« Genre grammatical » : différence entre les versions
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{{Voir homonymes|genre}}
En [[linguistique]], le '''genre grammatical''' est une caractéristique intrinsèque des [[Nom (grammaire)|noms]] qui influe sur la forme de certains éléments [[Syntagme#Satellites|satellites]]<ref name="Phi">{{Lien web |langue=fr |titre=Masculin, féminin : et le neutre ? |url=http://www.implications-philosophiques.org/actualite/une/masculin-feminin-et-le-neutre/ |date=29 juin 2015 |site=Implications Philosophiques |consulté le=23 août 2016}}.</ref>. En tant que [[Catégorie (linguistique)|catégorie linguistique]], il manifeste une classification des mots en tant qu’objets structurant la langue elle-même, par opposition à ce à quoi ces mots réfèrent<ref name=":2">{{Article |prénom1=Patrizia |nom1=Violi |titre=Les origines du genre grammatical |périodique=Langages |volume=21 |numéro=85 |date=1987 |doi=10.3406/lgge.1987.1526 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/lgge_0458-726x_1987_num_21_85_1526 |consulté le=2021-06-30 |pages=15–34 }}</ref>. Elle fournit une distinction supplémentaire à celle du [[nombre grammatical]], et en un sens se présente en rival au sein des [[
En effet, dans ces langues il divise les noms en un ensemble clos de catégories. Sur un plan [[Synchronie et diachronie|synchronique]], les grammaires retiennent généralement un sous-ensemble de valeurs parmi les couples complémentaires commun et neutre, féminin et masculin, animé et inanimé, humain et non
Selon les langues, le genre grammatical peut se distinguer du genre lexical, appelé aussi [[classe sémantique]]. En tous les cas, lorsque le genre grammatical existe, il s’agit d’un attribut des mots, qui se distingue nettement du
Par exemple en français, si les mots désignant des êtres humains demandent généralement d’adapter le genre au sexe supposé des référés, lorsqu’il désigne d’autres êtres vivants, le genre est en général invariant au sexe du référé, mais dans les deux cas des exceptions existent<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Bernard Cerquiglini|titre=Guide d’aide à la féminisation des nomsde métiers, titres, grades et fonctions|passage=34|lieu=Paris|éditeur=Documentation française|année=1999|format=pdf|isbn=|lire en ligne=https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/994001174.pdf}}.</ref>. En allemand, ''{{langue|de|das Mädchen}}'': ''la fille'', a un genre grammatical neutre, un genre lexical féminin<ref name="Phi" />, et le sexe des personnes référées par le mot est évidemment indépendant du mot et, selon les contextes d’emploi, coïncide ou non à la correspondance usuelle entre féminin et [[femelle]].
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== Genre intrinsèque et genre extrinsèque ==
=== Les variétés de genre des mots ===
Dans la majorité{{Référence nécessaire|date=29
Parmi ces classes, une minorité possède un genre fixé par l’usage, et le plus souvent unique, tels le [[Nom (grammaire)|nom]] et le [[pronom]]. Ainsi en [[allemand]], {{langue|de|''Erde''}} (terre) est féminin, {{langue|de|''See''}} (lac) masculin et {{langue|de|''Wasser''}} (eau) neutre. Le genre est cependant aussi utilisé pour distinguer des homonymes, qu’ils soient ou non issues du même [[étymon]]. Ainsi le pendant féminin de {{langue|de|''See''}} signifie ''mer'', dont le sens est également évocable par le neutre {{langue|de|''Meer''}}. À l’inverse, des mots comme ''Bretzel'' sont employés avec un genre variable d’un locuteur à l’autre, sans que cela en altère le sens : en français des usages avérés sont attestés au féminin et masculin, en allemand au féminin et neutre mais pas au masculin. La cohérence de l’emploi du genre participe à l’évaluation sémantique des énoncés, et éventuellement à des jugements sociolinguistiques de l’allocutaire. En revanche dans le cas général le genre n’est déductible ni sur des critères sémantiques, ni des critères de morphologie lexicale. Il n’informe donc en rien des attributs innés du référé; par exemple le genre féminin peut tout à fait désigner un animal mâle, donc réputé de sexe masculin.
