« Musée national des Arts asiatiques - Guimet » : différence entre les versions

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| œuvres = {{formatnum:52000}} au 4 octobre 2014<ref>[http://www.culture.gouv.fr/documentation/joconde/fr/partenaires/AIDEMUSEES/journee_RDterr_2014/stat-nat.pdf Volume des collections : synthèse statistique du bilan national de récolement décennal des musées de France], p. 2, 4 octobre 2014, base Joconde, site culture.gouv.fr</ref>
| superficie = {{unité|5500|m|2}}
| dateouvertureouverture = [[1889]]
| conservateur = [[Yannick Lintz]]<ref>{{Lien web | auteur = | titre = Yannick Lintz nommée présidente du musée national des arts asiatiques - Guimet | date = | url = https://www.culture.gouv.fr/Presse/Communiques-de-presse/Yannick-Lintz-nommee-presidente-du-musee-national-des-arts-asiatiques-Guimet | site = www.culture.gouv.fr | consulté le = 4 novembre 2022}}</ref> (présidente)
| visiteurs = {{formatnum:311899}} ([[2003]]){{-}}{{formatnum:260153}} ([[2004]]){{-}}{{formatnum:313449}} ([[2005]]){{-}}{{formatnum:263933}} ([[2006]]){{-}}{{formatnum:309509}} ([[2007]])<ref>{{pdf}}[http://www.veilleinfotourisme.fr/1222352874078/0/fiche___document/&RH=1194271907394 Veille Info Tourisme], {{p.}}, consulté le 16 août 2010</ref>
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| logo = Logo-guimet.png
| légende image = Façade du musée Guimet à Paris en 2020.
| légende logo = Logo du Muséemusée Guimet.
| taille logo = 150
}}
 
Le '''Muséemusée national des Arts asiatiques - Guimet''', abrégé en « Mnaag » et couramment appelé '''musée Guimet''', est un [[musée]] d'[[art d'Asie orientale|arts asiatiques]] situé à [[Paris]], 6, [[place d'Iéna]], dans le [[16e arrondissement de Paris|{{16e|arrondissement}}]]. Il a été inauguré en [[1889]] sous la dénomination initiale de '''musée des Religions'''.
 
Fondé à l'initiative de l'industriel et collectionneur lyonnais [[Émile Guimet]] (1836-1918) pour la présentation permanente de sa collection — précédemment conservée à l'ancien [[Musée d'histoire naturelle - Guimet|musée Guimet]] (1879) de [[Lyon]] — le musée Guimet de Paris occupe un bâtiment spécialement construit à cet effet de 1888 à 1889 par l'architecte [[Charles Terrier]]. De 1994 à 2001, une restructuration-rénovation complète est réalisée par les architectes [[Henri Gaudin|Henri]] et [[Bruno Gaudin]]<ref>Andrew Ayers, ''The ArchitetureArchitecture of Pari : an architectural guide'', édition Axel Menges, 2004 {{p.|239}}.</ref>. Il présente aujourd'hui l'une des plus complètes collections d'arts asiatiques au monde.
 
La façade, les toitures et la bibliothèque ont été inscrites au titre des [[Monument historique (France)|monuments historiques]] par un [[Arrêté en France|arrêté]] du {{date|11|juillet|1979}}<ref>{{Base Mérimée| PA00086705}}.</ref>.
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Le musée s'est constitué à l'initiative d'[[Émile Guimet]] ([[1836]]-[[1918]]), industriel et érudit lyonnais. Grâce à des voyages en [[Égypte]] (le [[musée de Boulaq]] l'inspirera pour la muséographie de ses futurs musées), en [[Grèce]], puis un tour du monde en [[1876]], avec des étapes au [[Japon]], en [[Chine]] et en [[Inde]], il réunit d'importantes collections d'objets d'art qu'il présenta à [[Lyon]] à partir de [[1879]].
 
