« Shintoïsme » : différence entre les versions

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| titre =
| image = Itsukushima Gate.jpg
| légende = PorteLe [[torii]] ou porte shinto, l'un des éléments architecturaux les plus notables du shintoïsme
| taille =
| dénomination originale = {{lang|ja|神道}}
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[[Fichier:Montage of Shinto.png|thumb|200px]]
Le {{japonais|'''shinto'''|神道|shintō|{{littéralement}} « la voie des dieux » ou « la voie du divin »}} ou '''shintoïsme''' ({{MAPI|/ʃin.to.ism/}}) est un ensemble de croyances datant de l'histoire ancienne du [[Japon]], parfois reconnuesreconnu comme [[religion]]. ElleIl mêle des éléments [[Polythéisme|polythéistes]] et [[Animisme|animistes]]. Il s'agit de la plus ancienne religion connue du Japon ; elle est particulièrement liée à sa [[mythologie japonaise|mythologie]]. Le terme « ''shintō'' », lecture sino-japonaise, ou ''kami no michi'', apparutest apparu pour différencier cette ancienne religion du [[bouddhisme]] venu de [[Chine]] en 538, lorsque le roi coréen dude Paekce[[Baekje]] offrit au roisouverain du Yamatojaponais (anciennecour provincedu de NaraYamato) une image du Bouddha Çakyamuni<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Alexandre Messager et Philippe Godard|titre=Le Japon pour les nuls|passage=Chapitre 8, Spiritualités et religions|lieu=Paris|éditeur=Editions First|date=21 mai 2015|pages totales=360|isbn=978-2-7540-6923-6}}.</ref>. Ses pratiquants seraient aujourd'hui plus de 90 millions au Japon.
 
== Histoire ==
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Les origines du shintoïsme sont méconnues mais semblent dater de la fin de la [[période Jōmon]], avec le ''[[koshintō]]''.
 
Depuis des temps immémoriaux, les Japonais ont adoré les ''[[Kami (divinité)|kami]]'' — les esprits qui habitent ou représentent un lieu particulier, ou incarnent des forces naturelles comme le vent, les rivières et les montagnes. À chaque création d'un village, un sanctuaire était érigé afin d'honorer les esprits environnants et de ce fait s'assurer de leur protection. On croyait que les ''kami'' pouvaient être trouvés partout, qu'aucun lieu au Japon n'était en dehors de leur pouvoir. Le shintoïsme englobe donc les doctrines, les institutions, les rituels et la vie communautaire fondéefondés sur le culte des ''kami''<ref>{{harvsp|Helen Hardacre, 2017}} : {{4e}} de couverture (traduction).</ref>.
 
L'historienne [[Helen Hardacre]] remarquaremarque que c'est la [[période Yayoi]] qui fut la première à déposer des artefacts pouvant raisonnablement être liés au développement ultérieur du shinto{{sfn| Helen Hardacre, 2017 |p=18}}. Les Kamikami étaient vénérés en divers éléments du paysage au cours de cette période ; à ce stade, leur culte consistait en grande partie à les implorer et à les apaiser. On a peu de preuves qu'ils étaient alors considérés comme des entités compatissantes{{sfn| Helen Hardacre, 2017 |p=19}}. Des indices archéologiques suggèrent que les ''[[dotaku]]'', des cloches en bronze, mais aussi des armes en bronze et des miroirs en métal ont joué un rôle important dans les rituels dédiés aux ''kami'' pendant la [[période Yayoi]]{{sfn| Helen Hardacre, 2017 |p=19}}.
 