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== Répartition des genres : arbitraire et biologie ==
{{Section à sourcer|date=mai 2020}}
La répartition des genres est souvent arbitraire et non motivée (ce n'est donc pas une classification purement [[sémantique]]) : si ''[[mort]]'' (arrêt définitif des fonctions vitales) est un mot féminin en [[latin]] ou en [[français]], il est masculin en [[allemand]] ({{langue|de|''der Tod''}}) ou en [[grec ancien]] {{langue|grc|ὁ θάνατος}} ({{langue|grc-Latn|''ho thánatos''}}) et [[Grec moderne|moderne]] {{langue|el|ο θάνατος}} ({{langue|el-Latn|''o thánatos''}}). De même, rien dans la réalité, ne justifie que ''table'' soit féminin et ''tableau'' masculin : le signifié de ces mots n'est en effet aucunement lié avec la masculinité ou la féminité. De même ''livre'' (à lire) est masculin en [[français]], neutre en allemand et féminin dans toutes les [[langues slaves]]. L'apprentissage d'une langue à genres nécessite donc celui du genre des mots, qui n'est forcément pas le même d'une langue à genres à l'autre, voire d'un dialecte à l'autre (par exemple : ''[[wikt:job|job]]'' est féminin en [[français québécois]] et masculin en français de France ; ''[[wikt:boutique|boutique]]'' est féminin en [[français standard]] et masculin en [[picard]]). Le genre d'un mot peut aussi changer avec le temps (par exemple : [[wikt:bouge|bouge]] était féminin jusque vers le {{s-|XV}} lorsqu'il désignait encore une bourse, puis est devenu masculin lorsqu'il a désigné un lieu). Le genre d'un mot peut aussi différer entre une langue mère et ses filles (par exemple : [[wikt:fons|fons]] est masculin en latin, [[wikt:fonte|fonte]] est féminin en italien et en portugais ; [[wikt:pons|pons]] est masculin en latin, [[wikt:ponte|ponte]] est masculin en italien et féminin en portugais).
Le genre grammatical peut coïncider avec le sexe biologique par association de l’identification sexuel du référé à celle du mot utilisé pour le désigner. Avec des noms communs comme ''la fille'', ''le garçon'', ''le lion'', ''la lionne'', il est généralement entendu que le sexe des référés est inférable du genre des mots, féminin impliquant femelle et masculin impliquant mâle. Ce cas de figure se limite principalement aux oiseaux domestiques et aux mammifères ; les autres êtres vivants sexués ont généralement un seul nom pour l'espèce et il est arbitrairement décidé s'il est masculin ou féminin. {{refnec|Le terme de ''genre logique'' est parfois employé pour ce dernier usage}}. En dehors de ces cas particuliers, le
De manière similaire, la plupart des noms propres désignant des vivants sexués sont choisis en fonction du sexe des individus qui les porteront. L’absence d’article adjoint au nom commun diminue la transparence de ce lien, mais les terminaisons demeurent un facteur relativement fiable. Ainsi des prénoms comme ''Albert'', ''Albertine'', ''Alexandra'', ''Alexandre'', ''Zénon'' et ''Zoé'' laissent peu de doute sur la catégorie sexuelle des désignés. À l’inverse, un prénom épicène comme ''Dominique'' ne permet pas à lui seul d’inférer l’assignation sexuelle du référent.
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Un autre cas est celui des noms de fonction, dignité, métier, ou autre rôle social endossé par une personne dont le sexe se transcrit dans le nom du rôle. Ainsi ''empereur'', ''impératrice'', ''ouvrier'' et ''ouvrière'' sont pleinement explicites sur le sexe des référents.
En allemand, la correspondance entre genre grammatical et ''
En russe et en polonais, le fait qu'un mot soit masculin, féminin ou neutre est également aléatoire, mais est lié à la terminaison du mot en question. Ainsi, par exemple, les mots se terminant par « o » ou « e » sont neutres.