Par la suite, il se spécialise dans les objets d'art asiatiques et transfère ses collections dans le musée qu'il fait construire à Paris par [[JulesCharles ChatronTerrier]] et qui est inauguré en [[1889]]. Le bâtiment est réalisé avec les mêmes plans que le [[Musée d'histoire naturelle - Guimet|musée de Lyon]]. En [[1927]], le musée Guimet est rattaché à la [[Service des Musées de France|Directiondirection des muséesMusées de France]] et regroupe d'autres collections et legs de particuliers. C'est désormais la plus grande collection d'art asiatique hors d'[[Asie]].
 
Entre [[1878]] et [[1925]], un musée indochinois<ref>[http://www.riha-journal.org/articles/2013/2013-apr-jun/falser-musee-indo-chinois Michael Falser: ''From Gaillon to Sanchi, from Vézelay to Angkor Wat. The Musée Indo-chinois in Paris: A Transcultural Perspective on Architectural Museums''. In: ''RIHA Journal'' 0071 (19 June 2013).]</ref>, conséquence des découvertes de l'explorateur [[Louis Delaporte]], occupe un tiers de l'aile Passy du [[palais du Trocadéro]] ; les objets présentés sont ensuite transférés au musée Guimet, sauf 624 plâtres du temple d'Angkor qui restent au Trocadéro, donnés en 1936 au [[musée des monuments français (1879)|musée des monuments français]], qui se trouve dans le nouveau [[palais de Chaillot]]<ref>Ils sont par la suite découpés en morceaux avec soin et stockés jusqu'en [[1945]] en banlieue parisienne, puis jusqu'en [[1973]] dans les sous-sols du [[palais de Tokyo]], puis de l'[[abbaye de Saint-Riquier]] dans la Somme, réserve du musée Guimet et du [[Musée national des Arts et Traditions populaires (Paris)|musée national des Arts et Traditions populaires]] ; ils sont restaurés à partir de [[2002]].</ref>{{,}}<ref>Eric Biétry-Rivierre, « Une collection inestimable sauvée… à Morangis », in ''[[Le Figaro]]'', lundi 6 mai 2013, {{p.|32}}.</ref>.
 
Le musée Guimet gère aussi le [[Panthéon bouddhique - Hôtel Heidelbach]]<ref>[{{Lien web|url=http://www.guimet.fr/fr/pantheon-bhouddique/histoire-des-galeries-du-pantheon-bouddhique |titre=Musée Guimet : Les galeries du Panthéon bouddhique]|site=Guimet.fr|consulté le=20-05-2023}}</ref>, tout proche, et le [[musée d'Ennery]] consacrés, eux aussi, à l'art asiatique. Toutefois, alors que les collections sont réparties dans le musée par aire géographique et selon une évolution stylistique ayant pour but la connaissance de l'histoire des arts de l'[[Asie]], l'approche du panthéon bouddhique est plus liée au projet originel d'Émile Guimet puisque son but est, par le choix d'objets particulièrement signifiants sur le plan iconographique, la connaissance des religions, en l'occurrence celles des formes de [[bouddhisme]]s extrême-orientaux ([[Chine]]-[[Japon]]).
 
À l'heure actuelle{{quand}} lesLes collections du musée, relativement exhaustives sur le plan de la répartition géographique de l'[[Asie de l'Est|Asie Orientaleorientale]], seprésentent limitentessentiellement auxdes objets archéologiques ou d'arts anciens, et excluent l'art contemporain et les objets ethnologiques. On peut noter toutefoisont uneoffert formeplus de diversification avec la création d'un département des [[textile]]s grâce au legs de [[#Collection Riboud - Textiles|Krishnâ Riboud]].
Une place, bien que peu importantelimitée, est également parfois accordée désormais à l'art contemporain enpar margedes acquisitions et des expositions temporaires. En ce qui concerne les collections ethnologiques ou celles en marge des grands courants culturels et religieux (production des populations autrefois qualifiées de tribales), ilselles trouveront désormaistrouvent leur place dans le cadre du [[Musée du quaiQuai Branly - Jacques-Chirac|musée du Quai Branly]].
 
