« Ocytocine » : différence entre les versions

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L''''ocytocine''' est un [[neuropeptide]] sécrété par les noyaux paraventriculaire et supraoptique de l'[[hypothalamus]] et excrétée par l'[[hypophyse]] postérieure ([[neurohypophyse]]) qui agit principalement sur les muscles lisses de l'[[utérus]] et des [[Glande mammaire|glandes mammaires]]. Elle a aussi un rôle connu chez les êtres humains, notamment en ce qui concerne la confiance, l'empathie, la générosité, la sexualité<ref>{{Lien web|langue=fr-CH|nom1=Netgen|titre=L’ocytocine : hormone de l’amour, de la confiance et du lien conjugal et social - Revue Médicale Suisse|url=https://www.revmed.ch/RMS/2012/RMS-333/L-ocytocine-hormone-de-l-amour-de-la-confiance-et-du-lien-conjugal-et-social|site=Revue Médicale Suisse|consulté le=2017-05-14}}</ref>...
 
L''''ocytocine''' est un [[neuropeptide]] sécrété par les noyaux paraventriculaire et supraoptique de l'[[hypothalamus]] et excrétée par l'[[hypophyse]] postérieure ([[neurohypophyse]]) qui agit principalement sur les [[Muscle lisse|muscles lisses]] de l'[[utérus]] et des [[Glande mammaire|glandes mammaires]]. Elle a aussi un rôle connu chez les [[Homo sapiens|êtres humains]], notamment en ce qui concerne la confiance, l'empathie, la générosité, et la sexualité<ref>{{Lien web|langue=fr-CH|nom1=Netgen|titre=L’ocytocine  : hormone de l’amour, de la confiance et du lien conjugal et social - Revue Médicale Suisse|url=https://www.revmed.ch/RMS/2012/RMS-333/L-ocytocine-hormone-de-l-amour-de-la-confiance-et-du-lien-conjugal-et-social|site=Revue Médicale Suisse|consulté le=2017-05-14}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/18375074/|titre=The acute effects of intranasal oxytocin administration on endocrine and sexual function in males}}</ref>.
Son nom signifie ''accouchement rapide'' (« ocy » du grec {{lang|el|ὠκύς}}, {{lang|el-Latn|ôkus}} : rapide et de « tocine » {{lang|el|τόκος}} : [[accouchement]]).
 
Son nom est dérivé du grec « ocy » pour {{lang|grc|ὠκύς}}, ''{{lang|el-Latn|ôkús}}'' : « rapide », et de « tocine » pour {{lang|grc|τόκος}}, ''{{lang|el-Latn|tókos}}'' : « [[accouchement]] ». La molécule est isolée et commercialisée en 1927 sous le nom anglophone d''''''Oxytocin'''''.
Elle est impliquée dans la [[Reproduction (biologie)#La reproduction sexuée|reproduction sexuée]] particulièrement pendant et après la [[naissance]]<ref>{{en}} Jennifer L. Garrison, Evan Z. Macosko, Samantha Bernstein, Navin Pokala, Dirk R. Albrecht et Cornelia I. Bargmann. « Oxytocin/Vasopressin-Related Peptides Have an Ancient Role in Reproductive Behavior » ''Science'' 2012;338(6106):540-3. {{PMID|23112335}}</ref>. Elle est libérée en grande quantité après la distension du [[col de l'utérus]] et de l'utérus pendant le travail, ce qui facilite la naissance et après stimulation des [[mamelon]]s, l'[[allaitement]]. À la fois la naissance et l'éjection de lait proviennent d'un mécanisme de [[rétroaction]] maternelle positive.
 