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Si certains de ces termes se focalisent encore sur une opposition sexuée, comme ''taurillon et vachette'' ou ''veau et velle'', d’autres se focalisent sur un trait lié à la reproduction sexuelle sans nécessairement fournir de terme à opposer pour l’autre sexe, comme dans bœuf et taure. Enfin certains termes ne sont pas spécifiques à cette espèce d’animal, comme génisse et broutard.
Tout au moins en français, les substantifs de ce type sont globalement rares, avec moins d’une cinquantaine de noms d’animaux sur près de 8 000, soit moins de 0,63 %<ref name=":0">{{Article |prénom1=Jean |nom1=Dubois |titre=Le genre dans les noms d'animaux |périodique=LINX |volume=21 |numéro=1 |date=1989 |doi=10.3406/linx.1989.1133 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/linx_0246-8743_1989_num_21_1_1133 |consulté le=2021-06-28 |pages=87–91 }}</ref>. D’autant que si des couples spécifiques pour les adultes enrichissent un brin le vocabulaire synthétique avec des couples comme ''biche et cerf'', ''chevrette et chevreuil, daim et daine'', le vocabulaire pour les enfants réemploie souvent le même vocable ''faon et faonne''<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=faonne — Wiktionnaire |url=https://fr.wiktionary.org/wiki/faonne |site=fr.wiktionary.org |consulté le=2021-06-28}}</ref> pouvant désigner aussi bien les enfants mis à bas par la biche, la chevrette, la daine, et le renne femelle
Les autres termes portant un tel dimorphisme lexical font partie du groupe restreint des identificateurs de base, qu’ils soient des substantifs comme ''femme et homme'', ''fille et garçon,'' ''frère et sœur'', ou des pronoms tels ''celle-là et celui-ci'', ''il et elle'', etc.
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Ainsi par apocope du féminin ''voisine'' [vwa.zin] se détermine la base ''voisin-'' d’où se construit le masculin ''voisin∅'' [vwa.zɛ̃]. De même du féminin ''petite'' [pətit(ə)] se détermine la base petit- d’où est tiré le masculin ''petit∅'' [pəti]. Ou encore de ''souveraine'' [su.vʁɛn], via ''souverain-'' se tire ''souverain∅'' [su.vʁɛ̃]. Ce groupe d’alternances concerne notamment les mots dont le féminin se termine en ''-ante, -arde, -ette, -ienne, -ière, -ine, -ente, -euse'', ''-otte'' et ''-onne'' et leurs correspondants respectifs se terminant par ''-ant, -ard, -et, -ien, -ier, -ine, -ente, -euse'', ''-ot'' et ''-on''.
[[Fichier:Charon's Boat.jpg|alt=Le Bateau de Charon - ou - les Fantômes de "tous les Talents" effectuant leur dernier voyage, issu de la Galerie du Pape à Rome|vignette|''Des couleurs fort déplaisantes à la vue s’y mêlent les unes aux autres ; une mousse épaisse d’un '''verd''' d’airain tacheté de noir se promene dessus au gré des vents, & les bouillons qui s’y forment ne ressemblent qu’au bitume & au gaudron ; le poisson ne peut vivre dans ce lac, les vapeurs qui s’en exhalent brûlent tous les arbres d’alentour, & les animaux fuyent ses bords.'' Extrait de l’entrée [[Styx|STYX]], dans l’[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers]] ([[wikisource:L’Encyclopédie/1re édition/STYX|consulter sur Wikisource]])
Sur l’illustration ci-contre figure une représentation du fleuve mythologique de cette couleur.]]