S'adaptant à l'évolution du monde muséal dans lequel les missions du musée s'étendent à celles d'un centre culturel, le musée organise des manifestations culturelles liées aux cultures de l'Asie : rétrospectives cinématographiques, récitals et concerts, spectacles de danse et de théâtre.
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* Statuaire
{{Article connexe|Art duen monde indienInde|Art bouddhique}}
Les sculptures relèvent, pour l'essentiel, des pratiques religieuses du [[bouddhisme#Différentes écoles|bouddhisme]], du [[brahmanisme]] et du [[jaïnisme]] qui sont apparues sur le sol du [[Sous-continent indien|monde indien]] (et sur le territoire de l'ancien [[royaume indo-grec]]) et ont, pour les deux premières, généré de nouvelles esthétiques dans les arts de la [[art chinois|Chine]], du [[art japonais|Japon]] et de l'[[Asie du Sud-Est]]. Souvent en pierre locale ([[Grès (géologie)|grès rouge]], [[marbre]], [[schiste]]) elles proviennent des grands sites archéologiques de l'Inde, et un magnifique ensemble est constitué de l'art du [[Gandhâra]] (au premier étage en tant qu'arts de l'Afghanistan et du Pakistan) et de celui de l'[[empire Gupta]].
 
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* Objets d'art et bijoux
La galerie présentant la collection Riboud expose des textiles indiens (à ne pas confondre avec les [[Indienne (tissu)|indiennes]]) et d'Asie, en général inaccessibles dans les autres musées, ainsi qu'une superbesélection de la précieuse collection de pièces150 d'objets d'art, dont certaines (productions de l'[[Art moghol#Objets|art moghol]]) relèvent de la bijouterie d'exception.
 
* Peintures, enluminures et manuscrits
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==== Collection Chine ====
{{Article connexe|Art chinois}}
OnElle ycomporte trouve de{{unité|20000|œuvres}} trèscouvrant nombreuxsept objetsmillénaires d'[[art chinois]] : des sculptures et maquettes antiques (pour la plupart des ''[[mingqi]]''), avec de la [[art chinois#Céramique chinoise néolithique|céramique chinoise néolithique]] et des [[bronzes chinois]], des sculptures et maquettes antiques (pour la plupart des ''[[mingqi]]''), des objets en [[Néphrite (minéral)|jade]] et même en [[laque]] parfaitement conservés, des [[Celadon|grès céladon]], dès la période des [[Trois Royaumes de Chine#Les céramiques du pays de Wu|Trois Royaumes de Chine]], des [[céramique chinoise#Céramique « trois couleurs » (sāncǎi)|grès aux trois couleurs des Tang]]... et les fameuses [[céramique chinoise#« Porcelaine » xing|porcelaine]]s ''xing'', puis ''bleu et blanc'', ''famille verte'' et ''famille rose'' - ainsi que des [[peinture chinoise|peintures chinoises]] sur rouleaux (verticaux, que l'on peut suspendre au mur, et rouleaux horizontaux, portatifs et même des éventails peints). Les collections couvrent toute l'histoire de l'[[art chinois]] jusqu'au {{s-|XX}} avec de nombreuses pièces d'exception pour ce qui concerne l'art ancien. De très nombreux témoignages évoquent les cultes traditionnels chinois ainsi que le bouddhisme, intégré à la culture chinoise depuis les premiers siècles de notre ère, avec de splendides sculptures. Le mobilier traditionnel chinois est bien représenté par des pièces de collection de grande valeur esthétique.
 
