence de la volonté de ces femmes de promouvoir des hommes nouveaux richement dotés{{sfn|Lewis|2009|p=40-41}}. Comme sa grand-mère, il fut assisté par un groupe de lettrés servant de proches conseillers et de secrétaires, la « forêt de plumes » (''[[Académie Hanlin|Hanlin]]''){{sfn|Xiong|2009|p=203-204}}. Mais Xuanzong s'appuya sur des ministres importants qu'il laissa en poste plus longtemps que ne le permettaient ses prédécesseurs. Au fil du temps, l'empereur se reposa de plus en plus sur l'aristocratie de Chang'an et du Nord-Ouest, comme les premiers Tang, parmi lesquels il recruta notamment des administrateurs chargés de missions ''ad hoc'', en dehors des cadres administratifs habituels. Ainsi [[Yuwen Rong]] fut chargé du recensement de familles échappant à l'administration fiscale, [[Pei Yaoqing]] de l'amélioration du transport sur le Grand Canal, tandis que les superviseurs des monopoles du sel prenaient aussi une grande importance. Dans l'armée, les gouverneurs des provinces frontalières prirent un poids croissant .
 
===== Ère Tianbao =====
[[Fichier:Ch'ien Hsüan 002.jpg|vignette|[[Yang Guifei]] montant sur un cheval avec l'aide de ses servantes, peinture de [[Qian Xuan]] ({{s|XIII}}).]]
 
La seconde partie du règne de [[Tang Xuanzong|Xuanzong]], l'ère Tianbao (742-756) est une phase de déclin. L'empereur fut alors moins actif dans la direction de l'empire, confiée au ministre [[Li Linfu]], qui en vint à exercer un pouvoir autocratique après avoir accompli de nombreuses purges, éliminant de fait les plus talentueux ministres et s'appuyant sur des généraux d'origine étrangère, comme le Sogdien [[An Lushan]] et le Coréen [[{{lien|Gao Xianzhi]]}}. C'est aussi une période de retour de l'influence féminine à la cour, avec l'ascension de la première concubine (''guifei''), Yang Yuhuan (ou [[Yang Guifei]]). Le frère de celle-ci, Yang Guozhong, fut un concurrent de Li Linfu, et quand ce dernier mourut en 752, il tenta de prendre sa place. Il voulut écarter An Lushan, mais celui-ci fut épargné car il avait l'appui de Xuanzong et de Yang Guifei qui en avait fait son fils adoptif. An Lushan en profita pour s'enfuir de la capitale et préparer sa révolte{{sfn|Adshead|2004|p=48}}{{,}}{{sfn|Lewis|2009|p=42-43}}.
 
=== Administration de l'empire ===
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===== Protectorats et tributaires =====
{{article détaillé|Protectorat Général pour Pacifier L'Ouest|Quatre Garnisons d'Anxi|Protectorat Général pour Pacifier l'Est|Protectorat Général pour Pacifier le Nord|Protectorat de Beiting}}
[[ImageFichier:Yan Liben.jpg|vignette|Portrait d'un cheval favori de Taizong, équipé d'une [[Selle (équitation)|selle]] et d'[[étrier]]s. Un général lui retire une flèche. Bas-relief, tombe de l'empereur Taizong.]]
Le {{s|VII}} et la première moitié du {{s|VIII}} sont généralement considérés comme le zénith de la dynastie Tang. L'empereur [[Tang Xuanzong]] mène l'[[Empire céleste]] à son âge d'or alors que la [[route de la soie]] prospère, avec une influence en [[Indochine]] dans le sud, la mainmise sur le massif du [[Pamir]] et le protectorat du [[Cachemire]] à la frontière perse à l'ouest{{sfn|Benn|2002|p=4}}.
 
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Les grandes conquêtes des Tang reposaient sur un appareil militaire hérité des dynasties du Nord ([[Wei du Nord]], [[Wei de l'Ouest]], [[Zhou du Nord]]). Il était encadré par l'élite militaire du Nord-Ouest, composée de grandes familles aux racines chinoises, [[xianbei]] et parfois turques, dont les lignages fondateurs des dynasties [[dynastie Sui|Sui]] et Tang sont de parfaits exemples. Ils disposaient de troupes héréditaires d'élite issues de l'aristocratie, ainsi que de troupes étrangères (de plus en plus turques) qui avaient été incorporées à la suite de victoires militaires. À la suite des réformes militaires de [[Tang Gaozu|Gaozu]] et [[Tang Taizong|Taizong]], les troupes des Tang reposaient sur l'armée prétorienne stationnée dans la capitale [[Chang'an]] et ses alentours, servant de sorte de garde impériale, et les garnisons appelées ''fubing'', composées de soldats-paysans et disséminées dans toute la partie Nord de l'empire, qui devaient en principe assurer leur propre équipement de base par leurs activités agricoles (qui étaient souvent dévolues à des sortes de serfs attachés aux terres des garnisons), tout en maintenant un entraînement régulier, le gouvernement central leur fournissant l'équipement le plus lourd et dispendieux et les exemptant de taxes et de corvées{{sfn|Lewis|2009|p=44-45}}{{,}}{{sfn|Xiong|2009|p=164-165}}. Le corps d'élite de ses troupes était la cavalerie, héritière des innovations militaires de peuples du Nord et du Nord-Ouest, qui avaient été adoptées en Chine durant la période de division. Les haras impériaux fournissaient les chevaux nécessaires à ce corps d'armée{{sfn|Gernet|2005|p=325}}.
 
