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{{Autres projets|wiktionary = égalitarisme}}▼
L''''égalitarisme''' est une [[doctrine
== Définitions ==
Selon la ''[[Stanford Encyclopedia of Philosophy]]'', les doctrines égalitaires soutiennent que tous les êtres humains, peu importe leur genre, âge ou orientation sexuelle, sont égaux en valeur fondamentale et en statut social<ref name="stanford2002">Arneson Richard, "Egalitarianism", ''The Stanford Encyclopedia of Philosophy'' (2002.) Web: http://plato.stanford.edu/entries/egalitarianism</ref>.
Selon le dictionnaire [[Merriam-Webster]], l'égalitarisme s'applique à deux concepts de l'[[
== Polémique ==
=== Arguments favorables ===
L'[[Égalité devant la loi|égalité en droit]] est le fait de considérer que chaque [[Homo sapiens|être humain]] doit être traité de la même façon par la loi, qu'importe sa [[religion]], son [[sexe]], son [[orientation sexuelle]]… L'égalitarisme est le fait de reconnaître les différences qui existent chez l'autre sans faire de [[discrimination]]. Ainsi, chaque être humain doit avoir les mêmes [[droit]]s et devoirs au sein de la [[Société (sciences sociales)|société]]. Selon cette perspective, les distinctions ne doivent être fondées que sur l'utilité sociale
=== Arguments défavorables ===
Pour ses détracteurs, l'égalitarisme est philosophiquement le refus de l'[[altérité]], donc la recherche de l'''Un'', soit de l'Unité, niant la complexité et les contradictions inhérentes à la vie. Pour eux, l'égalitarisme, qu'il soit [[Libéralisme|libéral]] ou [[Socialisme|socialiste]], est une atteinte à la [[liberté]], empêchant alors l'humain de s'élever et le dissolvant au sein d'une masse<ref>{{Lien web |titre=Nietzsche : Mon idée de la liberté|url=https://www.gaucheliberale.org/post/2008/03/08/Nietzsche-:-Mon-idee-de-la-liberte |site=gaucheliberale.org
Ils voient dans l'égalitarisme
Les [[totalitarisme]]s du {{XXe siècle}} se sont violemment opposés à
=== Égalitarisme distributif et égalitarisme relationnel ===
L’égalitarisme peut désigner un ensemble de mouvements sociaux, politiques et philosophiques avançant l’idée que certains aspects de la société devraient être égalisés, ou qu’un ou des aspects d’une société favorisant ou désavantageant certaines communautés devraient être remplacés ou compensés de sorte que les inégalités en résultant soient réduites ou anéanties. Ces mouvements justifient habituellement leurs visées par un argumentaire devant démontrer que les mesures égalisatrices désirées sont nécessaires à la justice ou à la « vie bonne ».
Dans le discours académique nord-américain actuel sur l’égalitarisme, celui-ci tend à être divisé en deux courants majeurs : l’égalitarisme distributif et l’égalitarisme relationnel ou social<ref>{{Article|prénom1=David|nom1=Miller|titre=Equality and Justice|périodique=Ratio|volume=10|numéro=3|date=1997-12|issn=0034-0006|issn2=1467-9329|doi=10.1111/1467-9329.00042|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1111/1467-9329.00042|consulté le=2023-04-21|pages=222–237}}</ref>{{,}}<ref>{{Chapitre|prénom1=S. Anderson|nom1=Elizabeth|titre chapitre=What Is the Point of Equality? *|titre ouvrage=Theories of Justice|éditeur=Routledge|date=2017-05-15|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.4324/9781315236322-9|consulté le=2023-04-21|passage=133–183}}</ref>. Bien que la frontière entre les deux soit poreuse et que certains sous-courants ne se rangent pas bien sous ces catégories<ref name="What is the point of egalitarian social relationships?">{{Chapitre|prénom1=Patrick|nom1=Tomlin|titre chapitre=What is the point of egalitarian social relationships?|titre ouvrage=Distributive Justice and Access to Advantage|éditeur=Cambridge University Press|date=2014-01-01|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1017/cbo9781139940924.010|consulté le=2023-04-21|passage=151–179}}</ref>, l’égalitarisme distributif tend à viser l’égale répartition de certaines ressources (pouvant tout aussi bien désigner des ressources matérielles que relationnelles comme le pouvoir ou le statut) par leur distribution directe ou par la répartition appropriée des ressources matérielles permettant la production des ressources à égaliser, habituellement par le biais d’institutions étatiques<ref name="The Practice of Equality">{{Chapitre|prénom1=Samuel|nom1=Scheffler|titre chapitre=The Practice of Equality|titre ouvrage=Social Equality|éditeur=Oxford University Press|date=2015-01-06|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1093/acprof:oso/9780199331109.003.0002|consulté le=2023-04-21|passage=20–44}}</ref>. L’égalitarisme relationnel, quant à lui, vise le plus souvent l’abolition des hiérarchies et relations sociales identifiées comme à la fois inégales et injustes. Les modes d'implémentation de cet égalitarisme tendent cependant à demeurer particulièrement vagues et abstraits dans la littérature philosophique<ref name="What is the point of egalitarian social relationships?" />{{,}}<ref name="The Practice of Equality" />.