Cette collection a elle-même une histoire : dans le prolongement du projet d'[[Émile Guimet]], qui envisageait un musée d'histoire comparée des religions, les collections rassemblées par la suite restituent une vision scientifique, qui même si elle expose des œuvres d'art de qualité exceptionnelle, s'écarte nettement de l'engouement pour les [[chinoiserie]]s qui était encore à la mode, à la fin du {{s-|XIX}}. Les travaux scientifiques d'[[Édouard Chavannes]] (1865-1918) et de [[Victor Segalen]] (1878-1919) ont permis de bâtir une collection qui en reflète tous les aspects culturels et artistiques. Cette première collection, au début du {{s-|XX}}, se voit considérablement enrichie en 1945 avec le fonds des objets d'arts asiatiques du musée du Louvre : en particulier les céramiques réunies par [[Ernest Grandidier]]<ref>[http://www.guimet-grandidier.fr/html/4/collection/coll-b2-frame2.htm Présentation de la collection d'Ernest Grandidier : par Jean-Paul Desroches, conservateur général du musée Guimet]. Accès direct aux collections [http://www.guimet-grandidier.fr/html/4/collection/coll-b1-frame2.htm Introduction, La céramique et ses techniques, l'évolution des styles : par Xavier Besse, chargé de mission au musée Guimet]</ref>. De nombreux donateurs et une politique d'acquisition cohérente ont donc permis en 125 ans de présenter une collection essentielle qui éclaire, avec un dispositif pédagogique efficace, l'histoire de l'art et l'archéologie de la Chine ainsi que tous les aspects essentiels de sa culture.
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==== Collection arts de l'Himalaya ====
Avec pour noyau la collection de statuettes en [[bronze]] provenant d'Émile Guimet, enrichie en [[1912]] par les bronzes et les peintures rapportées par [[Jacques Bacot]] et d'autres dons en mémoire de [[Gustave-Charles Toussaint]]<ref>https://www.guimet.fr/wp-content/uploads/2011/11/images_musee-guimet_pdf_2001_01_20.pdf</ref>, cette collection qui compte {{unité|2000|œuvres}} est consacrée à l'art essentiellement religieux du [[Art tibétain|Tibet]] et du [[Népal]] : statuettes, objets cultuels, [[thangka]], révélant pour la première fois en France l'art tibétain<ref>{{Article |auteur1=Jarrige, Jean-François |titre=Émile Guimet (1836-1917) : un novateur et un visionnaire |périodique=Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres |éditeur=[[Persée (portail)|Persée]] |volume=144 |numéro=4 |date=2000 |pages=1361–1368 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_2000_num_144_4_16217 |consulté le=19-11-2023 |doi=10.3406/crai.2000.16217}}.</ref>.
 
Depuis la donation Lionel Fournier de 1989, le musée Guimet possède la plus riche collection au monde d'art tibétain<ref name="Art ésotérique">Coll., ''Art ésotérique de l'Himâlaya'', La donation Lionel Fourier, Réunion des musées nationaux, 1990.</ref>{{,}}<ref name="Rituels tibétains">''Rituels tibétains, Visions secrète du {{5e}} [[dalaï-lama]]'', Éditions des musées nationaux, 2002, {{ISBN|2-7118-4469-2}}.</ref>. Le Musée national des arts asiatiques - Guimet possède, entre autres, un livre de visions secrètes [[Dzogchen]] du [[Lobsang Gyatso|{{5e}} dalaï-lama]] qui fut le disciple/maître de [[Terdak Lingpa]]. La plupart de ces œuvres ne sont pas présentées dans les collections permanentes mais ont été montrées durant deux expositions<ref name="Art ésotérique"/>{{,}}<ref name="Rituels tibétains"/>.
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==== Collection Riboud - Textiles ====
* Krishnā Riboud (1926-2000)
[[image:Vishnou sur le serpent d'Eternité 01523.JPG|vignette|''Vishnou sur le serpent d'Éternité'', toile de coton peinte du {{s-|XIX}} venant de [[Srikalahasti|Kalahasti]] situé en [[Andhra Pradesh]].]]
Krishnā Riboud est née<ref group="N">Ce paragraphe rassemble et synthétise des éléments d'information trouvés sur la page de ''Persée'' [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_2000_num_55_1_1454].</ref> en 1926 à [[Calcutta]] au sein de l'illustre famille [[Rabindranath Tagore|Tagore]]. Elle obtient un B.A. de philosophie en 1947 à Boston et épouse [[Jean Riboud]], qui travaille dans une banque américaine après avoir réchappé en 1945 au camp de [[Buchenwald]].
 