Elle est impliquée dans la [[Reproduction (biologie)#La reproductionReproduction sexuée|reproduction sexuée]], particulièrement pendant et après la [[naissance]]<ref>{{en}} Jennifer L. Garrison, Evan Z. Macosko, Samantha Bernstein, Navin Pokala, Dirk R. Albrecht et Cornelia I. Bargmann. « Oxytocin/Vasopressin-Related Peptides Have an Ancient Role in Reproductive Behavior » ''Science'' 2012;338(6106):540-3. {{PMID|23112335}}</ref>. Elle est libérée en grande quantité (6x plus les 3 premiers mois de grossesse et jusqu'à 86x plus à la naissance)<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Marcel Hibert|titre=Ocytocine, mon amour|date=septembre 2021|pages totales=251|accès url=payant|consulté le=09/11/2021}}</ref> après la distension du [[col de l'utérus]] et de l'utérus pendant le travail, ce qui facilite la naissance, et après stimulation des [[mamelon]]s, ou l'[[allaitement]]. À la fois la naissance et l'éjection de lait proviennent d'un mécanisme de [[rétroaction]] maternelle positive.
Des études récentes ont commencé à suggérer que l'ocytocine pourrait avoir un rôle dans différents comportements, comme l'[[orgasme]], la reconnaissance sociale, l'[[empathie]], l'[[anxiété]], les comportements maternels, etc., d'où son appellation abusive d'« hormone du plaisir » ou « hormone du bonheur »<ref>D'autres hormones comme la testostérone appelée « l'hormone du désir », la [[prolactine]] à l'effet [[Désir sexuel|libidinal]] ou la [[lulibérine]] qui entraîne l'accouplement, interviendraient également dans la genèse de l'état amoureux. Source : {{ouvrage|auteur=[[Jean-Didier Vincent]]|titre=Biologie des passions|éditeur=Odile Jacob|date=1999|passage=242|isbn=|lire en ligne=}}.</ref>. Dans certaines situations, l'ocytocine pourrait aussi induire des comportements ''« radicaux »'', voire [[violence|violents]] pour la défense du groupe, par exemple face à un tiers refusant de coopérer. Elle deviendrait alors une source d'agressivité défensive (et non offensive)<ref>[http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/question_actu.php?langue=fr&id_article=15043 « L'ocytocine ou l'hormone du sacrifice ? »], ''Sciences actualité'', mis en ligne le 17 juin 2010, consulté le 27 juin 2010.</ref>. Cependant, de nombreuses données sur les comportements d’êtres non-humains et les résultats des études plus récentes sur l'homme restent encore fragiles<ref name="YoungFlanagan2012">{{en}} Larry J. Young, Loretta M. Flanagan-Cato. « Editorial comment: oxytocin, vasopressin and social behavior » ''Hormones and Behavior'' 2012;61(3):227-229 {{PMID|22443808}}</ref>, en raison notamment des données en apparence contradictoires, des interactions à plusieurs niveaux et des obstacles méthodologiques<ref>{{Article|langue=en|auteur=Cade McCall & Tania Singer|titre=The animal and human neuroendocrinology of social cognition, motivation and behavior|périodique=Nature Neuroscience|date=mai 2012|volume=15|numéro=5|pages=681–688|url texte=}}</ref>.
 
Des études récentes ont commencé à suggérer que l'ocytocine pourrait avoir un rôle dans différents comportements, comme l'[[orgasme]], la reconnaissance sociale, l'[[empathie]], l'[[anxiété]], les comportements maternels, {{etc.}}, d'où son appellation abusivesurnom d'«  '''hormone du plaisir ''' » ou, «  '''hormone du bonheur ''' »<ref>D'autres hormones comme la [[testostérone]], appelée «  l'hormone du désir  », la [[prolactine]] à l'effet [[Désir sexuel|libidinal]] ou la [[lulibérine]] qui entraîne l'accouplement, interviendraient également dans la genèse de l'état amoureux. Source : {{ouvrageOuvrage|auteurauteur1=[[Jean-Didier Vincent]]|titre=Biologie des passions|éditeur=[[Éditions Odile Jacob|dateOdile Jacob]]|année=1999|passage=242|isbn=|lire en ligne=}}.</ref>, ou encore « '''hormone de l'attachement''' » mère-enfant. Dans certaines situations, l'ocytocine pourrait aussi induire des comportements ''« radicaux »'', voire [[violence|violents]] pour la défense du groupe, par exemple face à un tiers refusant de coopérer. Elle deviendrait alors une source d'agressivité défensive (et non offensive)<ref>[http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/question_actu.php?langue=fr&id_article=15043 « L'ocytocine ou l'hormone du sacrifice ? »], ''Sciences actualité'', mis en ligne le 17 juin 2010, (consulté le 27 juin 2010).</ref>. Cependant, de nombreuses données sur les comportements d’êtres non- humains et les résultats des études plus récentes sur l'hommeêtre humain restent encore fragiles<ref name="YoungFlanagan2012">{{en}} Larry J. Young, Loretta M. Flanagan-Cato. « Editorial comment: oxytocin, vasopressin and social behavior » ''Hormones and Behavior'' 2012;61(3):227-229 {{PMID|22443808}}</ref>, en raison notamment desde données en apparence contradictoires, des d'interactions à plusieurs niveaux et des d'obstacles méthodologiques<ref>{{Article|langue=en|auteur=Cade McCall & Tania Singer|titre=The animal and human neuroendocrinology of social cognition, motivation and behavior|périodique=Nature Neuroscience|date=mai 2012|volume=15|numéro=5|pages=681–688|url texte=}}.</ref>.
Elle est surtout synthétisée par le [[cerveau]], mais plusieurs autres types de cellules que celles du système nerveux sécrètent de l'ocytocine. La synthèse se fait en continu, mais avec des périodes de synthèse plus importante.
 