La menace croissante que faisaient peser les adversaires occidentaux de l'empire, au premier chef les Tibétains, entraîna une évolution de cette organisation militaire, plutôt efficace pour les guerres offensives. Les gouvernements de [[Wu Zetian]] et de [[Tang Xuanzong|Xuanzong]] durent se reposer de plus en plus sur des garnisons stationnées aux frontières. Elles furent formalisées en 737 : on détermina un quota de soldats à recruter pour les occuper, que l’État devait rémunérer par un salaire, tout en les exemptant de corvées et de taxes, et en leur offrant si besoin des terres à faire exploiter par leurs dépendants. Les garnisons intérieures ''fubing'' furent finalement abolies en 749. L'armée de la capitale préserva son importance, mais il fallait désormais compter de plus en plus avec les troupes frontalières et leurs commandants, de plus en plus des généraux d'origine étrangère. Les élites du Nord-Ouest se détournèrent alors des carrières militaires, d'autant plus qu'elles en furent souvent écartées par les gouvernements successifs, qui s'en méfiaient{{sfn|Lewis|2009|p=45-46}}. En 742 furent établies des provinces militaires frontalières, confiées à des gouverneurs militaires (''jiedushi'') disposant de prérogatives importantes, qui empiétèrent sur celles de l'administration civile, en premier lieu la collecte des taxes et l'octroi de titres{{sfn|Ebrey|Walthall|Palais|2006|p=100}}. Ils devinrent en quelques années de véritables potentats dominant les régions frontalières, et disposant du gros des forces militaires de l'empire. En 747, le ministre [[Li Linfu]] décréta qu'ils ne devaient être recrutés que parmi les généraux non-Chinois, sous prétexte qu'ils étaient de meilleurs commandants militaires. Cela permit l'émergence de généraux puissants et ambitieux, dont les archétypes sont [[{{lien|Gao Xianzhi]]}} et surtout [[An Lushan]], qui précipitèrent le déclin de l'empire{{sfn|Lewis|2009|p=46-48}}.
 
==== Les premiers revers ====
 
La période des conflits coréens de l'empire Tang coïncida à l'Ouest avec l'émergence d'un nouvel adversaire, le [[Tibet]] (le royaume de ''Tubo'' des textes chinois de l'époque). Les premières relations entre les deux entités furent pourtant d'apparence cordiales : la tradition a retenu le mariage de la princesse chinoise [[Princesse Wencheng|Wencheng]] au roi tibétain [[Songtsen Gampo]] (première moitié du {{s|VII}}){{sfn|Whitfield|2004|p=193}}{{,}}{{sfn|Sen|2003|p=24, 30–31}}. Cette soumission apparente n'empêcha pas les Tibétains de s'étendre en direction du Sud-Ouest de l'empire Tang, s'alliant au royaume de [[Nanzhao]] situé dans l'actuel [[Yunnan]]. Les années suivant la mort de Songtsen Gampo, surtout après 670, virent les troupes tibétaines devenir plus offensives contre les Chinois, s'étendant en direction de leur Nord. Elles prirent plusieurs grandes villes du [[Turkestan oriental]] : [[Khotan]], [[Yarkand]], [[Kashgar]] et [[Kucha]]. Les Tang tentèrent alors de leur faire face en cherchant des alliés contre eux en [[Inde]] du Nord, mais ils n'avaient pas les moyens de les vaincre militairement après leurs difficiles campagnes coréennes{{sfn|Gernet|2005|p=322-323}}{{,}}{{sfn|Lewis|2009|p=157}}. Ce revers n'était que le premier d'une série qui devait amorcer le déclin de l'influence des Tang en Asie. En 750, le Nanzhao, devenu plus puissant, s'étendait sur les provinces du Sud-Ouest de l'empire. Il défait lourdement une armée Tang à Xiaguan en 751. En 754, une nouvelle armée est dépêchée par les Tang, mais elle essuie à son tour une défaite, qui consolide encore plus le Nanzhao. Au même moment, les troupes chinoises dominant le [[Turkestan]] occidental dirigées par [[{{lien|Gao Xianzhi]]}} faisaient face à l'arrivée des troupes arabo-musulmanes. Celles-ci leur infligèrent une défaite à la [[bataille de Talas]], également en 751, etaprès placèrentquoi parils ladécimèrent suiteles élites de la région et la placèrent sous leur coupe, sans toutefois pousser plus loin vers l'est. Plus près de l'empire, la région de Hami vit la formation dans ces mêmes années du royaume des [[Ouïghours]], amené à être un rival de taille pour les Tang{{sfn|Gernet|2005|p=326}}.
 
