« Musée national des Arts asiatiques - Guimet » : différence entre les versions

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| logo = Logo-guimet.png
| légende image = Façade du musée Guimet à Paris en 2020.
| légende logo = Logo du Muséemusée Guimet.
| taille logo = 150
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Le musée Guimet gère aussi le [[Panthéon bouddhique - Hôtel Heidelbach]]<ref>{{Lien web|url=http://www.guimet.fr/fr/pantheon-bhouddique/histoire-des-galeries-du-pantheon-bouddhique|titre=Musée Guimet : Les galeries du Panthéon bouddhique|site=Guimet.fr|consulté le=20-05-2023}}</ref>, tout proche, et le [[musée d'Ennery]] consacrés, eux aussi, à l'art asiatique. Toutefois, alors que les collections sont réparties dans le musée par aire géographique et selon une évolution stylistique ayant pour but la connaissance de l'histoire des arts de l'[[Asie]], l'approche du panthéon bouddhique est plus liée au projet originel d'Émile Guimet puisque son but est, par le choix d'objets particulièrement signifiants sur le plan iconographique, la connaissance des religions, en l'occurrence celles des formes de [[bouddhisme]]s extrême-orientaux ([[Chine]]-[[Japon]]).
 
À l'heure actuelle{{quand}}, lesLes collections du musée, relativement exhaustives sur le plan de la répartition géographique de l'[[Asie de l'Est|Asie Orientaleorientale]], seprésentent limitentessentiellement auxdes objets archéologiques ou d'arts anciens, et excluent l'art contemporain et les objets ethnologiques. On peut noter toutefoisont uneoffert formeplus de diversification avec la création d'un département des [[textile]]s grâce au legs de [[#Collection Riboud - Textiles|Krishnâ Riboud]].
Une place, bien que peu importantelimitée, est également parfois accordée désormais à l'art contemporain enpar margedes acquisitions et des expositions temporaires. En ce qui concerne les collections ethnologiques ou celles en marge des grands courants culturels et religieux (production des populations autrefois qualifiées de tribales), elles trouveront désormaistrouvent leur place dans le cadre du [[Musée du Quai Branly - Jacques-Chirac|musée du Quai Branly]].
 
S'adaptant à l'évolution du monde muséal dans lequel les missions du musée s'étendent à celles d'un centre culturel, le musée organise des manifestations culturelles liées aux cultures de l'Asie : rétrospectives cinématographiques, récitals et concerts, spectacles de danse et de théâtre.
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* Objets d'art et bijoux
La galerie présentant la collection Riboud expose des textiles indiens (à ne pas confondre avec les [[Indienne (tissu)|indiennes]]) et d'Asie, en général inaccessibles dans les autres musées, ainsi qu'une superbesélection de la précieuse collection de pièces150 d'objets d'art, dont certaines (productions de l'[[Art moghol#Objets|art moghol]]) relèvent de la bijouterie d'exception.
 
* Peintures, enluminures et manuscrits
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==== Collection Chine ====
{{Article connexe|Art chinois}}
OnElle ycomporte trouve de{{unité|20000|œuvres}} trèscouvrant nombreuxsept objetsmillénaires d'[[art chinois]] : des sculptures et maquettes antiques (pour la plupart des ''[[mingqi]]''), avec de la [[art chinois#Céramique chinoise néolithique|céramique chinoise néolithique]] et des [[bronzes chinois]], des sculptures et maquettes antiques (pour la plupart des ''[[mingqi]]''), des objets en [[Néphrite (minéral)|jade]] et même en [[laque]] parfaitement conservés, des [[Celadon|grès céladon]], dès la période des [[Trois Royaumes de Chine#Les céramiques du pays de Wu|Trois Royaumes de Chine]], des [[céramique chinoise#Céramique « trois couleurs » (sāncǎi)|grès aux trois couleurs des Tang]]... et les fameuses [[céramique chinoise#« Porcelaine » xing|porcelaine]]s ''xing'', puis ''bleu et blanc'', ''famille verte'' et ''famille rose'' - ainsi que des [[peinture chinoise|peintures chinoises]] sur rouleaux (verticaux, que l'on peut suspendre au mur, et rouleaux horizontaux, portatifs et même des éventails peints). Les collections couvrent toute l'histoire de l'[[art chinois]] jusqu'au {{s-|XX}} avec de nombreuses pièces d'exception pour ce qui concerne l'art ancien. De très nombreux témoignages évoquent les cultes traditionnels chinois ainsi que le bouddhisme, intégré à la culture chinoise depuis les premiers siècles de notre ère, avec de splendides sculptures. Le mobilier traditionnel chinois est bien représenté par des pièces de collection de grande valeur esthétique.
 