En 1951, Jean Riboud entre chez [[Schlumberger (entreprise)|Schlumberger]], la plus grande multinationale de services pétroliers, dont il va faire en quelques années un des plus puissants groupes industriels du monde. Krishnā Riboud, qui retourne souvent dans son pays natal, s'intéresse aux [[art du monde indien|arts et traditions populaires de l'Inde]] et réunira une très riche collection de textiles indiens. Le couple donne aussi, en 1960, à l'Universitéuniversité de [[Chandigarh]] une très importante collection de lithographies de [[Henri Matisse|Matisse]], [[Fernand Léger|Léger]] et autres artistes occidentaux contemporains célèbres. En 1962, elle organise à Paris une grande exposition de textiles afin de réunir des fonds d'aide aux victimes du [[guerre sino-indienne|conflit sino-indien]] et cette exposition est l'occasion de liens avec le musée Guimet et sa conservatrice Jeannine Auboyer. Celle-ci lui confie, en 1964, en qualité de chargée de mission, l'étude de la collection de textiles du musée, en particulier ceux qui ont été collectés par la mission [[Paul Pelliot]] en [[Asie centrale]].
 
Dans les années 1970, elle devient vice-présidente du Comité international pour l’étude des textiles anciens (CIETA), lance un programme de recherche et publie, en collaboration avec Gabriel Vial, professeur à l'école des textiles de Lyon, les résultats de leurs études sur les textiles d'Asie. Ils auront été analysés, non plus d'un point de vue seulement [[iconographie|iconographique]] et d'historien d'art, mais d'un point de vue technique, essentiel pour poser les problèmes relatifs aux échanges culturels et artistiques en Asie, lieu de productions et de passages.
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==== Collection Corée ====
La collection coréenne, constituée d’environde milleplus piècesde {{unité|1500|œuvres}} de nature diverses (peintures, céramiques, statues, textiles…), couvre pratiquement toutes les époques. Relativement pauvre en ''punch’ong'', paysages et peintures lettrées (influencées par la [[peinture de lettrés]] chinois), elle accorde en revanche une part importante au [[bouddhisme]]. L’accroissement de la surface d’exposition, qui passe de {{unité|69 m2}} dans les années 1980 à {{unité|360 m2}} aujourd’hui, et le renforcement des collections, dont témoignent les récentes acquisitions de bronzes de l’époque du royaume de [[Goryeo]] ({{sp-|X|-|XIV}}), de peintures profanes lettrées ou de sculptures de tombes de la [[période Joseon]] (1392-1910), permettent toutefois de montrer le panorama le plus complet possible des arts de la Corée.
 
==== Collection Japon ====
[[Fichier:Katana blades.jpg|thumb|Lames de sabres (''[[wakizashi]]'', ''[[katana]]'' et ''[[tachi]]'').]]
 
Cette collection permetcompte {{unité|11000|œuvres}} qui permettent d'évoquer toute l'histoire artistique du Japon depuis l'époque des [[chasseurs-cueilleurs]] et leurs curieux ''[[dogū]]'' où la figuration stylisée du corps donne lieu à des inventions d'une surprenante « modernité », et les vases en [[céramique de la période Jōmon]] aux formes étonnamment « baroques » . Puis on rencontre quelques belles peintures au lavis d'encre noire ''[[Lavis|sumi-e]]'', des tenues complètes de [[samouraï]] et un ensemble de lames de sabres. Les imposantes statues des gardiens redoutables de l'[[époque Kamakura]] s'opposent au calme d'un moine [[Zen]] du {{s-|XVI}}, d'un naturalisme inattendu à proximité de plusieurs [[Bodhisattva]] ''bosatsu''. Les accessoires de la vie quotidienne constituent des ensembles appréciés du public : masques du théâtre ''[[nô]]'', petites boîtes ''[[Inrō]]'' et ''[[netsuke]]'' (ces minuscules sculptures qui représentent hommes et femmes, enfants et vieillards, fleurs et animaux, stylisés avec élégance ou caricaturés avec humour). Ces collections nous font traverser la période historique proprement dite jusqu'à de beaux ensembles de livres manuscrits illustrés, comme ''[[Le Dit du Genji]]'' et plusieurs paravents peints riches de détails suggérant la vie du Japon ancien dans ses aspects les plus intimes comme les plus quotidiens.
 