== La seconde ère Tang (756-907) ==
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La société chinoise était traditionnellement divisée par les textes chinois en « quatre peuples » (''si min'') : les lettrés, partie la plus valorisée de la société, chargée de l'exercice du pouvoir ; les paysans, dont la fonction était valorisée, mais qui en pratique étaient mal considérés ; les artisans ; et les marchands, peu considérés mais potentiellement en mesure de connaître un enrichissement marqué{{sfn|Kamenarovic|1999|p=77-80}}. Les lettrés étaient par ailleurs organisés en plusieurs degrés, parfois subdivisés en classes, qui conféraient à leurs détenteurs un niveau d'honorabilité spécifique ; ces rangs étaient attribués en fonction de la réussite aux examens et aussi par l'hérédité{{sfn|Kamenarovic|1999|p=80-83}}. Dans les faits la société chinoise comprenait d'autres catégories de population, notamment les militaires, très nombreux, mais aussi des prostituées, danseuses, vagabonds, esclaves, etc.
 
L'empire des Tang était par ailleurs multinational, comprenant de nombreuses ethnies qui sont « non-chinoises » suivant des critères modernes, et cela ne concernait pas que les communautés venues s'installer dans l'empire (voir plus bas), car beaucoup y étaient incluses dès les débuts par intégration des régions où elles étaient autochtones. Ainsi en 629 la bagatelle de 1,2 million de personnes issues des populations tribales auraient été incorporées dans l'empire, puis trois ans plus tard {{nombre|300000|personnes}} de l'ethnie [[Qiang (peuple historique)|Qiang]]. Cette diversité ethnique se retrouvait jusqu'aux sommets de l'État, puisqu'il a été relevé que 43 personnes issues d'ethnies non-chinoises avaient servi de grands conseillers sous les Tang. Plus encore occupaient à d'autres postes importants, notamment dans l'armée, comme l'illustre le fait que les troupes défaites à la [[bataille de Talas]] étaient conduites par un général coréen, [[{{lien|Gao Xianzhi]]}} (Go Seonji). Les groupes tribaux gardaient souvent une importante autonomie, après que leurs chefs aient reçu des titres les intégrant au moins formellement dans l'administration Tang ; par exemple les Man du [[Jiangnan]] et du [[Guangxi]] (au sud-est de l'empire) évoluaient dans des sortes de « réserves » où la sinisation était superficielle, tandis que plusieurs de leurs groupes de l'actuel Hunan échappaient clairement au pouvoir Tang{{sfn|Holcombe|2001|p=23-25}}, et à plusieurs reprises des groupes Man (et d'autres ethnies) se soulevèrent contre le pouvoir impérial{{sfn|Holcombe|2001|p=29}}.
 
=== Les élites sociales ===
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Les élites chinoises médiévales se caractérisaient par leur rapport au savoir lettré et à l'éducation, n'ayant pas vraiment d'égard pour le métier des armes. Selon une des plus célèbres nouvelles de l'époque, « un lettré naît en ce monde pour établir ses mérites et se faire un nom, partir général et rentrer ministre, manger dans une rangée de tripodes (''récipients utilisés au cours des banquets des plus riches''), écouter une musique choisie, couvrir de gloire son clan et enrichir sa famille »<ref>« ''L'oreiller magique'' », dans ''Histoires extraordinaires et récits fantastiques de la Chine ancienne. Chefs-d'œuvre de la nouvelle (Dynastie des Tang, 618-907). II'', trad. A. Lévy, Paris, 1998, {{p.|57}}</ref>. Depuis l'époque des Han, tel est l'idéal répandu par les élites lettrées chinoises, dont le meilleur destin est de servir l’État et plus largement toute la société de la meilleure manière possible. Cela passe par l'étude, garantie d'une bonne morale, d'un savoir et d'un raffinement adéquats pour rencontrer le succès, qui en retour assure fortune et gloire pour le fonctionnaire et son lignage{{sfn|Kamenarovic|1999|p=189-191}}. Comme cela a été évoqué plus haut, en dépit de leur caractère inégalitaire, les examens impériaux restent un moyen de mobilité sociale non négligeable.
 
L'empire des Tang était néanmoins dominé par une « super-élite » constituée au début de la dynastie d'un nombre limité de familles qui se targuaient (à tort ou à raison) d'une grande ancienneté et d'aïeux prestigieux, mais dont la caractéristique essentielle était d'avoir rapidement décidé de servir la famille impériale, et rejoint la capitale, car l'exercice de fonctions à la cour était essentiel pour intégrer cette élite<ref>Les études « classiques » sur cette élite : {{en}} D. G. Johnson , ''The Medieval Chinese Oligarchy'', Boulder, 1977 et {{en}} P. B. Ebrey, ''The Aristocratic Families of Early Imperial China: A Case Study of the Po-ling Ts’ui Family'', Cambridge, 1978.</ref>. Ce groupe était dominé par des familles originaires de la région de Chang'an, qui avaient accompagné l'ascension des familles impériales des Sui et des Tang. Après elles venait un ensemble de lignages d'origine provinciale, d'extraction souvent plus récente. Le pouvoir impérial des Tang, dans le souci de mieux contrôler cette élite, procéda à leur enregistrement et attribua plus de prestige à ceux qui l'avaient bien servi, plutôt qu'à l'ancienneté du lignage : il y eut ainsi une volonté de lier complètement le prestige des grands lignages à l'exercice de fonctions pour le compte de l'empire. Par ailleurs, les empereurs pouvaient renforcer la dignité d'un lignage en offrant à un de ses membres un titre honorifique repris des temps antiques, et en le promouvant à un rang social plus élevé. Certains postes administratifs jugés plus honorables, liés à des rituels, étaient désignés comme « purs » et confiés de façon préférentielle suivant un principe héréditaire à des membres de cette aristocratie de fonction. Cela confortait sa position et la reproduction sociale car les membres des grandes familles avaient en général reçu une éducation lettrée très poussée dans les grandes écoles de la capitale (réservées aux membres des familles de plus haut rang) qui leur permettait de très bien figurer aux examens impériaux{{sfn|Lewis|2009|p=195-200}}.
 