Cette collection a elle-même une histoire : dans le prolongement du projet d'[[Émile Guimet]], qui envisageait un musée d'histoire comparée des religions, les collections rassemblées par la suite restituent une vision scientifique, qui même si elle expose des œuvres d'art de qualité exceptionnelle, s'écarte nettement de l'engouement pour les [[chinoiserie]]s qui était encore à la mode, à la fin du {{s-|XIX}}. Les travaux scientifiques d'[[Édouard Chavannes]] (1865-1918) et de [[Victor Segalen]] (1878-1919) ont permis de bâtir une collection qui en reflète tous les aspects culturels et artistiques. Cette première collection, au début du {{s-|XX}}, se voit considérablement enrichie en 1945 avec le fonds des objets d'arts asiatiques du musée du Louvre : en particulier les céramiques réunies par [[Ernest Grandidier]]<ref>[http://www.guimet-grandidier.fr/html/4/collection/coll-b2-frame2.htm Présentation de la collection d'Ernest Grandidier : par Jean-Paul Desroches, conservateur général du musée Guimet]. Accès direct aux collections [http://www.guimet-grandidier.fr/html/4/collection/coll-b1-frame2.htm Introduction, La céramique et ses techniques, l'évolution des styles : par Xavier Besse, chargé de mission au musée Guimet]</ref>. De nombreux donateurs et une politique d'acquisition cohérente ont donc permis en 125 ans de présenter une collection essentielle qui éclaire, avec un dispositif pédagogique efficace, l'histoire de l'art et l'archéologie de la Chine ainsi que tous les aspects essentiels de sa culture.
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==== Collection arts de l'Himalaya ====
Avec pour noyau la collection de statuettes en [[bronze]] provenant d'Émile Guimet, enrichie en [[1912]] par les bronzes et les peintures rapportées par [[Jacques Bacot]] et d'autres dons en mémoire de [[Gustave-Charles Toussaint]]<ref>https://www.guimet.fr/wp-content/uploads/2011/11/images_musee-guimet_pdf_2001_01_20.pdf</ref>, cette collection qui compte {{unité|2000|œuvres}} est consacrée à l'art essentiellement religieux du [[Art tibétain|Tibet]] et du [[Népal]] : statuettes, objets cultuels, [[thangka]], révélant pour la première fois en France l'art tibétain<ref>{{Article |auteur1=Jarrige, Jean-François |titre=Émile Guimet (1836-1917) : un novateur et un visionnaire |périodique=Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres |éditeur=[[Persée (portail)|Persée]] |volume=144 |numéro=4 |date=2000 |pages=1361–1368 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_2000_num_144_4_16217 |consulté le=19-11-2023 |doi=10.3406/crai.2000.16217}}.</ref>.
 