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==Genre générique==
Dans certaines langues, un des genres grammaticaux sert à désigner un groupe de personnes de genre mixte ou une ou des personnes dont le genre n’est pas connu ou n’est pas pertinent. Certains linguistes parlent alors de genre grammatical « non
===Masculin générique===
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====Distribution====
De nombreuses [[langues indo-européennes]],
====Critiques et stratégies de remédiation====
De nombreux linguistes et féministes ont rendu attentifs aux problèmes que représente l’utilisation du masculin générique. Des [[Langage épicène#Arguments psycholinguistiques autour du langage épicène|études psycholinguistiques]] ont, par exemple, montré que le masculin générique, même s’il se réfère autant à des femmes qu’à des hommes en théorie, est davantage interprété comme du masculin<ref name="Gygax2008">{{article |langue=en |auteur=Pascal M. Gygax, Ute Gabriel, Oriane Sarrasin, Jane Oakhill et Alan Garnham |titre=Generically intended, but specifically interpreted: When beauticians, musicians, and mechanics are all men |périodique=Language and cognitive processes |volume=23 |numéro=3 |année=2008 |lire en ligne=https://doi.org/10.1080/01690960701702035|pages=464-485 }}</ref>. Un [[langage épicène]] a donc été élaboré dans de nombreuses langues dans le but de remédier à ce problème. Dans certaines langues, un nouveau pronom personnel a même été créé. C’est, par exemple, le cas du [[suédois]] où le pronom masculin ''han'' ‘il’ sert traditionnellement de générique. Le pronom ''hen'', qui est grammaticalement neutre, y a alors été créé. Dans le norvégien, depuis les années
===Féminin générique===
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====Distribution====
Dans certaines langues, c’est le genre grammatical féminin qui permet de désigner un groupe de personnes de genre mixte ou des personnes dont le genre n’est pas connu ou n’est pas pertinent. Plusieurs langues parlées sur le continent australien utilisent par exemple du féminin générique. Parmi ces langues figurent les [[langues pama-nyungan]],
====Lien entre les structures linguistiques et les structures sociales====
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En français ce sont plutôt des cas exceptionnels, comme ''délice'' qui est généralement strictement féminin au pluriel et strictement masculin au singulier. Cependant après des expressions comme ''un de'', ''un des'', ''le plus grand des'', etc., suivies du complément ''délices'' au pluriel, le masculin est conservé<ref name="QDL" />.
D’autres cas sont plus ambivalents encore : ''amour'' est souvent féminin au pluriel, mais parfois masculin ; il est le plus souvent masculin au singulier mais se trouve aussi au féminin. Les variations se constatent dans l'usage populaire qui se reflète dans divers textes (chansons, etc.), soit dans une langue littéraire assez recherchée ({{citation|amour, la vraie, la grande...}} chez [[Jean Anouilh]] ; {{citation|la grande amour}} chez [[Raymond Queneau]] ; {{citation|cette amour curieuse}} chez [[Paul Valéry]] ; {{citation|une amour violente}}, enregistré par l'[[Académie française]])<ref name="QDL">Entrée {{lien web |langue=fr |titre=Amour, délice et orgue |url=http://www.academie-francaise.fr/questions-de-langue#9_strong-em-amour-dlice-et-orgue-em-strong}} de ''Questions de langue'', sur le site de l'[[Académie française]] [consulté le {{nobr|5 février}} 2017].</ref>{{,}}<ref>« L'amour violente », dans http://seriealfa.com/tigre/tigre12/ronsard.htm)</ref>. Le mot ''amour'' est clairement [[Polysémie|polysémique]],
C’est également ce qui se produit pour ''orgue'', masculin au singulier, tout comme au pluriel quand il désigne plusieurs instruments: {{citation|les orgues anciens de la région}}. Il passe cependant au féminin lorsque le pluriel désigne de façon emphatique un seul instrument {{citation|les grandes orgues de la cathédrale}}<ref name="QDL" />{{,}}<ref>{{lien web |auteur1=henry Bardies |titre=Homophones orgue |url=http://www.aidenet.eu/homo_orgue.htm |site=aidenet.eu |consulté le=05-10-2023}}.</ref>.
Dans le cas du mot ''gens'' seul le pluriel est en usage et le genre n'est pas fixé lexicalement, mais les contraintes syntaxiques ne permettent pas non plus un choix aussi arbitraire que pour un mot comme ''bretzel''. La déclinaison de l'adjectif dépend en effet de sa position par rapport au nom : « les vieilles gens », « les gens vieux ».