Les évolutions politiques et économiques de la seconde partie de la dynastie érodèrent progressivement la puissance des grandes familles aristocratiques de la capitale. Au même moment émergeaient de nouveaux lignages provinciaux, dont l'ascension sociale était moins liée au pouvoir politique et plus aux activités économiques, bien qu'ils fussent nombreux à exercer des fonctions financières pour le compte de l’État (notamment dans les monopoles, la fiscalité){{sfn|Lewis|2009|p=206}}. Les purges de la fin de la dynastie, notamment celles provoquées par [[Huang Chao]], entraînèrent la disparition des anciens lignages aristocratiques et un renouvellement important de l'élite{{sfn|Tackett|2014}}.
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[[Fichier:Labit - Mingqi - Statuette funéraire - Marchand de tissus - Dynastie Tang - Inv.76 2 1.jpg|vignette|gauche|Un marchand de tissu, figurine funéraire. [[Musée Georges Labit]] de [[Toulouse]].]]
 
Les réseaux commerciaux se densifièrent durant la période Tang. Le commerce d'échelle régionale connut un essor marqué, en partie impulsé par le [[Grand Canal (Chine)|Grand Canal]], qui mettait en relations le Sud déjà très dynamique du point de vue commercial et le Nord qui l'était moins durant la période de division mais restait prépondérant du point de vue démographique et agricole. Plus largement, le transport fluvial fut un moteur essentiel du développement des échanges intérieurs, avec les progrès de la batellerie et de l'aménagement des voies navigables, notamment avec la construction d'écluses de plus en plus élaborées pour franchir les passages les plus difficiles. En conséquence, des produits pouvaient traverser l'empire en étant transbordé entre les différentes artères navigables qui le traversaient. Des convois d'environ trois mille bateaux parcouraient le Grand Canal pour approvisionner les capitales{{sfn|Gernet|2005|p=303-304}}{{,}}{{sfn|Lewis|2009|p=21-25 et 138}}. Deux bateaux destinés au transport fluvial datés de l'époque Tang ont été exhumés dans le [[Jiangsu]], à [[Rugao]] et [[Yangzhou]], deux importants centres d'échanges ; ce qu'il en restait lors de leurs fouilles mesurait respectivement environ 17 et {{uniténobr|18| mètres}}, et ils étaient divisés en plusieurs compartiments étanches, suivant une méthode qui se diffusait alors<ref>{{Chapitre| langue=en| auteur=J. Kimura| titre= Historical development of shipbuilding technologies in East Asia| titre ouvrage= Shipwreck ASIA: Thematic Studies in East Asian Maritime Archaeology |auteurs ouvrage= J. Kimura (dir.)| lieu= Adelaïde| année= 2010| lire en ligne=http://www.shipwreckasia.org/wp-content/uploads/Chapter1.pdf |passage=5-9}}</ref>.
 
Le développement commercial profita aux villes, dont les marchés locaux se développèrent. Avec l'affaiblissement de l'autorité étatique après la révolte d'[[An Lushan]], des marchés et boutiques proliférèrent en dehors de la vigilance des fonctionnaires. Les propriétaires des grands domaines privés ou religieux, ainsi que bien d'autres acteurs comme des soldats ouvrirent de plus en plus de points de vente. Ce qui accompagna la croissance marquée des grandes villes provinciales, en particulier dans le Sud où les villes côtières profitaient également de l'expansion du commerce maritime en direction de l'Asie du Sud-Est{{sfn|Lewis|2009|p=113-118}}. Dans le milieu rural, les bourgs bénéficièrent également de cette dynamique. Des marchés périodiques furent créés sur les routes commerciales en pleine campagne, ou à proximité de grands domaines. Les fêtes religieuses étaient notamment l'occasion de sortes de foires. Les généraux du Nord initièrent également de tels marchés à proximité de leurs garnisons{{sfn|Lewis|2009|p=139-140}}. Les campagnes étant mieux connectées aux réseaux commerciaux et pouvant profiter de l'émergence d'un marché urbain important aux goûts diversifiés, les productions agricoles se spécialisèrent de plus en plus, dans une vocation commerciale et spéculative. Cela concerna notamment la culture du thé, des fruits, du bois de chantier et plus tard la canne à sucre{{sfn|Lewis|2009|p=137}}. La seconde partie de la dynastie Tang vit ainsi le développement d'un entrepreneuriat privé à plus grande échelle{{sfn|Adshead|2004|p=92-93}}.
 
