« Guerre franco-allemande de 1870 » : différence entre les versions

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La '''guerre franco-allemande de 1870-1871''', parfois appelée '''guerre franco-prussienne''', '''guerre de 1870''' ou '''guerre de septante''', est un [[Guerre|conflit]] qui oppose, du {{Date-|19 juillet 1870}} au {{Date-|29 janvier 1871}}, la [[Second Empire|France]] à une coalition d'États allemands dirigée par la [[Royaume de Prusse|Prusse]] et comprenant les vingt- et- un autres États membres de la [[confédération de l'Allemagne du Nord]], ainsi que le [[royaume de Bavière]], [[Royaume de Wurtemberg|celui de Wurtemberg]] et le [[grand-duché de Bade]].
 
Cette guerre s'inscrit dans le contexte de [[Question des nationalités au XIXe siècle|différentes questions nationales]] qui poussent les nombreux États allemands à s'unir. La Prusse souhaite réaliser cette union autour d'elle, aux dépens de l'[[Autriche-Hongrie|Autriche]] (qu'elle bat durant la [[guerre austro-prussienne]] de 1866) dans un premier temps, et de la France dans un second temps. Cette guerre est considérée par le chancelier [[Otto von Bismarck]] comme une réponse à la défaite prussienne lors de la [[bataille d'Iéna]] de 1806 contre l'[[Premier Empire|Empire français]]. Il dira d'ailleurs, après la [[Unification allemande|proclamation de l'Empire allemand]] à Versailles en 1871 : « Sans Iéna, pas de Sedan ».
 
L'[[casus belli|élément déclencheur]] du conflit est un démêlé diplomatique mineur (la candidature, retirée à la demande de la France, d'un prince allemand de la dynastiemaison desde [[Hohenzollern]] au trône vacant d'Espagne) que [[Dépêche d'Ems|Bismarck déforme]] en un [[camouflet]] insupportable pour les dirigeants français de l'[[Second Empire|Empire]]. Des maladresses politiques de l'empereur {{souverain2|Napoléon III}} vis-à-vis d'autres pays européens isolent la France, mais le régime pousse à la confrontation avec la Prusse, soutenu par l'opinion publique, autant pour se défaire d'un rival dangereux que pour agrandir le territoire national.
 
Le {{Date|19|juillet|1870}}, l’Empire français [[Déclaration de guerre|déclare la guerre]] au [[royaume de Prusse]]. Les troupes françaises sont néanmoins mal préparées, moins nombreuses ({{nombre|300000}} contre {{nombre|500000}}, bien plus qu'auguré dans les états-majors car la Prusse réussit à s'allier avec le grand duché de Bade, le royaume de Wurtemberg et celui de Bavière<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Guy Sallat|titre=Second Empire de Solférino à Bazeilles|passage=7, 44 et 46|lieu=Paris|éditeur=OD2C|date=2019|pages totales=273|isbn=978-2-9555430-5-4}}.</ref>) et manquent d'une stratégie militaire concertée ; les troupes allemandes ont une expérience récente – et victorieuse – du feu (avec les conflits [[Guerre des Duchés|contre le Danemark en 1864]] et l'Autriche deux ans plus tard), une [[artillerie]] lourde et une excellente formation. Marqué par les innovations techniques concernant le feu, qui permet un tir plus rapide, et le déclin important de la place de la [[cavalerie]], le conflit tourne rapidement à l'avantage des Allemands. Les Français sont défaits à plusieurs reprises début août sur le front de l'Est. L'armée de Châlons vient renforcer le dernier verrou protégeant Paris : la place de [[Metz]] ; {{souverain-|Napoléon III}}, qui dirige l'armée jusqu'au {{Date-|7 août}}, jour où il est défait sévèrement, cède le commandement au général [[Patrice de Mac Mahon|Mac Mahon]]. Quand il a quitté Paris avec [[Louis-Napoléon Bonaparte (1856-1879)|son fils]] pour la guerre, il a confié la [[régence]] à son épouse [[Eugénie de Montijo]]. Encerclé à [[Bataille de Sedan|Sedan]], l'empereur [[capitulation|capitule]] le {{Date-|2 septembre 1870}}.
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Cette [[capitulation]] entraîne la chute du régime et la proclamation de la [[Troisième République (France)|République]] ; le [[Gouvernement de la Défense nationale|gouvernement provisoire]] continue la guerre, mais la masse des [[Volontaire (militaire)|volontaires]] rassemblés par ses représentants manque de matériel et d'encadrement. Le gouvernement évite de peu d'être [[Siège de Paris (1870-1871)|assiégé à Paris]] et se replie à [[Tours]] puis à [[Bordeaux]] ; en l'absence de victoires décisives dans le Nord, l'Est, la Bourgogne ou sur la Loire, un [[armistice]] est signé le {{Date-|26 janvier 1871}}, suivi de la signature de conventions militaires le {{Date-|28 janvier}} suivant. Cet armistice et ces conventions militaires ne concernent toutefois pas les opérations militaires dans l'Est de la France car les négociations sur le futur tracé de la [[frontière franco-allemande]] n'ont pas encore abouti. L'armistice général intervient le {{Date-|15 février 1871}}. L'ordre est alors donné à la [[place fortifiée de Belfort]] de se rendre, ce qu'elle fait le {{Date-|18 février}}, l'ennemi lui rendant les [[honneurs de la guerre]]. Le [[Traité de Francfort|traité de paix]], signé le {{Date-|10 mai 1871}} à [[Francfort-sur-le-Main]], entérine définitivement la victoire allemande.
 