L’introduction de l’[[Kanji|écriture]] au {{s|V|e}} et du [[Bouddhisme au Japon|bouddhisme]] au {{s|VI|e}} a eu une influence profonde sur le développement d’un système unifié de croyances shinto. En une très courte période, le {{japonais|''[[Kojiki]]''|古事記||« chronique des faits anciens », [[712]]}} et le {{japonais|''[[Nihon shoki]]''|日本書紀||« chroniques du Japon », [[720]]}} sont écrits et rassemblent alors des récits [[Mythologie japonaise|mythologiques]] et des légendes. Ces deux chroniques ont été écrites avec deux objectifs précis. Premièrement, l'élaboration des récits et l’introduction du [[taoïsme]], du [[confucianisme]] et du [[bouddhisme]] dans ces derniers avaient pour but d’impressionner les Chinois par le raffinement japonais. Les Japonais étaient intimidés par l’avance culturelle chinoise et voulaient produire quelque chose pouvant rivaliser avec elle. Le deuxième objectif était d’étayer la légitimité de la [[Maison impériale du Japon|maison impériale]], descendante directe de la déesse du soleil [[Amaterasu]]. Une grande partie du territoire japonais actuel n’était alors gouvernée que très partiellement par la famille impériale, et des groupes ethniques rivaux (comme, sans doute, les ancêtres des [[Aïnous (ethnie du Japon)|Aïnous]]) continuaient de mener la guerre contre l’avancée des Japonais. Les anthologies mythologiques, tout comme les anthologies poétiques telles que le {{japonais|''[[Man'yoshu]]''|万葉集}}, étaient censées légitimer le mérite de la famille impériale s'agissant du pouvoir de droit divin.
 
Avec l’introduction du bouddhisme et son adoption rapide par la cour, il fut nécessaire de donner des explications sur les apparentes différences entre les croyances japonaises indigènes et les enseignements bouddhistes (''[[shinbutsu shūgō]]''). Une des explications plaça les ''[[Kami (divinité)|kami]]'', les divinités shinto, en tant qu’êtres surnaturels, toujours dans le cycle de la naissance et de la renaissance. Les ''kami'' naissent, vivent, meurent et renaissent comme toutes les autres créatures dans le cycle [[Karma|karmique]]. Cependant, lesils ''kami'' jouaientjouent un rôle spécial en protégeant le bouddhisme et en permettant à son enseignement compatissant de s’épanouir.
 
L'unité de tradition entre le [[Bouddhisme au Japon|bouddhisme]] et le shintoïsme a été professée par le maître [[Kūkai]] ([[774]]-[[835]]) qui expliqua qu'il n'existait aucune différence essentielle entre Amaterasu et {{japonais|[[Vairocana]]|大日如來|Dainichi Nyorai|manifestation du Bouddha dont le nom veut dire « grand [[Tathagata]] du soleil »}}, ou entre ''kami'' et [[Bodhisattva|bodhisattvas]], ce qui donna un mélange des deux systèmes appelé {{japonais|''[[Ryōbu shintō]]''|両部神道}}. On trouve ainsi encore de nombreux temples bouddhistes possédant dans leur enceinte un espace dédié aux ''kami'', quand les ''kami'' ne sont pas eux-mêmes considérés comme des émanations des différents bouddhas et boddhisattvas. Des liens se sont aussi créés entre des grands temples du bouddhisme et des [[Sanctuaire shinto|sanctuaires shinto]]. Ainsi [[Inari (divinité japonaise)|Inari]], la divinité du grand sanctuaire [[Fushimi Inari-taisha]] est considéré comme un protecteur du [[Tō-ji]], grand temple de [[Kyoto]], ce qui donne lieu à des cérémonies communes.
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{{Article détaillé|Shintoïsme d'État}}
[[Fichier:Emperor_Showa.jpg|gauche|vignette|L'[[Hirohito|empereur Shōwa]] revêtu de sa tenue de chef du culte de [[shintoïsme d'État]].]]
Avec la refonte de la constitution en [[1868]] sous l'[[ère Meiji]], le shinto devint la [[religion d'État]] de l'[[Empireempire du Japon]] : le {{japonais|''Kokka shinto''|国家神道||[[shintoïsme d'État|shinto d'État]]}}. Dès [[1872]], un Office du culte shinto (''Jingikan'') fut établi afin de promouvoir les rites et le culte officiel et tous les prêtres devinrent des employés de l'État. Chaque citoyen devait s'enregistrer comme membre de son sanctuaire local (''ujiko''), devenant par le fait même membre du [[Sanctuaire d'Ise|Ise-jingū]].
 