=== Variation sémantique ===
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=== Variation référentielle ===
Certains mots adoptent le genre grammatical associé au sexe biologique ou sociologique du {{Quoi|référent|date=22
=== Variation pragmatique ===
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== Langues sans genre ==
De nombreuses langues non indo-européennes, comme le [[basque]], le [[finnois]], l'[[estonien]], le [[
Le chinois classique n'a pas de genre. Le chinois moderne l'a introduit pour les pronoms personnels des deuxième et troisième personnes du singulier au début du {{s-|XX}}, par imitation de l'anglais. Le genre n'apparaît qu'à l'écrit, les caractères employés restant strictement homophones. Ainsi, la deuxième personne du singulier distingue 你 ''nǐ'' (au masculin) de 妳 ''nǐ'' (au féminin). Les textes chrétiens peuvent employer ''nǐ'' 袮 rendant le ''thou'' biblique anglais pour s'adresser à Dieu. La troisième personne du singulier est encore plus complexe : ''tā'' 他 (masculin), ''tā'' 她 (féminin), rarement ''tā'' 牠 (pour les animaux) ''tā'' 它 (pour les inanimés) et ''tā'' 祂 pour Dieu.
Certaines [[Langue construite|langues construites]], comme le [[lojban]], le [[kotava]] ou le [[pandunia]], ne marquent pas non plus le genre{{Référence nécessaire|date=30 mai 2021}}.▼
▲Certaines [[Langue construite|langues construites]], comme le [[lojban]], le [[kotava]] ou le [[pandunia]], ne marquent pas non plus le genre{{Référence nécessaire|date=30
En [[espéranto]] la situation est plus nuancée. Dans son usage classique trois pronoms personnels singuliers permettent de rendre les genres féminin, masculin et neutre, respectivement ''{{Langue|fr|ŝi}}'', ''{{Langue|fr|li}}'' et ''{{Langue|fr|ĝi}}''. Côté pluriel cependant, seul ''{{Langue|fr|ili}}'' est prévu par le ''[[Fundamento de Esperanto]]''. Du côté des substantifs, les mots ne sont pas genrés de manière générale<ref>{{Lien web |titre=PMEG : Seksa signifo de O-vortoj |url=https://bertilow.com/pmeg/gramatiko/o-vortoj/seksa_signifo.html |site=bertilow.com |consulté le=2021-05-30}}</ref>. Ainsi ''homo'' (humain), peut s’employer avec n’importe quel genre : ''ŝi estas homo kaj li estas homo, sed, ĉi tiu roboto, ĝi ne estas homo'' (elle est une humaine, il est un humain, mais, ce robot, il n’est pas humain). Cependant tous les radicaux ne sont pas exempts d’une sémantique genrée, et le genre de base doit donc être appris avec le sens du radical. Ainsi ''femalo'' (femelle) et ''masklo'' (mâle) ont une sémantique liée au genre féminin et masculin respectivement. Cela implique donc en cas d’usage d’un pronom référant à l’un où l’autre de ces substantifs, de recourir à celui du genre correspondant. La plupart des radicaux ont une valeur de genre neutre, y compris pour les noms d’animaux. Au besoin, la distinction entre un être vivant femelle et mâle peut se faire en utilisant les affixes prévus à cet effet : suffixe ''-in-'' pour le sexe féminin, préfixe ''vir-'' pour le sexe masculin. Ainsi ''ŝafo'' (mouton, sans précision de sexe), donne respectivement ''ŝafino'' (brebis) et ''virŝafo'' (bélier). Le même mécanisme est employé pour fournir les termes des rejetons d’une espèce sexuée via le suffixe ''-id-'', qui donne donc ŝafido (agneau), et peut se combiner aux autres affixes : ŝafidino (agnelle), virŝafido (agneau, le français amalgamant ici terme générique et terme avec trait mâle). L’espéranto à de plus connu des propositions ultérieures sur le plan du genre, qui comptent notamment l’''[[Histoire de l'espéranto#Réforme des genres – Iĉisme et riisme|iĉisme]]'' et le [[Ri (pronom)|riisme]]. Le premier ajoute le suffixe ''-iĉ-'' comme synonyme du préfixe ''vir-''. Ainsi sous cette proposition ''ŝafiĉo'' et ''virŝafo'' sont strictement synonymes. La seconde introduit ''ri'' comme nouvel préposition désignant une personne sans tenir compte de son sexe, ce qui le distingue donc du neutre ''ĝi'', alors plutôt destiné à des entités non-sexuées. Il convient de préciser pour compléter que, bien qu'il s’agisse d’une minorité de termes, certains vocables sont critiqués comme introduisant un genrage sexiste du radical, comme le radical ''patr/'' formant ''patro'', ''patrino'' et ''gepatro'', pour respectivemet père, mère et parent ; jugé impropre à la promotion de l’égalité entre les personnes indifféremment de leur sexe<ref>{{Article |prénom1=Hidenori |nom1=Kadoja |titre=La strukturo de Esperanto kiel faktoro por certigi ĝian funkcion rilate al Lingvaj Rajtoj: ĉefe pri la koncepto de lingvolernado kaj pri konscio de lingva normo |périodique=Esperantologio / Esperanto Studies |date=2011 |lire en ligne=https://www.academia.edu/3337324/La_strukturo_de_Esperanto_kiel_faktoro_por_certigi_%C4%9Dian_funkcion_rilate_al_Lingvaj_Rajtoj_%C4%89efe_pri_la_koncepto_de_lingvolernado_kaj_pri_konscio_de_lingva_normo |consulté le=2021-06-28 }}</ref>.▼
▲En [[espéranto]] la situation est plus nuancée. Dans son usage classique trois pronoms personnels singuliers permettent de rendre les genres féminin, masculin et neutre, respectivement ''{{Langue|fr|ŝi}}'', ''{{Langue|fr|li}}'' et ''{{Langue|fr|ĝi}}''. Côté pluriel cependant, seul ''{{Langue|fr|ili}}'' est prévu par le ''[[Fundamento de Esperanto]]''. Du côté des substantifs, les mots ne sont pas genrés de manière générale<ref>{{Lien web |titre=PMEG : Seksa signifo de O-vortoj |url=https://bertilow.com/pmeg/gramatiko/o-vortoj/seksa_signifo.html |site=bertilow.com |consulté le=2021-05-30}}</ref>. Ainsi ''homo'' (humain), peut s’employer avec n’importe quel genre : ''ŝi estas homo kaj li estas homo, sed, ĉi tiu roboto, ĝi ne estas homo'' (elle est une humaine, il est un humain, mais, ce robot, il n’est pas humain). Cependant tous les radicaux ne sont pas exempts d’une sémantique genrée, et le genre de base doit donc être appris avec le sens du radical. Ainsi ''femalo'' (femelle) et ''masklo'' (mâle) ont une sémantique liée au genre féminin et masculin respectivement. Cela implique donc en cas d’usage d’un pronom référant à l’un
== Nombre de genres ==
[[
{{Légende/Début}}
{{Légende|#fd2a2e|masculin/féminin}}
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L’[[animéité]] opère une dichotomie entre ''animé'' et ''inanimé'', faisant notamment référence au caractère sensible ou vivant du référent. La littérature préfère parfois aussi le distinguo ''personnel'' et ''non-personnel''<ref name=":0" />. Il se retrouve dans des langues modernes comme le [[danois]], le [[suédois]], ou le [[norvégien]]. On parlera alors d'une opposition entre le {{langue|la|''genus commune''}} (masculin/féminin) et le {{langue|la|''genus neutrum''}}.
Le français contemporain maintient cette opposition dans certains cas, comme pour les [[pronom]]s ''ceci, cela, ça'', ''en'' et ''y'' qui ne servent qu'aux inanimés, ou le distinguo entre les pronoms relatifs ''qui'' et ''quoi''. Ainsi ''l’encyclopédie me plaît'' donne par substitution pronominale '''''elle''' me plaît'', tandis que ''la lecture de cet article me plaît'' donne '''''ça''' me plaît''. De même ''je parle de [[Sandister Tei]]'' donne ''je parle d’'''elle''''' tandis que « ''je parle de ma passion pour les [[Projets Wikimedia|projets wikimédiens]]'' » donne ''j{{'
La substitution du référé à un animé par un référant inanimé peut s’opérer sans offense dans un [[registre de langue|registre]] courant, notamment en cas de [[thématisation]] par dislocation. Ainsi ''j'en parle souvent, de lui'' reste relativement convenable, tout comme ''devine de '''quoi''' parle cet article : d’[[Emna Mizouni]]'' !
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