Avant même la signature de l'[[Armistice franco-allemand (1871)|armistice]], les États allemands s'unissent en un [[Empire allemand]], proclamé au [[château de Versailles]], le {{Date-|18 janvier 1871}}. La victoire entraîne le rattachement au [[Empire allemand|''Reich'']] de l'[[Alsace]] (excepté l'arrondissement de [[Belfort]] dans le [[Haut-Rhin]] resté français sous le nom de [[Territoire de Belfort]]) et d'une partie de la [[Lorraine]] ([[Moselle (département)|Moselle]] actuelle), qui ne sontseront rattachées à la [[France]] qu'en [[1918]] à l'issue de la [[Première Guerre mondiale]]. Le nouvel empire affirme sa puissance en [[Europe]] au détriment de l'[[Autriche-Hongrie]] et de la [[France]]. Cette dernière doit également supporter l'[[occupation]] d'un bon tiers de son territoire jusqu'en 1873 et le paiement d'une [[Indemnité de guerre|indemnité]] de {{nombre|5|milliards}} de [[Franc-or|francs-or]]. Du {{Date-|18 mars}} au {{Date-|28 mai 1871}}, la [[Commune de Paris]], ainsi que celles d'autres grandes villes, [[insurrection|se soulèvent]] contre le gouvernement (à majorité [[Monarchisme en France|monarchiste]]) ; celui-ci écrase les [[communard]]s parisiens durant la [[Semaine sanglante]] et [[Campagne de 1871 à l'intérieur|réprime les autres insurrections]] jusqu'au {{Date-|7 juin 1871}}.
 
La défaite et la [[Annexions de l'Alsace-Lorraine|perte]] de l'[[Alsace-Moselle]] provoquent en France un sentiment de frustration durable et extrême qui contribue à la montée d'un [[nationalisme]] [[Revanchisme|revanchard]], mais également à une remise en question de l'enseignement des élites françaises. La constitution d'un vaste [[Empire colonial français|empire colonial]] va permettre au pays de retrouver en partie sa puissance mise à mal. Les conséquences des combats modifient également fortement le [[Droit international humanitaire|droit humanitaire international]] et marquent les esprits des artistes, qui font dans leurs œuvres l'éloge des vaincus.
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La guerre franco-allemande<ref name="Larousse">{{lien web |langue=fr |titre=guerre franco-allemande (1870-1871) |url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/guerre_franco-allemande/120175|site=[[Encyclopédie Larousse]]|consulté le=19-01-2017}}.</ref> s’inscrivit dans le contexte troublé du {{s-|XIX}} où les [[Printemps des peuples|aspirations nationales de peuples]] s’exprimèrent à plusieurs reprises sans toujours aboutir à la création d’un [[État-nation]]. La [[Grèce]], la [[Belgique]] et l’[[Italie]] y parvinrent. Grâce à l’intervention militaire de la France contre l’[[Autriche]], un élan unitaire entraîna la fusion des États italiens avec le [[Royaume de Sardaigne (1720-1861)|royaume de Piémont-Sardaigne]], à la suite de plébiscites organisés. Le [[Royaume d'Italie (1861-1946)|royaume d'Italie]] fut proclamé par le parlement réuni à [[Turin]], le {{Date-|17 mars 1861}}.
 