[[Fichier:Kai Yuan Tong Bao, early type, plain.jpg|vignette|Pièce de monnaie de la dynastie Tang, ''Kai Yuan Tong Bao'' (開元通寶), frappée pour la première fois en 621 à [[Chang'an]]<ref>Auteur de l'image : CZDK sur Wikipedia [[:en anglais:user:CZDK|]]</ref>]]
 
L’État conservait le contrôle des échanges de certaines denrées, notamment les prix des céréales, régulés par des greniers publics. La pratique des monopoles instituée par les Han fut reprise et réformée après la révolte d'[[An Lushan]]. Cela concernait en premier lieu le sel, le thé et l'alcool. Ils ne pouvaient être commercialisés que par des marchands dûment mandatés par le gouvernement{{sfn|Kamenarovic|1999|p=126}}. Ces monopoles, cumulés aux taxes commerciales, fournirent la majeure partie des revenus fiscaux après les années 770. Les marchands servant d'intermédiaires pour l'administration purent amasser des richesses considérables grâce au commerce du thé et du sel. Devant manier de grandes sommes de monnaie, ils développèrent des instruments de transfert de crédit. Apparut ainsi la « monnaie volante » (''feiqian'') : le gouvernement central délivrait un papier valant pour reconnaissance de dette à un marchand qui lui avait vendu des cargaisons de produits sous monopole dans la capitale, et grâce à ce papier cet intermédiaire pouvait retirer les espèces auprès du trésor public de sa province d'origine, s'évitant ainsi de transporter des sommes trop importantes. Vers la fin des Tang, ce type d'instrument de crédit se développa dans le cadre des échanges strictement privés : des prêteurs et changeurs constituèrent des entrepôts où ils entreposaient de la monnaie ou d'autres biens de valeur contre des certificats de dette fonctionnant comme des billets de banque{{sfn|Kamenarovic|1999|p=128-129}}{{,}}{{sfn|Gernet|2005|p=333-334}}{{,}}{{sfn|Lewis|2009|p=118-119}}.
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Les principaux ingrédients utilisés pour l'alimentation sont le [[blé]], le [[riz]], le [[Millet (graminée)|millet]] [[panicule]] et millet de [[gluten]], l'orge, le [[sésame]], mais aussi l'ail, le sel, les navets, le soja, les poires, les abricots, les pêches, les pommes, les grenades, les jujubes, la rhubarbe, les noisettes, les pignons de pins, les châtaignes, les noix, l'igname, le taro, etc.{{sfn|Benn|2002|p=120}} Toutes sortes de viandes sont en plus consommées : porc, poulet, agneau (particulièrement dans le nord), loutre de mer, ours et même chameau{{sfn|Benn|2002|p=120}}. Dans le sud, le long des côtes, les fruits de mer sont plus communément consommés, comme des méduses avec cannelle, poivre du Sichuan, [[cardamome]] et gingembre, ou encore des huîtres au vin, calamars frits, crabes, crevettes et poisson globe, que les Chinois appellent ''porcelet des rivières''{{sfn|Benn|2002|p=121}}. Certaines nourritures sont interdites par la cour Tang, comme le bœuf (il est précieux comme animal de trait), et entre 831 et 833 l'empereur [[Tang Wenzong]] bannit l'abattage de tout bétail en raison de ses croyances bouddhistes{{sfn|Benn|2002|p=125}}.
 
Les repas ne se prenaient pas suivant des horaires fixes, même s'il existait un vieux principe voulant que l'on prenne trois repas par jour, au lever, au midi et au coucher du soleil. Dans les villes, les échoppes ambulantes et les auberges servaient des plats à toute heure. [[Chang'an]] était la mieux pourvue en ce type de commerces, puisqu'on y trouvait des restaurants servant des spécialités de toutes les provinces de l'empire{{sfn|Kamenarovic|1999|p=218-220}}.
 
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==== L'essor des routes maritimes ====
 
Le fonctionnaire et géographe [[Jia Dan]] (730-805) trace deux routes commerciales à cette époque : une partant de Guangzhou vers les îles Nicobar, le Sri Lanka et l'Inde, les côtes est et nord de la mer arabed'Arabie vers le fleuve Euphrate, route mentionnée ci-dessus, et une autre route partant de la côte de Bohai vers la Corée{{sfn|Hsu|1988|p=96}}. L'autre axe majeur des échanges à cette époque était en effet maritime, reliant les villes du Sud chinois au Sud-Est asiatique puis au sous-continent indien, rejoignant les axes terrestres et maritimes du Moyen-Orient. Les délégations chinoises naviguaient à travers l'[[Océanocéan Indien]] vers l'Inde depuis peut -être le {{-s|II}}{{sfn|Sun|1989|p=161–167}}{{,}}{{sfn|Chen|2002|p=67–71}}, alors que c'est durant la dynastie Tang qu'une forte présence maritime chinoise est identifiable dans le [[golfe Persique]], la [[mer Rouge]], en [[Empire perse|Perse]], [[Mésopotamie]] (à travers le fleuve [[Euphrate]]), [[Arabie]], [[Égypte]], [[Aksum]] ([[Éthiopie]]) et en [[Somalie]] dans la [[corne africaine]]{{sfn|Bowman|2000|p=104–105}}. Avec les troubles politiques qui perturbèrent les échanges sur les routes de la soie durant la seconde partie de la période Tang, cette voie méridionale devint prépondérante, accompagnant l'essor de la Chine du Sud, notamment du port de [[Canton (Chine)|Canton]]. En 748, le moine bouddhiste Jian Zhen le décrit comme un centre commercial animé où d'imposants bateaux étrangers viennent mouiller. Il écrit dans ''Yue Jue Shu'' que {{Citation|plusieurs gros bateaux viennent de Bornéo, de Perse, de Qunglun (Java, en Indonésie)... avec des épices, des perles et du jade entassés en hauts monticules{{sfn|Tang|1991|p=61}}{{,}}{{sfn|Schafer|1985|p=15}}.}} Les marchands arabes et perses y étaient les acteurs dominants, les marchands chinois étant à cette période peu présents sur cet axe{{sfn|Lewis|2009|p=161-162}}.
 