L'[[empereur du Japon]], descendant de la déesse [[Amaterasu]] et désormais chef de l'État ainsi que commandant suprême de la [[Marine impériale japonaise|Marine]] et de l'[[Armée impériale japonaise|Armée]], fit l'objet d'un véritable culte. En [[1889]], fut établi un sanctuaire dédié à l’empereur [[Jinmu]], le fondateur mythique de la dynastie. Ce sanctuaire porte le nom de {{japonais|[[Kashihara-jingū]]|橿原神宮}}.
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Selon la tradition, [[Ninigi-no-Mikoto|Ninigi]] atterrit sur le {{japonais|[[Takachihonomine|sommet du Takachiho]]|高千穂峰|Takachihonomine}}, à [[Kyūshū]], et conclut un marché avec Ōkuninushi. En échange de la fidélité de ce dernier, Ninigi lui promit que sa grand-mère le reconnaîtrait comme protecteur perpétuel de la famille impériale, laquelle allait être fondée plus tard par l'arrière-petit-fils de {{japonais|Ninigi|瓊瓊}}, c'est-à-dire l'empereur [[Jinmu]]. Ōkuninushi est célébré à [[Izumo-taisha]], le second des plus importants sanctuaires du shinto au Japon après [[Ise (Japon)|Ise]]. La tradition veut depuis que, de l’époque de [[Jinmu]] à aujourd'hui, les descendants terrestres d’[[Amaterasu]] règnent sur le Japon à titre d'empereur.<gallery mode="packed-hover">
Fichier:Amaterasu caveOrigin_of_Iwato_Kagura_Dance_Amaterasu_by_Toyokuni_III_(Kunisada)_1856.jpgpng|[[Amaterasu]] sortant de sa grotte, partie d'une œuvre d'[[Utagawa Kunisada]], 1856.
Fichier:Emperor Jimmu.jpg|[[Jinmu]], fondateur légendaire du Japon (par [[Yoshitoshi|Tsukioka Yoshitoshi]]).[[Jinmu]], fondateur légendaire du Japon (par [[Yoshitoshi|Tsukioka Yoshitoshi]]).
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Le ''Kokka shinto'' dura jusqu’en [[1945]], lorsque [[Douglas MacArthur]], le [[Commandement suprême des forces alliées|Commandant suprême des forces alliées]], exigea la réforme de la Constitution et priva l'empereur de ses pouvoirs exécutifs. Le shinto d’État fut alors démembré, mettant un terme au principe de la religion officielle au Japon. Les ''kami'' n’avaient pu fournir le vent divin ([[Kamikaze (typhon)|kamikaze]]) pour repousser les envahisseurs étrangers.
 
De plus, en [[Janvier 1946|janvier]] [[1946]], l'empereur dut déclarer publiquement dans un édit impérial qu'il n'était pas un ''akitsumikami'' (divinité incarnée). La portée de cette déclaration est contestée puisque l'[[Hirohito|empereur Showa]] lui-même avait déclaré en [[Décembre 1945|décembre]] [[1945]] à son chambellan Michio Kinoshita « qu'il est absolument interdit de qualifier de chimérique l'idée que l'empereur est un descendant des dieux »<ref>{{ouvrage|langue=en|prénom=Peter |nom=Wetzler, ''|titre=Hirohito and War'', |année=1998, {{p.|passage=3}}.</ref>. Plusieurs commentateurs, dont [[John W. Dower]] et [[Herbert P. Bix]], s'interrogent aussi sur l'emploi du terme ''akitsumikami'' au lieu de celui plus courant d'''[[arahitogami]]'' (dieu vivant).
 
L'{{japonais|[[Naruhito|empereur actuel]]|天皇陛下|Tennō Heika}} [[Naruhito]] est depuis le {{date|1|mai|2019}} le {{126e}} monarque japonais issu de la lignée [[Maison impériale du Japon|Yamato]] par la déesse [[Amaterasu]]. Il régnerègne durant l'{{japonais|[[ère Reiwa|ère ''Reiwa'']]|令和時代|''Reiwa-jidai''|''Reiwa'' signifiant « belle harmonie »}}. Ainsi le 23 novembre 2019 accompagné de serviteurs portant le [[bicorne]] (symbole remémorant les liens étroits entre le [[Shogunat Tokugawa]] et l'Empereur [[Napoléon III]], et rappelé officiellement au travers du toit du [[Budokan Miyamoto Musashi]]), l'empereur Naruhito monte en calèche pour une visite au Naiku, ou sanctuaire intérieur, du [[sanctuaire d'Ise]] Jingu afin de rendre compte à Amaterasu-omikami, la légendaire déesse du soleil, de l'achèvement de ses cérémonies d'intronisation<ref name="Naruhito">{{Lien web |langue=en |prénom1=The Asahi Shimbun, |nom1=Asia and Japan watch |titre=Naruhito informs sun goddess that all ceremonies now completed |url=http://www.asahi.com/ajw/articles/photo/AS20191123002032.html |site=www.asahi.com |date=2019-11-23 |consulté le=2020-11-14}}.</ref>.
 