Le projet d'[[unification allemande]] prit naissance, quant à lui, avec les ''[[Discours à la nation allemande]]'' (''Reden an die deutscheDeutsche Nation'') de [[Johann Gottlieb Fichte]] qui, en {{Date-|décembre 1807}}, essaya d'éveiller un [[Identité nationale|sentiment national]] dans le but de susciter la création d'un État national allemand, sur les ruines du [[Saint-Empire romain germanique]], libérant les Allemands de l'[[Guerres napoléoniennes|occupation napoléonienne]].
 
En [[1834]] fut créée une union douanière, le ''[[Zollverein]]'', entre la [[Royaume de Prusse|Prusse]] et une trentaine d’États allemands du Nord, qui permit la construction d'un réseau ferré puissant et le décollage économique de l'Allemagne du Nord par le désenclavement de régions industrielles comme la [[Ruhr (région)|Ruhr]] ou la [[Royaume de Saxe|Saxe]] et l'ascension d'une [[bourgeoisie]] [[Libéralisme|libérale]], initiatrice du mouvement unitaire. Plusieurs tentatives libérales d'union échouèrent, notamment en [[1848]].
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{{Article détaillé|Dépêche d'Ems}}
 
Le roi [[Guillaume Ier (empereur allemand)|Guillaume {{Ier}} de Prusse]] approuva la renonciation du prince au trône d'Espagne. Cependant, la France voulait obtenir la garantie qu'aucun autre prince de la [[Maison de Hohenzollern|maison Hohenzollern]] ne prétendrait jamais plus au trône d'Espagne. L'ambassadeur de France, [[Vincent Benedetti]], fut reçu, le {{Date-|13 juillet}}, à [[Bad Ems|Ems]] par le roi de Prusse qui lui confirma son approbation du retrait du prince mais ne voulut pas s'engager plus avant (pour ne pas céder aux exigences françaises), considérant l'affaire comme close. Il refusa courtoisement d'accorder une seconde entrevue à l'ambassadeur lui faisant savoir qu'il {{citation|n'a plus rien d'autre à dire à l'ambassadeur}}. L'ambassadeur de France alla cependant saluer le roi de Prusse avant son départ pour [[Berlin]]. La situation semblait donc s'apaiser.
 
Cependant, Bismarck, bien informé des réalités de l'[[armée française]], fort peu préparée à une guerre européenne et démoralisée par le désastre de l'[[expédition du Mexique|expédition au Mexique]], en avait décidé autrement. Après concertation avec le chef d'état-major des armées [[Helmuth Karl Bernhard von Moltke|Moltke]], il adressa aux chancelleries étrangères un récit tronqué de l'entretien entre Guillaume de Prusse{{Ier}} et l'ambassadeur de France, c'est la « [[dépêche d'Ems]] », qui laissait croire à un congédiement humiliant de l'ambassadeur, espérant que {{citation|ce texte fera sur le taureau gaulois l'effet d'un chiffon rouge}}<ref>{{lien web |titre=La Dépêche d'Ems |url=https://archive.wikiwix.com/cache/20160412042601/http://www.historia.fr/web/evenements/la-depeche-dems-13-07-2010-44845 |site=historia.fr via [[Wikiwix]] |consulté le=07-10-2023}}.</ref>. En effet, il provoqua, à Paris, l'indignation de l'opinion. Cette dépêche est débattue au Palaispalais Bourbon, le député [[Emmanuel Arago]] mit en garde : {{citation|Si vous faites la guerre, c’est que vous la voulez à tout prix !}}. Un nouveau mensonge implicite troubla les cartes. La commission chargée de statuer sur les suites à donner à la dépêche d’Ems demanda à [[Émile Ollivier (homme politique)|Émile Ollivier]], chef du gouvernement, sur quels alliés la France pouvait compter en temps de guerre. Celui-ci joua la carte du [[secret d’État]] pour faire silence. Son rapporteur, Monsieur [[Famille de Talhouët|de Talhouët]], fit en séance le compte- rendu des travaux de la commission, la disant animée par une aveugle confiance. [[Léon Gambetta]] remonta à la tribune, ne comprenant pas pourquoi une telle fermeté ne fut pas appliquée à Sadowa : {{citation|Ce sentiment tardif et ce changement de conduite, il faut que vous en donniez les raisons devant l’Europe. Vous lancez la France dans une guerre qui verra la fin du {{s-|XIX}} consacrée à vider la question de la prépondérance entre la race germanique et la race française et vous ne voulez pas que la France et l’Europe puissent savoir s’il y a réellement outrage pour la France !}}<ref name=":0" />.
 