Une galerie de céramique permet de faire apprécier la [[céramique japonaise]] sous tous ses aspects, du plus sobre au plus somptueux. Les célèbres ''[[raku]]'' comme la [[porcelaine d'Imari]]. Tous les accessoires de [[cérémonie du thé japonaise|cérémonie du thé]] s'y trouvent déclinés dans des styles variés.
[[Fichier:Bibliotheque-musee-Guimet.jpg|thumb|left|200px|La coupole de la rotonde de la bibliothèque du musée Guimet.]]
==== Bibliothèque ====
[[Fichier:Sukenobu.Handbook for ladies.1728.Musée Guimet.jpg|thumb|Manuel épistolaire pour dames, illustrations de [[Nishikawa Sukenobu]] (1671-1750). Japon, [[Kyoto]] et [[Tōkyō|Edo]] (Tōkyō), 1728. [[Xylographie]] en noir, H. env. {{unité|20|cm}}.]]
La rotonde qui jouxte la galerie de la [[collection Riboud]] est une bibliothèque-musée comme la bibliothèque de l'[[Opéra de Paris]]. Ouverte dès 1889, elle conserve plus de {{unité|100000|volumes}} et {{unité|1500|titres de périodiques}}. Elle offre surtout l'occasion de déployer, par rotation, des ensembles fragiles comme les miniatures indiennes ([[peinture moghole]] ou [[Peinture râjput|râjput]]), les [[Ukiyo-e|estampes japonaises]] et des ouvrages illustrés du Japon, etc.
 
Mais la bibliothèque<ref group="N">L'ancienne bibliothèque du musée a été le cadre d'une danse de [[Mata Hari]] pendant la [[Première Guerre mondiale]].</ref>, ouverte au public et constituée d'un ensemble très complet de collections d'ouvrages spécialisés destinés à répondre aux besoins de la recherche contemporaine, se situe au rez-de-chaussée. À côté des périodiques provenant du monde asiatique et de France, parmi lesquels on trouve les publications des chercheurs, on peut y consulter de nombreux ouvrages de référence sur l'Asie, ainsi que des ouvrages anciens dont des cartes chinoises du {{s-|XVIII}}, des livres musulmans en chinois, des livres mandchous précieux, des livres en tibétain par centaines<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Cristina Cramerotti|titre=Caractères d'Asie : trésors de la bibliothèque [exposition, Paris, Musée national des arts asiatiques-Guimet, 7 mars-28 mai 2018]|passage=|lieu=Paris|éditeur=MNAAG/RMN|date=2018|pages totales=47|isbn=979-10-90262-45-4|isbn2=978-2-7118-7061-5|bnf=45496040|lire en ligne=}}</ref>...
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==== Collection Chine ====
Poursuite de la présentation de la collection, dans la rotonde, avec de grands ensembles décoratifs sous la forme de paravents peints ou laqués de grande taille dont un paravent à douze feuilles, de la [[Dynastiedynastie Qing]], période [[Kangxi]] (1662-1722), en bois laqué<ref group="N">Exposé provisoirement à l'occasion de ''La Soie et le Canon à Nantes'': [http://www.connaissancedesarts.com/civilisation/diaporama/la-soie-et-le-canon-a-nantes-85365.php Connaissance des arts].</ref>.
 
