« Dynastie Song » : différence entre les versions

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[[Fichier:Song.png|gauche]]
La '''dynastie Song''' ({{chinois|c=宋朝|p=sòng cháo|w=sung ch'ao}} ; prononcé {{MSAPI|/sõŋ tʃao/}}) est une [[dynastie]] qui a régné en [[Chine]] entre 960 et 1279. Elle a succédé à la [[période des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes]] et a été suivie par la [[dynastie Yuan]]. Il s'agit du premier gouvernement au monde à émettre des [[Billet de banque|billets de banque]]. Cette dynastie a également vu la première désignation du [[vrai Nord]] à l'aide d'une [[boussole]]{{quoi}}.
 
L'histoire de la dynastie Song se divise en deux périodes distinctes : les Song du Nord et les Song du Sud. Durant la période des Song du Nord ({{chinois|c=北宋|p=běi sòng}}, 960-1127), la capitale est la ville septentrionale de Bianjing (actuelle [[Kaifeng]]) et l'empire s'étend sur la plus grande partie de la [[Chine historique]]. La période des Song du Sud ({{chinois|c=南宋|p=nán sòng}}, 1127-1279) est la période durant laquelle les Song perdent le Nord de la Chine au profit de la [[Dynastie Jin (1115-1234)|dynastie Jin]]. À cette époque, la cour impériale se réfugie au sud du fleuve [[Yangzi Jiang]] et la nouvelle capitale est établie à Lin'an (actuelle [[Hangzhou]]). Bien que la dynastie ait perdu le contrôle du berceau traditionnel de la civilisation chinoise au bord du [[fleuve Jaune]], son économie ne s'effondre pas pour autant, le Sud de la Chine abritant 60 % de la population de la Chine et la majorité des terres les plus fertiles de la région{{sfn|Ebrey ''et al.''|p=167}}. La dynastie Song du Sud a considérablement développé et professionnalisé sa force navale pour défendre ses eaux et ses frontières et pour mener des expéditions maritimes vers l'étranger.
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La population chinoise double au cours des {{s2-|X|XI}}. Cette croissance est due à l'expansion de la culture du riz en Chine centrale et méridionale, à l'usage de riz précoce en Asie du Sud-Est et du Sud et à la production d'abondants surplus alimentaires{{sfn|Ebrey ''et al.''|p=156}}{{,}}{{sfn|Brook|1998|p=96}}. Le recensement des Song du Nord fait état d'une population d'environ {{Unité|50|millions}} d'individus, soit bien plus qu'au cours des dynasties [[Dynastie Han|Han]] et [[Dynastie Tang|Tang]]. Cette estimation est tirée des ''[[Vingt-Quatre Histoires]]'', une compilation de livres historiques faisant référence dans le domaine. Cependant, on estime que la population des Song du Nord atteint les {{Unité|100|millions}} de personnes{{sfn|Veeck|Pannell|Smith|Huang|2007|p=103-104}}. Cette spectaculaire croissance démographique a suscité une [[Économie de la dynastie Song|révolution économique dans la Chine pré-moderne]]. L'expansion de la population est en partie due au retrait graduel du gouvernement central, qui régulait jusqu'alors profondément l'économie de marché. Cette croissance démographique renforce également le rôle de la petite noblesse locale dans l'administration du peuple et des affaires locales. Les fonctionnaires nommés dans les xian et les provinces délèguent en effet la gestion et la supervision des affaires locales à la noblesse érudite.
 
La vie sociale durant la dynastie Song est prospère. Les élites participent au commerce d'arts précieux. La population aime à se rassembler au cours de fêtes publiques et dans des clubs privés. Les villes possèdent des quartiers dédiés aux divertissements. La diffusion de la littérature et des connaissances est améliorée par l'invention de l'impression par blocs de bois et par l'invention au cours du {{s|XI}} des [[Caractère (typographie)|caractères mobiles d'imprimerie]]. La technologie pré-moderne, la science, la philosophie, les mathématiques et autres disciplines intellectuelles prospèrent. Des philosophes tels que [[Cheng Yi (philosophe)|Chen Yi]] et [[Zhu Xi]] ravivent le [[confucianisme]] avec de nouveaux commentaires, inspirés de certains idéaux [[bouddhisme|bouddhistes]], et mettent en valeur une nouvelle organisation des textes classiques qui fait ressortir le cœur de la doctrine [[néoconfucianisme|néoconfucianiste]]. Les [[examens impériaux]] acquièrent une plus grande importance sous la dynastie Song. Il s'agit du premier gouvernement au monde à émettre des [[Billet de banque|billets de banque]]. Cette dynastie a également vu la première désignation du [[vrai Nord]] à l'aide d'une [[boussole]]{{quoi}}.
 