=== De nos jours ===
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|site=Bureau des statistiques du [[Ministère japonais des Affaires intérieures et des Communications]]
|éditeur=Agence pour les Affaires culturelles du [[Ministère de l'éducation, la culture, des sports, des sciences et des technologies]]
|consulté le=3 février 2019}}.</ref>. Une même personne peut aller prier au [[sanctuaire shinto]] au [[Nouvel An japonais]] pour une bonne année et avant les examens d'entrée à l'école pour implorer son succès, puis plus tard avoir un [[mariage]] chrétien dans une [[église (édifice)|église]]<ref>un [[mariage chrétien]], surtout catholique, nécessite que les deux époux soient baptisés et préparés à ce sacrement, ce qui exige un réel investissement et du temps ; sinon, il s'agit d'une [[bénédiction]] et non d'un mariage. {{Lien web
|url=https://www.la-croix.com/Religion/Actualite/L-etonnant-succes-du-mariage-chretien-au-Japon-2013-06-11-971863
|titre={{lang|fr|Au Japon, on fait appel à de faux prêtres pour célébrer des mariages!}}
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=== Métaphysiques et spiritualités ===
Issus de l'Unité cosmique, les flux fondant la vie s'incarnent en une multitude de ''kami''. Le polythéisme qui s'en dégage est infini, dans le sens où chaque parcelle de vie est sacrée. La mythologie shinto dit qu'il existe 8 millions de ''kami'' {{japonais|''Happyakuman''|八百万}} car les [[kanji]] se lisent également ''yaoyorozu'', signifiant une myriade, c'est-à-dire une indéfinité, un nombre inquantifiable. En descendant sur Terre pour y insuffler la vie, les ''kami'' ont créé l'archipel japonais.
 
L'origine de l'Homme dans ce contexte cosmogonique n'est pas clairement établie. Mais la famille impériale base sa légitimité charismatique (au sens de [[Max Weber]]) sur son origine déclarée comme divine (le premier empereur, [[Jinmu]], serait le petit-fils de [[Ninigi-no-Mikoto]], que la déesse [[Amaterasu]] a envoyé sur Terre par les ''kami'' pour fonder la nation japonaise).
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Dans son principe toutefois, le ''tsumi'', comme le ''tatari'' qui en est la conséquence quasi automatique, semble devoir être défini d’une manière à la fois plus vague et plus générale. De nombreux exemples, même récents, montrent en effet que l’on peut être frappé par un ''tatari'' pour peu que l’on ait empiété, fût-ce inconsciemment, sur le domaine d’un ''kami'' ; le ''tsumi'' est en somme la transgression de certaines limites, non toujours formellement interdites ni précisées, mais chargées d’un potentiel magique redoutable dû à la simple présence du ''kami''.
 
L'un des films d'animation d'[[Hayao Miyazaki]] : ''[[Le Voyage de Chihiro]]'' illustre l'importance donnée aux territoires des kami. L’héroïne, Chihiro, pénètre en effet sur le territoire de l'un d'entre- eux, elle se voit donc condamnée à rester dans le monde des démons. On pourrait aussi citer nombre d’exemples de récits populaires relatant des ''kami'' habitant auprès des ponts et poursuivant les personnes qui ne leur ont pas rendu hommage. L’imprudent pourra alors subir le courroux du ''kami'' offensé. Un proverbe encore usité souligne cette relation entre ''kami'' et humain — dans le sens, il est vrai, de : « Il ne faut point se mêler de ce qui ne vous regarde pas » — et conserve la trace de cette croyance : « ''Sawaranu kami ni tatari nashi'' » (« Il n’est point de ''tatari'' du fait d’un ''kami'' que l’on ne touche point »).
 