[[Fichier:Dish with floral lozenge motif from the Belitung shipwreck, ArtScience Museum, Singapore - 20110618.jpg|vignette|gauche|Vaisselle en céramique glaçurée blanche, à motifs en bleu de cobalt d'inspiration moyen-orientale, retrouvée dans l'[[épave de Belitung]] et probablement réalisée en Chine à destination des consommateurs de l'[[empire abbasside]]. {{s|IX}}, ArtScience Museum de [[Singapour]].]]
 
Les Chinois s'engagèrent dans une production à grande échelle pour les exportations vers l'étranger à partir de la dynastie Tang, comme l'atteste la découverte de l'[[épave de Belitung]], un [[boutre]] arabe préservé dans le limon trouvé près de [[Belitung]] ([[Indonésie]]), et qui contenait {{nombre|63000|pièces}} de céramiques, d'argent et d'or (dont un bol Changsha avec une inscription de date : {{Citation|{{16e|jour}} du septième mois de la seconde année du règne de Baoli}}, soit 826, date confirmée par une analyse au [[Carbonecarbone 14]] de l'[[anis étoilé]] trouvé dans l'épave)<ref name="bbc news">{{en}} {{Lien web|langue=en|date=18 octobre 2008 |titre=The treasure trove making waves: Simon Worrall explains why a recent discovery on the seabed of the Indian Ocean will revolutionise our understanding of two ancient civilisations |site=BBC News|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/programmes/from_our_own_correspondent/7675866.stm}}. {{Ouvrage| langue=en| titre=Shipwrecked| sous-titre=Tang Treasures and Monsoon Winds| éditeur=| lieu=Singapour| année=2011| isbn=| lire en ligne=https://asia.si.edu/research/exhibition-catalogues/shipwrecked-catalog/}} (site du ''Smithonian Institute'').</ref>. À [[Fustat]] ([[Le Caire]]), la réputation des céramiques chinoises fit croître la demande. Ce commerce devait faire la prospérité des centres de production chinois durant les dynasties suivantes{{sfn|Shen|1996|p=158}}{{,}}{{sfn|Adshead|2004|p=80}}. En 851, le marchand arabe [[Sulaiman al-Tajir]] observe la fabrication de [[porcelaine]] chinoise à [[Guangdong]] et en admire sa qualité de transparence{{sfn|Shen|1996|p=163}}. C'est sans doute à l'initiative de ce genre d'intermédiaire que les artisans céramistes situés aux deux extrémités de cet axe commercial adaptèrent leur production au goût des acheteurs du Moyen-Orient. Les artisans arabes de [[Bassora]], le principal port d'arrivée des produits chinois au Moyen-Orient, s'inspirèrent des techniques et des formes chinoises dans la céramique glaçurée blanches qu'ils élaborèrent au plus tard au {{s|IX}} et qui connut un grand succès notamment grâce à leurs décors en [[bleu de cobalt]]. En retour, cela influença les artisans chinois, en particulier ceux de [[Yangzhou]] qui produisirent des céramiques similaires manifestement destinées à l'exportation, car ne correspondant pas aux goûts chinois de l'époque<ref>{{Chapitre | langue=en | auteur= Jessica Hallett| titre=Pearl Cups Like the Moon: The Abbasid Reception of Chinese Ceramics |titre ouvrage =Shipwrecked: Tang Treasures and Monsoon Winds| lieu=Singapour |année=2011 |lire en ligne= https://www.asia.si.edu/Shipwrecked/downloads/05Hallett.pdf}} ; {{Chapitre | langue=en | auteur= Jessica Hallett| titre=Tang Blue-and-White |titre ouvrage =Shipwrecked: Tang Treasures and Monsoon Winds| lieu=Singapour |année=2011 |lire en ligne= https://www.asia.si.edu/Shipwrecked/downloads/15Krahl.pdf}}
</ref>. La soie était une autre production chinoise qui s'exportait bien, les pays occidentaux ne maîtrisant pas encore sa production avec un savoir-faire égal à celui de la Chine{{sfn|Lewis|2009|p=162-163}}.
 