Un député conservateur, Monsieur d’Andelarre, résuma cette séance en disant : « C’est ainsi qu’une Chambre fut amenée à voter une guerre terrible, sans armée, sans allié, sans raison, sans prétexte, ainsi que nous le savions bien, lorsque nous demandions, sans nous lasser, la communication des pièces qu’on nous refusait impitoyablement ».
 
L'[[Association internationale des travailleurs]] dénonça cette guerre : « une fois encore, sous prétexte d'équilibre européen, d'honneur national, des ambitions politiques menacent la paix du monde. Travailleurs français, allemands, espagnols, que nos voix s'unissent dans un cri de réprobation contre la guerre ! (…) La guerre ne peut être aux yeux des travailleurs qu'une criminelle absurdité »<ref>{{Lien web |nom1=Ross |prénom1=Kristin |titre=L’internationalisme au temps de la Commune |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2015/05/ROSS/52944 |site=Le Monde diplomatique |date=2015-05-01 }}.</ref>.
 
EnDe anecdotefaçon anecdotique, [[Mariano Melgarejo]], président de la république de [[Bolivie]], voulut envoyer des troupes pour protéger Paris mais son pays enclavé n'avait pas de moyen de transport<ref name="dictateur">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Patrick Boman|auteur2=Bruno Fuligni|auteur3=Stéphane Mahieu|auteur4=Pascal Varejka|titre=Le guide suprême|sous-titre=petit dictionnaire des dictateurs|lieu=Paris|éditeur=Ginkgo Éditeur|année=2008|pages totales=232|passage=127-128|isbn=978-2-84679-061-1|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=z4-nxfwvO54C}}.</ref>.
 
== L'entrée en guerre ==
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La presse parisienne dénonça l'affront de la « [[dépêche d'Ems]] », telle que réécrite par Bismarck. La [[mobilisation]], arrêtée secrètement le {{Date-|13 juillet}}, fut signée le [[14 juillet|14]]. Le 15, elle fut approuvée par le Corps législatif. Malgré les ultimes avertissements d'[[Adolphe Thiers]] ({{Citation|Vous n'êtes pas prêts !}}, criait-il aux parlementaires belliqueux), le Corps législatif français vota aussi les crédits de guerre. Le {{Date-|16 juillet}}, le maréchal [[François Achille Bazaine|Bazaine]] fut placé à la tête du {{3e|corps}} de l'[[Armée du Rhin (1870)|armée du Rhin]]. Il reçut autorité sur les armées des généraux [[Charles Auguste Frossard|Frossard]] et [[Paul de Ladmirault|Ladmirault]] ainsi que sur la [[Garde impériale (Second Empire)|Garde impériale]]. Le général [[François de Chabaud-Latour|Chabaud-Latour]] fut chargé de la défense de [[Paris]].
 
Le {{date-|15 juillet}}, le républicain [[Émile Ollivier (homme politique)|Émile Ollivier]], vice-président du Conseil sans toutefois en porter le titre, dit, devant le Corps législatif, accepter la guerre « d'un cœur léger »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Pierre Milza|titre=L'année terrible|passage=59|lieu=Paris|éditeur=Perrin|date=2009|isbn=978-2-262-02498-7}}</ref>. Peu se rendaient compte que l'armée française était mal préparée à cette guerre : {{citation|nous sommes prêts et archi-prêts, la guerre dût-elle durer deux ans, il ne manquerait pas un bouton de [[guêtre]] à nos soldats}}, déclara [[Edmond Le Bœuf]], [[maréchal de France]] et [[Ministre de la Guerre (France)|ministre de la Guerre]], à la [[Chambre des députés (Troisième République)|Chambre des députés]] le {{Date-|15 juillet 1870}}<ref>[[François Charles du Barail]], ''Mes souvenirs'', {{nobr rom|tome III}}, Plon, 1896, {{p.|148}}[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k209912r/f152 Lien Gallica].</ref>. Le {{Date-|17 juillet}}, lors d'un rassemblement populaire d'étudiants et d'ouvriers à la [[Place de la Bastille|Bastille]], poussé par l'opinion publique, Émile Ollivier annonce la guerre à la Prusse (la déclaration devient officielle deux jours plus tard).
 