=== Purification ===
[[Fichier:Chozuya Fujiyoshida Sengen 2021.jpg|gauche|vignette|Fontaine Chōzu-ya du sanctuaire Fujiyoshida Sengen]]
[[Image:Purification Shintoïsme.jpg|thumb|250px|Indications présentées devant une fontaine ''Chōzuya'']]
Les rituels de purification revêtent une importance singulière dans la croyance shinto. Pour échapper aux conséquences d’un ''tatari'' imprudemment encouru, il convient de « [[misogumisogi|purifier]] » son {{japonais|entourage|祓う|[[harae|harau]]}} ou {{japonais|soi-même|清む|kiyomu}}. Ces deux termes sont employés pour définir des actions usuelles de nettoyage « balayer, nettoyer, laver », et d'autres plus symboliques avec les ablutions rituelles.
 
Dans certains cas, et notamment quand la souillure est due au contact de la mort, il convient d'observer certaines {{japonais|abstinences|忌み|imi}}, au cours de retraites plus ou moins prolongées. Purifications et abstinences sont également recommandées à titre préventif lorsque l'on prévoit un contact inéluctable avec un ''kami'' ; la préparation d’une fête impose souvent des rites de ce genre aux participants. Ces rites immunisent en quelque sorte contre le pouvoir maléfique du ''kami''. D’autres sont destinés, en revanche, à conférer à celui qui en use un pouvoir contraignant sur le ''kami''. Là est peut-être l'explication du terme qui désigne, de nos jours encore, le {{japonais|prêtre du shinto|神主|kan-nushi}}, le « maître », le « possesseur d’un ''kami'' », en d’autres termes : celui qui connaît les rites qui donnent prise sur les forces surnaturelles.
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== Textes sacrés ==
{{Article détaillé|Mise par écrit de la mythologie shintoïste}}
Les sources les plus importantes pour le shinto sont le ''[[Kojiki]]'' et le ''[[Nihon shoki]]''. Puis le ''[[Kogo shūi|Kogo Shūi]]'' et l'''[[Engishiki]]'' sont aussi importantimportants pour les rites du shinto.
 
== Personnages sacrés ==
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[[Fichier:厳島神社.JPG|thumb|[[Sanctuaire d'Itsukushima]]]]
 
Le shintoïsme se pratique dans des [[sanctuaire shinto|sanctuaires]]s très dépouillés. Le plus souvent les sanctuaires sont peints en rouge et ne contiennent qu'un autel très rudimentaire servant à déposer les offrandes : des fruits, un verre de saké, de l'argent, {{etc.}} Le cœur même du sanctuaire renferme la relique ou l'objet où est censé être incarné le ''kami''. Seuls les prêtres peuvent y accéder. Cette relique ou objet peut être n'importe quoi, une pierre précieuse comme une pierre ordinaire, un objet précieux ou une chaussure, un arbre, {{etc.}} C'est cet objet ou cette relique que l'on transporte à travers tout le quartier pendant les festivals de quartier, les ''[[matsuri]]''.
{{citation bloc|Un simple miroir, suspendu dans le sanctuaire, vient constituer l'essentiel du mobilier. La présence de cet objet s'explique aisément...aisément… Lorsque, pour prier, vous vous tenez face au sanctuaire, c'est votre propre image que vous voyez se refléter sur la surface dansante et, ainsi, cet acte de foi est comme l'antique injonction delphique : « Connais-toi toi-même », en grec : ''« gnôthi seauton ».''|Extrait de ''Bushidō, l'âme du Japon'' d'[[Inazō Nitobe]] - 1900 - {{p. |22}} - {{ISBN|978-2-84617-011-6}}}}.
 
La présence d'un miroir peut aussi être mise sur le compte des [[Trésor impérial du Japon|insignes impériaux]] : selon la tradition, [[Amaterasu]], ancêtre divin de la famille impériale, a transmis à ses descendants trois objets garants de la légitimité du pouvoir : l'épée, le joyau et le miroir.
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[[Fichier:神主.JPG|thumb|Prêtres shinto]]
[[Fichier:Chōzuya_001.jpg|thumb|''O-harai'', purification rituelle]]
[[Fichier:Masakaki with Sword.jpg|vignette|Un {{Lien|lang=ja|真榊}}, objet rituel shinto, avec une épée, au sanctuaire [[Yasaka-jinja]]. Aout 2023.]]
{{japonais|''[[Aramitama]]''|荒御魂}} : âme, esprit des ''kami''.
 
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{{japonais|''[[O-mikuji]]''|お神籤}} : bandes de papier prédisant la destinée. Si la prédiction est bonne, l'''omikuji'' devient un talisman à conserver. Si elle est mauvaise, la bandelette doit être fixée sur un arbre du sanctuaire afin que les ''kami'' conjurent la prédiction.
 