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</gallery>
 
Plusieurs exemples de tombes « satellites » des élites ont été fouillées. La mieux connue est celle de Li Xian (654-684), fils de Gaozu et de Wu Zetian, désigné héritier du trône avant d'être écarté à l'initiative de sa mère, puis acculé au suicide. Il fut d'abord enterré dans une tombe banale, en raison de sa disgrâce. Réhabilité par son frère Zhongzong en 706, une fois que Wu Zetian fut écartée, il eut droit à une sépulture digne d'un prince impérial, dans complexe funéraire de ses parents à Qianling, étant un des rares à bénéficier du privilège d'avoir une tombe à deux chambres. Sa tombe réplique à moindre échelle celle des empereurs, se voulant une résidence post-mortem du défunt, donc un véritable palais : creusée sous un tumulus défendu par une enceinte (surface de {{unité|2.6|hectares}}) elle est organisée sur {{uniténobr|71| mètres}} sur un axe nord-sud, parcourant plusieurs puits verticaux, puis menant à une première chambre funéraire à plafond en forme de dôme, représentant le hall d'audience, puis la seconde tombe où se trouvent les cercueils en bois du prince et de son épouse, placés dans un sarcophage en pierre (leurs appartements privés en quelque sorte). La tombe, pillée durant la période médiévale, a néanmoins livré quelques pièces importantes, mais elle est surtout remarquable par ses peintures murales, qui comme celles des autres tombes de l'époque reflètent le mode de vie idéal des élites (voir plus loin){{sfn|Eckfeld|2005|p=29-44}}.
 
==== Matériel et arts funéraires ====
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|1
|[[Fichier:TangGaozu.jpg|sans cadresans_cadre|128x128px]]
|[[Avril]] [[566]] - {{date|25 juin 635}}
|Li Yuan
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|-
|2
|[[Fichier:TangTaizong.jpg|sans cadresans_cadre|106x106px]]
|Entre [[598]] et [[600]] - {{date|10 juillet 649}}
|Li Shimin
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|-
|3
|[[Fichier:Gaozong of Tang.jpg|sans cadresans_cadre|68x68px]]
|{{date|21 juillet 628}} - {{date|27 décembre 683}}
|Li Zhi
Ligne 726 :
|-
|4
|[[Fichier:Tang Zhongzong.png|sans cadresans_cadre|60x60px]]
|{{date|26 novembre 656}} - {{date|3 juillet 710}}
|Li Xian
Ligne 741 :
|-
|5
|[[Fichier:Tang Ruizong.png|sans cadresans_cadre|76x76px]]
|{{date|22 juin 662}} - {{date|13 juillet 716}}
|Li Dan
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|-
|6
|[[Fichier:A Tang Dynasty Empress Wu Zetian.JPG|sans cadresans_cadre|68x68px]]
|{{date|17 février 624}} - {{date|16 décembre 705}}
|Wu Zhao
Ligne 777 :
|-
|7
|[[Fichier:Tang Zhongzong.png|sans cadresans_cadre|60x60px]]
|{{date|26 novembre 656}} - {{date|3 juillet 710}}
|Li Xian
Ligne 801 :
|-
|9
|[[Fichier:Tang Ruizong.png|sans cadresans_cadre|76x76px]]
|{{date|22 juin 662}} - {{date|13 juillet 716}}
|Li Dan
Ligne 824 :
|-
|10
|[[Fichier:Tang-xuanzong.jpg|sans cadresans_cadre|76x76px]]
|{{date|8 septembre 685}} - {{date|3 mai 762}}
|Li Jongji
Ligne 833 :
|-
|11
|[[Fichier:TangSuzong.jpg|sans cadresans_cadre|83x83px]]
|[[711]] - {{date|16 mai 762}}
|Li Heng
Ligne 842 :
|-
|12
|[[Fichier:Tang Daizong.jpg|sans cadresans_cadre|83x83px]]
|{{date|9 janvier 727}} - [[printemps]] [[779]]
|Li Chu
Ligne 853 :
|-
|13
|[[Fichier:Tang Dezong.jpg|sans cadresans_cadre|82x82px]]
|{{date|27 mai 742}} - {{date|25 février 805}}
|Li Kuo
Ligne 871 :
|-
|15
|[[Fichier:TangXianzong.jpg|sans cadresans_cadre|76x76px]]
|[[778]] - {{date|14 février 820}}
|Li Chun
Ligne 880 :
|-
|16
|[[Fichier:Muzong.jpg|sans cadresans_cadre|72x72px]]
|[[795]] - {{date|25 février 824}}
|Li You
Ligne 900 :
|-
|18
|[[Fichier:TangWenzongAlt.jpg|sans cadresans_cadre|75x75px]]
|{{date|20 novembre 809}} - {{date|10 février 840}}
|Li Han
Li Ang
Ligne 911 :
|-
|19
|[[Fichier:Tang Wuzong.jpg|sans cadresans_cadre|93x93px]]
|[[1er juillet|1er]] ou {{date|2 juillet 814}} - {{date|22 avril 846}}
|Li Chan
Ligne 922 :
|-
|20
|[[Fichier:Emperor Xuanzong of Tang 唐宣宗.jpg|sans cadresans_cadre|76x76px]]
|{{date|27 juillet 810}} - {{date|7 septembre 859}}
|Li Yi
Ligne 933 :
|-
|21
|[[Fichier:TangYizong.jpg|sans cadresans_cadre|80x80px]]
|{{date|28 décembre 833}} - {{date|15 août 873}}
|Li Wen
Ligne 944 :
|-
|22
|[[Fichier:TangXizong.jpg|sans cadresans_cadre|90x90px]]
|{{date|8 juin 862}} - {{date|20 avril 888}}
|Li Yan
Ligne 955 :
|-
|23
|[[Fichier:Zhaozong.jpg|sans cadresans_cadre|79x79px]]
|{{date|31 mars 867}} - {{date|22 septembre 904}}
|Li Jie
Ligne 978 :
|[[Tang Aidi]]
|唐哀帝
|{{date|26 septembre 904}} - {{date|12 mai 907}}
|}
 