==== Collection photographique ====
Les archives photographiques du musée<ref>''Album : musée national des Arts asiatiques - Guimet'', Réunion des Musées nationaux, Collectif, Paris 2001. Pages 9-11: Jérôme Ghesquière: ''Les archives photographiques''.</ref> dusont muséeestimée à près de {{unité|500000|photographies}} aux supports variés, couvrant une majorité des pays d’Asie des années 1850 à la création contemporaine. Elles conservent bien sûr des reproductions des œuvres du musée dans la chronologie de leur présentation mais surtout une importante collection de photographies de voyageurs, témoignant parfois des qualités de grands photographes professionnels et, pour certaines, datant des premiers temps de la photographie. Elles ont été prises au Moyen-Orient, en Inde et en Extrême-Orient. Celles de Samuel Bourne<ref>[http://www.photo-arago.fr/C.aspx?VP3=CMS3&VF=GPPO26_3_VForm&ERIDS=2C6NU0OBY4CR:2C6NU0OBSIV4:2C6NU0OBSBSB:2C6NU0OFKIM6:2C6NU0WO53S9 Article correspondant sur Arago : Le portail de la photographie]</ref> (1834-1912), [[Felice Beato]] (v.1825-v.1908) ou [[Émile Gsell]] (1838-1879) en particulier : ces belles photographies anciennes nous révèlent de superbes vues des paysages, des sites et de l'architecture de l'Asie, mais aussi d'innombrables portraits et scènes de la vie quotidienne, dont la valeur ethnographique, sociale et historique est reconnue. Par ailleurs les missions archéologiques françaises en Chine ([[Édouard Chavannes]], [[Paul Pelliot]] et [[Victor Segalen]]) ou en Afghanistan ([[Alfred Foucher]], puis [[Joseph Hackin]]) offrent un autre regard, plus porté sur le détail, renseignent sur les conditions du travail archéologique et nous montrent les chefs-d'œuvre au moment de leur découverte, parfois émergeant encore des sables du désert du [[Xinjiang]] !
 
== Le prix Émile-Guimet de littérature asiatique ==
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Le 28 juin 2017 s'est tenue à l'hôtel Heidelbach la première édition du prix Émile Guimet de littérature asiatique. Le lauréat, l'Indien [[Rana Dasgupta]], a reçu le prix des mains du président de cérémonie [[Jean-Claude Carrière]] pour son roman ''[[Delhi Capitale]]''<ref>[http://www.guimet.fr/fr/accueil/133-francais/programmation-artistique/cycle-de-lectures/1468-prix-emile-guimet-de-litterature-asiatique-2017 Présentation du prix sur le site du musée].</ref>.
 