{{japonais|''[[O-mamori]]''|お守り}} : amulettes porte-bonheur vendues dans les sanctuaires. Elles sont souvent contenues dans un sachet de tissu, mais peuvent aussi se présenter sous la forme de pierres gravées.
 
{{japonais|''[[Sakaki]]''|榊}} : branche d’un pin sacré avec laquelle un ''kannushi'' procède aux rites de purification.
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{{japonais|''[[Taisai]]''|大祭}} : grande fête d’un sanctuaire shinto, au cours de laquelle une statue du ''kami'' est placée dans le mikoshi ; elle a lieu en général tous les deux ou trois ans.
 
{{japonais|[[Tengu (folklore)|''Tengu'']]|天狗}} : homme-oiseau tantôt démon, tantôt divinité protectrice ; ilsil sontest magiciensmagicien et illusionnistesillusionniste. Le mythe du ''tengu'' vient des croyances populaires de Chine où il existe encore aujourd'hui : c'est le terrible [[Garuda]]. Il est représenté soit en homme-oiseau, soit en démon avec un long nez.
 
{{japonais|[[Torii]]|鳥居}} : portail sacré ayant la forme d'un grand portique. Peint en rouge, il servait à l'origine de perchoir au coq du village qui par son chant appelait [[Amaterasu]]. Il marque l’entrée dans un sanctuaire shinto : domaine d’un ''kami'' et la frontière entre le pur et l’impur.
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=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=ja |traducteur=[[Pierre Vinclair]] |illustrateur=(calligraphies) Yukako Matsui |titre=Kojiki |sous-titre=chronique des faits anciens |lieu=Amiens |éditeur=[[le corridor bleu]] |année=2011 |pages totales=234 |isbn=978-2-914033-32-9}}.
* {{Ouvrage |traducteur=Masumi et Maryse SHIBATAShibata |titre=Kojiki |éditeur=[[Maisonneuve et Larose]] |année=1997 |année première édition=1969 }}. (épuisé).
 
 
* {{Ouvrage |auteur1=Charles Baladier |directeur1=oui |auteur2=François Macé |titre=Le Grand Atlas des religions |éditeur=Encyclopædia Universalis |année=1988 |titre chapitre=Le shintô}}.
* {{Ouvrage| langue=en| auteur1=John Breen| auteur2=Mark Teeuwen| titre=A New History of Shinto| lieu=Malden et Oxford| éditeur=Blackwell Publishing| année=2010}}.
* {{it}} Marco Milone, ''Lo scintoismo'', Guida editori, 2021, {{nb p.|1000}} {{ISBN|978-8868667603}}.
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[Helen Hardacre]] |titre=Shinto |sous-titre=A History |lieu=New York (N.Y.) |éditeur=OUP USA |année=2017-01-26 |pages totales=720 |isbn=978-0-19-062171-1 |isbn2=0-19-062171-0 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=_Q81DQAAQBAJ&printsec=frontcover |id=Helen Hardacre, 2017}}. Helen Hardacre est professeur de religion et de société japonaise à l'institut Reischauer de l'[[Université Harvard]].
* {{Article |auteur1=MIYATAMiyata Noboru (traducteur: Jean Michel Butel) |titre=Divinité à la mode et Shinto folklorique |périodique=Ebisu - Études Japonaises|numéro=23 |date=2000 |pages=21-44 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ebisu_1340-3656_2000_num_23_1_1038 |consulté le=2021 |id=MIYATA, 2000 }}.
* {{Article|auteur=Fabienne Duteil Ogata|titre=Une journée ordinaire dans un sanctuaire shintô de Tôkyô|journal=Ateliers|numéro=30|mois=avril|année=2006|url texte=http://ateliers.revues.org/document88.html|consulté le=22 février 2009|pages=225-250}}.
* {{Ouvrage |auteur1=Motohisa YAMAKAGEYamakage |titre=Shinto. Sagesse et pratique |éditeur=Éditions Sully |collection=Le Prunier |année=2012 |pages totales=224 |isbn erroné=978-2-35432-070-6}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1= Edouard |nom1= L'hérisson |titre=Le shintô|éditeur=Eyrolles| lieu=Paris|année=2023}}
 
=== Articles connexes ===
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