Le {{Date-|19 juillet}}, la France déclara formellement la guerre à la [[Royaume de Prusse|Prusse]]<ref name="CdM">{{lien web |langue=fr |titre=1870-1871 |sous-titre=le conflit franco-allemand |url=http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/1870-1871-le-conflit-franco-allemand-0 |site=Chemins de Mémoire |éditeur=[[Ministère des Armées|Ministère de la Défense (France)]] |consulté le=19 janvier 2017}}.</ref>. Cette décision provoqua un rassemblement enthousiaste des [[Parisiens]] devant le [[palais des Tuileries]]. Des travaux furent entrepris au [[Forteresse du Mont-Valérien|fort du Mont-Valérien]], aux forts de [[Montrouge]], de [[Bicêtre]], d'[[Ivry-sur-Seine|Ivry]], de [[Vanves]], d'[[Issy]], puis le {{Date-|3 août}} aux forts de l'Est, et à [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]] ; plus d'une vingtaine de [[redoute (fortification)|redoutes]] furent construites.
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=== Armée allemande ===
{{Article détaillé||contenu=ArticleArticles détaillédétaillés : {{lien|langue=de|trad=1. Armee (Deutsch-Französischer Krieg)|fr=1re armée (guerre franco-prussienne)}}, [[2e armée (guerre franco-prussienne)]], [[3e armée (guerre franco-prussienne)]], [[Armée du Sud (guerre franco-prussienne)]].}}
{{Article détaillé|2e armée (guerre franco-prussienne)}}
{{Article détaillé|3e armée (guerre franco-prussienne)}}
{{Article détaillé|Armée du Sud (guerre franco-prussienne)}}
Les troupes allemandes sont composées de {{unité|16|corps}} d'armées qui regroupent {{unité|32|divisions}} d'infanterie et {{unité|8|divisions}} de cavalerie. Elles disposent de services de chemin de fer et de [[télégraphe]].
 
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L'armée du Nord fut dirigée par le général [[Charles Denis Bourbaki|Bourbaki]] puis par le [[Jean-Joseph Farre|général Farre]] qui fut remplacé par le [[Louis Faidherbe|général Faidherbe]], le {{date-|3 décembre 1870}}. Après la [[Bataille d'Amiens (novembre 1870)|bataille d'Amiens]], suivie de la [[bataille de l'Hallue]], du [[Siège de Péronne (1871)|siège de Péronne]] et de la [[bataille de Bapaume]], en {{Date-|janvier 1871}}, le [[général]] [[Louis Faidherbe|Faidherbe]] livra une dernière bataille à [[Bataille de Saint-Quentin (1871)|Saint-Quentin]] qui se solda par un échec puis battit en retraite à l'abri des places fortes de [[Cambrai]] et [[Lille]], sans être vraiment inquiété par le [[August Karl von Goeben|général von Goeben]]. Paris ne put être secourue, cependant l'action de Faidherbe permit aux départements du [[Nord (département français)|Nord]] et du [[Pas-de-Calais]] de ne pas être envahis.
 