Depuis la donation Lionel Fournier de 1989, le musée Guimet possède la plus riche collection au monde d'art tibétain<ref name="Art ésotérique">Coll., ''Art ésotérique de l'Himâlaya'', La donation Lionel Fourier, Réunion des musées nationaux, 1990.</ref>{{,}}<ref name="Rituels tibétains">''Rituels tibétains, Visions secrète du {{5e}} [[dalaï-lama]]'', Éditions des musées nationaux, 2002, {{ISBN|2-7118-4469-2}}.</ref>. Le Musée national des arts asiatiques - Guimet possède, entre autres, un livre de visions secrètes [[Dzogchen]] du [[Lobsang Gyatso|{{5e}} dalaï-lama]] qui fut le disciple/maître de [[Terdak Lingpa]]. La plupart de ces œuvres ne sont pas présentées dans les collections permanentes mais ont été montrées durant deux expositions<ref name="Art ésotérique"/>{{,}}<ref name="Rituels tibétains"/>.
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==== Collection Riboud - Textiles ====
* Krishnā Riboud (1926-2000)
[[image:Vishnou sur le serpent d'Eternité 01523.JPG|vignette|''Vishnou sur le serpent d'Éternité'', toile de coton peinte du {{s-|XIX}} venant de [[Srikalahasti|Kalahasti]] situé en [[Andhra Pradesh]].]]
Krishnā Riboud est née<ref group="N">Ce paragraphe rassemble et synthétise des éléments d'information trouvés sur la page de ''Persée'' [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_2000_num_55_1_1454].</ref> en 1926 à [[Calcutta]] au sein de l'illustre famille [[Rabindranath Tagore|Tagore]]. Elle obtient un B.A. de philosophie en 1947 à Boston et épouse [[Jean Riboud]], qui travaille dans une banque américaine après avoir réchappé en 1945 au camp de [[Buchenwald]].
 
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==== Collection Corée ====
La collection coréenne, constituée d’environde milleplus piècesde {{unité|1500|œuvres}} de nature diverses (peintures, céramiques, statues, textiles…), couvre pratiquement toutes les époques. Relativement pauvre en ''punch’ong'', paysages et peintures lettrées (influencées par la [[peinture de lettrés]] chinois), elle accorde en revanche une part importante au [[bouddhisme]]. L’accroissement de la surface d’exposition, qui passe de {{unité|69 m2}} dans les années 1980 à {{unité|360 m2}} aujourd’hui, et le renforcement des collections, dont témoignent les récentes acquisitions de bronzes de l’époque du royaume de [[Goryeo]] ({{sp-|X|-|XIV}}), de peintures profanes lettrées ou de sculptures de tombes de la [[période Joseon]] (1392-1910), permettent toutefois de montrer le panorama le plus complet possible des arts de la Corée.
 
==== Collection Japon ====
[[Fichier:Katana blades.jpg|thumb|Lames de sabres (''[[wakizashi]]'', ''[[katana]]'' et ''[[tachi]]'').]]
 
Cette collection permetcompte {{unité|11000|œuvres}} qui permettent d'évoquer toute l'histoire artistique du Japon depuis l'époque des [[chasseurs-cueilleurs]] et leurs curieux ''[[dogū]]'' où la figuration stylisée du corps donne lieu à des inventions d'une surprenante « modernité », et les vases en [[céramique de la période Jōmon]] aux formes étonnamment « baroques » . Puis on rencontre quelques belles peintures au lavis d'encre noire ''[[Lavis|sumi-e]]'', des tenues complètes de [[samouraï]] et un ensemble de lames de sabres. Les imposantes statues des gardiens redoutables de l'[[époque Kamakura]] s'opposent au calme d'un moine [[Zen]] du {{s-|XVI}}, d'un naturalisme inattendu à proximité de plusieurs [[Bodhisattva]] ''bosatsu''. Les accessoires de la vie quotidienne constituent des ensembles appréciés du public : masques du théâtre ''[[nô]]'', petites boîtes ''[[Inrō]]'' et ''[[netsuke]]'' (ces minuscules sculptures qui représentent hommes et femmes, enfants et vieillards, fleurs et animaux, stylisés avec élégance ou caricaturés avec humour). Ces collections nous font traverser la période historique proprement dite jusqu'à de beaux ensembles de livres manuscrits illustrés, comme ''[[Le Dit du Genji]]'' et plusieurs paravents peints riches de détails suggérant la vie du Japon ancien dans ses aspects les plus intimes comme les plus quotidiens.
 