ElleL'ocytocine est surtout synthétisée par le [[cerveau]], mais plusieurs autres types de cellules que celles du système nerveux en sécrètent de l'ocytocine. La synthèse se fait en continu, mais avec des périodes de synthèsed'activité plus importanteou moins importantes.
 
== Découverte ==
C'est [[Henry Dale]] qui le premier démontre en 1906 les propriétés contractiles chez la chatte enceinte d'une substance produite par l'[[hypophyse]]. La molécule est isolée et commercialisée en 1927 sous le nom d'''Oxytocin''. Elle est prescrite pour le travail de l'accouchement. En 1955, le biochimiste [[Vincent du Vigneaud]] la décrit comme une hormone formée d'une chaine de neuf [[Acide aminé|acides aminés]]<ref>Pascale Santi, ''L'ocytocine, déroutante hormone de l'amour'' dans Le Monde du5 septembre 2018, suppl. Science et Médecine</ref>.
== Structure ==
L'ocytocine est un [[polypeptide]] comportant neuf [[acide aminé|acides aminés]], dont les deux groupements [[cystéine]] sont reliés par un [[pont disulfure]] (Cys<sup>1</sup> - Cys<sup>6</sup>). La séquence des [[Acide aminé|acides aminés]] est présentée ci-dessous :
 
:HOOC─H─{{Souligner|[[Cystéine|Cys]]}}─[[Tyrosine|Tyr]]─[[Isoleucine|Ile]]─[[Glutamine|Gln]]─[[Asparagine|Asn]]─{{Souligner|[[Cystéine|Cys]]}}─[[Proline|Pro]]─[[Leucine|Leu]]─[[Glycine (acide aminé)|Gly]]─NH<sub>2</sub>.
 
Bien que l'ocytocine et la [[vasopressine]] aient des structures voisines (sept acides aminés en commun), ces deux hormones possèdent des effets très différents.
<br/>La composition chimique de l'ocytocine est la même chez tous les [[mammifère]]s, tandis que la structure moléculaire de la [[vasopressine]] diffère légèrement chez certaines espèces.
 
Une protéine dite [[protéine de Van Dyke]] serait douée simultanément d'activités ocytocique et vasopressique. Elle semble comprendre les deux hormones et un ''matériel protéinique inerte''<ref>R Acher, J Chauvet & G Olivry ; ''Sur l'existence éventuelle d'une hormone unique neurohypophysaire {{I}}. Relations entre l'ocytocine, la vasopressine et la protéine de van dyke extraites de la neurohypophyse du bœuf'' ; [[Biochimica et Biophysica Acta]] ; {{nobr|Volume 22}}, {{nobr|{{lang|en|Issue 3}}}}, décembre 1956, {{nobr|Pages 421-427}}<span name="ISTEXInserted"> ; doi:[https://dx.doi.org/10.1016/0006-3002(56)90050-6 10.1016/0006-3002(56)90050-6]<span>[https://api.istex.fr/document/D426659D20EDE3CA8C5D0F4392DC3616FFF14DF9/fulltext/pdf?sid=istex-browser-addon ISTEX]</span><span>[https://api.istex.fr/document/D426659D20EDE3CA8C5D0F4392DC3616FFF14DF9/fulltext/pdf?sid=istex-browser-addon ISTEX]</span> (</span>[http://www.sciencedirect.com/science?_ob=ArticleURL&_udi=B73G9-47FWD3T-2X&_user=10&_coverDate=12%2F31%2F1956&_rdoc=1&_fmt=high&_orig=search&_sort=d&_docanchor=&view=c&_searchStrId=1383164784&_rerunOrigin=scholar.google&_acct=C000050221&_version=1&_urlVersion=0&_userid=10&md5=6bddb8097fe3a4fcfa34f33227541e4a résumé]).</ref>.
 