== Histoire ==
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L'essor urbain semble marqué durant la période Song, profitant d'un exode rural motivé à la fois par les difficultés des paysans pauvres les incitant à quitter les campagnes, tandis que la myriade de petits métiers urbains qui se développent en raison de la richesse de l'économie et des élites citadines offre de nombreuses opportunités d'emplois, l'amélioration des moyens de transport facilitant grandement la mobilité des personnes{{sfn|Gernet|2005|p=41-42}}. La Chine comprend alors certaines des plus grandes villes du monde : la population de [[Kaifeng]] ou [[Hangzhou]], les deux capitales successives, dépasse le million d'habitants à leur apogée{{sfn|Ebrey ''et al.''|p=167}}{{,}}{{sfn|Fairbank|Goldman|2006|p=89}}, tandis que d'autres grandes villes se développent dans les provinces, notamment sur les axes fluviaux et côtiers{{sfn|Gernet|2005|p=40}}.
 
[[Fichier:Song-Imperial-Garden1.jpg|vignette|droite|''Jeux dans le basinbassin de Jinming'', peinture sur soie par [[Zhang Zeduan]], représentation de [[Kaifeng]], période des Song du Nord.]]
 
[[Kaifeng]] ([[Henan]]), capitale des Song du Nord entre 960 et 1126, dispose d'une enceinte remontant à l'ère des Tang, mais l'habitat, les commerces et les marchés se sont déjà étendus au-delà, le long des voies de communication, ce qui a déjà motivé la construction d'une enceinte extérieure en 954, qui est pourtant dépassée par l'urbanisation dès le début des Song{{sfn|Gernet|2005|p=40}}. [[Hangzhou]] (ou ''Xingzai'', la « capitale provisoire » ; aujourd'hui au [[Zhejiang]]), capitale des Song du Sud à partir de 1127, connaît un développement encore moins contrôlé : coincée sur les 2 à 3 kilomètres séparant le fleuve [[Qiantang]] à l'est et le [[Lac de l'Ouest|lac artificiel de l'Ouest]], qui sert à alimenter le [[Grand Canal (Chine)|Grand Canal]], elle s'étire sur 5 kilomètres du nord au sud, et sa topographie ne se prête pas à un plan tracé au cordeau. Le palais impérial est situé au sud, entouré de résidences des élites administratives et marchandes, et à proximité du port principal. Là aussi l'enceinte ne marque plus la limite de l'espace urbanisé dès les débuts de l'époque Song.
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Les [[religions en Chine]] durant cette période ont une grande influence dans la vie, les convictions et les activités quotidiennes des personnes et la littérature chinoise spirituelle est également très populaire{{sfn|Ebrey ''et al.''|p=172}}. Les principales divinités du [[taoïsme]] et du [[bouddhisme]], les [[Culte des ancêtres|esprits des ancêtres]] et de nombreuses divinités de la [[religion traditionnelle chinoise]] sont vénérés par des sacrifices. Tansen Sen affirme que plus de moines bouddhistes en provenance d'[[Inde]] voyagent en Chine durant la dynastie Song que lors de la précédente [[dynastie Tang]] (618-907){{sfn|Sen|2003|p=13}}. Plusieurs groupes d'étrangers voyageant dans l'empire du Milieu pour commercer ou pour s'installer apportent de nouvelles religions. Parmi les minorités religieuses dans le pays, on trouve des musulmans du Moyen-Orient, des Juifs de Kaifeng et des [[Manichéisme (religion)|Persans manichéens]]{{sfn|Gernet|2007|p=342-343}}{{,}}{{sfn|Needham|1986d|p=465}}.
 