Une galerie de céramique permet de faire apprécier la [[céramique japonaise]] sous tous ses aspects, du plus sobre au plus somptueux. Les célèbres ''[[raku]]'' comme la [[porcelaine d'Imari]]. Tous les accessoires de [[cérémonie du thé japonaise|cérémonie du thé]] s'y trouvent déclinés dans des styles variés.
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==== Bibliothèque ====
[[Fichier:Sukenobu.Handbook for ladies.1728.Musée Guimet.jpg|thumb|Manuel épistolaire pour dames, illustrations de [[Nishikawa Sukenobu]] (1671-1750). Japon, [[Kyoto]] et [[Tōkyō|Edo]] (Tōkyō), 1728. [[Xylographie]] en noir, H. env. {{unité|20|cm}}.]]
La rotonde qui jouxte la galerie de la [[collection Riboud]] est une bibliothèque-musée comme la bibliothèque de l'[[Opéra de Paris]]. Ouverte dès 1889, elle conserve plus de {{unité|100000|volumes}} et {{unité|1500|titres de périodiques}}. Elle offre surtout l'occasion de déployer, par rotation, des ensembles fragiles comme les miniatures indiennes ([[peinture moghole]] ou [[Peinture râjput|râjput]]), les [[Ukiyo-e|estampes japonaises]] et des ouvrages illustrés du Japon, etc.
 
Mais la bibliothèque<ref group="N">L'ancienne bibliothèque du musée a été le cadre d'une danse de [[Mata Hari]] pendant la [[Première Guerre mondiale]].</ref>, ouverte au public et constituée d'un ensemble très complet de collections d'ouvrages spécialisés destinés à répondre aux besoins de la recherche contemporaine, se situe au rez-de-chaussée. À côté des périodiques provenant du monde asiatique et de France, parmi lesquels on trouve les publications des chercheurs, on peut y consulter de nombreux ouvrages de référence sur l'Asie, ainsi que des ouvrages anciens dont des cartes chinoises du {{s-|XVIII}}, des livres musulmans en chinois, des livres mandchous précieux, des livres en tibétain par centaines<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Cristina Cramerotti|titre=Caractères d'Asie : trésors de la bibliothèque [exposition, Paris, Musée national des arts asiatiques-Guimet, 7 mars-28 mai 2018]|passage=|lieu=Paris|éditeur=MNAAG/RMN|date=2018|pages totales=47|isbn=979-10-90262-45-4|isbn2=978-2-7118-7061-5|bnf=45496040|lire en ligne=}}</ref>...
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==== Collection photographique ====
Les archives photographiques du musée<ref>''Album : musée national des Arts asiatiques - Guimet'', Réunion des Musées nationaux, Collectif, Paris 2001. Pages 9-11: Jérôme Ghesquière: ''Les archives photographiques''.</ref> dusont muséeestimée à près de {{unité|500000|photographies}} aux supports variés, couvrant une majorité des pays d’Asie des années 1850 à la création contemporaine. Elles conservent bien sûr des reproductions des œuvres du musée dans la chronologie de leur présentation mais surtout une importante collection de photographies de voyageurs, témoignant parfois des qualités de grands photographes professionnels et, pour certaines, datant des premiers temps de la photographie. Elles ont été prises au Moyen-Orient, en Inde et en Extrême-Orient. Celles de Samuel Bourne<ref>[http://www.photo-arago.fr/C.aspx?VP3=CMS3&VF=GPPO26_3_VForm&ERIDS=2C6NU0OBY4CR:2C6NU0OBSIV4:2C6NU0OBSBSB:2C6NU0OFKIM6:2C6NU0WO53S9 Article correspondant sur Arago : Le portail de la photographie]</ref> (1834-1912), [[Felice Beato]] (v.1825-v.1908) ou [[Émile Gsell]] (1838-1879) en particulier : ces belles photographies anciennes nous révèlent de superbes vues des paysages, des sites et de l'architecture de l'Asie, mais aussi d'innombrables portraits et scènes de la vie quotidienne, dont la valeur ethnographique, sociale et historique est reconnue. Par ailleurs les missions archéologiques françaises en Chine ([[Édouard Chavannes]], [[Paul Pelliot]] et [[Victor Segalen]]) ou en Afghanistan ([[Alfred Foucher]], puis [[Joseph Hackin]]) offrent un autre regard, plus porté sur le détail, renseignent sur les conditions du travail archéologique et nous montrent les chefs-d'œuvre au moment de leur découverte, parfois émergeant encore des sables du désert du [[Xinjiang]] !
 
== Le prix Émile-Guimet de littérature asiatique ==