== Mode d'action ==
L'ocytocine se fixe sur les récepteurs des cellules musculaires de l'utérus et des glandes mammaires. Ces récepteurs, couplés à une {{nobr|[[protéine Gq]]}} , activent les [[phospholipase|{{nobr|phospholipases C}}]] qui dégradent les PIP<sub>2</sub> ([[Phosphatidylinositol]] bisphosphate) en inositol {{nobr|triphosphate (IP3)}} et {{nobr|diacylglycérol (DAG)}}. L'IP3 va conduire à l'augmentation de la concentration intracellulaire en calcium. Les [[ion]]s Ca<sup>2+</sup> ainsi libérés favorisent les interactions entre les protéines d'[[actine]] et de [[myosine]], à la base de la contraction musculaire.
Le DAG va lui, modifier l'activité des protéines kinases C.
 
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L'ocytocine dans le circuit sanguin est indispensable au réflexe d'éjection du [[placenta]]. Or, la phase qui suit immédiatement la naissance correspond pour la mère à un pic très élevé d'ocytocine naturelle {{référence nécessaire}}.
 
L'injection d'ocytocique de synthèse (oxytocine) est recommandée par le CNGOF (collège national des gynécologues et obstétriciens français)<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Sentilhes L |titre=Hémorragie du post-partum : recommandations pour la pratique clinique — Texte des recommandations (texte court) |périodique=Journal de gynécologie obstétrique et biologie de la reproduction |vol=10 |no=43 |mois=décembre |année=2014 |issn= |lire en ligne=http://www.cngof.asso.fr/data/RCP/CNGOF_2014_HPP.pdf |pages = }}</ref> ainsi que par la [[Haute Autorité de santé|HAS]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Haute Autorité de Santé |titre=Accouchement normal : accompagnement de la physiologie et interventions médicales |url=https://www.has-sante.fr/jcms/c_2820336/fr/accouchement-normal-accompagnement-de-la-physiologie-et-interventions-medicales |site=www.has-sante.fr |date=25 janvier 2018 |consulté le=2021-06-17}}</ref> lors de la troisième phase de l'accouchement (qui correspond au moment où le bébé est sorti, et il reste à expulser le placenta) pour prévenir les [[hémorragies de la délivrance]], premièreparmi causeles premières causes de mortalité maternelle en France à l'accouchement ou peu après<ref>[http://www.has-sante.fr/portail/plugins/ModuleXitiKLEE/types/FileDocument/doXiti.jsp?id=c_268413 Hémorragies du post-partum immédiat], Haute Autorité de Santé.</ref>.
 
Une recherche de l'[[INSERM]] a mis en évidence que l'injection d'oxytocineocytocine (ocytocique de synthèse) pendant l'accouchement (les phases de travail, avant la sortie du bébé) est un facteur de risque indépendant d'hémorragies de la délivrance<ref>{{Article |langue=en |auteurs=Jérémie Belghiti, Gilles Kayem, Corinne Dupont, René-Charles Rudigoz, Marie-Hélène Bouvier-Colle, Catherine Deneux-Tharaux |titre=Oxytocin during labour and risk of severe postpartum haemorrhage: a population-based, cohort-nested case–control study |périodique=BMJ Open |vol=1 |no=2 |année=2011 |issn= |lire en ligne=http://bmjopen.bmj.com/content/1/2/e000514.full |doi=10.1136/bmjopen-2011-000514 |passage=e000514.}}</ref>. Les chercheurs émettent l'hypothèse que l'ocytocine de synthèse pendant l'accouchement provoque la saturation des récepteurs, compromettant l'action de l'hormone au moment de l'expulsion du placenta. Ils appellent à réserver l'administration d'ocytocine pendant l'accouchement à des indications précises ainsi qu'à la modération des doses<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Hémorragies après l’accouchement : quel rôle pour l’ocytocine ? |url=http://www.inserm.fr/actualites/rubriques/actualites-recherche/hemorragies-apres-l-accouchement-quel-role-pour-l-ocytocine |site=www.inserm.fr |date=13 février 2012 |consulté le=14 mars 2015}}</ref>. En 2010 en France, 64 % des femmes recevaient de l'ocytocine pendant le travail<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteursauteur1=Béatrice Blondel et |auteur2=Morgane Kermarrec |titre=Enquête nationale périnatale 2010. Les naissances en leur évolution depuis 2003. Unité de recherche épidémiologique en santé périnatale et santé des femmes et des enfants INSERM - U.953 |lieu= |éditeur=INSERM, DGS, DREES |année=2011 |pages totales=132 |format=pdf |passage=79. |isbn= |lire en ligne=http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Les_naissances_en_2010_et_leur_evolution_depuis_2003.pdf |format=pdf |passage=79.}}</ref>.
 