== Historiographie ==
{{Article détaillé|Historiographie chinoise}}
Le premier ouvrage d'historiographie de la période Tang est le ''Livre des Tang'' (''Tangshu''), plus connu comme l’''[[Ancien livre des Tang]]'' (''Jiu Tangshu''), édité par Liu Xu (887–946) de la [[Jin postérieurs (936-947)|dynastie des Jin postérieurs]], qui le rédige durant les dernières années de sa vie. Un autre ''Livre des Tang'', plus tard renommé le ''[[Nouveau livre des Tang]]'' (''Xin Tangshu''), a été rédigé par des historiens Song, sous la direction de [[Ouyang Xiu]] (1007–1072) et [[Song Qi]] (998–1061). Son contenu reposait largement sur celui du précédent, mais condensé (quoi que ses Traités soient plus précis), et se voulait plus moralisant. Les deux ouvrages se basent plus largement sur d'anciennes annales qui ont depuis disparu<ref>{{pdf}} {{en}} {{Lien web|langue=en|url=http://gias.snu.ac.kr/wthong/publication/paekche/eng/chronicles.pdf |titre=Chronicles of the Chinese Dynasties}}.</ref>. Ces deux livres font partie des ''[[Vingt-Quatre Histoires]]'' de Chine. Une des sources survivant jusqu'à aujourd'hui pour le ''Livre des Tang'' est le ''[[Tongdian]]'', que [[Du You]] présente à l'empereur en 801. La période Tang est également traitée dans l'impressionnant livre d'histoire universelle ''[[Zizhi Tongjian]]'', édité, compilé et complété en 1084 par une équipe d'érudits sous la direction du chancelier Song [[Sima Guang]] (1019–1086), qui repose largement pour cette période sur l’''Ancien livre des Tang''. Ce texte historique, écrit avec 3 millions de caractères chinois dans 294 volumes, couvre l'histoire de la Chine à partir du début des [[Royaumes combattants]] (403 av. J.-C.) jusqu'au début de la [[dynastie Song]] (960).
 
=== Œuvres ayant pour cadre la dynastie Tang ===
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* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Emmanuelle Lesbre|auteur2=Liu Jianlong|titre=La Peinture chinoise|éditeur=Hazan|lieu=Paris|année=2004|pages totales=479|pages=480|isbn=2-85025-922-5}}
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=zh|auteur1=Yolaine Escande (traduit et commenté par)|titre=Traités chinois de peinture et de calligraphie. Tome 2 : les textes fondateurs (Les Tang et les Cinq Dynasties)|éditeur=Klincksieck. L'esprit des formes|lieu=Paris|année=2010|pages totales=1239|pages=1240|isbn=978-2-252-03574-0}}
* {{Ouvrage| langue=en| prénom1=James C. Y.| nom1=Watt {{et al.}}| titre=China| sous-titre=Dawn of a Golden Age, 200-750 AD| éditeur=Metropolitan Museum of Art et Yale University Press| lieu=New York, New Haven et Londres| année=2004| isbn=| lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=JbdS-R3y72MC&printsec=frontcover| id=MET}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Tonia|nom1=Eckfeld|titre=Imperial Tombs in Tang China, 618–907|sous-titre=The politics of paradise|éditeur=RoutledgeCurzon|lieu=Londres et New York|année=2005|pages totales=164|isbn=0-415-30220-X}}
 
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=== Liens externes ===
* {{en}} {{Lien web|langue=en|url=http://www.mnsu.edu/emuseum/prehistory/china/classical_imperial_china/tang.html|titre=The Tang Dynasty|site=Minnesota State University Emuseum}}.
* {{en}} {{lien brisé|url=http://www.metmuseum.org/toah/hd/tang/hd_tang.html|titre=The Tang Dynasty|site=the Metropolitan Museum of Art}}.
* {{en}} {{Lien web|langue=en|url=http://etext.virginia.edu/chinese/frame.htm|titre=Home of 300 Tang Poems|site=University of Virginia}}.
* {{en}} {{Lien web|langue=en|url=http://www.artsmia.org/art-of-asia/history/dynasty-tang.cfm|titre=Tang art with video commentary|site=the Minneapolis Institute of Arts}}.
* {{en}} {{Lien web|langue=en|url=http://www.xabusiness.com/china-resources/sui-tang-chinese-paintings.htm|titre=Paintings of Sui and Tang dynasties}}.
 
{{Traduction/Référence|en|Tang Dynasty|545350791}}
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{{Palette|Histoire de la Chine|Art chinois}}
{{Portail|civilisations asiatiques|histoire|monde chinois}}
 
[[Catégorie:Dynastie Tang| ]]
[[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]]
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