==== Égalitarisme distributif ====
L’égalitarisme distributif regroupe un ensemble de théories qui ont en commun de considérer que les distributions égales de biens, de ressources ou d'opportunités sont importantes du point de vue de la justice. Il existe plusieurs principes au sein de l'égalitarisme distributif : l’égalité des ressources, l’égalité de bien-être et l’égalité d’opportunité de bien-être. Une autre sorte d’égalitarisme distributif qui est très nuancée est celle de G.A. Cohen. Il l’appelle l’« égalité d’accès aux avantages ». La notion d’accès renvoie à l’idée que même si les opportunités sont identiques, cela ne veut pas nécessairement dire qu’elles sont utilisées adéquatement par chaque personne. L’avantage est une notion plus large que le bien-être : ce qui m’avantage m’apporte du bien-être, mais le contraire n’est pas toujours vrai<ref>{{Article|prénom1=G. A.|nom1=Cohen|titre=On the Currency of Egalitarian Justice|périodique=Ethics|volume=99|numéro=4|date=1989-07|issn=0014-1704|issn2=1539-297X|doi=10.1086/293126|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1086/293126|consulté le=2023-04-21|pages=906–944}}</ref>.
D'après Christian Schemmel, les égalitaristes distributifs voient l'égalité comme une valeur intrinsèquement distributive. En revanche, l'approche relationnelle voit l'égalité comme un large idéal pratique qui régit la structure des relations sociales, un idéal qui s'appuie lui-même sur une variété d'autres valeurs et qui a des implications pour les questions de distribution{{Référence nécessaire|date=25 avril 2023}}.
==== Égalitarisme relationnel ====
L’égalitarisme relationnel regroupe un ensemble de théories qui ont en commun de considérer que ce qui importe du point de vue de la justice, ce sont les relations sociales à caractère égalitaire. L’égalitarisme relationnel émerge notamment en réaction à la prédominance de l’approche distributive dans la discussion sur l’égalité dans les débats de philosophie politique des dernières décennies. Plutôt que de réfléchir en termes de distribution de biens, l’approche relationnelle conçoit l’égalité comme un idéal qui gouverne (ou devrait gouverner) la relation entre les gens. On parle alors d’une « société d’égaux » au sein de laquelle les pratiques et les relations entretenues par les membres de la société favorisent l’égalité. Christian Schemmel a observé que l'égalitarisme distributif ne peut pas rendre compte des « attitudes expressives » des institutions sociales et politiques dans leur traitement des individus<ref>{{Article|prénom1=Christian|nom1=Schemmel|titre=Distributive and relational equality|périodique=Politics, Philosophy & Economics|volume=11|numéro=2|date=2011-09-15|issn=1470-594X|issn2=1741-3060|doi=10.1177/1470594x11416774|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1177/1470594x11416774|consulté le=2023-04-21|pages=123–148}}</ref>.
Dans « Displacing the distributive paradigm », un chapitre du livre ''Justice and the Politics of Difference'', Iris Marion Young reproche au « paradigme distributif » le fait qu’il n’arrive pas à saisir adéquatement les relations sociales. L’égalitarisme distributif, en poussant le concept de distribution au-delà des biens matériels ou des quantités mesurables, commet des erreurs d’évaluation<ref>{{Chapitre|titre chapitre=Displacing the Distributive Paradigm|titre ouvrage=Justice and the Politics of Difference|éditeur=Princeton University Press|date=2011-08-22|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.2307/j.ctvcm4g4q.6|consulté le=2023-04-21|passage=15–38}}</ref>.
Bien qu’elles se conçoivent mutuellement de manière critique, ces deux approches ne sont pas nécessairement opposées. Par exemple, certains avancent que les institutions et les pratiques concernées par l’égalitarisme relationnel comprennent celles qui régissent la distribution des biens au sein de la société. L'idéal d'égalité relationnelle aurait ainsi d'importantes implications distributives<ref name="The Practice of Equality" />.
===== Le suffisantisme =====
Le suffisantisme relationnel reprend les principes de la théorie distributive du suffisantisme et les applique au domaine des relations sociales. Selon une théorie du suffisantisme, une société est juste lorsque tous ses participants jouissent de ressources matérielles suffisantes. Le but n'est pas donc l'égalité mais la suffisance.
Le suffisantisme relationnel est une théorie qui allie une conception suffisantiste des relations sociales à la théorie relationnelle telle que véhiculée par l’égalitarisme relationnel<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Justin Tosi|titre="Relational Sufficientarianism and Basic Income."|périodique=The Future of Work, Technology, and Basic Income. Routledge.|date=2019|pages=49-61.}}</ref>. Ainsi, selon une théorie du suffisantisme relationnel, une société est juste lorsque tous ses participants jouissent d’un statut social suffisamment valorisé. Selon une telle théorie, les hiérarchies sociales ne sont pas nécessairement mauvaises, pourvu qu'un seuil suffisant de respect soit garanti à tout le monde.
Le principe de suffisance prend source dans l’intuition que ce qui motive réellement l’égalité est que les personnes les moins nanties puissent voir leur condition s’améliorer, or une telle motivation nécessite qu’ils et elles reçoivent une part suffisante des ressources, mais n’implique en rien que les ressources soient redistribuées de manière égale. De son côté, le caractère relationnel du suffisantisme relationnel implique que nous ne devons pas nous intéresser simplement à la redistribution des ressources comme dans le paradigme distributif, mais plutôt au caractère égalitaire des relations sociales.
== Notes et références ==
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== Voir aussi ==
▲{{Autres projets|wiktionary = égalitarisme}}
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage| prénom1=Christian| nom1=Arnsperger| prénom2=Philippe| nom2=Van Parijs| titre=Éthique économique et sociale| éditeur=[[La Découverte]]| année=2003| pages totales=122| isbn=978-2-7071-3944-3}}
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* [[Égalité sociale]]
* [[Égalité devant la loi]]
* [[Inégalitarisme]]
* [[Inégalité (sociologie)]]
* [[Justice sociale]]
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* [[Socialisme]]
* [[Féminisme]]
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=== Liens externes ===
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