Du côté du département de la [[Seine inférieure]], en Normandie, les villes du [[Le Havre|Havre]] et de [[Rouen]] se préparent à leur façon à l'avancée prussienne. D'un coté nous avons le Havre, plutôt très réactive, envoyant une délégation à Paris pour demander de l'aide<ref name="Persée 24_283_2940">{{Article |auteur1=Berge, François |titre=Les débuts de la troisième République au Havre (les événements de 1870-1871 pendant la guerre) |périodique=Études Normandes |éditeur=Persée - Portail des revues scientifiques en SHS |volume=24 |numéro=283 |date=1975 |pages=1–16 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/etnor_0014-2158_1975_num_24_283_2940?q=le+havre+guerre+de+1870 |consulté le=07-04-2023 |doi=10.3406/etnor.1975.2940| issn = 0014-2158 }}.</ref>. De l'autre côté nous avons la ville de Rouen, jugée plutôt passive dans la prise de décision concernant sa défense<ref name="openedition 8298">{{lien web |titre=Chapitre II. La guerre et la défense de Rouen |url=https://books.openedition.org/purh/8298?lang=fr |format=livre |site=openedition.org |éditeur=Presses universitaires de Rouen et du Havre |date=1989 |consulté le=07-04-2023}}.</ref>. Une vraie opposition se crée entre les deux villes dans la gestion de la guerre. Mais rapidement, la reddition de Bazaine à Metz le 27 octobre renforce la présence allemande et les défaites de l'armée du Nord. L'armée prussienne, dirigée par le général Manteuffel, descend vers Rouen <ref name="openedition 8298" />. Cette série d'évènements finit par réveiller l'autorité rouennaise, qui n'hésite pas à faire appel à l'[[Ernest Mouchez|amiral Mouchez]] chargé des défenses du Havre. Mais alors qu'a lieu une série de défaites au nord du chef-lieu et que se développe la rumeur d'une percée du lors du [[Siège de Paris (1870-1871)|siège de Paris]] vers décembre, les travaux de défense sont inachevés et l'armée mal préparée.
 
Devant cette situation, le général Briand ne croit pas à la défense de la ville mais refuse de la livrer sans combattre. Rapidement, le général se heurte au conseil municipal<ref name="openedition 8298" />, si bien que le 5 décembre 1870, voyant que la mobilisation n'était pas suffisante, il décide de se replier vers le Havre. Ainsi, les Prussiens occupèrent Rouen sans combat.
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== Les traités de paix ==
Conformément aux clauses de l'armistice, une [[Assemblée nationale (1871)|Assemblée nationale]] est [[Élections législatives françaises de 1871|élue]] au [[suffrage universel]] le {{Date-|8 février}}. Cette Assembléeassemblée est majoritairement [[Monarchisme|monarchiste]] et favorable à la paix. Elle investit le {{Date-|19 février}} un gouvernement dirigé par [[Adolphe Thiers]].
 
* Le [[Traité préliminaire de paix du 26 février 1871|traité de paix préliminaire franco-allemand]] est signé à [[Versailles]] le {{Date-|26 février}} et ratifié par l'Assemblée nationale le [[1er mars|{{1er}} mars]] par {{unité|546|voix}} contre 170 et {{unité|23|abstentions}}.
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Le [[traité de Francfort]] du {{date-|10 mai 1871}}, qui clôtura la guerre franco-prussienne de 1870, stipulait, dans son article 16, que les deux États signataires s'engageaient, sur leur territoire respectif, à entretenir les tombes de soldats morts pendant le conflit.
 
La loi allemande du {{Date-|2 février 1872}} régla la question des tombes militaires allemandes et françaises dans les trois départements annexés d'Alsace-LorraineMoselle. La loi française du {{Date-|4 avril 1873}}, relative à la conservation des tombes des soldats morts pendant la guerre de 1870-1871, réglementa la question des tombes militaires sur le sol français. De 1873 à [[1878]], l’État français a financé la construction de {{unité|25|ossuaires}} surmontés d'un monument et l'aménagement de {{unité|87396|sépultures}} réparties dans {{unité|1438|communes}} et {{unité|36|départements}}.
 
En France, l'édification de monuments commémoratifs a été, pour une part, l’œuvre du [[Souvenir français]] et celle des sections de vétérans. C'est à partir de la loi de [[1890]], laissant aux [[Commune (France)|communes]] l'initiative de leur érection, que l'on vit se multiplier les [[Monument aux morts|monuments aux morts]] de la guerre de 1870-1871 en [[France]].
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En France comme en Allemagne, la mémoire de la guerre de 1870 se matérialise rapidement dans l'architecture et l'urbanisme. Des monuments, des mémoriaux et des toponymes sont ainsi inaugurés, qui donnent lieu à des commémorations officielles auxquelles participent les associations d'anciens combattants. Tandis que du côté français, les œuvres ([[Panorama (peinture)|panoramas]], sculptures, etc.) valorisent le courage des vaincus et que la mémoire de la Commune s'inscrit dans des réalisations plus modestes du fait de la censure (livres, chansons, estampes, etc.), du côté allemand la victoire est célébrée dans les arts (peintures, statues, monuments à {{souverain2|Guillaume Ier (empereur allemand)}}, [[Otto von Bismarck|Bismarck]] et [[Helmuth Karl Bernhard von Moltke|Moltke]]), alors que le monde des lettres (historiens, journalistes) retrace le récit de l'unification du pays<ref>{{Lien web|url=https://www.musee-armee.fr/expoFranceAllemagnes/parcours.html|titre=France Allemagne(s) - 1870-1871 - La guerre, la commune, les mémoires|date=|consulté le=9 avril 2020|site=musee-armee.fr}}.</ref>.
 