Au cours de la tétée, l'ocytocine stimule l'excrétion du lait en favorisant la contraction des cellules myoépithéliales qui entourent les alvéoles ([[Acinus|acini]]) des [[Glande mammaire|glandes mammaires]]. L'ocytocine n'a pas de contrôle sur la production du lait, qui est dépendante de trois facteurs, deux chimiques (la [[prolactine]] et des [[œstrogène]]s) et un facteur mécanique (la succion du bébé ou l'expression artificielle du lait).
 
Une étude a suggéré que les [[vocalisation]]s émises de la mère vers l'enfant sont reconnues par le bébé. Elles induisent des processus hormonaux complexes influençant notamment l'attachement mère-enfant et le comportement du bébé en impliquant l'ocytocine (un enfant stressé, consolé par la seule voix de sa mère, activerait un processus hormonal semblable à celui qui reçoit une attention physique. La production d'ocytocine serait activée par la voix chez l'espèce humaine, alors qu'il faut chez le rat un contact physique)<ref>{{en}} Leslie J. Seltzer, Toni E. Ziegler & Seth D. Pollak ; {{lang|en|«  Social vocalizations can release oxytocin in humans  »}} ; journal de recherche biologique de la {{lang|en|Royal Society : ''Proceedings of the Royal Society''}} ; [http://rspb.royalsocietypublishing.org/content/early/2010/05/06/rspb.2010.0567.short?rss=1&ssource=mfc résumé].</ref>. Toutefois, cette étude ayant examiné des dyades mère-fille ne permet pas à elle seule d'affirmer l'existence de cet effet, ni de savoir s'il est propre à la voix de la mère.
 
=== Chez les primates ===
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Chez l'être humain, l'inhalation d'ocytocine permettrait de majorer un état de [[confiance]] vis-à-vis d'autrui<ref>{{en}}
Kosfeld M, Heinrichs M, Zak PJ, Fischbacher U, Fehr E, [http://www.nature.com/nature/journal/v435/n7042/abs/nature03701.html {{lang|en|''Oxytocin increases trust in humans''}}], {{lang|en|Nature}}, 2005,435, 673-676.</ref>.<br />L'administration [[intranasal]]e d'ocytocine pourrait améliorer le comportement social de patients avec [[autisme de haut niveau]] (HFA) ou [[syndrome d'Asperger]] (SA)<ref>{{en}} E Andari, J-R Duhamel, T Zalla, E Herbecht, M Leboyer, A Sirigu (2010) {{lang|en|''Promoting social behavior with oxytocin in high-functioning autism spectrum disorders''}}, PNAS, {{lang|en|in press}}.</ref>. Une étude d'octobre 2010 a également suggéré l'efficacité de tels vaporisateurs sur les symptômes de la [[schizophrénie]] en association avec un traitement antipsychotique<ref>{{article|langue=en|prénom1=D.|nom1=Feifel|prénom2=K.|nom2=Macdonald|prénom3=A.|nom3=Nguyen|et al.=oui|titre=Adjunctive intranasal oxytocin reduces symptoms in schizophrenia patients|périodique={{lang|en|Biol Psychiatry}}|volume=68|numéro=7|jour=1|mois=octobre|année=2010|pmid=20615494|pages=678-80}}.</ref>. D'autres études doivent être menées pour confirmer ces résultats<ref name="YoungFlanagan2012" />.
Kosfeld M, Heinrichs M, Zak PJ, Fischbacher U, Fehr E, [http://www.nature.com/nature/journal/v435/n7042/abs/nature03701.html {{lang|en|''Oxytocin increases trust in humans''}}], {{lang|en|Nature}}, 2005,435, 673-676.</ref>.
<br />L'administration [[intranasal]]e d'ocytocine pourrait améliorer le comportement social de patients avec [[autisme de haut niveau]] (HFA) ou [[syndrome d'Asperger]] (SA)<ref>{{en}} E Andari, J-R Duhamel, T Zalla, E Herbecht, M Leboyer, A Sirigu (2010) {{lang|en|''Promoting social behavior with oxytocin in high-functioning autism spectrum disorders''}}, PNAS, {{lang|en|in press}}.</ref>. Une étude d'octobre 2010 a également suggéré l'efficacité de tels vaporisateurs sur les symptômes de la [[schizophrénie]] en association avec un traitement antipsychotique<ref>{{article|langue=en|prénom1=D.|nom1=Feifel|prénom2=K.|nom2=Macdonald|prénom3=A.|nom3=Nguyen|et al.=oui|titre=Adjunctive intranasal oxytocin reduces symptoms in schizophrenia patients|périodique={{lang|en|Biol Psychiatry}}|volume=68|numéro=7|jour=1|mois=octobre|année=2010|pmid=20615494|pages=678-80}}.</ref>. D'autres études doivent être menées pour confirmer ces résultats<ref name="YoungFlanagan2012" />.
 