Dans le domaine de la pensée [[Philosophie chinoise|pensée]], le bouddhisme chinois voit son influence diminuer, dans la continuité de la fin de la période Tang, face au retour en grâce du confucianisme parmi les élites et dans les cercles du pouvoir. Pourtant, malgrébien que le retour du Confucianisme séduitséduise les élites chinoises, le bouddhisme commence petit à petit à prendre de l'influence. Il demeure encore très encré, populaire et aussi influent dans les arts comme la peinture et la sculpture, surtout pour représenté les divinités<ref>{{Ouvrage|langue=français|titre=Terre d'Asie : la collection Sam et Myrna Myers|lieu=Canada|éditeur=Musée Pointe-à-Callière|année=2016|pages totales=64|passage=30|isbn=978-2-921718-61-5}}</ref>. Il fait face à de dures critiques : [[Ouyang Xiu]] (1007-1072) compare cette religion à un fléau qui n'a pour unique remède que son déracinement de la culture chinoise et son remplacement par les discours confucéens{{sfn|Wright|1959|p=88–89}}. Le retour de ce dernier courant de pensée, après avoir été relégué au second plan durant l'époque médiévale, est un phénomène majeur de l'histoire de la pensée chinoise, souvent qualifié de « [[néoconfucianisme]] ». C'est en fait un confucianisme très marqué par les réflexions bouddhistes, ébauché sous les Song du Nord par [[Cheng Yi (philosophe)|Cheng Yi]] (1033-1107) et son frère [[Cheng Hao]] (1032-1095), encore très influencés par la pensée de la religion indienne, mais aussi par les lettrés politiciens [[Sima Guang]] et [[Su Shi]]. Il triomphe sous les Song du Sud avec les travaux de [[Zhu Xi]] (1130-1200), qui marquent un tournant dans l'histoire de la pensée chinoise{{sfn|Ebrey ''et al.''|p=168}}{{,}}{{sfn|Cheng|1997|p=495-519}}. Il commente les [[classique chinois|classiques confucéens]] et surtout un autre groupe d'écrits de la tradition confucéenne antique qu'il réhabilite, les « [[Quatre Livres]] » : les ''[[Entretiens de Confucius]]'', la ''[[Grande Étude]]'', l'''[[Invariable Milieu]]'' et surtout le ''[[Mencius]]'' dont il reprend la conception de la morale et de la bonté innée de l'être humain. Bien que ses écrits ne soient pas directement acceptés par ses contemporains, ce sont eux qui ont eu le plus d'influence par la suite ; dès 1241, avec le soutien de l'empereur [[Song Lizong]], les Quatre Livres et leurs commentaires par Zhu Xi deviennent un standard pour les étudiants candidats aux examens impériaux{{sfn|Ebrey ''et al.''|p=169}}{{,}}{{sfn|Cheng|1997|p=519-520}}. Le [[Japon]] et la [[Corée]] adoptent également l'enseignement de Zhu Xi, connu sous le nom de Shushigaku ({{lang|ja|朱子学}}, école de Zhu Xi) au Japon et Jujahak ({{lang|ko|주자학}}) en Corée.
 
=== Cuisine et habitudes vestimentaires ===
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* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Julius Thomas |nom1=Fraser |auteur2=Francis C. Haber |titre=Time, Science, and Society in China and the West |éditeur=University of Massachusetts Press |lieu=Amherst |année=1986 |pages totales=262 |isbn=0-87023-495-1}}
* {{en}} {{Ouvrage |auteur1=Gregory Veeck |auteur2=Clifton W. Pannell |auteur3=Christopher J. Smith |auteur4=Youqin Huang |titre=China's Geography: Globalization and the Dynamics of Political, Economic, and Social Change |année=2007 |éditeur=Rowman & Littlefield Publishers |lieu=Lanham |isbn=0742554023 }}
* {{en}} {{Ouvrage |auteur1=[[Arthur F. Wright]] |titre=Buddhism in Chinese History |année=1959 |éditeur=[[Stanford University Press]] |lieu=Stanford }}
* {{en}} {{Ouvrage|auteur1=Hoyt C. Tillman |auteur2=Stephen H. West |année=1995|titre=China Under Jurchen Rule: Essays on Chin Intellectual and Cultural History|lieu=Albany, New York|éditeur=State University of New York Press }}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Richard von Glahn|titre=The Economic History of China|sous-titre=From Antiquity to the Nineteenth Century|éditeur=Cambridge University Press|lieu=Cambridge|année=2016|isbn=|id=ECO}}
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