A partir de 1910 sur l'initiative de [[Stephen Pichon]] sont publiés des documents relatifs à l'histoire politique et diplomatique des événements de 1870-1871<ref>{{Lien web |titre=Origines de la guerre 1870-1871 |url=https://bibliotheque-numerique.diplomatie.gouv.fr/meae/fr/content/origines-guerre-1870-1871 |site=[[Bibliothèque diplomatique numérique]] |consulté le=11 juin 2024}}</ref>, disponibles aujourd'hui sur la [[Bibliothèque diplomatique numérique]].
 
== Dans les arts et la culture populaire ==
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*** ''Prise du four à chaux'' (1882)
*** ''Le Fond de la giberne'' (1882)
* [[Édouard Paupion]]
** ''La barricade de la rue Jeannin'' (1881)
** ''La prise du Drapeau'' (1883)
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** ''Épisodes de la guerre de 1870-1871 : Mort du clairon'', anonyme, studio [[Pathé]].
** ''Bombardement d'une maison'' est un film français muet réalisé par [[Georges Méliès]].
* 1898 : ''[[Surprise d'une maison au petit jour]]'' d'[[Alice Guy]].
* 1903 : ''Les Dernières Cartouches'' de Georges Méliès.
* 1908 : ''Un episodio della guerra franco-prussiana'', anonyme, [[Itala Film]].
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== Voir aussi ==
{{Autres projets|commons=Category:Franco-Prussian War|commons titre=La guerre franco-prussienne |wikiquote=Guerre franco-allemande de 1870}}
 
=== Sources primaires ===
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* [[Jean-Jacques Becker]] et [[Stéphane Audoin-Rouzeau]], ''La France, la nation, la guerre de 1850 à 1920'', collection Regards sur l'histoire, numéro 106, SEDES, 1996.
* [[Rémi Dalisson]], ''Les guerres et la mémoires'', Paris, CNRS, 2013.
* [https://gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&collapsing=disabled&query=dc.relation%20all%20%22cb340833511%22%20sortby%20dc.title%2Fsort.ascending%20sortby%20dc.title%2Fsort.ascending&rk=128756;0 Pierre Lehautcourt : Histoire de la guerre de 1870-1871, Tomes 1-1 (Les origines), 1-2 (Les deux adversaires. Premières opérations), 1-4 (La retraite sur la Moselle. Borny), et Siège de Paris Tomes 2-6 (Châtillon, Chevilly, La Malmaison), 2-7 (Le Bourget, Champigny), 2-8 (Buzenval, la capitulation)]
* [https://archive.org/details/histoiredelague03unkngoog/page/n8/mode/2up Pierre Lehautcourt : Histoire de la guerre de 1870-1871, Tome 5 (Rezonville et Saint-Privat)]
 
===== Études générales sur la guerre franco-allemande de 1870 =====
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* [https://www.revueconflits.com/guerre-1870-jean-baptiste-blandenet/ Que peut-on encore apprendre de la guerre de 1870 ? sur revueconflits.com]
* [http://www.calames.abes.fr/pub/lacontemporaine.aspx#details?id=Calames-20181214191210468259 Inventaire] du fonds d'affiches numérisées relatif à la guerre franco-prussienne (1870/1871) et conservé à [[La Contemporaine (bibliothèque)|La Contemporaine]] (Nanterre).
* [https://bibliotheque-numerique.diplomatie.gouv.fr/meae/fr/content/origines-guerre-1870-1871 Origines de la Guerre de 1870 - 1871]. Bibliothèque diplomatique numérique. consulté le 11 juin 2024
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