=== Chez la brebis ===
L'injection d'ocytocine par voie [[intraventriculaire]] (dans le [[cerveau]]) chez des [[brebis]] non- gestantes a permis de produire artificiellement des réflexes maternels. L'administration d'[[œstrogène]]s et de [[progestérone]] plus une stimulation vagino-cervicale (sexuelle) produit le même effet. Par contre, cet effet est annulé si la brebis est sous [[péridurale]]<ref>{{en}} Keverne EB, Kendrick KM, {{lang|en|''Maternal-behavior in sheep and its neuroendocrine regulation''}}, Acta Paediatrica, 1994;83, {{p.|47-56}} {{nobr|Suppl. 397}}.</ref>.
 
=== Chez la femelle campagnol ===
Chez les [[campagnol]]s, les [[comportements sexuels]] sont en partie associés à l'ocytocine. Le campagnol des prairies présente un attachement familial profond, est sociable et monogame. À la suite de l'accouplement, le couple est très uni et habite le même nid. Les deux parents sont impliqués activement dans les soins des petits pendant une longue période et le mâle défend sa compagne. À l'opposé, le campagnol des montagnes est asocial et volage, chacun possède son propre nid, la femelle ne s'occupe de sa progéniture que pendant une brève période et les mâles ne s'impliquent pas du tout dans la vie des petits{{référence nécessaire}}. Des études pharmacologiques suggèrent que chez la femelle du campagnol des prairies l'ocytocine serait nécessaire pour développer une relation de couple et pour stimuler le comportement maternel<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=Janlou Chaput|titre=Science décalée : l’ocytocine, l’hormone qui rend les hommes fidèles ?|url=http://www.futura-sciences.com/sante/actualites/biologie-science-decalee-ocytocine-hormone-rend-hommes-fideles-42758/|site=www.futura-sciences.com|date=15/04/2017|consulté le=10/03/2018}}</ref>. Ces effets ne sont pas observés chez les campagnols des montagnes, probablement à cause de différences dans la programmation génétique des circuits cérébraux associés à ces instincts. Ces derniers ont une densité plus faible de récepteurs de l'ocytocine que les campagnols des prairies.
 
=== Chez le rat ===
Chez le [[rat]], l'ocytocine a aussi des implications dans les comportements maternels après l'accouchement y compris la défense des petits contre les intrus et dans l'inhibition de la peur et de l'agressivité en situation sociale (facilitation sociale, affiliation){{référence nécessaire}}<ref>{{Article|langue=fr-CH|auteur1=|prénom1=Groupe Medecine &|nom1=Hygiene|titre=Comment le cerveau gère-t-il la peur?|périodique=Comment le cerveau gère-t-il la peur? - Planete sante|date=26/03/2018|issn=|lire en ligne=https://www.planetesante.ch/Magazine/Psycho-et-cerveau/Mecanismes-du-cerveau/Comment-le-cerveau-gere-t-il-la-peur|consulté le=2018-03-26|pages=}}</ref>.
 
== Divers ==
L'ocytocine fait partie de la liste des médicaments essentiels de l'[[Organisation mondiale de la santé]] (liste mise à jour en avril 2013)<ref>[http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/93142/1/EML_18_eng.pdf?ua=1 WHO  Model  List  of  Essential  Medicines, 18th  list], avril 2013</ref>.
 
== Notes et références ==
{{Références }}
 
== Voir aussi ==
* [[Liste d'hormones]]
* [[Vasopressine]]
* {{Autorité}}
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