== Directeurs et présidents ==
== Présidents ==
{{...}}
* ????-2008 [[File:JFJ [[Mehrgarh.tif|thumb|redresse|Jean-François Jarrige.]]
* 20081923-20131941 : Olivier[[Joseph de BernonHackin]]
* 1941-1953 : [[René Grousset]]
* 1953-1965 : [[Philippe Stern]]
* 1965-1980 : [[Jeannine Auboyer]]
* 1982-1986 : [[Vadime Elisseeff]]
* 1986-2008 : [[Jean-François Jarrige]]
* 2008-2011 : [[Jacques Giès]]
* 2011-2013 : Olivier de Bernon
* 2013-2022 : [[Sophie Makariou]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Sophie Makariou prend la tête du musée Guimet |url=https://www.connaissancedesarts.com/depeches-art/nominations/sophie-makariou-prend-la-tete-du-musee-guimet-111341/ |site=Connaissance des Arts |date=2013-08-02 |consulté le=2022-11-04}}</ref>
* depuis 2022 : [[Yannick Lintz]]<ref>{{Lien web |auteur= |titre=Yannick Lintz nommée présidente du musée national des arts asiatiques - Guimet |url=https://www.culture.gouv.fr/Presse/Communiques-de-presse/Yannick-Lintz-nommee-presidente-du-musee-national-des-arts-asiatiques-Guimet |site=www.culture.gouv.fr |date= |consulté le=4 novembre 2022}}</ref>.
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Masque Shang Musée Guimet 1107.jpg|Masque ''[[taotie]]'', ivoire. [[Dynastie Shang]] {{s-|XI}} av. n.è. Chine.
Joueuse de polo Tang Guimet 29101.jpg|Joueuse de polo. [[Dynastie Tang]], première moitié {{s-|VIII}}. Terre cuite, englobe blanc et polychromie. Chine du Nord.
Porcelaine chinoise Guimet 241101.jpg|Ensemble de grès à couverte [[céladon]]. Zhejiang, [[Longquan]], [[Dynastie Song]] du Sud, {{s-|XIII}}, Chine du Sud.
Wang Hui. detail.Musée Guimet.jpg|[[Wang Hui]], ? 1632- ? 1720. ''La forêt sous le givre par un soir clair, dans le style de [[Wang Meng (peintre)|Wang Meng]]''. Encre et couleurs légères sur papier. Dernier quart du {{s-|XVII}}, [[dynastie Qing]]. Détail.
Flickr - dalbera - Vase à décor "mille fleurs" (musée Guimet).jpg|Vase à décor « mille fleurs ». Porcelaine de [[Jingdezhen]], [[Jiangxi]]. Fin période [[Qianlong]] (1736-1795), [[dynastie Qing]]. Détail, porcelaine à décor tapissant d'émaux poudrés, « famille rose ». Chine du Sud.
Meditating Bodhisattva.Baekche.Gilt bronze.Musée Guimet.jpg|Bodhisattva en méditation. [[Trois Royaumes de Corée]] {{s-|VI}}, royaume de [[Paekche]]. Bronze doré, H. 15,5 cm.
Ewer, celadon with inlaid decoration.Goryeo Period. Guimet.jpg|Verseuse en forme de double gourde. Décor incrusté sous couverte [[céladon]]. [[Goryeo]] (918-1392), {{XIIe|s}}-{{XIIIe|s}}. Corée
Figurine Dogu Jomon Musée Guimet 70608 1.jpg|Figurine [[Dogū]], statuette de [[terre cuite]] [[Régionrégion dedu Kantō]] ou de [[Région de Tōhoku|Tōhoku]], [[Périodepériode Jōmon]] final [[Années 1000 av. J.-C.|1000]] - [[300 av. J.-C.|300]] av. n. è.. Japon.
Flickr - dalbera - Portrait d'homme (musée Guimet).jpg|Portrait. Bois peint et [[laque|laqué]] incrusté de [[Quartz (minéral)|cristal de roche]] (yeux). Début {{s-|XVII}} [[époque d'Edo]]. Japon.
Masque de No Guimet 271171.jpg|Masque du théâtre [[Nô]] représentant un adolescent. [[Époque d'Edo]] [[1603]] - [[1868]], bois laqué et peint. Japon.
Hokusai au musée Guimet (8207201922).jpg|[[Hokusai]] : de la série ''[[Chie no umi|Mille Images de l’océan]]'' : [[Chōshi]] dans la [[préfecture de Chiba]], 1832-1834. [[Xylographie]] polychrome: ''[[nishiki-e]]'', format ''chuban'': {{unité|19|cm}} × {{unité|25.4|cm}}, .
</gallery>
 
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* [[Jean-François Jarrige]] a dirigé le musée de 1986 à 2008
* [[Arts asiatiques (revue)|''Arts asiatiques'']] : revue des principaux centres français d’études et de présentation des arts orientaux, sous l'égide des musées Guimet et du [[Musée Cernuschi|Cernuschi]].
* [[Panthéon bouddhique - Hôtel Heidelbach]]
 
* [[Musée d'Ennery]]
* [[Musée Cernuschi]]
=== Liens externes ===
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